Sourdingue génération

mercredi 14 septembre 2005, 23h59

On nous rabache les oreilles avec ça depuis un bon moment déjà, et pourtant on n’y fait pas vraiment attention : nous, et plus particulièrement les plus jeunes d’entre nous, prenons des risques avec les baladeurs musicaux. Les scientifiques envoient donc régulièrement des messages d’alerte quant au volume sonore que nous infligeons à nos oreilles.

La problématique est désormais bien connue et avérée : l’augmentation des perturbations sonores produites par les environnements dans lesquels nous vivons nous incite à nous réfugier dans la musique, et en poussant le volume sonore toujours plus haut en espérant ne plus les entendre. Fatale erreur !

En revanche, j’ai tendance à penser que les solutions suggérées la plupart du temps sont, elles, plus que discutables. A commencer par celle citée dans l’article linké ci-dessus, à savoir que le fait d’écouter 1 heure de musique sur son baladeur à 60% du volume maximum est relativement sûr. Ce n’est, je pense, pas du tout comme ça qu’il faut voir les choses. En effet, cette recommandation néglige plusieurs facteurs :

  • la puissance maximale du matériel, qui peut varier de 90 à 110 dB (un gouffre sur une échelle logarithmique)
  • la puissance sonore que dégage chaque morceau (entre du classique et du rock, vous devez comprendre ce que je veux dire)
  • le niveau sonore auquel le morceau a été enregistré (qui peut varier du simple au double d’un disque à l’autre)
  • les types de sons employés (certaines fréquences sont plus nuisibles que d’autres, et certains mélanges très riches en harmoniques sont bien plus dangereux que d’autres)
  • Voilà pourquoi il est grand temps qu’on commence à essayer de solutionner le problème en se basant non pas sur des chiffres mais sur des repères plus humains, quelque chose qui permette de savoir instinctivement qu’on écoute sa musique trop fort sans avoir besoin de valeurs théoriques et peu significatives. La limitation à “100 dB” de la puissance maximale des baladeurs en France en est d’ailleurs un bel exemple : un disque enregistré à un niveau maximal sera quand même dangereux alors qu’un disque de musique calme à faible niveau se retrouvera inaudible. Préférons donc nous poser des questions comme “est-il normal qu’avec de la musique dans mon petit casque ordinaire je n’entende pas le bruit d’une voiture qui me passe juste devant ?” (la bonne réponse est “non”).

    En attendant de bonnes solutions techniques plus convaincantes que les récentes tentatives d’égalisateurs de puissance sonore, vous pouvez aussi vous procurer des écouteurs intra-auriculaires : leur principale qualité est de vous isoler des bruits extérieurs et donc de pouvoir bien entendre la musique sans avoir à pousser le volume.

    Les commentaires sont fermés.