Microsoft : la sanction de Bruxelles confirmée

Tout ça pour ça…

lundi 17 septembre 2007, 21h47

Deux sentences pesaient sur les les épaules de Microsoft depuis 2004 : une amende de quelque 500 millions d’euros pour abus de position dominante, et une obligation de fournir à tous les développeurs des documentations détaillées sur les protocoles utilisés par Windows, afin de favoriser l’interopérabilité. Elles viennent d’être toutes les deux confirmées en appel par la Cour Européenne de Justice.

Laissons de côté la question du fond : Microsoft était probablement coupable, mais intéressons-nous plutôt au résultat. 500 millions d’euros, pour une entreprise qui en fait 40 milliards par an en chiffre d’affaires, et 10 milliars en bénéfices, on voit difficilement l’effet dissuasif. Les stars comme Johnny ou Zidane ont-elles peur des radars ? N’oubliez pas que l’ensemble de la procédure représente presque 10 ans !

Enfin, concernant l’intégration de Media Player dans Windows : l’obligation d’en commercialiser une version expurgée de sa tumeur multimédia n’est pas grand-chose lorsqu’il est possible de la packager de façon peu attrayante aux yeux du consommateur moyen (“Windows sans capacités multimédia ! génial !”) tout en se mettant d’accord avec les magasins pour le planquer au fond des rayons les plus inaccessibles.

Que penser de tout cela ? Qu’il faut rendre hommage au travail effectué, certes, mais avec un impact tellement négligeable à l’arrivée. Microsoft est arrivé à imposer Vista à (presque) tous les assembleurs, et aucune concurrence n’existe (Mac OS X, parce qu’il ne tourne que sur les ordinateurs d’Apple, constitue un cas à part). Bref, Bill et Steve peuvent tranquillement dormir sur leurs 95% de parts de marché encore un bon moment.

3 commentaires pour “Microsoft : la sanction de Bruxelles confirmée”

  1. Nenyx dit :

    Il reste la documentation des protocoles – que tu as mentionné d’ailleurs. Si celle ci est exploitable, c’est une grande chose pour la concurrence – pas forcément au niveau de l’OS, mais des services liés (je pense notamment à Samba). Mais je précise … SI elle est exploitable. Il me semble qu’ils avaient fournis en 2004 plus de 5000 pages de code source, ce qui ne sert à rien pour décrire des protocoles (en plus le code source pouvait très bien avoir été obscurci).

    On parle aussi de l’effet médiatique et de la possibilité “d’inspirer” d’autres juridictions … Y crois-tu ?

  2. Celeri dit :

    Si une grosse structure comme l’UE n’est pas capable de faire dans le dissuasif, je me demande qui le pourra, d’autant plus que le gouvernement fédéral et les états américains semblent définitivement y avoir renoncé.

    Quant à la documentation des protocoles, aux dernières nouvelles, MS a fait le strict minimum pour ne pas se prendre d’astreinte journalière à payer, mais à l’avis général, elle n’est pas vraiment utile aux développeurs.

    Microsoft n’a que trop bien compris tout ça. On ne pourrait plus compter que sur le marché pour lui faire entendre raison, mais celui-ci est comme il est : aveugle et/ou insouciant…

  3. Nenyx dit :

    La différence viendra peut être des gouvernements qui exigent de plus en plus des formats ouverts et ce avec des arguments (parts de marché, contrats, appels d’offres, influence sur les entreprises et les particuliers en relation) que n’aura pas la justice européenne. Ce qui ne réglera pas le cas de l’abus de position dominante pour le multimédia cependant…