Apple contre les majors : pas assez cher, mon fils !
Depuis son ouverture, iTunes Music Store, le magasin de musique en ligne d’Apple a su conserver ses préceptes qui en ont fait le succès mondial qu’il est devenu : un choix large, une intégration exemplaire avec iTunes et l’iPod, une simplicité d’utilisation déconcertante, une politique de droits d’utilisation et de copie claire, et surtout un prix constant de 0,99 dollar/euro par morceau.
Ce dernier point a plusieurs fois été remis en cause par les éditeurs de musique, qui aimeraient bien pouvoir empocher des marges plus généreuses sur leurs valeurs fortes, tandis qu’Apple soutient l’idée d’une constance de prix synonyme d’achats plus nombreux. La bataille commençait à doucement sortir de l’ombre quand Steve Jobs, patron d’Apple, a profité de sa conférence de presse parisienne à l’occasion de l’Apple Expo pour réaffirmer avec énergie sa stratégie : “ce serait une grave erreur qui reviendrait à dire aux gens: retournez au piratage de musique“.
Aujourd’hui, un chef de Warner Music a menacé Apple de lui supprimer l’accès à son catalogue s’il s’obstinait à suivre cette direction. Pour étayer son point de vue, il fait remarquer que tous les albums ne sont pas produits aux mêmes coûts et invoque l’argument selon lequel sa musique contribue à la vente d’iPod, alors que tout indique que c’est l’inverse.
Il y a encore quelques mois, les majors comptaient sur les offres de musique sur téléphone mobile pour secouer le quasi-monopole d’Apple sur la musique en ligne, mais il semble que les gens préfèrent encore posséder un iPod et télécharger leurs morceaux sur ordinateur pour 1 dollar plutôt sur leur téléphone pour 2 ou 3 fois plus. Dans ces conditions, fermer ses portes à Apple ressemblerait nettement plus à un suicide qu’à une stratégie viable de la part de ces éditeurs ui commencent enfin à payer le prix de leur immobilisme à l’époque où est née la musique en ligne.