III-06 (04/01/2004) : Ces ordinateurs qui nous veulent du mal


Cette semaine, c’était la nouvelle année. Et comme il se doit en telle occasion, on remet les choses à plat, les compteurs à zéro et les horloges à l’heure. C’est aussi un moment où on fait souvent un bilan de plusieurs domaines afin de savoir où on en est. Et dans le cas de Celeri, votre râleur chronique de proximité, c’est aussi l’occasion de pondre un épisode un peu différent de son oeuvre récurrente. Or, en cette période de vacances, relativement peu de choses réellement intéressantes se sont déroulées sur la scène technologique et il commençait à désespérer de trouver quelque joyeuseté pittoresque à commenter. Et tout d’un coup, il tombe sur un petit bijou, un de ces articles qu’on ne peut plus trouver que sur les “web logs” (alias “blogs” pour les connaisseurs), ces journaux plus ou moins intimes publiés régulièrement sur le net par un nombre sans cesse croissant d’utilisateurs.

L’objet de cette publication, qui date du 31 décembre dernier est de savoir combien l’auteur avait gaspillé de temps à cause d’un ordinateur de son foyer familial durant tout le mois de décembre. Ici, “gaspiller” fait référence au temps passé à comprendre et réparer les divers tracas et qui surviennent lors de l’utilisation d’un ordinateur (non provoquées par une maladresse, bien sûr). Et pour chacun de ces événements, il a rédigé une note spéciale dans son journal en mentionnant le temps que lui avait pris la gestion dudit élément. Au final, ce sont pas moins de 21 tracasseries qui se sont présentées à lui, et ce pour un total de 11 heures et 20 minutes d’intervention. Il est à noter que la façon dont il utilise son matériel informatique est tout sauf exagérément pathogène, puisqu’il s’agit d’une utilisation essentiellement familiale. Ce ne sont là que des programmes et des matériels qui cessent de fonctionner normalement, et pourtant c’est presque une demie-journée entière qui est ainsi perdue, soit presque 5% du temps libre dont dispose un travailleur moyen (720 heures par mois auxquelles il faut retrancher 240 de sommeil et 200 de travail et transports).

L’auteur qualifie ce mois de décembre de “relativement normal” par rapport à son expérience des petits tracas informatiques, c’est à dire qu’il n’a pas connu de panne complète d’un poste, pas de plantage de disque dur nécessitant de récupérer ses données, pas de réinstallation forcée de Windows et de tous ses programmes par conséquent, événements pouvant demander à eux tout seuls plusieurs heures d’intervention, sans parler de délais d’incapacité d’utilisation. Le temps perdu à cause des courriers non sollicités et autres fenêtres de pub n’est également pas inclus car non considérés comme des défaillances de ses équipements. Le but de l’expérience était réellement de mesurer le temps gâché par les petits problèmes. Afin de comparer la différence entre l’informatique et la vie quotidienne, l’auteur a également noté toutes les interventions qu’il a dû effectuer dans sa maison, et le bilan fait état de 2 ampoules grillées et d’un pare-choc remplacé sur l’une de ses voitures. Tout le reste, de l’électro-ménager aux équipements audio-vidéo classiques, n’a pas souffert du moindre problème. D’où le verdict sans appel : l’informatique est définitivement LE domaine grand public qui vous apportera le plus de soucis, et très largement, devant tout le reste des équipements de votre maison réunis.

L’auteur de l’article livre par ailleurs d’autres observations du même genre, comme par exemple le fait que nul autre domaine ne le force à lire de gigantesques documents légaux pour chaque achat ou mises à jour, à procéder à des mises à jour obligatoires pour que le fonctionnement puisse se poursuivre tout en étant exposé à tant de gênes et risques tels le spam, les pop-ups et les virus en tout genre. Et de prolonger son raisonnement en émettant plusieurs hypothèses sur le gain de millions d’heure partout dans le monde si les virus et les failles de sécurité étaient vraiment éradiqués, les installations de logicielles rendues véritablement automatique, de même que l’installation des systèmes et des pilotes.

Définitivement un excellent article à mon avis, et tel qu’on n’en rencontre que trop peu souvent, noyés que nous sommes sous une masse de torchons vantant les mérites des produits sans jamais s’élever contre les nombreux tracas que leur conception approximative peut engendrer. L’article (en anglais) est consultable ici.

Puisque la nouvelle année est celle des bonnes résolutions, espérons que les fabricants et développeurs du monde informatique en prendront un jour quelques-unes, car jusqu’ici on a plutôt l’impression qu’ils n’utilisent jamais leurs propres produits.

Et bonjour chez vous !