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Comment gérer ses backups ?

vendredi 1 février 2008

Que ce soit dans les articles de news, d’astuces, de pas-à-pas ou de dépannage, les sites web et les magazines qui traitent de près ou de loin de l’informatique font de la sauvegarde de données un sujet récurrent. Et pourtant, pour adapter une blague bien connue, on peut dire que la sauvegarde pour le grand public est aujourd’hui encore comme le sexe chez les adolescents :

    – tout le monde y pense
    – tout le monde en parle
    – tout le monde croit que le voisin le fait
    – presque personne ne le fait
    – ceux qui le font le font mal
    – ils pensent que la prochaine fois ce sera mieux
    – ils ne prennent pas de précautions
    – ils n’osent pas avouer leurs lacunes de peur de paraître niais
    – ils sont fort bruyants quand ils y arrivent

Il y a quinze jours, Apple a annoncé la sortie d’un produit appelé “Time Capsule“. Le concept est le suivant : faire fonctionner ensemble une borne de réseau WiFi et un disque dur pour en faire un volume de stockage externe accessible et partageable afin d’y sauvegarder ses fichiers.

Certes, Apple n’a pas inventé la poudre : les NAS existent depuis de nombreuses années. Mais là où elle innnove, c’est comme souvent dans la façon de mettre un procédé fastidieux à portée des utilisateurs même les moins expérimentés. Time Capsule se base en effet sur Time Machine, logiciel intégré à la dernière version de Mac OS X, de façon à rendre la sauvegarde des fichiers totalement transparente pour l’utilisateur, et la récupération des données aussi intuitive que possible.

Notez que je ne suis pas ici en train de faire de la pub pour Apple : personnellement je n’aime pas l’idée que des choses aussi importantes que la sauvegarde de mes données soient pilotées par un mécanisme dont j’ignore le fonctionnement, et je préfère donc faire mes backups moi-même, grâce à des outils plus basiques mais dont je contrôle beaucoup mieux le comportement. Si je parle ici de Time Capsule, c’est pour illustrer le fait que la sauvegarde devient un enjeu suffisamment important de l’informatique pour qu’on commence à en promouvoir des outils réellement accessibles au grand public.

Cette note a pour objectif rappeler les idées de base et les bonnes pratiques principales à retenir.

Tout d’abord, une vérité qu’on ne répètera jamais assez : si vous ne sauvegardez pas vos données, VOUS LES PERDREZ UN JOUR. Point. Ceci est une assertion aussi vraie que “si vous ne mangez pas, vous aurez faim” ou “un jour, tu auras des poils sous les bras” à un enfant. Croyez-en mes 15 ans d’expérience en bidouillages – pas toujours très prudents – d’ordinateurs : il ne faut pas envisager la chose en terme de “si” mais en terme de “quand“.

Une autre évidence qu’il est bon de rappeler : sauvegarder, c’est bien ; sauvegarder souvent, c’est mieux. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à un instant donné, c’est plutôt les fichiers qu’on a créés ou modifiés récemment dont on a le plus besoin. Quand vous parlez d’informatique, gardez toujours à l’esprit les lois de Murphy. Si vous sauvegardez vos données le premier jour de chaque mois, c’est fatalement à la fin d’un mois que vous aurez votre pépin.

Il faut donc se faire de la sauvegarde une habitude la plus fréquente possible. Mais là est la troisième cruelle réalité de cette opération : c’est une activité peu gratifiante, pour ne pas dire carrément ennuyeuse, surtout quand on n’est pas expérimenté et habitué. De multiples obstacles se dressent en permanence devant toute personne désireuse de faire des backups. Citons pêle-mêle :

    – le manque de temps et de prise de conscience
    – des outils fournis en standard trop basiques
    – des logiciels spécialisés trop chers et trop complexes
    – un choix inadapté de matériels supports vierges

Bon, et une fois les dures réalités du destin des données admises, quel est le meilleur moyen de sauvegarder ses fichiers ? Bien évidemment, il n’y a pas de solution ultime pour tout le monde, mais pour en avoir essayé de multiples, j’en suis personnellement arrivé à adopter le principe du “disque miroir”, qui consiste à faire une copie complète de mon disque dur sur un autre, de la même capacité. Bien sûr, cela suppose d’acheter un second disque dur qui sera dédié à cette tâche, mais ça reste à mon sens le procédé le plus fiable et le moins prise de tête. Et voici pourquoi.

Premièrement, c’est ce qu’il y a de plus rapide. Un disque dur, même à 5400 tours/minutes (voire 4200) en USB2, c’est beaucoup plus performant que la gravure sur CD ou sur DVD, et à plus forte raison car on n’a pas à insérer/éjecter les supports. D’autre part, comme le volume de sauvegarde a la même capacité que l’original, on n’a pas à réfléchir à un tri entre quoi copier et quoi ne pas copier. On gagne ainsi du temps de réflexion, tout en diminuant les oublis.

Deuxièmement, si on se débrouille bien, on peut être très rapidement opérationnel après une panne. Sur Mac, par exemple, en utilisant des outils gratuits comme rsync ou Carbon Copy Cloner, il suffit de remplacer le disque mort par son miroir et zou, tout fonctionne à nouveau comme au moment de la sauvegarde. Sous Windows, qui est un peu moins souple en ce qui concerne le partitionnement et le démarrage, des outils comme Acronis True Image (30$) ou Symantec Ghost sont à envisager. Sous Linux, bon nombre d’outils existent, y compris rsync.

Troisièmement, c’est la méthode la plus tranquille et la plus facile à automatiser. En effet, comme on n’utilise qu’un seul support, on peut la laisser tourner en tâche de fond, voire pendant la nuit, et on peut très bien envisager d’utiliser des scripts ou des logiciels qui vont lancer les copies sans même qu’on ait à y penser soi-même.

Enfin, à cette méthode du disque-miroir, j’y ajoute personnellement un ingrédient : un disque dur externe facile à transporter qui contient les fichiers les plus importants, c’est à dire ceux qu’on ne retrouve pas facilement sur le net ou que j’ai réalisés moi-même. Cela peut paraître inutile a première vue, mais imaginez que vous soyez cambriolé (votre disque dur externe a de bonnes chances de disparaître en même temps que votre ordinateur) ou, pire, que votre maison brûle… Eh oui. Personnellement, j’y ajoute également les installeurs des logiciels que j’utilise couramment, de façon à ne pas avoir à tout re-télécharger. Et puis ça peut toujours servir sur d’autres ordinateurs, à l’occasion.

Pouf, pouf.

Si je devais résumer cette note en quelques mots, voici ce que je pense important de retenir. A moins que la perte de vos données ne vous fasse ni chaud ni froid (pas de possessions = pas de tracas, certaines personnes vivent comme ça), vous devez mettre en place une stratégie de sauvegarde régulière. Et cette stratégie, si elle s’avère trop laborieuse, vous finirez par la négliger et vous retrouver ainsi au point de départ. Et si l’investissement en temps et en argent vous semble trop élevé, posez-vous la question de savoir combien vous seriez prêts à donner pour récupérer vos données si d’un coup vous les perdiez, là, tout de suite… Et considérez que certaines entreprises spécialisées n’hésitent pas à facturer plusieurs milliers d’euros pour la récupération de quelques giga-octets.

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