Yahoo prêt à se faire enc… racheter
Yahoo-Microsoft, ou une histoire finalement bien ordinaire
Souvenez-vous, ça a commencé en février dernier : Microsoft, qui souffrait de la toute-puissance de Google sur le marché des moteurs de recherche et de la publicité en ligne, proposait de racheter Yahoo pour 44,6 milliards de dollars. Mais le conseil d’administration, même s’il n’était pas unanime, a refusé l’offre, jugée pas assez généreuse.
Afin de signifier son refus du vilain ogre de Redmont, Yahoo a alors cherché à s’allier avec Google, dans le cadre d’un partenariat publicitaire. Mais pas de chance, cette idée a été battue en brèche par le Département de Justice américain pour abus de position dominante.
Aujourd’hui, la crise économique est là, et l’action de Yahoo, qui valait 27$ en janvier dernier, fluctue à présent autour de 12$. On imagine facilement les actionnaires de l’entreprise penser avec nostalgie à l’offre de Microsoft, qui était de 33$ par action… Et c’est dans ce contexte que Jerry Yang revient, la queue entre les jambes, implorer Microsoft de revenir à la table des négociations. Chapeau, couleuvres, appelez comme vous voudrez ce que ce pauvre patron se voit contraint de manger.
Mais la vie est décidément injuste, que voulez-vous. Après trois mois de courtisanerie intensive, Ballmer avait annoncé tourner définitivement la page, et se plait à rappeler cette décision aujourd’hui. Tout en prenant soin d’expliquer que des partenariats sont toujours possibles…
Cette histoire ne vous fait-elle pas penser à une parabole des temps modernes ? Mais si, vous savez, celle où un garçon, connu comme le plus grand tombeur de filles de l’école, implore une fille de sortir avec lui des semaines durant, mais cette dernière s’y refuse obstinément et ostensiblement car pense mériter mieux que lui. Plusieurs mois plus tard, n’ayant pas trouvé chaussure à son pied, elle se souvient de ce “brave garçon” et décide donc de revenir vers lui. Mais hélas, l’eau a coulé sous les ponts, et le garçon ne lui propose plus alors qu’une relation de “fuck friend”. Je vous laisse imaginer la suite…
Personnellement, je mise sur Microsoft qui laissera tranquillement Yahoo s’enfoncer dans une situation de plus en plus difficile et cherchera alors à racheter l’ancien géant du web à l’agonie pour une bouchée de pain, le plus tard possible, de façon à profiter des réticences de Google face à la justice américaine, mais tout en gardant un oeil sur les autres requins à l’affut, et notamment celui qui rôde du côté de Cupertino.
Allez, à sa décharge, Jerry Yang pourra toujours dire qu’il n’aurait pas pu prévoir la crise économique de fin 2008, de la même façon que tant de start-ups avaient invoqué le 11 septembre comme cause de leur décès en 2001…
22 novembre 2008 à 9h23
Samedi 8 novembre 2008, 17h08
Sans coeur ! Pense à tes fans qui se lamentent !