Dis, tu partages ton CherryOS ?
Depuis hier, il semble que le feuilleton “Maui X-Stream”, serait sur le chemin de la résolution à l’amiable.
L’objet du litige était CherryOS, un émulateur d’environnement Macintosh, permettant d’installer et de faire tourner Mac OS X sur un PC. Dès le jour de son lancement, ce logiciel avait attiré sur lui de sérieuses suspicions, car ressemblant dans son fonctionnement à s’y méprendre à pearPC, un logiciel Open Source existant depuis mai 2004. Même si son interface utilisateur était fort différente, plusieurs membres de la communauté Open Source, qui sont tout sauf ignorants en matière de programmation, ont trouvé des indices accablants démontrant que CherryOS n’était qu’un toilettage pur et simple de pearPC, vendu à tout de même 6O dollars.
Mais ce n’est pas le prix de vente qui est en cause ici. Le problème est plus grave, car il s’agit d’une violation caractérisée de la licence GPL (GNU Public License), sur laquelle repose pearPC. En effet, cet accord régissant la distribution et l’utilisation du logiciel permet la récupération et même la vente d’un logiciel basé sur les éléments du programme open-source, mais à condition que le développeur partage avec la communauté ses modifications et ses ajouts au code original. De plus, un logiciel basé sur du code protégé par la GPL doit obligatoirement être distribué avec la même licence, ceci afin d’éviter les récupérations “sauvages” comme celle commise ici, puisque Maui a adjoint à CherryOS son propre contrat de licence.
Le ton montait donc de plus en plus ces dernières semaines, entre d’un côté la communauté démontrant de mille et une façon le plagiat, et le directeur de Maui soutenant mordicus que les deux programmes n’avaient rien à voir. Mais depuis hier, le site de Cherry OS, en reconstruction, parle maintenant de “Cherry Open Source Project”. Est-ce le fait que les auteurs de pearPC ont fait appel à des dons en vue d’un procès il y a deux semaines qui a décidé les auteurs de CherryOS ? Ou bien sont-ce les preuves accablantes (mêmes performances et limitations, mêmes lignes de code, même bugs…) alimentant les rumeurs et commençant à sérieusement nuire à l’image du développeur ? Pour l’instant, le silence s’est fait.
Plus qu’un simple litige commercial, cette histoire démontre un des défauts de la GPL : son manque de protections légales. Certes elle a été reconue internationalement et est théoriquement défendable en justice, mais malgré cela, le vol de code-source reste, avec les brevets logiciels, la préoccupation numéro un de la communauté open-source, comme en témoigne l’existence du site GPL Violations.
Espérons que cette histoire sonnera comme un avertissement pour les pillards comptant sur les développeurs bénévoles pour se faire de l’argent.