Papon et sa médaille…
mardi 20 février 2007Une polémique un peu stupide fait rage en ce moment : Maurice Papon peut-il être enterré avec sa médaille de la légion d’honneur, reçue en 1950 et retirée en 1998 suite à son procès pour complicité de crime contre l’humanité ? Quelques-uns pensent que oui, beaucoup pensent que non, et la médiatisation de l’affaire contribue à faire réussir la dernière provocation du bonhomme envers son pays. Et pourtant la réponse à apporter me paraît simple…
Je ne suis pas un expert en droit, mais si j’ai bien compris, les décorations suivent le même droit que les diplômes et autres papiers officiels : le fait de ne pas les posséder légitimement vous interdit de les porter en public et d’en faire usage officiellement. Et même si un cimetière est un lieu public, je doute qu’une tombe le soit. En conséquence, j’ai du mal à croire qu’on puisse empêcher sa médaille de suivre Papon en sa dernière demeure.
Venons-en maintenant à ce que j’ai envie de répondre à cette affaire. Puisque la médaille de l’ancien préfet de Paris a été invalidée par la justice, elle n’a désormais pas plus de valeur que le matériau qui la compose. Et c’est sur ce point qu’il faudrait insister : Papon veut être enterré avec un morceau de métal, et ça s’arrête là. Rien de plus significatif que ceux qui demandent à mis en terre avec leur montre de poche, leur gourmette ou leurs bottes en croco.
La polémique prend sa source dans la dramatisation. Pourquoi faire comme si cette médaille représente encore quelque chose, alors que ce n’est plus le cas ? Vouloir empêcher que Papon emmène sa médaille avec lui revient à reconnaitre qu’elle a encore toute sa valeur. Tout le monde tombe dans le piège et la dernière provocation envoyée par Papon à la république, en complicité avec son avocat, fonctionne à merveille.