I-06 (14/10/2001) : Same player, shout again
Le mois dernier, je vous entretenais sur la musique, et plus précisément la musique distribuée sur CD-Audio. Eh bien il semble que l’actualité soit fortement intéressée par ce domaine. Récemment, on a appris plusieurs nouvelles, dont je vous propose de parlementer un peu aujourd’hui.
Tout d’abord, un symbole de taille vient d’être utilisé pour lancer un “nouveau” système de protection de CD : Michael Jackson. En effet, son récent album de promotion a été distribué avec son fourbis respectif de codes CRC défectueux (les zones de données réservées au corrections d’erreurs), que les platines lisent -théoriquement- normalement et que les dispositifs de copie numérique interprètent mal. Et alors ? Eh bien ce petit événement est la réaction que tout le monde attendait de la part Sony Music, laquelle se faisait attendre. Il y a quelques temps, c’était Universal qui annonçait ses projets de disques plombés pour l’an prochain et Bertelsmann qui lançait directement, et sans tapage, plusieurs tentatives successives.
Ca s’active donc beaucoup autour de la protection des CD, les éditeurs partant du principe immuable que la baisse des ventes de CD n’est dûe qu’au piratage. Surtout ne jamais se demander si ça ne viendrait pas d’autre chose, comme une lassitude vis-à-vis de la musique-emballage ou de leurs propres pratiques commerciales, bien sûr… En tous les cas, ça s’active tellement que cette semaine, c’est un éditeur indépendant qui s’est lancé. Zombard, avec un album de Nsync, s’apprête à tester plusieurs pays avec un niveau de protection différent, afin de sonder les habitudes de piraterie des consommateurs.
Tant qu’on est dans la piraterie audiophonique, il est à noter les époustouflantes revendications de la RIAA qui a, la semaine dernière, rameuté une floppée de symboles high-tech-capitalistes afin de leur imposer un speech des plus savoureux de naïveté. Morceau choisi : “Nous travaillons avec les fabricants de cartes audio afin qu’ils implémentent des technologies qui empêcheraient l’enregistrement de matériel marqué numériquement à la fois sous forme numérique et analogique”. J’en ris encore. Savent-ils vraiment ce qu’est l’analogique et un marqueur numérique ?
Ah sinon pour finir par une touche de compassion, mentionnons les superbes pertes de BMG et de l’investisseur CMGI illustrant leur participation dans les nouvelles technologies de musique en ligne : respectivement 888 millions d’Euros et 1,4 milliard de dollars. Quitte à creuser encore l’écart pécuniaire, on comprend bien les réactions des éditeurs de CD et de leur grand copain, la RIAA !
Et bonjour chez vous !