Faire-part de décès : R.I.P. DRM
Contre les camelots bouchés, il y a… le coup de pied au cul.
Enfin, ça y est ! Sony BMG vient d’annoncer la mise en vente en ligne des morceaux non protégés contre la copie. Cela ne pourrait être qu’une transition vers le no-DRM comme il y en a déjà eu plusieurs en 2007, s’il ne s’agissait, cette fois-ci, du dernier grand éditeur de musique à ne pas l’avoir faite.
Pour ceux qui n’auraient pas suivi la chronique de cette mort annoncée, en voici une brève rétrospective :
– le 2 avril 2007, Apple annonce la mise en vente de fichiers non protégés correspondant à ses morceaux du catalogue d’EMI ;
– le 9 août 2007, Universal annonce qu’elle vendra elle aussi des fichiers non-DRMisés (mais pas via iTunes) ;
– le 27 décembre 2007 (il y a une semaine), Amazon annonce la disponibilité de morceaux de Warner au format MP3 ;
– aujourd’hui, c’est Sony BMG prend le train parti sans elle et qui commençait à prendre beaucoup de vitesse.
En parallèle, on apprenait également aujourd’hui qu’aux Etats Unis, les ventes de CD ont chuté de 9% en 2007, alors que celles des boutiques en ligne ont augmenté de 45%. Autant que je me souvienne, la tendance n’est pas nouvelle, mais il s’agit des coefficients les plus forts jamais enregistrés. Le mouvement de dématérialisation de la musique est clairement en marche, et il y a fort à parier que l’abandon progressif des DRM a contribué à l’amplifier. Une belle leçon pour les maquignons du disque qui montre que le consommateurs, même s’il peut parfois en douter, dispose encore d’un certain pouvoir.
Reste un étrangeté : les majors du disque ont, à l’avis général, très mal pris la mutation numérique de la musique, comme en témoigne leur renoncement aux DRM. Et pendant ce temps-là, les éditeurs de films et de séries donnent l’impression de vouloir suivre exactement le même chemin : très grande timidité à ouvrir leur catalogue à la vente en ligne, sur-protection paranoïaque des fichiers (cf. les verrous multiples des Blu-Ray et HD-DVD) et comportement agressif vis-à-vis des consommateurs demandant plus de libertés dans l’utilisation de ce qu’ils ont acheté. And you’d think they’d ever learn…
Je profite de cette note pour souhaiter, sans grandiloquence ni emphase surdimentionnée, une bonne année 2008 à mes lecteurs.
4 janvier 2008 à 23h25
Bonne année à toi aussi.
Pas mécontent de voir que cette aventure grotesque arrive enfin vers sont erme, bien qu’on puisse encore s’attendre à quelques coups tordus de la part des grands maitres de la musique.
J’attend de voir si le phénomène des artistes qui, comme radiohead ou NIN, commencent à vendre leur musique en ligne sans marketing ni maison de disque, va s’amplifier et diminuer les ressources des majors. Ce serait le comble.