I-08 (11/11/2001) : Doubler l’intérêt d’un match de tennis


Une fois n’est pas coutume, je vais parler un peu de sport. Il y a tout juste une semaine, le tournoi de Paris-Bercy couronnait pour la seconde fois depuis sa création un champion français. Une victoire tout à fait méritée après un parcours sans faute qui encourage à penser que le tennis français a toujours au moins une vedette.

Le tennis est un des rares sports que je supporte de regarder, ceci étant dû principalement au fait que c’est celui dont on entend le moins les manifestations du public. Bon, il y a bien toujours des bruits parasites, comme des contestations vulgaires de temps en temps et une ou deux voix off jouant à celui qui dira le plus de bêtises pendant le temps de la rencontre, mais ça reste à peu près supportable.

En revanche, si d’aventure on me demandait ce qu’il faudrait changer dans un match de tennis, j’aurais ma réponse toute prête sous la main : supprimer le second service ! J’en ai parlé à quelques fans et autres pratiquants de ce sport qui en ont sauté au plafond tellement ça leur semble idiot, mais je tiens à mon idée dur comme fer.

Il n’est pas difficile de trouver des exemples de rencontre dont l’issue a été décidée en grande partie par le service des joueurs. En effet, grâce à la possibilité de servir deux fois à chaque point, ils frappent le plus fort possible en espérant l’ace ou la faute directe salvateurs. La moralité est aujourd’hui que trop de choses se jouent au service. Les balles à 190 km/h ou plus sont extrêmement difficiles à retourner et donc le joueur qui maîtrise bien son service dispose d’un atout considérable. Pour un jeu aussi naturellement riche que le tennis, vous avouerez que c’est un peu restrictif.

En supprimant le second service, les joueurs seraient obligés de faire un choix stratégique : privilégier la force et la vitesse mais avec un risque de faute élevé ou bien consacrer leurs ressources majoritairement à l’échange. Ils se fatigueraient donc beaucoup moins au début du point et produiraient sûrement un tennis encore meilleur. N’oubliez pas qu’un joueur sert entre 100 et 300 fois au cours d’un match. La durée des rencontres serait probablement réduite, ce qui ne serait pas un mal, ni pour les spectateurs, ni pour les joueurs.

Je sais que ce n’est pas demain que ça changera, et donc j’en reste à ne pas regarder trop souvent le tennis à la télé. Et il n’est pas rare que je cesse de regarder un match lorsque le service y tient une place trop prépondérante. Et si celui de dimanche dernier n’avait pas été une finale, j’aurais eu du mal à me retenir de zapper.

Et bonjour chez vous !