I-12 (13/01/2002) : Sur la grève
Vous vous souvenez sûrement fort bien des grèves aussi nombreuses que variées qui ont atrophié notre beau pays lors de ces derniers mois. Réaction logique à défaut d’être normale de la part des travailleurs à l’approche des élections, pure fichage de figure (pour rester poli) pour d’autres… Chacun les a vécues à sa manière, mais généralement de manière unanime entre collègues.
Alors si on fait un résumé (liste non-exhaustive), on a eu les médecins généralistes, les infirmières, les internes, les représentants des cliniques privées, les gardiens de prison, divers postes à la SNCF (qui a dit “comme d’habitude” ?), les agents de sécurité de la RATP, la Poste, la Banque de France, le port de Marseille, des usines de biscuits ou de bonbons… Bref, on peut dire qu’on a à peu près tout vu. Certans mouvements ont gagné quelque chose, d’autres non, et le reste est tombé dans l’oubli au gré des autres actualité.
Tout vu ? Vous êtes sûr ? Il me vient à l’esprit deux catégories de personnes qu’on n’a jamais vu se mettre en grève, pourtant. La première est… les grévistes eux-mêes ! Et pour cause, c’est tellement logique que ça n’a pas d’intrêt, allez-vous dire. Et sans avoir tort. Mais taisez-vous donc, laissez-moi rêver et imaginer un pays où les grévistes feraient grève, si possible pendant plusieurs mois, voire plusieurs années… Le paradis ! Là au moins, je ne serais plus choqué de les voir quand même toucher leur paye à la fin du mois.
La deuxième catégorie est tellement simple qu’on ne la trouve pas facilement. C’est là, sous notre nez tous les jours, et ça concerne la plupart du peuple frnaçais. Et pourtant, si ces gens-là se mettraient en grève, le pays serait “légèrement” ennuyé. Alors qui ? Les taxis ? Non, ça ferait moins de circulation en voiture dans les villes. Les profs ? Non, c’étaient leur tour il y a quelques années déjà (un certain Claude A. en sait quelque chose). Les patrons, alors ? Non, ça n’est pas dans leur intérêt de montrer l’affreux exemple à leurs employés. Les professions libérales ? Là aussi, ça jouerait plus contre eux que pour eux.
Qui alo-reuh ? Mais le citoyen, tout simplement ! Regardez autour de vous, vos semblables se fichent bien de vos raisons d’en avoir marre : si vous n’accomplissez pas votre devoir (dire bonjour, bien garer votre voiture, mettre vos poubelles du bon côté de la rue, consommer à outrance, etc.), vous êtes immédiatement taxés d’incivisme. Savoir si vous avez raison n’a pas d’intérêt, vous n’avez pas le choix.
Et ne parlons même pas du devoir fiscal… Je pense ne pas avoir à détailler ce point-là.
Et bonjour chez vous !