I-01 (05/08/2001) : Ding ding, we have a winner !


Pour cette première chronique, j’ai choisi de récupérer un titre d’un site web d’information spécialisé dans les déconvenues de la nouvelle économie (FuckedCompany.com).

En cette semaine de fin juillet-début août, un record mondial a été allègrement pulvérisé, aux USA : celui des plus grosses pertes d’une société en un an. Jusqu’à présent prérogative présupposée des grands comptes, les pertes astronomiques ont vu leur plus majestueuse performance exécutée par une petite compagnie, encore jeune.

Et la performance vaut le coup d’oeil, accrochez-vous : un peu plus de 50 Milliards de dollars de pertes sur l’année passée. Oui, on parle bien ici de pertes, de dollars et de milliards ! A la mode de l’Euro, ça donne environ 55 Milliards. Un chiffre presque égal au PIB de la Colombie en 2000 (ont-ils bu autant de café que ça ?).

Au-delà de la performance elle-même, c’est sur le fond que je m’interroge. Les pertes d’une société représentent en gros ses bénéfices mais à l’envers : l’argent dû mais qui n’est pas couvert par les rentrées d’argent. Et dans ces situations-là, ce sont les actionnaires qui doivent mettre la main à la poche. Comment diable ces derniers ont pu laisser de tels résultats s’installer, alors qu’ils sont informés régulièrement des opérations de leur société ? Inconscience collective, goût du risque partagé, chiffres truqués, masochisme…? Ou alors c’est encore une expérience consistant à faire jouer en bourse un enfant de 6 ans et un astronome ?

En tout cas je souhaite bon courage aux actionnaires de JDS Uniphase. Lesquels n’ont d’ailleurs pas vraiment réagi à l’annonce de ces résultats : le titre est en baisse constante depuis un an, mais pas de gros plongeon récent à reporter. J’imagine que les fournisseurs et autres débiteurs de la société ne partagent pas vraiment leur tranquillité. Comme le dit le proverbe “Dois mille Francs à ton banquier, tu dors mal. Dois-lui un million, c’est lui qui dort mal”.

Et bonjour chez vous !