Bully contre les grands sires
La brute passe son grand oral
Surfant sur l’énorme succès de la série GTA depuis son 3ème opus, Take Two Interactive semble bien décidé à suivre son filon de jeux vidéos où le joueur incarne un bad guy. Ainsi, sa dernière réalisation en date, nommée “Bully” vous met dans la peau d’un élève de collège qui devra progressivement passer de l’état de souffre-douleur de sa classe à celui de racaille en chef de l’établissement.
Or, il est un avocat exerçant en Floride qui a décidé, pour sa part, de mener sans relâche une croisade contre ce genre de jeu qui, selon lui, ne font qu’attiser les pulsions délinquantes des enfants sensibles à l’image. Jack Thomson, puisque c’est son nom a ainsi déposé la semaine dernière un recours auprès de la cour de justice de Floride pour faire interdire la sortie dans le commerce de “Bully”, qu’il considère comme un “simulateur de Columbine” (du nom de ce lycée de Littleton où deux adolescents avaient tué 13 personnes et blessé 24 autres avec des armes à feu).
Jusque-là rien de particulièrement palpitant. Sauf qu’aujourd’hui, la réaction du juge est pour le moins originale : au lieu de donner un “oui” ou un “non” après une séance de plaidoiries, il a demandé à pouvoir examiner le jeu lui-même. Non, le juge n’y jouera pas de ses mains (dommage, on aurait bien voulu voir ça), mais il a exigé qu’un employé de Take Two soit détaché à la cour dans les 24 heures pour une démonstration d’environ 100 heures. Une fois ceci fait, il envisagera alors ou non l’interdiction de vendre ce jeu aux mineurs.
Le jeu étant normalement prévu pour sortir mardi prochain, la question qui se pose maintenant est donc de savoir comment cette centaine d’heures de démonstration vont bien pouvoir s’organiser en l’espace de… quatre jours. De la part d’un magistrat, voilà bien une charge de travail volontaire qui pourrait même impressionner un Nicolas Sarkozy.
15 octobre 2006 à 10h34
Mouais, mais la sortie du jeu doit sans doute être décalé.
Je trouve que l’attitude du juge est plutot bonne puisqu’il veut tout de même voir a quoi cela ressemble avant de se prononcer. Car je suppose que le plaignant a du en faire trop dans sa denonciation de ce jeu.
Enfin, pour contenter tout le monde, ce jeu finira sans doute par être mis en 18+ (enfin la version americaine de cette mention)
15 octobre 2006 à 18h43
En réalité, il n’en est rien : le juge a décidé que le jeu pourrait être vendu sans aucune restriction que celles souhaitées par les éditeurs du jeu (plus de 13 ans recommandés), même s’il a avoué qu’il ne laisserait pas ses fils y jouer.
Thomson prétend que la procédure n’a été qu’une parodie d’elle-même, en ce sens que le juge n’a vu que les quelques séquences que les deux émissaires de Take Two ont bien voulu lui montrer…