Archive pour août 2005

Censure autour des *biiip* de *biiip* à Londres

mercredi 17 août 2005

Comme l’ont sûrement déjà dit plusieurs personnes avant moi, ce qu’il y a de bien avec les jeux olympiques, c’est le sport, et ce qu’il y a de nul, c’est tout le reste. Et aujourd’hui, un des points essentiels du rest fait parler de lui : la publicité.

Sachez donc qu’en Angleterre, les représentants des marques ayant été sacrées “partenaires officiels” cherchent à interdire d’utilisation aux autres marques certains mots se rapportant au vocabulaire olympique. Tout produit ou slogan combinant des mots comme “olympic”, “games”, “2012” ou même “summer” (été). Il ne sera même plus possible à une agence de voyages de dire “visitez Londres en 2012” ou à une marque de cosmétiques de vous proposer de quoi bronzer même à Londres en été (“bronze” est également protégé).

L’idée sous-jascente est, bien sûr, d’empêcher toute société de bénéficier de l’ “effet JO” sans avoir préalablement payé sa dîme. Ou comment s’acheter un joli monopole sémantique en chouinant son droit à protéger ses intérêts.

C’est avec des raisonnements comme celui-là qu’on finira peut-être par emprisonner les vendeurs de Tours Eiffel miniatures à la sauvette ou empêcher l’entrée des séances de cinéma à ceux qui n’auront pas assisté aux publicités qui le précèdent.

USA : peRFIDe projet de loi

mardi 16 août 2005

Le secrétaire à la santé de la précédente administration Bush, Tommy Thompson se prépare à soumettre un projet de loi plutôt audacieux : faire en sorte que tous les citoyens américains se fassent faire implanter une micro-puce d’identification par radio-fréquence (RFID).

Les puces RFID sont des puces électroniques à mémoire permettant une identification efficace et rapide d’un objet (ou d’une personne) et qui ont déjà largement commencé à envahir le monde de façon incidieuse : le grand public est pour l’instant totalement ignorant de ce que représente la technologie RFID.

Combinées à des systèmes informatiques et de bases de données interconnectées, ces puces présentent à la fois tous les avantages et tous les inconvénients imaginables : être identifié de manière unique met en effet à votre portée tout un éventail de services personnalisés, mais ouvre la porte à tous les types de dérives liberticides et paranoïaques.

Ce projet de loi sur la santé illustre très bien la chose : s’il serait effectivement utile à un hôpital de connaître les antécédents et allergies de leurs patients inconscients, des erreurs seraient évitées. Mais où seront les limites des éléments stockables et de leur consultabilité ?

Le problème de ces puces n’est pas tant leur existence ou leur nature, mais bel et bien qu’elles ont déjà largement commencé à être déployées en dehors de tout cadre légal et même, à ma connaissance, de tout examen de la question par des représentants de justice.

USA : “Pour ou contre la liberté” ?

lundi 15 août 2005

Firefox, le navigateur web le plus ouvert et le plus respecteux des standards du net vient de dépasser les 80 millions de téléchargements et voit sa part de marché mondiale approcher les 10%. Pourtant, la mission de salubrité publique qu’est la préservation du choix des butineurs web est encore loin d’être gagnée, surtout quand de grands organismes font ce qu’il ne faut pas faire.

Le bureau américain des droits d’auteur (USCO) vient de reconnaître publiquement que son site ne fonctionne vraiment correctement qu’avec Internet Explorer. Ce pourrait être une bonne nouvelle si elle n’avait pas été suivi d’une réaction pour le moins discutable que celle de se poser la question “est-ce que cela dérangerait vraiment les gens s’ils étaient obligés d’utiliser Internet Explorer pour bénéficier de nos services ?”

Je n’ai pas vraiment bien compris comment fonctionnent ces “Supplemental notice of proposed rulemaking” en dehors du fait qu’il s’agisse de sonder les utilisateurs en comptant apparemment sur leur spontanéité à dire dire oui ou non. Mais le problème n’est pas là : dans ce pays où on le libéralisme et la protection de la concurrence sont devenus parole d’évangile, comment peut-on oser se demander s’il ne serait pas bénéfique que tout le monde soit obligé d’utiliser un produit fermé, non respectueux des standards et lié à ce produit commercial (et onéreux) qu’est Windows ?

Parlons mieux, parlons gentiment

vendredi 12 août 2005

Ne vous êtes-vous jamais demandé la façon dont vos interlocuteurs ressentent votre façon de téléphoner ? Pensent-ils de vous que vous êtes tchatcheur, amorphe ou désagréable ? Si oui, sachez que des chercheurs du MIT viennent de mettre au point un dispositif d’analyse comportementale adapté aux conversations téléphoniques.

Vous parlez, l’appareil effectue une batterie de calculs mathématiques, et vous retourne un pourcentage d’ “engagement dans la conversation”. L’idée semble tenir du gadget à première vue, mais ses créateurs ont des arguments, à commencer par celui du fait que nous sommes souvent inconscients de nos défauts d’attention et de sympathie au téléphone. Le fait d’être monitoré permettrait de nous rendre compte de nos moments de faiblesse et, ainsi, d’éviter certaines disputes au téléphone, tant il est vrai que cet appareil ne véhicule qu’un langage très estropié, sujet à nombreux malentendus.

Des tests subjectifs ont été menés afin d’éprouver l’acuité de l’objet, et ils lui ont crédité une fiabilité de l’ordre de 80%. L’auto-adaptation de l’analyse au langage est assurée par le fait qu’elle ne tient pas uniquement compte des mots utilisés mais également des indices non-linguistiques comme le débit de paroles, de la variation de tonalités, ou même la position adoptée pour parler.

Le dispositif ne semble pour l’instant adapté qu’à une utilisation sur soi-même, mais nul doute qu’il ne serait pas bien compliqué de le rendre capable d’évaluer l’attention de son interlocuteur à court terme… Imaginez un avertissement du type “imbécile déctecté, vous devriez raccrocher” ou “possible coup facile… mémoriser le numéro ?”

Le criminel à la caméra

mardi 9 août 2005

Le 30 juin dernier, aux Etats-Unis, un petit malin qui avait filmé avec son caméscope la séance cinéma des films “Bewitched” (Ma sorcière bien-aimée) et “A Perfect Man” dans le but de les distribuer sur les réseaux P2P a eu la malchance de se faire pincer.

A présent qu’il existe une loi fédérale interdisant un tel acte, ce sinistre malfaiteur va pouvoir être jugé pour cet acte atroce que celui de léser les magnats du cinéma hollywoodien, ainsi que pour un bien étrange chef d’accusation de “conspiration”. Et on sait désormais aussi ce qu’il risque : 17 ans de prison !

Pour donner un ordre d’idées, c’est à peu près ce que risquent en principe les grands trafiquants et contrebandiers, certains meurtriers ainsi que les violeurs d’enfants, dans ce même pays où le piratage est devenu un crime. Fin 2002, la chef d’une organisation mondiale de vente de logiciels piratés avait écopé d’une peine de 9 ans de prison. Admirez l’escalade en moins de trois ans !

Comme pour se justifier, les autorités ont prétendu que le vilain pirate voulait vendre ces vidéos et non les distribuer gratuitement. Mais on ne peut que se poser des questions en se rendant compte qu’il est plutôt difficile de faire payer les gens par P2P et que les deux films piratés ont fait un flop retentissant au box-office.

Allez, c’est au tour des majors du disque maintenant… bientôt la peine capitale pour un CD copié sur son baladeur MP3 ?

Podcast from space

lundi 8 août 2005

Presque 20 ans après l’échec de l’enregistrement de la première musique dans l’espace (Ron McNair, saxophoniste émérite, était membre de l’équipage malheureux de Challenger en 1986), voici que Steve Robinson est devenu le premier podcaster depuis l’espace. Il a en effet enregistré un discours relatant le but de sa mission et comment elle se déroule, que la NASA a ensuite transformé en podcast, lui ouvrant ainsi les oreilles de nombreuses personnes.

Pour les non-connaisseurs, un podcast est une sorte de chaîne de radio en différé que les possesseurs d’iPod peuvent écouter quand ils le souhaitent après s’être “abonnés” : le flux audio est enregistré sur l’appareil lorsqu’une connexion au net est établie. Une émission peut ainsi être relayée par une infinité de diffuseurs voulant offrir ce contenu à gens sans qu’ils aient à venir le chercher par eux-mêmes.

Initialement bidouillage d’amateur, le podcast est devenu en l’espace de quelque mois un véritable phénomène de société, notamment aux Etats-Unis, berceau du joujou d’Apple. A tel point d’ailleurs qu’Apple a officiellement adoubé la technique il y a un mois, et le promeut maintenant comme un nouveau média d’information.

Que ceux qui n’ont pas succombé au hype autour de l’iPod se rassurent, l’extrait audio est également disponible en MP3.

Tête à claques

vendredi 5 août 2005

Nous sommes vendredi soir, c’est le début du week-end et peut-être des vacances pour certains… Je vous invite donc à lire un article drôle. Vraiment drôle. C’est même tellement énorme que je me demande si ce n’est pas un gros troll écrit pour se poiler un bon coup.

Morceaux choisis (et traduits) :

“Aucun système n’a jamais pu s’approcher de la facilité d’utilisation de Windows”

“Sur Mac, c’était plus joli mais ça coûtait plus que les yeux de la tête”

“Linux est à des années-lumière de Windows”

“Attaquer en justice Microsoft doit être devenu un business model pour des compagnies comme Sun ou Oracle quand elles sont dans le rouge”

“Microsoft a créé à elle toute seule le marché des ordinateurs personnel”

Une vraie pièce d’anthologie du web dans la catégorie “je suis une bonne grosse tête à claques” qui a au moins le mérite (dont je me demande toujours s’il est volontaire) de faire rigoler celui qui connait un peu l’histoire de la micro-informatique.

Un pirate contre le secret

mardi 2 août 2005

Joli rebondissement dans l’affaire de la dixième planète de notre système solaire… la confirmation officielle de l’information aurait été précipitée par l’action d’un pirate informatique.

En janvier dernier, des rumeurs avaient commencé à circuler sur le net, puis dans les médias concernant un astre tournant autour du soleil ayant jussqu’ici échappé aux observations. Mais il aura fallu attendre le week-end dernier pour que l’information soit confirmée par Michael Brown, astrologue du California Institute of Technology. Et l’attente aurait pu durer encore plus longtemps, les scientifiques préférant attendre de disposer d’informations plus croustillantes sur la nouvelle planète avant d’en révéler l’existence au monde entier. En effet, la taille et la composition de la chose (1,5 fois la taille de Pluton de roche et glace) restent à confirmer.

Seulement voilà : un petit malin a réussi à pénétrer le site internet (pourtant sécurisé) présentant secrètement la découverte et a menacé l’équipe de tout révéler si l’information restait confidentielle plus longtemps. L’entretien téléphonique entre Brown et les quelques journalistes a donc été organisée en catastrophe, en attendant une conférence plus officielle, probablement pour les prochains jours… A suivre, donc.