Zune et le DRM viral

Alerte dans la communauté du partage

samedi 16 septembre 2006, 1h32

Cette semaine, juste avant que Steve Jobs, le frétillant patron d’Apple, ne présente au cours d’un “showtime” réservé à la presse ses nouveaux iPod, entre autres nouveautés, Microsoft annonçait officiellement son “Zune”.

Clairement destiné à être le premier réel iPod-killer, une de ses innovations est une fonction de partage de musique de proche en proche. En pratique, deux appareils Zune peuvent, s’ils sont à portée de réseau sans fil, échanger des fichiers musicaux ensemble. Une bonne idée, sans doute… mais si le procédé n’était pas considérablement bridé. En effet, quelle que soit le fichier ainsi partagé, le destinataire de la copie ne pourra écouter son nouveau morceau que 3 fois et dans un délai de 3 jours maximum. Au-delà, le fichier sera purement et simplement supprimé du baladeur. Dire qu’on a déjà vu plus permissif est un euphémisme.

Techniquement, comment ça marche ? Au moment du transfert d’un appareil à l’autre, une surcouche de DRM est ajoutée aux données. S’il n’est pas crypté, alors il le devient et s’auto-détruira peu de temps après. Microsoft invoque la protection des droits d’auteur pour légitimer cette idée. Mais comme le font remarquer plusieurs bloggeurs, cette “infection” de DRM dans un fichier non protégé à l’origine peut poser un problème, surtout avec les fichiers créés sous licence Creative Commons. Conçues dès le départ pour les artistes préférant le partage à la marchandisation et ainsi “encourager de manière simple et licite la circulation des œuvres, l’échange et la créativité“. Et voici ce qu’en dit la FAQ officielle de la Creative Commons :

Si quelqu’un utilise des DRM pour restreindre l’accès du moindre droit accordé par la licence, alors il viole cette licence. Toutes nos licences prohibent la distribution d’oeuvres utilisant un quelconque dispositif permettant de contrôler l’accès ou l’utilisation de l’oeuvre de quelque manière que ce soit.

Et comme les fichiers distribués sous Creative Commons peuvent très bien être des MP3 et que le Zune leur inflige ses DRM sans distinction, il y a dès lors un viol de la licence Creative Commons. Que va-t-il se passer maintenant, alors ? Un grand procès en perspective ? Une interdiction contractuelle de stocker de la musique en licence Creative Commons sur les baladeurs de Microsoft ? Je penche pour la seconde solution.

4 commentaires pour “Zune et le DRM viral”

  1. Hellkeeper dit :

    Tout cela est vraiment dégeulasse… Pasla polithique de Microsoft, ce qu’on leur met sur le dos.

    Entre les ammendes ignobles sur l’integration de WMP dans Windows, alors qu’on ne s’est toujours pas penché sur le cas de Itunes intégré dans MacOS, et les insultes sans fondement qu’ils se prennent, voilà que maintenant qu’ils ont lancé un lecteur mp3 (qui est au demeurant, plus ouvert que l’ipod vu qu’il ne supporte pas qu’un format propriétaire lui), on les accuse de mettre des protections sur les morceaux sortants. Si ils n’avaient pas mis ce genre de disposotofs, ils auraient pris des millions d’amendes de la part de tous els gouvernements du monde vu qu’ils seraient complices de piratages. DU coup, ils le mettent et ont leur tombe dessus pour ça.

    Comment les consommateurs veulent-ils concilier la loie et le libre échange ? tant qu’on aura pas un logiciel qui saura dire à chaque fichier si il y a un copyright au pas dessus, on devra en passer par la. Mia sbien sur, quand ce programme existera, on tombera sur microsoft en disans qu’ils essayent de controler les faits et gestes des clients.

    Je ne hais pas Apple ni l’IPod, mais j’en viens à esperer que le Zune écrasera l’ipod (je n’y compte pas malheureusement), et que cela rabattra le caquet à certains. Enfin, j’imagine que Bil Gates et sa sociétée resteront la société les plus détestée de l’histoire tant qu’ils existeront, sous prétexte que “ils ont réussis, donc ce sont forcément de sales chiens avec des stratégies commerciales” (comme si Apple ne cherchait pas avant tout à se faire du blé également, il serais temps d’oublier l’idée que les compagnies commerciales sont avant tout philantropiques).

  2. Celeri dit :

    Premièrement, l’iPod n’a rien à voir là dedans, et votre remarque montre bien que vous sautez sur un prétexte plus que vous ne développez un avis sur ce sujet précis.

    Deuxièmement, personne ne leur est encore tombé dessus, pour l’instant ce n’est qu’un problème soulevé par un petit groupe de personnes. Aucune menace de procès, juste un exposé des faits. Il ne faut pas non plus prendre ceux qui croient à la Creative Commons pour des crucifieurs.

    Troisièmement, c’est à celui qui sort un produit de vérifier qu’il ne pose pas de problème avec les licences existantes, et non l’inverse, ce me semble. Et le cas échéant, il suffit de mentionner l’incompatibilité dans son propre contrat de licence. Soit dit en passant, les lois sur les copyrights interdisent généralement la transformation des fichiers protégés, même pour une durée temporaire. Si cela devait attirer l’attention de la justice, vous accuseriez les juges d’être anti-Microsoft eux aussi ?

  3. Hellkeeper dit :

    Pas d’accord, il me semble bien que l’IPod est concerné vu que le Zune est censé être le fameux “Ipod killer”.
    Je ne prétend pas que des procès sont déjà en cours, je dis simplement que si il n’y avait pas de mesure de protection sur ces engins, ils se rendraient complices de piratages, et cela les ferait tomber sous le coup de la loi.

    Je suis contre toute ces mesures, et ces procédés qui limtent grandement les utilisateurs, mais je comprend très bien dans quel but elles sont mise en place par Microsoft, et je supporte le Creative Commons, mais je comprend trè sbien que cela créé une incompatibilité. Quel choix reste-t-il à Microsoft ? supprimer cette fonction ? Est-ce la dèrnière option qui leur reste ?

  4. Celeri dit :

    J’avoue avoir du mal à comprendre votre chemin de pensée : l’iPod n’est pas un mauvais produit, mais il faut souhaiter sa disparition pour “rabattre le caquet” aux anti-Microsoft ? Quelle étrange façon de concevoir la dialectique…

    Ma réponse à votre question se trouve dans ma note et dans ma précédente réponse : je pense qu’il suffirait que Microsoft ajoute à son contrat de licence que les oeuvres en Creative Commons ne devraient pas être partagées. Et si le Zune n’intègre pas encore une fonction permettant de pointer certains fichiers comme “non partageables” (les spécifications ne sont pas très détaillées), en ajouter une à son logiciel interne.

    La communauté n’accuse pas encore Microsoft d’attaquer la CC, mais d’une initiative maladroite qui RISQUE de lui porter atteinte. Le Zune n’étant pas encore sorti, la firme a encore le temps de montrer sa bonne volonté.