Sachez que je n’aime pas afficher mes convictions politiques là où elles ne sont pas utiles ou pas les bienvenues. Cela fait longtemps que je sais que le coefficient d’écoute des gens a une nette tendance à diminuer quand on cherche à exposer ses idées, même sans intention particulière de convaincre, simplement pour débattre, voire seulement discuter.
Sachez aussi que je m’étais promis de ne pas en faire état sur mon blog puisque, même si elles n’y sont pas malvenues car j’y suis chez moi, je ne pense pas qu’elles soient bien utiles vu le sujet de base auquel ce blog se rattache.
Mais depuis quelques temps, je bouillonne devant la pitoyable équipée à laquelle on assiste tous les jours et à toute heure. Je ne sais pas si c’est parce que c’est la première campagne présidentielle à laquelle je m’intéresse vraiment, mais elle me semble porter tout ce qu’on peut redouter en termes d’approximation et de bassesse.
Et à ce petit jeu, j’accorderai volontiers la palme au PS. Je ne pense pas être un grand libéral, j’ai toujours été pour la protection des faibles, dans la mesure où on cherche à leur donner ce qu’il faut pour en sortir et non simplement de survivre, ce qu’une vraie politique se voulant sociale devrait toujours chercher à faire selon moi. Je vois le libéralisme comme favorisant la responsabilité individuelle, en plus d’être acutuellement incontournable, mais avec des effets pervers à maîtriser. Je ne sais pas s’il s’agit d’une utopie, mais je crois à une forme raisonnée de libéralisme qui implique une solide éducation de chaque individu pour lui permettre d’être libre et indépendant. Une position plutôt centriste, à ce qu’il paraît. Mais sachez bien je n’ai rien a priori contre un “parti socialiste” et suis même de l’avis que ce courant doit exister pour alimenter le débat.
Le problème est que le PS, dans son état actuel, n’est à mes yeux qu’un ramassis de croûtons qui s’accrochent à l’idée du pouvoir par pure ambition personnelle et revanchardise. Ce qui me fait tout particulièrement exploser aujourd’hui est une phrase lancée par Lionel Jospin , mais c’est parce qu’elle sert d’exemple à toute une série de . Je cite :
[François Bayrou] n’est pas une solution, il est un problème. Il créerait d’ailleurs sans majorité un véritable problème, une crise politique, et de toute façon, il vient de la droite, il n’y a aucune raison qu’il soit au second tour.
Mesdames et messieurs, en une seule phrase vous avez là réunis tous les faux arguments développés par la gauche, dans toute leur splendeur fallacieuse et dans sa prétention de tout savoir. Et ne parlons pas de cette référence au passé d’un homme politique qui, venant d’une personnalité au passé disons “trouble” comme Jospin, prête à sourire.
Sans plus aucun état d’âme, je me dois aujourd’hui d’annoncer que l’attitude du PS et de ses dirigeants me donne envie de vomir. D’une part parce qu’ils portent avec eux une candidate qui, je pense, n’est pas capable de faire autre chose que la girouette à période oscillatoire approchant parfois les deux ou trois jours. Et d’autre part parce que, et là je constate, tout leur argumentaire contre les autres candidats n’est qu’un ramassis d’approximations irritantes et d’attaques personnelles écoeurantes.
Je n’ai pas envie de me lancer dans un contre-argumentaire point par point, mais plutôt de dire pourquoi je suis très inquiet pour la France à l’aube de cette nouvelle présidence : qui, parmi les français et les politiciens, comprend encore réellement le rôle d’une élection présidentielle ?
Arrêtez-moi si je me trompe, mais si j’ai bien compris l’esprit originel de la cinquième République, l’élection de son Président est avant tout celle d’un homme (ou une femme) auquel le peuple offre un mandat pour représenter la France et mettre en place sa gouvernance. Les mots sont importants : on élit une personne, pas un groupe, pas une équipe. Le peuple doit voter en faveur d’une vision, une stratégie pour le pays, pas des programmes élaborés par des collectifs au doigt mouillé, en fonction des sondages. Et il ne doit pas non plus voter pour le candidat représentant son parti, par principe. Justement parce que les parti n’ont rien à voir là-dedans.
Et puis, rien de plus contraire à l’esprit républicain que cette idée de “vote contestataire” que prônent certains, même si c’est une position qu’on peut comprendre étant donné que le vote blanc n’est toujours pas considéré comme autre chose qu’un vote nul. Un bel exemple de changement facile à opérer et qui pourrait apporter beaucoup à l’intérêt général, mais qui ne trouve jamais sa place dans les débats électoraux… On a les institutions qu’on mérite.
Naïf, le Celeri, croyez-vous ? Cela fait longtemps que je me le demande moi-même et que je réfléchis à ce qu’ont voulu les fondateurs de la république. Et je pense que les programmes et les promesses ont bien voix au débat, mais au moment des législatives. C’est à cette occasion que les français doivent donner véritablement une couleur à leurs avis, chaque point de programme ayant un écho différent selon la géographie. Mais l’autorité et la vision du Président, une fois désignée, ne doit pas être débattue. Un candidat, avec sa vision de la France, est amené au pouvoir (ou en est écarté) par un peuple qui fait confiance (ou pas) à sa stratégie, et le peuple doit assumer son choix.
Comment donc réagir autrement que par l’indignation devant l’importance apparemment transcendante des programmes électoraux, alors que les présidentielles sont avant tout une occasion d’exprimer un goût, une confiance, une invitation à représenter le pays ? Comment ne pas se sentir insulté, en tant que citoyen, quand les seules choses que sont capables de répéter des politiciens, qui ont pour la plupart largement contribué à l’avénement des crises actuelles, ne sont que promesses en l’air et dénigrement des autres ?
Monsieur Jospin et autres politicons qui avancez ce minable argument de crise politique à venir, n’avez-vous donc pas compris que c’est le peuple qui décide, et que s’il exige que tout le monde travaille ensemble, vous serez bien obligé de respecter cette volonté ? La seule chose vraie dans ce que vous dites est qu’il y aura toujours une majorité et une opposition : dans le cas d’une coalition nationale, ça serait une majorité de volontaires et une opposition de réfractaires à l’effort. Considérant votre côté obtus clairement exprimé par votre lapidaire “la droite et la gauche ne pourront jamais travailler ensemble”, je vous vois très bien dans cette une telle opposition. Mais mon côté optimiste me dit que vos positions changeraient bien vite si ça devait arriver… tout le monde connait la puissance de l’appel des postes haut placés.
Cette note, vous l’aurez compris, n’a pas pour but de défendre un candidat particulier, mais de pointer du doigt les errements d’un grand nombre de figures politiques qui n’hésitent pas à dénaturer l’esprit de la République pour masquer le manque d’arguments tangibles en faveur du candidat qu’ils défendent. Et dans le style, à l’heure actuelle c’est le PS qui est champion.