Jeux vidéo : l’autre puritanisme américain

Bah oui, y a violence et viol-ence…

samedi 19 avril 2008, 11h39

S’il est vrai que le débat sur la violence dans les jeux vidéo est toujours très virulent aux USA, il ne faut pourtant pas s’imaginer que la vision puritaine et moraliste qui caractérise les étasuniens conservateurs triomphe à tous les coups. La preuve la plus flagrante est que les jeux mettant en scène des gerbes de sang et/ou des situations où le joueur est invité à tuer des gens, voire les assassiner de sang froid, sont de plus en plus nombreux, et presque toujours des succès commerciaux. Le studio Rockstar s’en est même fait son fonds de commerce, avec notamment la série des GTA, mais également Manhunt et Bully, chacun ayant défrayé la chronique.

Une requête simple sur Google permet de se rendre compte de l’affrontement perpétuel des idées binaires sur le sujet. Comme souvent, dans ce genre de débat, il y a les imbéciles qui sont pour, et les idiots qui sont contre. Et ceux qui suivent un peu l’actualité vidéo-ludique savent qu’aux US, ça peut même monter très haut : dans plusieurs états comme notamment la Louisiane, le Massachusetts et la Californie de l’impitoyable Gouvernator, les pondeurs de lois se sont cassés les dents face à des juges obstinément cramponnés au fameux article premier de la constitution (“Rien n’est plus important que le droit de dire ce qu’on veut, même si c’est stupide, méchant ou dangereux”). Mais attention à la Cour Suprême en ambuscade

Bref, tout ce laïus pour en arriver à l’objet de cette note, à savoir un petit sondage totalement non-scientifique effectué par le site WhatTheyPlay il y a de cela quelques jours (je me suis permis de reconstituer la feuille de résultats, car apparemment le site ne donne pas accès aux anciens sondages) :

Sondage

Voilà qui constitue probablement une piste intéressante pour mieux comprendre la prolifération des jeux violents malgré la controverse houleuse qui perdure. Celle-ci est peut-être tout simplement hors-sujet ! Ce qui fait peur aux parents, dans les jeux vidéo, serait finalement assez proche de ce qu’ils redoutent dans les émissions télé : non pas la violence physique ou verbale, mais tout bêtement la présence de sexe à l’écran. Sujet délicat qui oblige les civilisations à se regarder dans le miroir, ce qu’elles n’aiment pas, quitte à se disputer sans fin sur des sujets moins honteux (exemple au hasard : la violence) afin d’alimenter l’écran de fumée.

On comprend dès lors beaucoup mieux pourquoi l’affaire qui avait le plus menacé l’opus “San Andreas” de GTA n’était pas qu’il fallait y voler des voitures, détruire des bâtiments et tuer des flics, non, mais bien une scène de sexe. Certes, elle est très explicite, mais de qualité graphique honnêment peu aguicheuse et surtout accessible via une manipulation impossible à faire par hasard. Les négociations juridiques ont néanmoins pris plus de deux ans avant d’aboutir.

2 commentaires pour “Jeux vidéo : l’autre puritanisme américain”

  1. trotter dit :

    Il est scientifiquement prouvé que ce débat n’a pas lieu d’être.
    http://data.tumblr.com/SxL5NsGgM7iq6q27wX3ofcyN_500.jpg

    Merci.

  2. clément dit :

    Moi la violence à la GTA je pense pas que ça puisse influer sur le comportement des jeunes.
    Moi perso les moments les plus forts et stressants que j’ai passé devant un jeux video c’est pour FF8 et Chrono trigger et pourtant c’est pas violent. Je crois que c’est un problème d’immersion.