Skype : recalé par la Défense française !
La nouvelle est passée plutôt inaperçue si on la compare à l’objet dont il est question, à savoir Skype. Le logiciel, déjà très célèbre pour la téléphonie (quasi-)gratuite dont il permet de bénéficier, a été victime, en début de semaine, d’un ordre d’éradication directement issu des ministères de l’éducation et de la défense, et applicable dans toute université et centre de recherche du pays. Rien de moins. La directive est extrêmement sérieuse : la note est même estampillée d’une classification “confidentiel défense” !
Des responsables d’état en ont récemment expliqué le motif : menace sérieuse vis-à-vis des réseaux informatiques. Ca ne veut pas dire que Skype soit plein de failles ou véhicule de virus, attention. Les craintes de l’état sont en effet beaucoup plus tournées vers la confidentialité des informations. En effet, la société luxembourgeoise qui édite le logiciel a beau dire que les conversations sont fortement protégées, les experts sont unanimes : il est impossible de déterminer si c’est effectivement le cas.
Skype utilise une batterie de protocoles totalement propriétaires dont on ne sait ni leur algorithme de cryptage, ni la façon dont transitent les données, ni les endroits par où elles passent… bref, rien du tout. Comment donc avoir confiance en ce logiciel pour véhiculer des données sensibles ou confidentielles ? Ajoutons que Skype a récemment été racheté par eBay, une société américaine connue pour ses courbettes particulièrement larges avec les autorités de tous les pays où elle propose ses services et on comprend parfaitement ces inquiétudes.
Problème : Skype incarne une façon de téléphoner en plein boom, et on ne peut se contenter d’en interdire l’usage. Il va falloir, pour compenser, que l’état étudie les alternatives et soutienne officiellement une ou plusieurs d’entre elles. Alors pourquoi pas Gizmo, le très prometteur projet open-source (et donc totalement transparent tout en restant sécurisé) poursuivant la même idée ?