RIAA : des filtres de plus en plus proches

Prochaine étape, directement dans le cerveau ?

vendredi 8 février 2008, 21h48

Ah, ça faisait longtemps que je n’avais pas parlé de la RIAA sur ce blog… Mais n’allez pas croire pour autant que cette fameuse association se soit calmée depuis le temps : une requête “riaa” sur SlashDot continue de retourner environ un article par jour, signe que la bête est en forme. Et elle nous le confirme aujourd’hui, d’ailleurs, avec la magnifique sortie de son grand chef Cary Sherman.

En effet, comme ce brave monsieur commence à trouver lassant de subir des échecs au tribunal et de voir s’enliser son lobbying politique en faveur de mesures coercitives face aux fort logiques craintes parlementaires en cette période pré-électorale, il en est réduit à revenir à des annonces plus technocrates. Le nouvel ennemi déclaré n’est, cette fois-ci, plus un logiciel ou protocole spécifique (l’inventaire y est déjà entièrement passé), mais le cryptage.

Bon nombre d’entre vous ne le savent pas, mais il est possible, sur les logiciels de P2P récents, d’activer le chiffrement des informations échangées entre les différents postes qui s’échangent des données. Et comme les réseaux sont décentralisés, il n’y a pas de serveur stockant les clés de cryptage à saisir au cours d’une descente de police… et quand bien même il y en aurait, ces clés ne sont de toute façon valables que durant le transfert, autrement dit pas bien longtemps. Bref, le cryptage, ça agace les gens qui veulent empêcher les téléchargements illégaux parce que ça empêche les filtres détecteurs de fichiers protégés de fonctionner.

L’idée est donc la suivante : puisque les filtres en ligne ne peuvent pas fonctionner sur des échanges cryptés, alors il faut les installer là où les données circulent après décryptage, autrement dit… sur l’ordinateur des internautes. Problème : comment convaincre les utilisateurs d’installer de tels filtres ? D’un coup, Cary Sherman devient beaucoup moins convaincant : il envisage d’intégrer ces filtres à des logiciels dont tout le monde dispose, comme par exemple… dans les anti-virus. Phear.

Bien sûr, je ne suis ni un grand visionnaire, ni un expert des comportements des foules, mais j’ai comme l’impression qu’il sera difficile de convaincre les développeurs d’anti-virus d’intégrer des espions de ce genre. Et quand bien même ils y arrivraient, les utilisateurs eux-mêmes ne manqueront pas de bouder l’idée. D’accord, ces logiciels sont quasi-vitaux lorsqu’on est sous Windows, mais quand on sait qu’une majorité des utilisateurs ne s’intéressent plus à leur logiciel anti-virus après son installation (certains désactivent même le scan permanent car ça ralentit leur machine), je doute que leur choix entre les fichiers piratés et le risque d’être infecté soit très difficile à faire…

Allez, Cary, je suis sûr que tu peux trouver mieux que ça, creuse-toi un peu plus la cervelle (entre deux fosses communes de CD, yark yark) !

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