I-07 (28/10/2001) : Fenêtres Xéno-Phobes


Cette semaine, ceux qui se sentent ne serait-ce qu’un peu concernés par l’actualité informatique ont assisté à une mini-querelle dualiste. Celle-ci a pour origine deux produits s’arrachant la vedette et les yeux des journalistes. Ils sont sortis à quelques heures près au même moment, et qui plus est directement de chez les deux frères ennemis que sont Apple et Microsoft.

Respectivement, nous avons d’un côté un petit objet à vocation musicale et au design High-Tech élégant, et de l’autre un mastodonte des systèmes d’exploitation, aussi bien en termes de ventes qu’en espace disque consommé. L’iPOD d’Apple est un balladeur MP3 de nouvelle génération, celle incorporant un disque dur, une liaison rapide (Firewire, alias IEEE 1394) et un affichage décent, sorti comme le diable d’une boîte, simplement annoncé comme “un nouveau périphérique de chez Apple”, alors que le second était depuis longtemps entretenu par un battage médiatique gigantesque. Ce “Windows XP” est, comme d’habitude, la version la plus importante de Windows depuis Windows 95.

Chacun de ses deux produits est intéressant en soi, mais je vais m’attarder sur celui de Bill Gates, qui a le mérite de bouleverser certaines habitudes.

Tout d’abord, c’est enfin – de l’aveu même de l’éditeur – le “Windows sans les bugs” que tout le monde attendait. Je suis partagé : est-ce là un aveu d’incompétence ou bien… Hum non, finalement je crois que je connais la réponse.

Sinon, le grand classique de la fulgurance est toujours au beau fixe. Rendez-vous compte, maintenant l’installation est aussi courte que le temps que vous mettez à remplir le formulaire d’enregistrement ! Le piège n’est pas difficile à trouver, ledit formulaire représentant 5 pages complètement nominatives et responsabilisantes, voire culpabilisantes à souhait. Et une fois installée, la chose vous empêchera de mettre à jour votre configuration hardware plus de 6 fois tous les 120 jours, soit moins de 2 fois par mois ! Je connais des overclockeurs et des adeptes des rack-disk qui vont réfléchir à deux fois avant de l’installer (du moins en version non crackée).

Il semble que Microsoft se dirige de plus en plus vers une politique de licence à triple contrainte : celle d’en payer le prix, d’en respecter les conditions d’utilisation et de se plier à des contraintes opérationnelles plus ou moins arbitraires. Vous cédez à la fois de l’argent et le droit de l’utiliser comme bon vous semble. Si encore il était gratuit, je ne m’en plaindrais pas. A moins que Microsoft ait décidé de favoriser l’adoption en masse de Linux ?

Vous l’aurez compris, l’autre éventualité que j’envisageais tout à l’heure était un hypothétique sentiment de pitié vis-à-vis des utilisateurs.

Et bonjour chez vous !