Archive pour février 2008

(Bat + Ama) x teur

vendredi 29 février 2008

Depuis le jour où, en tripotant les synthétiseurs de mon paternel, j’ai activé un kit de batterie sur un clavier-maître, j’ai ressenti l’envie de jouer des percussions. C’était il y a de ça une petite dizaine d’années maintenant, et il a fallu attendre jusqu’à récemment pour que je m’y mette un peu sérieusement.

“Un peu”, car il n’est pas question pour moi de faire comme tout vrai batteur risque de vous conseiller de faire : prendre des cours avec un professionnel et acheter le même kit que lui pour réviser à la maison. Pour moi, ça coince un peu : un vrai kit de batterie, c’est cher, ça prend beaucoup de place et ça fait pester les voisins à cause du bruit. Et pour ce qui est des cours, j’ai tendance à préférer la méthode geek, qui consiste à se débrouiller pour apprendre tout seul. L’idée étant non pas de refuser tout enseignement extérieur, mais surtout de voir jusqu’où on peut aller sans lire de mode d’emploi.

J’ai ainsi continué à faire joujou avec des percussions électronique sur clavier de piano, de temps en temps. Croyez-le ou non, mais on s’amuse bien quand même. Ca n’a clairement rien à voir avec le feeling des baguettes, mais on arrive à des résultats intéressants, même si c’est vite fatigant pour les doigts car les claviers de pianos n’ont pas du tout été pensés pour un tel usage.

Un jour, il y a de cela un an et demi environ, j’ai découvert que certains fabricants de synthétiseurs comme Roland, Yamaha ou Alesis vendaient des kits de batterie électroniques. De loin, ça ressemble à des vrais kits, sauf que les “caisses”, les “toms” et les “cymbales” sont ici remplacées par des “pads” ressemblants plus ou moins à des vrais, mais qui ne font qu’un léger bruit quand on les tape. Une fois le synthétiseur intégré à l’ensemble allumé, c’est lui qui se charge de générer les sons correspondants à ce qu’on a frappé.

Les avantages de ces instruments sont multiples. Déjà, selon la richesse des banques de sons en mémoire du synthétiseur, on peut choisir des sonorités différentes avec juste quelques boutons. Ensuite, on peut jouer dans un casque, ce qui réduit considérablement les nuisances sonores. De plus, ils disposent généralement d’une entrée audio, permettant de jouer par-dessus les morceaux de son choix provenant, par exemple, d’un ordinateur ou d’un baladeur MP3. Enfin, le résultat étant émis en sortie audio, on peut facilement enregistrer ses prouesses pour les réécouter plus tard et faire des montages.

Evidemment, les inconvénients existent et doivent être pris en considération. Premièrement, on n’aura jamais le “feeling” d’une vraie batterie, notamment au niveau du toucher : la plupart des pads sont en caoutchouc qui ne ressemble en rien à la peau tendue d’une caisse claire ou le métal d’une cymbale, même si les (chers, donc rares) pads élaborés en peau à maille s’en approchent beaucoup. D’autre part, la modularité des modules varie beaucoup d’un kit à l’autre, mais ne peut pas rivaliser avec celle qui consiste à rajouter un élément à son kit acoustique. Certains kits électroniques peuvent gérer des modules additionnels, mais dans la limite de ce que le synthétiseur est prévu pour savoir gérer. Enfin, si pouvoir jouer dans un casque est un avantage, jouer tout fort avec un kit électronique impose de disposer d’un ensemble de haut-parleurs de bonne qualité, car les percussions couvrent un spectre de fréquences très large et avec de fortes dynamiques.

Personnellement, dans mon petit appartement de banlieue parisienne, avec des voisins avec un bébé au-dessus, et un magasin au-dessous, vous comprenez que je ne pouvais envisager qu’un kit électronique. Bon, d’accord, mais lequel ? Ayant déjà pu faire joujou avec quelques synthétiseurs (au hasard : Roland, Yamaha, Alesis… mais aussi Kawai et Korg), j’étais déjà convaincu par la qualité des sons des instruments Roland, et je lorgnais sur leurs kits TD3, TD9 et TD12, mais ce sont tous des kits aux dimensions imposantes qui auraient pris le quart de mon salon à eux tout seuls. En plus ils sont respectivement à plus de 1000, 2000 et 3000 euros, ce qui est plutôt conséquent pour un débutant comme moi.

C’est là qu’intervient alors le HD-1, un produit tout récent, sorti en septembre dernier. Il s’agit d’un kit spécialement prévu pour ceux qui veulent découvrir la batterie mais manquent de place. Il n’est pas très économique (700 euros), mais on ne peut pas non plus rêver d’un équipement de qualité correcte à vil prix… J’ai donc mis la main au portefeuille et me suis fait livrer la chose dès qu’elle fut disponible.

Si j’ai décidé d’en parler dans ce blog, c’est principalement parce que je n’ai pu jusqu’ici trouver presque aucun avis qui ait l’air objectif sur cet instrument. Des “beurk, la HD-1 c’est complètement naze, il manque des pads et les pédales sont grave moches” et des “trop fort la HD-1, c’est le top du top pour débuter, je reçois la mienne la semaine prochaine”, ça on en trouve. Mais des opinions construites et détaillées sur la bête, aucune. J’aurais pourtant bien aimé voir des avis sur le rendu sonore, la qualité de pads et la facilité de prise en main pour un néophyte. Alors voilà, cinq mois après m’être lancé dans l’inconnu, mes découvertes.

Tout d’abord, l’installation. Je m’attendais à voir sortir plusieurs grosses boîtes du camion, et c’est finalement une seule boîte, certes grande mais assez plate qui contient le tout. Etonnant. Dedans se trouve, en plus d’une notice papier, un DVD de présentation et de prise en main, qui explique aussi le montage et donne des recommandations utiles. L’ensemble est opérationnel en une petite demi-heure, sans peine et sans utiliser de matériel autre que ce qui est livré. Bon point.

Une fois la chose allumée, on éprouve là aussi une impression de facilité : les options du synthétiseur sont limitées mais la petite dizaine de boutons sont pratiques et accessibles. C’est vraiment très “plug and play”. Pour autant qu’un amateur débutant comme puisse en juger, les sons sont de très bonne qualité, même si les kits réellement intéressants sont peu nombreux :

    – 1 (acoustique) : passe-partout mais rend bien à l’oreille, même si la caisse claire a un harmonique en “ré” qui peut parfois devenir un peu irritant ;

    – 1bis (acoustique-jazz) : la caisse-claire est ici plus “fermée” et les toms sont plus profonds ;

    – 2 (rock) : sympa, même si la caisse-claire et les toms cachent un peu tout le reste par leur puissance sonore ;

    – 2bis (rock + double kick) : idem mais avec kick au lieu de pédale charleston, lequel reste ouvert ;

    – 3 (percussions) : ressemble au kit jazz mais les toms sont remplacés par des percussions plus exotiques ;

    – 3bis (percussions-ethnic) : des sons assez bizarres et difficiles à décrire, réservés à des circonstances que je peine à définir…

    – 4 (electronic) : les sons des boites à rythmes “vintage” ont grandement contribué à la renommée de Roland, et celle-ci sonne ma foi assez bien, même si je ne l’utilise presque jamais ;

    – 4bis (dance-hip hop) : l’autre kit électro, très sympa même si la cymbale “ride” est un peu trop bizarre pour être vraiment utilisable ;

    – 5 (voices) : uniquement des sons de voix… curiosité originale, voire amusante, mais ça s’arrête là ;

    – 5bis (robotic) : des sons qui sonnent très “ferraille”… peut-être pour le rock très underground ou certains morceaux genre Kraftwerk.

Ce que j’apprécie tout particulièrement avec le HD-1, c’est la grande sensibilité des pads. Non seulement l’éventail de vélocités dépend de la force de frappe, mais également de la zone du pad qu’on frappe. Qui plus est, la plupart des pads changent de sonorité en fonction de la force de frappe, ce qui permet de faire de très jolis effets de variation. Enfin, la pédale de charleston est à elle toute seule un petit bijou. Pour les connaisseurs, elle sait gérer :
– le charleston ouvert par coup de baguette
– le charleston fermé par coup de baguette
– le charleston semi-ouvert (ou semi-fermé, comme vous voulez) par coup de baguette
– le charleston ouvert par impulsion sur la pédale
– le charleston fermé par appui fort sur la pédale
– le charleston semi-fermé par appui léger sur la pédale
…et chacune de ces actions a sa propre sonorité ! Je suis sûr que la majorité des autres modèles savent en faire autant, mais une telle granularité dans une entrée de gamme me semble fort appréciable.

Concernant le bruit émis par la frappe des pads, il me semble assez peu élevé, même si je n’ai pas pu essayer d’autres kits électroniques. Les cymbales et les toms sont clairement les plus bruyants, ensuite viennent les pédales, et enfin la caisse en peau maillée, presque inaudible. Un grand bravo concernant le toucher de cette dernière, en passant, qui est particulièrement agréable et permet d’utiliser l’effet de rebond de manière très naturelle et intuitive. Cet effet est également présent sur les autres pads, mais plus délicat à appréhender. Enfin, les pédales, qui semblent être l’objet des critiques les plus virulentes de la part des batteurs confirmés, j’ai tendance à les trouver un poil glissantes, et celle de gauche me semble devoir être appuyée un chouïa trop fort pour fermer complètement le charleston.

Passons maintenant à la modularité de l’ensemble. Inutile d’espérer ajouter le moindre pad à l’ensemble, tout est figé autour d’un double socle en alluminium et aucun fil n’est prévu pour l’adjonction du moindre module. Le HD-1 me semble être à la batterie électronique ce que l’iMac d’Apple est à la micro-informatique : du matériel de bonne qualité, mais tout-en-un impossible à modifier… tout en restant tout de même ouverte. Elle dispose en effet de deux sorties audio au format jack 3.5″ et d’une entrée au même format pour y brancher un baladeur ou toute autre source. Enfin, on y trouve également une prise MIDI, qui permet de piloter d’autres équipements, du simple expandeur au synthétiseur complet en passant par la boîte à rythmes spécialisées. Pas de grosse subtilité, en revanche, c’est de la norme MIDI-1 la plus standard. Les subtilités propres aux pads comme la variation de timbre en fonction de la force de frappe ne sont donc pas disponibles, mais là, de toute façon, on sort du cadre de l’interopérabilité classique et je doute que les kits plus chers sachent le faire. J’ai fait quelques essais de jeu sur mes autres équipements, et notamment la boîte à rythmes “Dr Rythm” de Roland et ses 128 kits (visible ci-dessous, au sommet de l’empilement à gauche), et ça marche sans problème, avec une bonne prise en compte des vélocité et des instruments selon la norme General MIDI.

Roland HD-1

Bref, jusqu’ici je suis assez satisfait de cet appareil. Même s’il n’est pas donné et qu’il dispose de trop peu de kits réellement intéressants, l’humble amateur autodidacte que je suis ne regrette pas son acquisition et s’amuse beaucoup avec. A ceux qui seraient intéressés par un tel instrument, je conseille de l’essayer avant de l’acheter, si possible, surtout si vous vous y connaissez déjà bien en batterie.

GPSP

vendredi 22 février 2008

Ah, il se sera fait attendre, le module GPS pour la console PSP de Sony ! Depuis sa première annonce au cours du salon E3 en mai 2004, les sites consacrés à l’électronique ont bien dû titrer au moins une news par mois à propos de ce bidule. Et parfois même beaucoup plus : Engadget retourne plus de trois cent mille pages à lui tout seul…

Bon ben ça y est, le fameux “GPSP” est sorti aujourd’hui au Japon, donc il ne devrait plus trop tarder sous nos latitudes. En tout les cas, la chose existe. Dommage, on ne va plus pouvoir charrier les possesseurs de PlayStation Portable qui ont été obligés de se passer des avantages d’un GPS pendant des années juste à cause des ragnagnas de Sony.

Mais au fait, pourquoi tant de retard pour un simple module de navigation, pourtant basé sur des technologies maîtrisées depuis belle lurette, et sur une console qui n’est est déjà loin d’être toute nouvelle ? Certaines rumeurs avaient déjà rapporté que les problèmes venaient principalement de la partie logicielle, qui en plus du mode de guidage standard, est censée s’intégrer aux jeux de la console. Il semblerait que dans son zèle à faire de la PSP une machine à tout faire, le module GPS ait tendance à devenir un poil “invasif”, ce qui engendrerait des situations perturbantes pour le joueur. Mais ce ne sont que des ragots, hein, bien évidemment.

Ci-dessous, une capture d’écran exclusive reçue de la part d’une source qui tient à rester anonyme. Pour des raisons relatives à ma sécurité personnelle, je n’avais pas osé la publier jusqu’au jour de la sortie officielle. Aucun doute, le GPS dans la PSP, ça va faire un carton.

GPSP

Réflexions autour d’une chute

jeudi 21 février 2008

Après plus de trois ans à m’être dit qu’il faudrait bien que je le fasse un jour, j’ai enfin fini par regarder La chute (Der Untergang), le film d’Oliver Hirschbiegel retraçant les derniers jours de la vie d’Adolf Hitler, dans son bunker. Une fois le visionnage terminé, les souvenirs de l’époque de sa sortie me sont revenus, et notamment les polémiques qui avaient pas mal remué l’actualité. Un certain nombre de gens trouvaient que certains des protagonistes n’étaient pas conformes à la réalité historique, que l’horreur de la guerre et des crimes contre les minorités n’y était que trop vaguement évoqués, et surtout que le personnage d’Hitler y était dépeint de façon trop… humaine.

Ce dernier point était celui qui avait causé le plus de remous. Tout au long du film, entre deux explosions de colère contre ses généraux “lâches”, de reproches acerbes envers le peuple allemand et de délire paranoïaque, on voit le Führer dans des scènes de vie quasi-ordinaire, avec sa compagne et son chien ainsi que les enfants de la famille Goebbles. Et je me rappelle très bien ces gens qui pleurnichaient devant le cette “humanisation insupportable” du plus grand sanguinaire que le monde ait connu.

Alors oui, bien sûr Hitler était un horrible criminel qui n’a jamais reculé devant l’idée d’envoyer des innocents à la mort – y compris parmi les civils de son propre peuple -. Oui, Hitler était antisémite, raciste et xénophobe au dernier degré, celui où on se croit à même de pouvoir décider de qui vivra et qui mourra selon ses seuls critères. Oui, Hitler était animé d’une idéologie qui est à l’exact opposé de ce que nos démocraties affirment vouloir défendre. Oui, Hitler n’avait aucun respect pour l’espèce humaine. Oui, Hitler était probablement fou…

Mais oui, figurez-vous, Hitler était humain. Ce n’était ni un animal, ni un monstre, ni un extra-terrestre, mais un être humain comme vous et moi, doté de quatre membres et d’un cerveau capable de réfléchir et de se projeter dans l’avenir. Prétendre autre chose et refuser de le voir présenté en tant que tel me paraît être un moyen bien pratique de se décharger de la responsabilité que tous les autres hommes autour de lui ont endossée en le suivant, ou même en se contentant de le laisser faire. Hitler n’était pas seul, il avait un peuple derrière lui, qui l’a porté au pouvoir et accepté de concrétiser ses sinistres desseins. Certes, dans les années 30, le contexte était particulier, et le personnage doué d’un talent de parole et de manipulation… mais les millions d’allemands qui ont approuvé ce dictateur et les dizaines de nations qui l’ont laissé envahir les pays voisins sans rien faire ne peuvent pas se cacher totalement derrière cette excuse.

En ces temps où, dans notre beau pays, les débats autour du devoir de mémoire renaissent, il me semble important de se rendre compte qu’un seul homme peut arriver à faire vibrer les mauvaises cordes parmi la majorité de ses semblables. Il n’est, à mon sens, aucunement exclu qu’une chose similaire se produise une fois de plus, à moyen ou à long terme. Citoyens, gardons à l’esprit que la souveraineté d’un peuple est une médaille qui a son revers, un droit qui implique un devoir : celui de lutter contre tout régime opresseur qui tenterait d’imposer un pouvoir despotique. Eh oui.

L’Agnus Dei VGMisé

dimanche 17 février 2008

Une fois n’est pas coutume, je vais vous faire part d’un de ces moments de bonheur qu’il nous arrive à tous d’avoir lorsque nous faisons une découverte enthousiasmante. Et c’est de musique que je vais vous parler.

Comme j’ai récemment fait de nouvelles acquisitions d’albums de musiques de jeux vidéo (on ne se refait pas), je suis actuellement en phase “défrichage”, ce qui signifie que je fais appel à ma liste intelligente “Morceaux jamais joués”, qui comme son nom l’indique me permet de découvrir les thèmes que je ne connais pas encore. Et hier, en fin de matinée, je suis tombé sur une de ces pépites capables de magnifiquement colorer une journée entière, même lorsque son après-midi s’évertue à la gâcher (fichus “incidents techniques” de la SNCF…).

Le morceau dont je suis en train de parler vient d’un jeu de simulation semi-réaliste de combat aérien, sorti sur PlayStation 2 il y a tout juste six ans : Ace Combat 04 – Shattered Skies. Ce thème est celui de la mission finale, au cours de laquelle on doit détruire le Megalith, le cannon ballistique utilisé par les méchants pour asseoir leur pouvoir sur le monde opprimé. Comme le morceau est assez long et avec des répétitions, je vous en a fait un petit résumé d’un peu plus de 3 minutes :

Ace Combat 04
Ace Combat 04
Megalith ~Agnus Dei~
(Tetsukazu Nakanishi, Keiki Kobayashi, Hiroshi Okubo, Katsurou Tajima, Agustin Barrios Mangore)

Ce morceau est intéressant à plus d’un titre. D’une part, du point de vue du thème et de l’orchestration, il est diablement puissant, développant un habile mélange entre style classique/baroque et moderne. Je n’ai jamais joué à ce jeu, mais je dois avouer que je l’essayerais volontiers… si tant est que j’eusse une PS2. D’autre part, comme ce morceau comprend des paroles, je me suis penché sur ces dernières et, après quelques recherches, voici ce que j’ai trouvé :

Agnus Dei
Qui tollis peccata mundi
Dona eis requiem

Agnus Dei
Qui tollis peccata mundi
Aeternam dona eis Domine
Et lux perpetua luceat eis

Eh oui, vous avez bien lu, c’est du latin ! Plutôt rare, de nos jours… J’ai alors mobilisé mes (très) maigres connaissances macaroniques pour déterminer que la première strophe, qui revient sans cesse durant tout le morceau, signifie : Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde, donne-nous la paix. Et là, j’ai reconnu une invocation qui remontait à très loin… à l’époque où ma mère n’avait pas encore renoncé à m’amener de force à l’église le dimanche matin.

D’après Wikipédia, cette acclamation, formulée juste avant la communion, provient de l’évangile selon Saint Jean et fait référence au sacrifice de Jésus-Christ sur la croix, d’où la métaphore de l’agneau, animal d’offrande parmi les plus classiques à l’époque.

Le lien avec un jeu comme Ace Combat 04 ne me semble pas évident (peut-être doit-on sacrifier son avion pour détruire le Megalith ?), mais il reste que retrouver une telle référence dans une musique de jeu vidéo d’action et en provenance du Japon a quelque chose de pittoresque qui, ajouté aux qualités musicales intrinsèques du morceau, contribuent à en faire un des grands hits de ma musithèque.

Tant que j’en suis à parler de VGM, j’ai également pu découvrir (entre autres) l’OST de Legend Of Mana, de Panzer Dragoon et de Wild Arms 4, qui elles aussi incluent de magnifiques oeuvres :

Dawn Of Mana
Dawn Of Mana
Reminiscence
(Kenji Ito, Tsuyoshi Sekito, Masayoshi Soken, Hiroki Kikuta, Yoko Shimomura, Ryuichi Sakamoto)
Panzer Dragoon
Panzer Dragoon
Staff Roll
(Yoshitaka Azuma)
/Wild Arms 4
Wild Arms – The 4th Detonator
Wandering Nothingness
(Masato Kouda, Michiko Naruke, Nobuyuki Shimizu, Ryuta Suzuki)

Le troll, une espèce protégée aux USA

mercredi 13 février 2008

Quiconque a déjà fréquenté un forum ou un blog un tant soit peu populaire a appris à connaître cette créature néfaste, fruit de l’alliance coupable entre l’éternelle connerie humaine et la récente emprise des nouvelles technologies sur les comportements sociaux. Mais pour les autres, un petit rappel : sur un site interactif, le troll est un individu qui prend un malin plaisir à pourrir les sujets à coups de remarques extrêmes et d’attaques ad hominem afin de leur faire perdre tout intérêt en échauffant les esprits.

Do not feed the troll

Les trolls sont donc une plaie du web 2.0, tous les modérateurs vous le diront. Cela n’a pas empêché, la semaine dernière, un juge de la sixième cour d’appel de Californie de décider que non seulement les trolls ont le droit de continuer à “troller” en toute quiétude, mais également droit à garder l’anonymat, même en cas de procès pour propos diffamatoires.

L’affaire commence en 2005, lorsque dix internautes anonymes commencent à agonir les trois dirigeants de l’entreprise pharmaceutique SFBC International sur les forums de Yahoo!. L’une de ces trois personnes, Lisa Krinsky, décide de porter plainte contre les sinistres individus, afin de les faire identifier et les faire condamner pour diffamation. “Doe 6” (qu’on pourrait traduire par “anonyme n°6”) tente alors de faire annuler cette procédure, ce qui échoue en première instance… mais réussit en appel, il y a quelques jours.

Pour justifier sa décision, le juge a précisé que les propos étaient certes offensants et dégradants, mais que dans la mesure où ils ne décrivaient pas de fais réels, ils ne répondaient pas aux critères de la diffamation. Traiter l’équipe dirigeante “d’idiots, de losers et d’escrocs” et avancer que Lisa Krinsky a “de grosses cuisses, un faux dipôme médical et une hygiène féminine douteuse” n’est donc pas grave, puisque ce n’est pas vrai. Hé.

Le site NouvelObs.com devrait peut-être songer à se faire héberger en Californie…

RIAA : des filtres de plus en plus proches

vendredi 8 février 2008

Ah, ça faisait longtemps que je n’avais pas parlé de la RIAA sur ce blog… Mais n’allez pas croire pour autant que cette fameuse association se soit calmée depuis le temps : une requête “riaa” sur SlashDot continue de retourner environ un article par jour, signe que la bête est en forme. Et elle nous le confirme aujourd’hui, d’ailleurs, avec la magnifique sortie de son grand chef Cary Sherman.

En effet, comme ce brave monsieur commence à trouver lassant de subir des échecs au tribunal et de voir s’enliser son lobbying politique en faveur de mesures coercitives face aux fort logiques craintes parlementaires en cette période pré-électorale, il en est réduit à revenir à des annonces plus technocrates. Le nouvel ennemi déclaré n’est, cette fois-ci, plus un logiciel ou protocole spécifique (l’inventaire y est déjà entièrement passé), mais le cryptage.

Bon nombre d’entre vous ne le savent pas, mais il est possible, sur les logiciels de P2P récents, d’activer le chiffrement des informations échangées entre les différents postes qui s’échangent des données. Et comme les réseaux sont décentralisés, il n’y a pas de serveur stockant les clés de cryptage à saisir au cours d’une descente de police… et quand bien même il y en aurait, ces clés ne sont de toute façon valables que durant le transfert, autrement dit pas bien longtemps. Bref, le cryptage, ça agace les gens qui veulent empêcher les téléchargements illégaux parce que ça empêche les filtres détecteurs de fichiers protégés de fonctionner.

L’idée est donc la suivante : puisque les filtres en ligne ne peuvent pas fonctionner sur des échanges cryptés, alors il faut les installer là où les données circulent après décryptage, autrement dit… sur l’ordinateur des internautes. Problème : comment convaincre les utilisateurs d’installer de tels filtres ? D’un coup, Cary Sherman devient beaucoup moins convaincant : il envisage d’intégrer ces filtres à des logiciels dont tout le monde dispose, comme par exemple… dans les anti-virus. Phear.

Bien sûr, je ne suis ni un grand visionnaire, ni un expert des comportements des foules, mais j’ai comme l’impression qu’il sera difficile de convaincre les développeurs d’anti-virus d’intégrer des espions de ce genre. Et quand bien même ils y arrivraient, les utilisateurs eux-mêmes ne manqueront pas de bouder l’idée. D’accord, ces logiciels sont quasi-vitaux lorsqu’on est sous Windows, mais quand on sait qu’une majorité des utilisateurs ne s’intéressent plus à leur logiciel anti-virus après son installation (certains désactivent même le scan permanent car ça ralentit leur machine), je doute que leur choix entre les fichiers piratés et le risque d’être infecté soit très difficile à faire…

Allez, Cary, je suis sûr que tu peux trouver mieux que ça, creuse-toi un peu plus la cervelle (entre deux fosses communes de CD, yark yark) !

Microsoft-Yahoo : la vraie raison

dimanche 3 février 2008

Attention, attention. Aujourd’hui, Le Grain de Celeri vous sort THE scoop mortel de la mort qui tue.

Vous tous qui me lisez (et les quelques rares brebis égarées qui ne me lisent pas non plus, d’ailleurs), vous êtes sûrement déjà au courant de la proposition de rachat de Yahoo! par Microsoft d’il y a quelques jours. Décrite comme un véritable séisme du cyber-business 2.0 allant faire déferler un tsunami sur Google, la seule entreprise ayant osé (et réussi à) mettre une fessée à Microsoft, on en lit partout des analyses tantôt technologiques, tantôt financières, voire même parfois politiques… mais toutes parfaitement ineptes.

Google-Microsoft-Yahoo!

Microsoft vise-t-elle à renforcer son activité publicitaire en ligne ? Veut-elle faire sien le moteur de recherche du seul concurrent à sa portée ? Désire-t-elle étoffer ses portails ? Ou alors est-ce pour éviter ce procès que Yahoo! songerait à intenter à l’ogre de Redmont depuis que ces derniers ont intégré un champ de recherche “live search” directement à Internet Explorer ?

Oubliez toutes ces fadaises qui ne sont là que pour faire gonfler le cours de l’action de Microsoft et justifier les salaires honteusement élevés des analystes. La vraie raison se situe ailleurs. Vous devriez le savoir, sur l’internet, ceux qui font la loi, ce sont les geeks. Et les geeks, ils ont des besoins qui leurs sont propres. Aussi, si vous voulez qu’ils utilisent votre page de recherche et cliquent sur vos liens sponsorisés, il faut répondre à ce besoin. Et force est de constater que sur ce secteur, Microsoft est jusqu’ici plutôt à la traîne :

Google

Yahoo!

Microsoft

Au fait, pour les incultes qui ne sauraient pas ce qu’est le pr0n… eh bien cliquez sur une des images ci-dessus.

Comment gérer ses backups ?

vendredi 1 février 2008

Que ce soit dans les articles de news, d’astuces, de pas-à-pas ou de dépannage, les sites web et les magazines qui traitent de près ou de loin de l’informatique font de la sauvegarde de données un sujet récurrent. Et pourtant, pour adapter une blague bien connue, on peut dire que la sauvegarde pour le grand public est aujourd’hui encore comme le sexe chez les adolescents :

    – tout le monde y pense
    – tout le monde en parle
    – tout le monde croit que le voisin le fait
    – presque personne ne le fait
    – ceux qui le font le font mal
    – ils pensent que la prochaine fois ce sera mieux
    – ils ne prennent pas de précautions
    – ils n’osent pas avouer leurs lacunes de peur de paraître niais
    – ils sont fort bruyants quand ils y arrivent

Il y a quinze jours, Apple a annoncé la sortie d’un produit appelé “Time Capsule“. Le concept est le suivant : faire fonctionner ensemble une borne de réseau WiFi et un disque dur pour en faire un volume de stockage externe accessible et partageable afin d’y sauvegarder ses fichiers.

Certes, Apple n’a pas inventé la poudre : les NAS existent depuis de nombreuses années. Mais là où elle innnove, c’est comme souvent dans la façon de mettre un procédé fastidieux à portée des utilisateurs même les moins expérimentés. Time Capsule se base en effet sur Time Machine, logiciel intégré à la dernière version de Mac OS X, de façon à rendre la sauvegarde des fichiers totalement transparente pour l’utilisateur, et la récupération des données aussi intuitive que possible.

Notez que je ne suis pas ici en train de faire de la pub pour Apple : personnellement je n’aime pas l’idée que des choses aussi importantes que la sauvegarde de mes données soient pilotées par un mécanisme dont j’ignore le fonctionnement, et je préfère donc faire mes backups moi-même, grâce à des outils plus basiques mais dont je contrôle beaucoup mieux le comportement. Si je parle ici de Time Capsule, c’est pour illustrer le fait que la sauvegarde devient un enjeu suffisamment important de l’informatique pour qu’on commence à en promouvoir des outils réellement accessibles au grand public.

Cette note a pour objectif rappeler les idées de base et les bonnes pratiques principales à retenir.

Tout d’abord, une vérité qu’on ne répètera jamais assez : si vous ne sauvegardez pas vos données, VOUS LES PERDREZ UN JOUR. Point. Ceci est une assertion aussi vraie que “si vous ne mangez pas, vous aurez faim” ou “un jour, tu auras des poils sous les bras” à un enfant. Croyez-en mes 15 ans d’expérience en bidouillages – pas toujours très prudents – d’ordinateurs : il ne faut pas envisager la chose en terme de “si” mais en terme de “quand“.

Une autre évidence qu’il est bon de rappeler : sauvegarder, c’est bien ; sauvegarder souvent, c’est mieux. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à un instant donné, c’est plutôt les fichiers qu’on a créés ou modifiés récemment dont on a le plus besoin. Quand vous parlez d’informatique, gardez toujours à l’esprit les lois de Murphy. Si vous sauvegardez vos données le premier jour de chaque mois, c’est fatalement à la fin d’un mois que vous aurez votre pépin.

Il faut donc se faire de la sauvegarde une habitude la plus fréquente possible. Mais là est la troisième cruelle réalité de cette opération : c’est une activité peu gratifiante, pour ne pas dire carrément ennuyeuse, surtout quand on n’est pas expérimenté et habitué. De multiples obstacles se dressent en permanence devant toute personne désireuse de faire des backups. Citons pêle-mêle :

    – le manque de temps et de prise de conscience
    – des outils fournis en standard trop basiques
    – des logiciels spécialisés trop chers et trop complexes
    – un choix inadapté de matériels supports vierges

Bon, et une fois les dures réalités du destin des données admises, quel est le meilleur moyen de sauvegarder ses fichiers ? Bien évidemment, il n’y a pas de solution ultime pour tout le monde, mais pour en avoir essayé de multiples, j’en suis personnellement arrivé à adopter le principe du “disque miroir”, qui consiste à faire une copie complète de mon disque dur sur un autre, de la même capacité. Bien sûr, cela suppose d’acheter un second disque dur qui sera dédié à cette tâche, mais ça reste à mon sens le procédé le plus fiable et le moins prise de tête. Et voici pourquoi.

Premièrement, c’est ce qu’il y a de plus rapide. Un disque dur, même à 5400 tours/minutes (voire 4200) en USB2, c’est beaucoup plus performant que la gravure sur CD ou sur DVD, et à plus forte raison car on n’a pas à insérer/éjecter les supports. D’autre part, comme le volume de sauvegarde a la même capacité que l’original, on n’a pas à réfléchir à un tri entre quoi copier et quoi ne pas copier. On gagne ainsi du temps de réflexion, tout en diminuant les oublis.

Deuxièmement, si on se débrouille bien, on peut être très rapidement opérationnel après une panne. Sur Mac, par exemple, en utilisant des outils gratuits comme rsync ou Carbon Copy Cloner, il suffit de remplacer le disque mort par son miroir et zou, tout fonctionne à nouveau comme au moment de la sauvegarde. Sous Windows, qui est un peu moins souple en ce qui concerne le partitionnement et le démarrage, des outils comme Acronis True Image (30$) ou Symantec Ghost sont à envisager. Sous Linux, bon nombre d’outils existent, y compris rsync.

Troisièmement, c’est la méthode la plus tranquille et la plus facile à automatiser. En effet, comme on n’utilise qu’un seul support, on peut la laisser tourner en tâche de fond, voire pendant la nuit, et on peut très bien envisager d’utiliser des scripts ou des logiciels qui vont lancer les copies sans même qu’on ait à y penser soi-même.

Enfin, à cette méthode du disque-miroir, j’y ajoute personnellement un ingrédient : un disque dur externe facile à transporter qui contient les fichiers les plus importants, c’est à dire ceux qu’on ne retrouve pas facilement sur le net ou que j’ai réalisés moi-même. Cela peut paraître inutile a première vue, mais imaginez que vous soyez cambriolé (votre disque dur externe a de bonnes chances de disparaître en même temps que votre ordinateur) ou, pire, que votre maison brûle… Eh oui. Personnellement, j’y ajoute également les installeurs des logiciels que j’utilise couramment, de façon à ne pas avoir à tout re-télécharger. Et puis ça peut toujours servir sur d’autres ordinateurs, à l’occasion.

Pouf, pouf.

Si je devais résumer cette note en quelques mots, voici ce que je pense important de retenir. A moins que la perte de vos données ne vous fasse ni chaud ni froid (pas de possessions = pas de tracas, certaines personnes vivent comme ça), vous devez mettre en place une stratégie de sauvegarde régulière. Et cette stratégie, si elle s’avère trop laborieuse, vous finirez par la négliger et vous retrouver ainsi au point de départ. Et si l’investissement en temps et en argent vous semble trop élevé, posez-vous la question de savoir combien vous seriez prêts à donner pour récupérer vos données si d’un coup vous les perdiez, là, tout de suite… Et considérez que certaines entreprises spécialisées n’hésitent pas à facturer plusieurs milliers d’euros pour la récupération de quelques giga-octets.

Backup