Archive pour 20 novembre 2007

Recette de cuisine physiologique

mardi 20 novembre 2007

Chez un sujet humain masculin pas très athlétique mais bien portant, aux tendances un peu pessimistes mais plein de bonne volonté :

– instaurez la pratique régulière d’un sport exigeant en terme de souffle, d’appuis sur les genoux et de mouvements du bras qui tient la raquette ;

– distillez un gros nuage de peur de l’avenir, inspirée par la disparition subite d’un cadre de vie sentimentale qui avait fait de l’âme du sujet un hâvre trompeur de tranquillité et d’insouciance ;

– faites s’évaporer une bonne poignée de confiance en soi, et faites planer l’ombre du retour d’une maladresse humiliante qui appartenait au passé ;

– insufflez la sensation d’un besoin insatiable de prendre l’air, de marcher, et de parler, y compris à soi-même si les contingences interlocutoires n’offrent pas mieux ;

– installez une bonne crève dont la toux qu’elle engendre prendra pas moins de deux semaines avant de s’en aller ;

– faites goutter l’équivalent de plusieurs dizaines de récipients d’eau fuyant d’un tuyau vers le plancher pour faire apprécier au sujet le bonheur de devoir gérer un dégât des eaux auprès de son propriétaire et de son assureur, et ce bien sûr pile poil où il est en vacances pour la semaine à 500km de là ;

– immobilisez des millions de bits en rendant sa ligne téléphonique subitement défectueuse, le privant de sa connexion au net et l’obligeant à recourir à l’aide de ses voisins du dessus pour partager leur accès, en attendant que des techniciens acceptent de se bouger les fesses ;

– décidez de la nécessité d’une formation professionnelle dont les moyens sont ridicules, les pré-requis largement sous-évalués par rapport au temps d’apprentissage et l’examen final de “certification” une vaste blague ;

– mettez en évidence le côté précaire de la vie de consultant informatique en rendant aléatoire la gestion des budgets servant à confier des missions aux prestataires dont on dit pourtant grand bien de leur travail ;

– provoquez des jours entiers de grêve des transports empêchant le sujet d’aller réaliser les travaux qu’on lui demande en attendant une hypothétique mission de longue durée ;

– enfin, encouragez l’estomac maître de céans à se faire tout petit.

Bilan (entre deux visites médicales mi-septembre et mi-novembre) : 13 kg envolés, sans sensation de faim ni baisse apparente de forme physique. L’esprit a un peu plus de mal, mais il s’accroche et arrive à rester positif.

Moralité : pour la ligne, le frein c’est bon, rongez-en.