I-03 (02/09/2001) : Plug-moi in !
Ceux qui suivent l’actualité de l’informatique sont probablement déjà au courant, Microsoft a décidé, pour fêter la sortie de la version 6 de son navigateur web monopoloïde, de lui retirer l’usage des “plug-in” ainsi que sa machine virtuelle Java.
Jusqu’à présent, l’informatique faisait partie de ces secteurs évoluant tellement vite que les soucis de compatibilités se traduisaient souvent par des efforts pratiquement aussi grands que le développement lui-même. Et Microsoft n’y faisait pas exception, en faisant notamment les frais avec ses versions successives de systèmes d’exploitation (MS-DOS puis les multiples Windows). Et pourtant, nous avons là une situation opposée. Que se passe-t-il ici ?
Le système de “plug-in” pour navigateur a été introduit par Netscape avec son célèbre Navigator en version 2 en 1995. C’est un bon système, qui a le mérite d’avoir une portabilité multi-plateforme relativement aisée. C’est grâce à ses qualités que des technologies efficaces comme Flash sont apparues. Concernant Java, le nombre global de développeurs sur ce langage a tout récemment dépassé celui sur le langage C/C++. C’est donc maintenant un standard indubitable. Alors, monsieur Microsoft ?
Eh bien le monsieur vous répondra que, par souci d’optimisation et de sécurité, il vaut mieux que le navigateur utilise des outils propres au système d’exploitation (i.e. Windows). Il en résulte que le brouteur made-in Billou ne saura plus utiliser que des modules ActiveX, technologie propriétaire et totalement encastrée dans le système.
On pourrait comparer cette situation à celle d’un patron d’entreprise qui n’autoriserait plus à ses employés de n’utiliser que les crayons fabriqués sur une base technique issue de l’entreprise elle-même… Situation qu’on peut alors facilement extrapoler aux autres outils, puis l’alimentation, pour en arriver ensuite… aux employés eux-mêmes ! Le but officieux de cette amputation logicielle est bien évidemment d’écarter les technologies concurrentes, et notamment RealMedia et QuickTime, grands concurrents de WindowsMedia sur le terrain de l’audio-vidéo en ligne.
L’arrivée du président Bush au pouvoir des USA et la nouvelle donne qui en a suivi au niveau du département de justice américain semble suggérer à Microsoft qu’ils n’ont plus à cacher leurs pratiques monopolistiques.
Et bonjour chez vous !