II-04 (22/09/2002) : Tout fout l’camp, dame justice…


Selon une étude internationale toute fraîchement menée par IDC et une autre organisation dont j’ai oublié le nom, il apparaît que les achats en ligne sur le web ne représentent que 5% des transaction totales pour l’année 2001. Certes, il s’agit d’une augmentation par rapport à 2000, mais bien plus maigre que ne l’espéraient les affairistes de la nouvelle économie.

Cette étude révèle également quelque chose, qui est nettement plus intéressant. Il s’agit des freins à ce développement, exprimés par les surfeurs eux-mêmes. Au final, on apprend que près de la moitié d’entre eux redoutent une utilisation malsaine des données personnelles et que plus d’un tiers de ces clients potentiels ressent un manque de protection légale en cas de litige commercial.

Force est de constater qu’aujourd’hui, ces deux craintes sont plus que largement fondées. La notion de vie privée est une notion devenant de plus en plus floue, son extinction programmée avec l’avénement du système TCPA (alias “Palladium” en version Microsoft) mais d’ores et déjà fragilisée par l’évident laxisme manifesté par les autorités envers le spam (alias “courrier non sollicité). Quant à la justice, eh bien, pour une fois, il suffit d’aller chercher pas plus loin que chez nous-mêmes. Figurez-vous que notre Cyber-Papa-Noël local est un escroc avéré en procès avec plusieurs de ses prestataires de services et qui, en plus de ne pas livrer correctement un bon tiers des produits commandés, s’en prend directement aux clients mécontents… En France, on n’a pas d’argent mais on a des avocats !

Ceci me donne d’ailleurs l’occasion de faire en toute logique et discrétion une petite diversion vers la décision de justice qui a été rendue en faveur de Maurice Papon, notre désormais vénéré ministre de la collaboration. C’est ça, de justice. Ou comment un prétexte de santé peut venir au secours d’un exemple-type de crapule dont l’effet purgatif n’est plus à démontrer, alors qu’on n’hésite pas à laisser pourrir en prison des gens largement plus vieux et/ou malades. Et quand bien même, cet homme-là s’est-il d’une quelconque façon soucié de l’âge et de la santé des humains qu’il a expédiés à l’abattoir par wagons entiers ? Certains esprits forts me répondront qu’il ne faut pas sombrer dans une justice aussi barbare que le crime qu’elle prétend punir. Certes. Mais encore eût-il fallu que ce monstreux personnage accepte de reconnaître cette justice en tant que telle, et, dans la mesure du possible, ne pas lui faire ce sempiternel pied de nez tout en dansant la samba du grabataire présumé.

Excusez-moi, il faut que j’aille aux cabinets.

Et bonjour chez vous !