I-11 (23/12/2001) : Les revers de l’ultra-qualité


Plus les jours passent et plus je vois de monde succomber aux “charmes” des DVD, notamment en cette période d’ultra-consommation que sont les fêtes de fin d’année. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres d’une obsession de l’ultra-qualité qui se propage très vite. Ca y est, les derniers bastions de l’analogique sont en train de s’effondrer et on est dans l’ère du tout numérique.

Le numérique, c’est formidable. On remplace un signal normal par un signal binaire, plus gourmand en bande passante et en électronique. Les vertus d’inaltérabilité et de performance qu’on lui prête ont marqué les esprits, lesquels ont fait cadeau aux éditeurs d’une occasion rêvée d’avoir le contrôle total de l’information et à eux-même d’appareils coûteux et de médias fragiles.

Tout cela a certes ses bon côtés. Mais je ne peux que me questionner quand je vois dans quels extrêmes on tombe : le Home Cinema en est le parfait exemple. Pour faire comme le cinéma chez soi, on achète un écran plat géant et un ensemble de 6 hauts-parleurs. “Et alors ?” Alors rien, les gens font ce qu’ils veulent.

Je constate simplement que ce phénomène en rappelle étrangement un autre. Certaines personnes, tellement affolées à l’idée de la plus petite maladie, se bourrent de vitamines. Et lorsqu’elles sont quand même malades, même d’un petit rhume minuscule, c’est l’aspirine qui y passe par paquets de vingt-quatre. Vous rigolez, moi je connais des gens pour qui l’aspirine est devenu une drogue dure : ils ent ont en permanence deux boîtes dans leur sac et s’ils oublient d’en prendre un jour, ils ont systématiquement mal à la tête.

Quel rapport avec l’ultra-qualité ? Eh bien c’est comme les médicaments qui, pris à outrance, rendent le système immunitaire paresseux. J’observe que certaines personnes sont d’ores et déjà incapables d’émettre un avis positif envers un film sur VHS ou une quelconque musique enregistrée en monoral. Leur cerveau semble devenir progressivement incapable d’ajouter ce qu’il faut à ce qui est de qualité moyenne pour pouvoir l’apprécier.

Inutile de vous dire que c’est un manque qui fait mal au portefeuille.

Et bonjour chez vous !