Big Brother USA étend son bras vers l’Europe
Les logs, dans l’axe du bien, ça se partage…
Premier round. Fin février dernier, l’Europe avait validé le principe de rétention des données de connexion : à tout instant, que ce soit en téléphonie ou en accès à l’internet, tous les opérateurs de chaque pays-membre doit conserver les traces des connexions établies au cours des 6 dernier mois minimum. Les données ainsi stockées (source, destination, date, heure et durée) devront ainsi être tenues à disposition des autorités, en vertu de la lutte contre le terrorisme.
Second round. Au début de la semaine dernière, un scandale a éclaté aux Etats-Unis : suite aux attentats du 11 septembre, le gouvernement américain a mis en place un dispositif similaire concernant les conversations téléphoniques. Alors qu’il n’était question que d’espionner des gens soupçonnés d’être en relation avec des organisations terroristes, le quotidien USA Today a révélé le secret de polichinelle : les enregistrements sont généralisés à tous les américains. Les conversations ne seraient pas écoutées mais les informations de provenance, de destination, de date et de durée ont été stockées en vue d’être mis en corrélation avec des activités terroristes.
Troisième round. Aujourd’hui, le magazine en ligne EUobserver révèle que les USA, en se servant des accords internationnaux passés avec l’union européenne, cherche à se voir autoriser l’accès aux données des citoyens européens. Et les hauts dirigeants de l’Europe semblent trouver ça normal. Voilà qui fait froid dans le dos. Et vous pensiez que le scandale des pays de l’UE ayant collaboré au transit des supposés terroristes à destination de Guantanamo allait calmer un peu les ardeurs de l’administration Bush et de la commission européenne ?
Quand donc les citoyens du monde occidental se rendront compte que la lutte contre le terrorisme, telle qu’elle nous est présentée, n’est en réalité qu’un emballage séduisant destiné à faire accepter aux populations une pression gouvernementale de plus en plus forte au détriment de leurs libertés ? Le terrorisme est un risque que le monde moderne a engendré (ventes d’armes aux pays étrangers, pillage organisé des ressources des pays pauvres, interventionnisme politique et militaire, surmédiatisation des événements, etc.), et tant que les gens continueront à y réagir avec horreur et sidération, il n’ira qu’en augmentant. Et les gouvernements en profiteront allègrement pour renforcer leurs pouvoirs de surveillance et de manipulation.
14 mai 2006 à 23h00
Les bases de données ont interet a être bien construite, sinon, ils ne retrouveront jamais rien dans toutes ces données.
Quand je pense que l’on peut stocker tout cela, et quand je pense au volume des communications journaliere…. Wooh, ca doit être énorme de stocker tout cela sur 6 mois.
“tant que les gens continueront à y réagir avec horreur et sidération, il n’ira qu’en augmentant”
Faites attention tout de même, la réaction des gens est logique et vous avez l’air de sous entendre le contraire. Je ne les vois pas réagire a un attentat (et moi non plus d’ailleurs) en disant: “Ah? un attentat dans un bus? 10 morts et 20 blessés… Mouais, et la météo pour demain, cela donne quoi?”
Le terrorisme, n’a pas besoin des armes que l’on a vendu, ni même du pillage des ressources des pays pauvres. Ces pays là, on tendance surtout a tomber en guerre civile, ou se battre avec leur voisins… Ce ne sont pas eu qui crée le terrorisme tel que nous le connaissons (alors qu’ils auraient sans doute plus de raisons, et encore le terrorisme n’est pas la meilleur solution)
Petit exemple pour illustré: on a jamais vendu d’arme au Corse, et on ne les a pas opprimé non plus, pourtant, cela saute de temps à autre…
15 mai 2006 à 0h19
Face à un attentat terroriste, il faut distinguer ce qui est de la réaction de panique et la réaction de combat. L’objectif du terroriste est simple : augmenter la première et diminuer la seconde. Et il se trouve que la première parasite souvent la seconde, ce qui l’arrange. C’est aussi ça qui alimente le terrorisme. La réaction d’effroi des victimes et de leurs proches ne doivent pas devenir celle de l’ensemble de la population. Qu’on se comprenne bien : il ne s’agit pas d’être insensible, mais de le combattre avec sang-froid. On a bien été capable de le faire ces dernières années avec l’insécurité routière, et on commence à le faire avec le tabac (peut-être un jour avec l’alcool ?), facteurs pourtant autrement plus mortels que le terrorisme chez nous. Car oui, les chances de mourir d’un attentat n’ont rien à voir avec les autres risques de la vie que tout le monde supporte en silence : il y a donc aussi un problème de priorités. On peut y objecter le fait que le terroriste a la volonté de donner la mort, mais le paramètre du nombre de victimes me paraît être tout aussi important.
D’autre part, les exemples d’éléments favorisant le terrorisme que j’ai donnés ne sont pas tous des conditions nécessaires… très souvent, la surmédiatisation seule est largement suffisante à alimenter la psychose et donc à attiser le mouvement. Je suis convaincu que la façon dont les médias couvrent les événements est LA cause principale de l’essor du terrorisme : en inoculant la peur, on joue le jeu à la fois du totalitarisme et du terrorisme.
15 mai 2006 à 10h58
Vous avez l’air de penser que l’on a lutté contre les accidents de la route de maniere differente que le terrorisme…
Je n’en suis personnelement pas certain. Ce sont les mêmes methode qui me semblent être utilisés. Apres tout, pour justifier la lutte contre le terrorisme, on nous montre toujours des images d’attentats, de victimes en sang, des pleures et compagnie. Ne fait-on pas la même chose dans les campagnes de prevention routiere? (des accidents, des blessés, etc…). Pour l’alcool, idem (souvent inclus à la prevention routiere).
Donner la responsabilité aux journalistes de l’essor du terrorisme me parait tout de même tres rapide…(même si dans une certaine mesure je suis un peu d’accord).
La radicalisation des societés, ça n’est pas de leur faute. Ce ne sont pas eux qui incite certains (peu evidemment) français à partir s’entrainer dans des camps “militaire”.
Dans ce cas n’oublions pas le role aussi important des hommes politiques, qui nous “vendent” de la sécurité à outrance…
15 mai 2006 à 12h41
Ce n’est pas tant dans dans les procédés que se différencient les combats contre les risques de notre société, mais l’état d’esprit dans quel ces combats son menés. Et concernant le terrorisme, on ne peut que constater qu’au lieu de le combattre vraiment, on le détourne pour servir des intérêts politiques. Pour l’alcool et le tabac, on fait des campagnes qui marquent l’esprit dans le but de faire changer les gens ; pour le terrorisme, on fait voter des lois limitant les libertés tout en augmentant la surveillance, tout en dramatisant les événements, alors qu’au contraire il faudrait éduquer les gens à ne pas vivre dans la panique permanente. Il y a des centaines de risques qui menacent la vie chaque jour, le terrorisme en fait partie (avec une probabilité TRES faible), et je pense que la façon actuelle de mener le combat, en plus d’obtenir le résultat inverse (la peur grandit chaque jour un peu plus), est d’une hypocrisie éhontée.
Ma vision est claire : le terrorisme est l’utilisation de la peur des masses pour faire pression sur un pays. Toute espoir de vaincre le terrorisme sans préalablement vaincre la peur me paraît donc totalement vain, et toute affirmation contraire de l’hypocrisie pure et simple.
Concernant les journalistes, j’aurais dû le préciser, leur responsabilité est toute relative, dans la mesure où ils subissent constamment des pressions gouvernementales, commerciales… et d’audimat. On n’a que ce qu’on mérite, en un sens…