(Bat + Ama) x teur

Boum Tchik Pam Tchik Boum Tchik Pam…

vendredi 29 février 2008, 22h25

Depuis le jour où, en tripotant les synthétiseurs de mon paternel, j’ai activé un kit de batterie sur un clavier-maître, j’ai ressenti l’envie de jouer des percussions. C’était il y a de ça une petite dizaine d’années maintenant, et il a fallu attendre jusqu’à récemment pour que je m’y mette un peu sérieusement.

“Un peu”, car il n’est pas question pour moi de faire comme tout vrai batteur risque de vous conseiller de faire : prendre des cours avec un professionnel et acheter le même kit que lui pour réviser à la maison. Pour moi, ça coince un peu : un vrai kit de batterie, c’est cher, ça prend beaucoup de place et ça fait pester les voisins à cause du bruit. Et pour ce qui est des cours, j’ai tendance à préférer la méthode geek, qui consiste à se débrouiller pour apprendre tout seul. L’idée étant non pas de refuser tout enseignement extérieur, mais surtout de voir jusqu’où on peut aller sans lire de mode d’emploi.

J’ai ainsi continué à faire joujou avec des percussions électronique sur clavier de piano, de temps en temps. Croyez-le ou non, mais on s’amuse bien quand même. Ca n’a clairement rien à voir avec le feeling des baguettes, mais on arrive à des résultats intéressants, même si c’est vite fatigant pour les doigts car les claviers de pianos n’ont pas du tout été pensés pour un tel usage.

Un jour, il y a de cela un an et demi environ, j’ai découvert que certains fabricants de synthétiseurs comme Roland, Yamaha ou Alesis vendaient des kits de batterie électroniques. De loin, ça ressemble à des vrais kits, sauf que les “caisses”, les “toms” et les “cymbales” sont ici remplacées par des “pads” ressemblants plus ou moins à des vrais, mais qui ne font qu’un léger bruit quand on les tape. Une fois le synthétiseur intégré à l’ensemble allumé, c’est lui qui se charge de générer les sons correspondants à ce qu’on a frappé.

Les avantages de ces instruments sont multiples. Déjà, selon la richesse des banques de sons en mémoire du synthétiseur, on peut choisir des sonorités différentes avec juste quelques boutons. Ensuite, on peut jouer dans un casque, ce qui réduit considérablement les nuisances sonores. De plus, ils disposent généralement d’une entrée audio, permettant de jouer par-dessus les morceaux de son choix provenant, par exemple, d’un ordinateur ou d’un baladeur MP3. Enfin, le résultat étant émis en sortie audio, on peut facilement enregistrer ses prouesses pour les réécouter plus tard et faire des montages.

Evidemment, les inconvénients existent et doivent être pris en considération. Premièrement, on n’aura jamais le “feeling” d’une vraie batterie, notamment au niveau du toucher : la plupart des pads sont en caoutchouc qui ne ressemble en rien à la peau tendue d’une caisse claire ou le métal d’une cymbale, même si les (chers, donc rares) pads élaborés en peau à maille s’en approchent beaucoup. D’autre part, la modularité des modules varie beaucoup d’un kit à l’autre, mais ne peut pas rivaliser avec celle qui consiste à rajouter un élément à son kit acoustique. Certains kits électroniques peuvent gérer des modules additionnels, mais dans la limite de ce que le synthétiseur est prévu pour savoir gérer. Enfin, si pouvoir jouer dans un casque est un avantage, jouer tout fort avec un kit électronique impose de disposer d’un ensemble de haut-parleurs de bonne qualité, car les percussions couvrent un spectre de fréquences très large et avec de fortes dynamiques.

Personnellement, dans mon petit appartement de banlieue parisienne, avec des voisins avec un bébé au-dessus, et un magasin au-dessous, vous comprenez que je ne pouvais envisager qu’un kit électronique. Bon, d’accord, mais lequel ? Ayant déjà pu faire joujou avec quelques synthétiseurs (au hasard : Roland, Yamaha, Alesis… mais aussi Kawai et Korg), j’étais déjà convaincu par la qualité des sons des instruments Roland, et je lorgnais sur leurs kits TD3, TD9 et TD12, mais ce sont tous des kits aux dimensions imposantes qui auraient pris le quart de mon salon à eux tout seuls. En plus ils sont respectivement à plus de 1000, 2000 et 3000 euros, ce qui est plutôt conséquent pour un débutant comme moi.

C’est là qu’intervient alors le HD-1, un produit tout récent, sorti en septembre dernier. Il s’agit d’un kit spécialement prévu pour ceux qui veulent découvrir la batterie mais manquent de place. Il n’est pas très économique (700 euros), mais on ne peut pas non plus rêver d’un équipement de qualité correcte à vil prix… J’ai donc mis la main au portefeuille et me suis fait livrer la chose dès qu’elle fut disponible.

Si j’ai décidé d’en parler dans ce blog, c’est principalement parce que je n’ai pu jusqu’ici trouver presque aucun avis qui ait l’air objectif sur cet instrument. Des “beurk, la HD-1 c’est complètement naze, il manque des pads et les pédales sont grave moches” et des “trop fort la HD-1, c’est le top du top pour débuter, je reçois la mienne la semaine prochaine”, ça on en trouve. Mais des opinions construites et détaillées sur la bête, aucune. J’aurais pourtant bien aimé voir des avis sur le rendu sonore, la qualité de pads et la facilité de prise en main pour un néophyte. Alors voilà, cinq mois après m’être lancé dans l’inconnu, mes découvertes.

Tout d’abord, l’installation. Je m’attendais à voir sortir plusieurs grosses boîtes du camion, et c’est finalement une seule boîte, certes grande mais assez plate qui contient le tout. Etonnant. Dedans se trouve, en plus d’une notice papier, un DVD de présentation et de prise en main, qui explique aussi le montage et donne des recommandations utiles. L’ensemble est opérationnel en une petite demi-heure, sans peine et sans utiliser de matériel autre que ce qui est livré. Bon point.

Une fois la chose allumée, on éprouve là aussi une impression de facilité : les options du synthétiseur sont limitées mais la petite dizaine de boutons sont pratiques et accessibles. C’est vraiment très “plug and play”. Pour autant qu’un amateur débutant comme puisse en juger, les sons sont de très bonne qualité, même si les kits réellement intéressants sont peu nombreux :

    – 1 (acoustique) : passe-partout mais rend bien à l’oreille, même si la caisse claire a un harmonique en “ré” qui peut parfois devenir un peu irritant ;

    – 1bis (acoustique-jazz) : la caisse-claire est ici plus “fermée” et les toms sont plus profonds ;

    – 2 (rock) : sympa, même si la caisse-claire et les toms cachent un peu tout le reste par leur puissance sonore ;

    – 2bis (rock + double kick) : idem mais avec kick au lieu de pédale charleston, lequel reste ouvert ;

    – 3 (percussions) : ressemble au kit jazz mais les toms sont remplacés par des percussions plus exotiques ;

    – 3bis (percussions-ethnic) : des sons assez bizarres et difficiles à décrire, réservés à des circonstances que je peine à définir…

    – 4 (electronic) : les sons des boites à rythmes “vintage” ont grandement contribué à la renommée de Roland, et celle-ci sonne ma foi assez bien, même si je ne l’utilise presque jamais ;

    – 4bis (dance-hip hop) : l’autre kit électro, très sympa même si la cymbale “ride” est un peu trop bizarre pour être vraiment utilisable ;

    – 5 (voices) : uniquement des sons de voix… curiosité originale, voire amusante, mais ça s’arrête là ;

    – 5bis (robotic) : des sons qui sonnent très “ferraille”… peut-être pour le rock très underground ou certains morceaux genre Kraftwerk.

Ce que j’apprécie tout particulièrement avec le HD-1, c’est la grande sensibilité des pads. Non seulement l’éventail de vélocités dépend de la force de frappe, mais également de la zone du pad qu’on frappe. Qui plus est, la plupart des pads changent de sonorité en fonction de la force de frappe, ce qui permet de faire de très jolis effets de variation. Enfin, la pédale de charleston est à elle toute seule un petit bijou. Pour les connaisseurs, elle sait gérer :
– le charleston ouvert par coup de baguette
– le charleston fermé par coup de baguette
– le charleston semi-ouvert (ou semi-fermé, comme vous voulez) par coup de baguette
– le charleston ouvert par impulsion sur la pédale
– le charleston fermé par appui fort sur la pédale
– le charleston semi-fermé par appui léger sur la pédale
…et chacune de ces actions a sa propre sonorité ! Je suis sûr que la majorité des autres modèles savent en faire autant, mais une telle granularité dans une entrée de gamme me semble fort appréciable.

Concernant le bruit émis par la frappe des pads, il me semble assez peu élevé, même si je n’ai pas pu essayer d’autres kits électroniques. Les cymbales et les toms sont clairement les plus bruyants, ensuite viennent les pédales, et enfin la caisse en peau maillée, presque inaudible. Un grand bravo concernant le toucher de cette dernière, en passant, qui est particulièrement agréable et permet d’utiliser l’effet de rebond de manière très naturelle et intuitive. Cet effet est également présent sur les autres pads, mais plus délicat à appréhender. Enfin, les pédales, qui semblent être l’objet des critiques les plus virulentes de la part des batteurs confirmés, j’ai tendance à les trouver un poil glissantes, et celle de gauche me semble devoir être appuyée un chouïa trop fort pour fermer complètement le charleston.

Passons maintenant à la modularité de l’ensemble. Inutile d’espérer ajouter le moindre pad à l’ensemble, tout est figé autour d’un double socle en alluminium et aucun fil n’est prévu pour l’adjonction du moindre module. Le HD-1 me semble être à la batterie électronique ce que l’iMac d’Apple est à la micro-informatique : du matériel de bonne qualité, mais tout-en-un impossible à modifier… tout en restant tout de même ouverte. Elle dispose en effet de deux sorties audio au format jack 3.5″ et d’une entrée au même format pour y brancher un baladeur ou toute autre source. Enfin, on y trouve également une prise MIDI, qui permet de piloter d’autres équipements, du simple expandeur au synthétiseur complet en passant par la boîte à rythmes spécialisées. Pas de grosse subtilité, en revanche, c’est de la norme MIDI-1 la plus standard. Les subtilités propres aux pads comme la variation de timbre en fonction de la force de frappe ne sont donc pas disponibles, mais là, de toute façon, on sort du cadre de l’interopérabilité classique et je doute que les kits plus chers sachent le faire. J’ai fait quelques essais de jeu sur mes autres équipements, et notamment la boîte à rythmes “Dr Rythm” de Roland et ses 128 kits (visible ci-dessous, au sommet de l’empilement à gauche), et ça marche sans problème, avec une bonne prise en compte des vélocité et des instruments selon la norme General MIDI.

Roland HD-1

Bref, jusqu’ici je suis assez satisfait de cet appareil. Même s’il n’est pas donné et qu’il dispose de trop peu de kits réellement intéressants, l’humble amateur autodidacte que je suis ne regrette pas son acquisition et s’amuse beaucoup avec. A ceux qui seraient intéressés par un tel instrument, je conseille de l’essayer avant de l’acheter, si possible, surtout si vous vous y connaissez déjà bien en batterie.

2 commentaires pour “(Bat + Ama) x teur”

  1. Gauthier dit :

    Sympathique !
    De mon cote je viens de faire l’acquisition d’une pedale multi-effet pour ma guitare electrique, une Zoom G2.1U. On retrouve un peu la meme idee : une cinquantaine d’effets configurables a foison, une pedale d’expression et une connexion USB qui permet de bouiner sous Cubase :)
    Emcombrement minimum et possibilite de jouer au casque, autant dire pratique quand on vit en coloc’ et qu’on a pas envie de racheter un ampli.

    Envoie moi des morceaux quand tu aura sorti des trucs biens ;)

  2. EVILZORM dit :

    arrete de tenfler la tete, jsuis sur que tes meme pas capable de suivre un simple rythme 4/4 a 90 BPM