Archive pour la catégorie ‘Digressions’

PS : Hollande vire Kouchner

vendredi 18 mai 2007

Ca y est, Hollande a mis ses menaces à exécution en annonçant que la procédure d’exclusion du PS allait être lancée concernant Bernard Kouchner.

Et dire que le même hollande maudissait Sarkozy à propos du fait que ce dernier était adepte du “avec nous ou contre nous”… Décidément, le PS est devenu un parti dont la tête ne sait plus du tout ni où elle va, ni comment réagir aux événements. Je ne suis pas vraiment à même de conseiller les adhérents de ce parti, mais en tout cas si j’en eûs été, j’en partirais derechef.

Kouchner a fait le bon choix. Même dans un gouvernement de droite, il y a sans doute bien mieux à construire ailleurs et autrement qu’en suivant ce triste spectacle de perdition et de panique.

Pronostics et réflexions sur la démocratie

dimanche 6 mai 2007

Allez, juste pour s’amuser un peu, jouons aux pronostics pour ce soir et les prochains jours :

– Sarkozy 55%, Ségolène 45% ;
– Dans le gouvernement Sarko, l’ouverture promise sera là : 1 ministre UDF, De Robien, et 1 ministre PS, Besson. Bah vi, vous vous attendiez à quoi, bandes de naïfs du centre et de la gauche ? :]
– Le PS éclate en deux entités, son aile “gauche dure” (Fabius, Emmanuelli, Mélenchon…), et son aile “centroïde” (Strauss-Kahn, Royal, Dray…). Tout est déjà prêt pour que ça éclate, à en croire les articles récents, et une défaite, surtout sévère, en sera l’alumette.
– Pas mal de grabuge dans les rues au cours des prochains soirs : entre le front anti-sarko des banlieues qui va vouloir tout faire péter et tous les démocrates qui auront pratiqué ce fameux “vote utile” (huhuhu), l’ambiance va être électrique.

A part ça, je lis un peu partout que la démocratie est en train de mourir en France ; ce qui nous arrive depuis 2002 (les choix du second tour, notamment) en serait un signe. Le peuple français est décidément un peuple qui adore rejeter ses responsabilités sur ses dirigeants. C’est réconfortant, après tout, de se dire que c’est pas sa faute à soi si le pays et le monde vont mal.

N’oubliez pas que la pertinence de la démocratie, par nature, repose sur la vertu des acteurs qui la composent, que ce soit les gouvernementaux, les élus, les opposants, les justiciers ET les électeurs. Montesquieu le disait déjà, bien avant qu’elle soit appliquée en France. La démocratie est un ensemble de règles permettant au peuple d’intervenir plus ou moins directement sur l’orientation politique de son pays, mais cela implique que TOUT LE MONDE ait un comportement exemplaire : courage, raison et franchise. Et pour moi, c’est là que ça coince.

Alors oui, en un sens, la démocratie est en danger : ne faire confiance qu’à un seul chaîne de télévision ou un seul journal, ne voter qu’en pensant à son intérêt propre et non à l’intérêt général, gober et appliquer sans réfléchir les recommandations d’un parti, croire à des inepties comme le vote utile ou l’Etat-providence, élire des personnalités qui ont été reconnues coupable de corruption… ce sont effectivement des attitudes qui menacent le bon fonctionnement de la démocratie.

Quand les citoyens utilisent, par manque de réflexion, par lâcheté ou par crédulité, des schémas de pensée viciés, les politiciens ne font qu’en profiter. Comme on le dit souvent, quand on n’a pas de réponse à une problème, il faut revenir aux fondamentaux. Et fondamentalement, les politiciens n’ont que deux modes de fonctionnement : obtenir le pouvoir quand ils ne l’ont pas, et le garder quand ils l’ont.

Ca ne les dédouanne pas de leur responsabilité, bien entendu, mais celle-ci n’est pas plus grande que celle des gens qui la leur ont confiée. Quelle que soit la compétence d’une personne, elle peut prendre de mauvaises décisions. Quand ce sont des millions de gens qui prennent une mauvaise décision, c’est forcément moins pardonnable.

Autrement dit, et pour finir : on a les dirigeants qu’on mérite. Ni plus, ni moins. Ceux qui ne sont pas contents ne doivent tourner leur colère que contre le peuple français, et rien d’autre.

Débat : hécatombe royale

mercredi 2 mai 2007

Je ne vais pas chercher à comprendre pourquoi j’ai choisi de regarder ce débat. Aucun des deux candidats ne me donne envie, chacun pour ses raisons, de voter pour lui. Mais finalement je l’ai fait. Et je ne pensais pas qu’on arriverait à… ça.

Le résultat était prévisible, mais pas à un tel niveau. Car oui, ça fait plus d’une heure qu’on le voit en direct : un Sarkozy parfaitement préparé, aussi bien sur les arguments que sur l’attitude, et en face une Ségolène qui mélange tout et interrompt son interlocuteur en permanence. Elle a même osé LE truc impensable, lui ressortir le “tout devient possible, surtout le pire” des guignols et de Groland. Je ne l’aurais pas vu de mes yeux que je ne l’aurais pas cru.

Je ne vais pas m’éterniser sur le débat. Je me contenterai juste de persister et signer dans ce que j’ai déjà annoncé : dès demain, et encore plus dimanche soir, les socialistes vont regretter amèrement d’avoir éliminé Bayrou au premier tour.

Réhabilitez le vote blanc !

jeudi 26 avril 2007

Voici une petite citation récente, provenant d’une personnalité politique influente (je tairai son nom puisqu’il n’a pas d’importance, le sujet étant universel) :

Quand j’entends des consignes de non-participation au vote ou de vote blanc, je dis aux électeurs : ne vous abstenez pas, ne votez pas blanc, prenez vos responsabilités, c’est vous qui devez décider, ne vous laissez pas faire par les injonctions. Votez pour qui vous voulez, en toute liberté.

Voilà bien un des maux de notre république : le vote blanc y a perdu toute valeur. Dans une démocratie sérieuse, logique et honnête, le bulletin blanc devrait être considéré avec au moins autant de sérieux qu’un vote dit “exprimé”.

Avant de nous lancer dans ma vision personnelle des choses, voyons les différentes états théoriques possibles d’un vote inscrit après le scrutin.

vote exprimé : l’enveloppe est dans l’urne et contient un bulletin conforme en faveur d’un candidat officiel ;
vote blanc : l’enveloppe est dans l’urne mais contient une bulletin entièrement neutre, n’exprimant pas de choix en faveur d’un candidat en particulier ;
vote nul : l’enveloppe est dans l’urne mais contient un bulletin non conforme aux règles du processus d’élection ;
abstenu : l’enveloppe n’est pas dans l’urne, quel que soit son contenu.

En ce qui me concerne, voici la vision que j’ai des différentes façons d’exprimer son opinion politique au moment d’une élection :

– vote exprimé = “je soutiens un candidat qui me paraît plus à même que les autres d’exercer des responsabilités” ;
– vote blanc = “je vais voter, mais j’exprime mon mécontentement car aucun des candidats ne me satisfait” ;
– vote nul = “je suis allé voter mais je m’y suis pris comme un pied” ;
– abstention = “je n’ai pas envie d’accomplir mon devoir de citoyen”.

Voici maintenant la vision que je ressens parfois être celle de la conscience populaire française :

– vote exprimé : “je vote pour un candidat en espérant barrer la route à un autre” ;
– vote blanc = “je ne suis pas satisfait des candidats qui me sont proposés” ou bien “je ne sais pas pour qui voter” ;
– abstention = “je ne suis pas satisfait des candidats qui me sont proposés” ou bien “je ne sais pas pour qui voter” ou bien “je n’ai pas le temps d’aller voter” ou bien “rien à f… de la politique” ou encore “à bas la démocratie”.

Ne voyez-vous pas poindre un problème, et même plusieurs, là ? Eh oui, le mécontent et l’hésitant se retrouvent avec deux façons de réagir, très différentes, mais ayant le même résultat. Pire encore : à la télé, à la radio et dans les journaux, quand on veut parler du mécontentement du peuple, fait-on plus référence à l’abstention ou aux bulletins blancs ? Et dans ces circonstances, entre se bouger les fesses et aller à la pêche, lequel aura le plus de succès, d’après vous ?

La vérité est que le vote blanc est de plus en plus négligé à chaque élection, alors que l’abstention, elle, trouve un écho grandissant. Et dire qu’il y a encore des personnalités pour dire “je ne comprends pas que tant de gens pratiquent l’abstention” !

Soyons honnêtes intellectuellement : la façon dont les résultats sont révélés par le ministère de l’intérieur contribuent activement à ces dangereux mélanges. Notre république actuelle, en effet, se plaît à confondre le vote “blanc” et le vote “nul”. Autrement dit, celui qui veut exprimer son mécontentement devant le choix proposé est mis au même niveau que celui qui oublie de remplir son enveloppe ou que celui qui y glisse un bulletin plein de graffitis.

Résultat logique : même celui qui veut exprimer son insatisfaction tout en ayant un comportement citoyen sont encouragés à ne pas voter. Je suis convaincu qu’il doit même y avoir des gens qui se sont déplacés jusqu’au bureau de vote mais n’y ont pas déposé de bulletin, de façon à être en accord à la fois avec leurs consciences respectives de citoyen et d’électeur déçu.

Pour en revenir à la citation au début de cet article, j’ai envie de répondre à la personne dont elle provient, mais également à tous les autres candidats actuels et futurs, que s’il est tout à fait légitime d’appeler les citoyens à faire l’effort de voter, je trouve parfaitement inconvenant de chercher à les dissuader de voter blanc. Ce n’est pas parce qu’il faut qu’il y ait un gagnant à la fin qu’il est nécessaire à tout le monde d’exprimer un choix, surtout aussi tranché que celui d’un deuxième tour de présidentielle. Vous pouvez toujours essayer de nous faire le coup de Charybde ou Scylla, la peste ou le choléra, la bourse ou la vie, la gourde ou la gourdin, etc., mais ça ne prend pas. Assumez plutôt vos responsabilités et reconnaissez d’abord, d’une part, que vos grandiloquences peuvent laisser de marbre des honnêtes gens et, d’autre part, que la lente agonie du vote blanc vous arrange plus qu’autre chose, même quand vous prônez la refonte de nos institutions !

Afin d’être constructif, voici quelques propositions que j’estime devoir faire partie des urgences en matière de démocratie :
– expliquer clairement la signification de chaque type de bulletin dans la constitution ;
– dissocier le vote blanc du vote nul en mettant à disposition des bulletins blancs au milieu des autres ;
– intégrer le nombre de bulletins blancs au taux de suffrages dits “exprimés” ;
– accorder à ces bulletins blancs la même importance que pour chaque autre candidat et contraindre le ministère de l’intérieur et les médias d’en révéler le nombre à chaque communication des résultats ;
– au cas où les bulletins blancs seraient en majorité simple, reporter les élections à une date ultérieure ;
– au cas où les bulletins blancs seraient en majorité absolue, déclarer l’élection nulle et en organiser une nouvelle avec d’autres candidats.

The day after

lundi 23 avril 2007

Ca y est, le premier tour des présidentielles est passé ! Globalement, on peut en retenir trois clés, à savoir une mobilisation record, un retour au bon vieux duel droite-gauche et une confirmation de la percée du centre, cet apparent paradoxe étant permis par le net recul des extrêmes. De ce dernier point, je ne vais point me plaindre : je suis de ceux qui pensent que l’extrémisme ne peut mener qu’à de gros ennuis et qu’on gagne toujours à nuancer ses idées (et ses propos).

Que va-t-il donc se passer dans les prochains jours ? En tout cas les appels au rassemblement et à l’ “ouverture” en direction des électeurs du centre fusent de tous les côtés. Aucun suspense du côté des voix du FN et du MPF qui resteront, sur ordre ou pas, massivement à droite. Pas plus du côté gauche où tout le monde s’est dépêché de vendre les quelques meubles ayant pu être sauvés. Nicolas et Ségolène vont donc devoir faire la cour aux centristes, et pour cause : ils n’ont pas le choix. L’écart entre les deux est trois fois plus ténu que la réserve de voix que représente le troisième homme.

D’où la grande question : qui remportera le gros morceau du milieu ? Le leader orange donnera-t-il une indication de vote ? Va-t-on assister à une alliance ? Je prends les paris que non. L’objectif de Bayrou n’est plus un gouvernement, mais un parti qui fera pression le plus fort possible afin d’affirmer son existence. Le troisième homme sait très bien que certains iront vers la gauche, que d’autres vers la droite, et que certains puristes voteront blanc, et il ne prendra pas le risque d’en désavouer autant d’un coup et de renier sa “rebellitude” en choisissant officiellement un camp, surtout à l’approche des législatives. Bayrou est tout sauf à la recherche de sa seule carrière personnelle et il fera tout pour favoriser son groupe de fidèles. Fidèles qui ont, ne l’oublions pas, réussi à maintenir à flot – et avec quel résultat – l’UDF malgré la gigantesque OPA lancée par Chirac en 2002 avec la création de l’UMP.

La position de François Bayrou sera claire : votez en accord avec votre conscience le 6 mai, et en attendant, laissez-vous courtiser mais sans vous vendre. Faites-vous désirer, mais restez vous-mêmes : il n’y aura pas de meilleure victoire que celle d’arriver à ce que les deux candidats se rapprochent d’eux-mêmes du centre ! Bayrou et ses fidèles auront tout à gagner en respectant la préférence de leurs électeurs tout en décalant habilement la bataille sur le front parlementaire.

Pour en revenir à l’élection en cours, son issue ne fait gère de doute dans mon esprit : Sarkozy gagnera, car il bénéficie de son avance du premier tour, paraît moins hésitant et mieux organisé. De plus, sa vision est plus nette, même si elle peut facilement faire peur. Ségolène, en-dehors de la gauche, dispose d’un faible capital de sympathie, notamment à cause de son comportement quelque peu “girouettique” et de son ton pour le moins soporifique, voire irritant. Et au cours du débat prochain, à moins d’un miracle, elle risque de souffrir beaucoup. Enfin, que la gauche le veuille ou non, la France, tout comme la majeure partie des pays d’Europe, se droitise progressivement. La faute à ce que devient le monde, sans doute… mais la réalité est là.

Je ne suis pas en train de soutenir le Kärcherisator, notez bien, je n’émets là que mon pronostic personnel. Mais je dois avouer un malin plaisir à imaginer tous ces socialistes qui, en croyant dur comme fer à cette véritable escroquerie intellectuelle de “vote utile”, finiront par réaliser qu’ils n’ont fait, en réalité, que marquer contre leur camp en éliminant le seul et unique rempart qui aurait pu empêcher Nicolas Sarkozy de devenir Président.

Nanard fait son sarkoming-out

mardi 10 avril 2007

Personne n’aura manqué, la presse leur faisant largement écho, les récents propos de Bernard Tapie, ancien ministre et élu PS :

Ségolène Royal n’a pas l’expérience. Tout le monde le sent bien. Et en privé, la plupart des responsables socialistes ou radicaux le reconnaissent. […] Qu’on l’aime ou pas, Sarkozy est – de très loin – le plus compétent pour diriger le pays.

Je ne sais pas ce qu’en pense intimement Nicolas Sarkozy, mais voilà bien un soutien dont je pense qu’il se serait bien passé. Déjà que le candidat UMP a du mal à se défaire de son image de “copains des patrons” qui rime immanquablement avec “copains des filous”, voilà un trophée de chasse bien encombrant. Jugez plutôt : multiples fraudes fiscales, corruption active, abus de biens sociaux et dettes impayées…

Qu’est-ce qui peut donc pousser Tapie à soutenir le candidat de la droite, malgré le fait qu’il se dise “toujours de gauche” ? En plus d’être donné largement favori, Nicolas Sarkozy concentre entre ses mains de nombreux pouvoirs et influences dans la politique et les médias… tout ce qu’il faut à Bernard, avec ses talents d’acteurs que l’on sait, pour briller à nouveau. Sarkozy regrettait que les français ne soient pas assez endettés, voilà un bel exemple à suivre : l’homme qui devait un milliard !

Maintenant, avait-il réellement besoin de poignarder sa famille politique comme ça ? Bien sûr que oui : l’antagonisme entre les deux camps est plus fort que jamais et il ne fera qu’augmenter si Sarkozy devient président. Qui plus est, l’autoritarisme quasi-consensuel de Ségolène Royal peut la desservir dans son image, mais il a sans doute le mérite de constituer un rempart efficace contre les affairistes tels que M. Tapie. Et ça, les affairistes, ils n’aiment pas. Pris d’une hargne farouche, l’écume aux lèvres, ils montrent les dents.

L’ennui, c’est que ce que je vous raconte là, (presque) tout le monde le sait et (presque) personne ne se fait avoir. Et donc, il faut tout de même (essayer de) faire bonne figure. Alors ils disent quelque chose comme :

Pour moi la politique c’est fini. Je ne me présenterai plus jamais à une élection. Je n’ai donc rien à espérer, ni à craindre.

(pssst, un petit rappel qui ne fait pas de mal : les postes au gouvernement ne sont pas électifs.)

Et évidemment, il y aura forcément des gens pour croire à ce genre de belle parole… un peu comme il y avait des gens – heureusement peu nombreux – pour regarder sérieusement Nanard le filou incarner un commissaire de police pour le petit écran. J’en ris encore.

Parti Saoulant

dimanche 25 mars 2007

Sachez que je n’aime pas afficher mes convictions politiques là où elles ne sont pas utiles ou pas les bienvenues. Cela fait longtemps que je sais que le coefficient d’écoute des gens a une nette tendance à diminuer quand on cherche à exposer ses idées, même sans intention particulière de convaincre, simplement pour débattre, voire seulement discuter.

Sachez aussi que je m’étais promis de ne pas en faire état sur mon blog puisque, même si elles n’y sont pas malvenues car j’y suis chez moi, je ne pense pas qu’elles soient bien utiles vu le sujet de base auquel ce blog se rattache.

Mais depuis quelques temps, je bouillonne devant la pitoyable équipée à laquelle on assiste tous les jours et à toute heure. Je ne sais pas si c’est parce que c’est la première campagne présidentielle à laquelle je m’intéresse vraiment, mais elle me semble porter tout ce qu’on peut redouter en termes d’approximation et de bassesse.

Et à ce petit jeu, j’accorderai volontiers la palme au PS. Je ne pense pas être un grand libéral, j’ai toujours été pour la protection des faibles, dans la mesure où on cherche à leur donner ce qu’il faut pour en sortir et non simplement de survivre, ce qu’une vraie politique se voulant sociale devrait toujours chercher à faire selon moi. Je vois le libéralisme comme favorisant la responsabilité individuelle, en plus d’être acutuellement incontournable, mais avec des effets pervers à maîtriser. Je ne sais pas s’il s’agit d’une utopie, mais je crois à une forme raisonnée de libéralisme qui implique une solide éducation de chaque individu pour lui permettre d’être libre et indépendant. Une position plutôt centriste, à ce qu’il paraît. Mais sachez bien je n’ai rien a priori contre un “parti socialiste” et suis même de l’avis que ce courant doit exister pour alimenter le débat.

Le problème est que le PS, dans son état actuel, n’est à mes yeux qu’un ramassis de croûtons qui s’accrochent à l’idée du pouvoir par pure ambition personnelle et revanchardise. Ce qui me fait tout particulièrement exploser aujourd’hui est une phrase lancée par Lionel Jospin , mais c’est parce qu’elle sert d’exemple à toute une série de . Je cite :

[François Bayrou] n’est pas une solution, il est un problème. Il créerait d’ailleurs sans majorité un véritable problème, une crise politique, et de toute façon, il vient de la droite, il n’y a aucune raison qu’il soit au second tour.

Mesdames et messieurs, en une seule phrase vous avez là réunis tous les faux arguments développés par la gauche, dans toute leur splendeur fallacieuse et dans sa prétention de tout savoir. Et ne parlons pas de cette référence au passé d’un homme politique qui, venant d’une personnalité au passé disons “trouble” comme Jospin, prête à sourire.

Sans plus aucun état d’âme, je me dois aujourd’hui d’annoncer que l’attitude du PS et de ses dirigeants me donne envie de vomir. D’une part parce qu’ils portent avec eux une candidate qui, je pense, n’est pas capable de faire autre chose que la girouette à période oscillatoire approchant parfois les deux ou trois jours. Et d’autre part parce que, et là je constate, tout leur argumentaire contre les autres candidats n’est qu’un ramassis d’approximations irritantes et d’attaques personnelles écoeurantes.

Je n’ai pas envie de me lancer dans un contre-argumentaire point par point, mais plutôt de dire pourquoi je suis très inquiet pour la France à l’aube de cette nouvelle présidence : qui, parmi les français et les politiciens, comprend encore réellement le rôle d’une élection présidentielle ?

Arrêtez-moi si je me trompe, mais si j’ai bien compris l’esprit originel de la cinquième République, l’élection de son Président est avant tout celle d’un homme (ou une femme) auquel le peuple offre un mandat pour représenter la France et mettre en place sa gouvernance. Les mots sont importants : on élit une personne, pas un groupe, pas une équipe. Le peuple doit voter en faveur d’une vision, une stratégie pour le pays, pas des programmes élaborés par des collectifs au doigt mouillé, en fonction des sondages. Et il ne doit pas non plus voter pour le candidat représentant son parti, par principe. Justement parce que les parti n’ont rien à voir là-dedans.

Et puis, rien de plus contraire à l’esprit républicain que cette idée de “vote contestataire” que prônent certains, même si c’est une position qu’on peut comprendre étant donné que le vote blanc n’est toujours pas considéré comme autre chose qu’un vote nul. Un bel exemple de changement facile à opérer et qui pourrait apporter beaucoup à l’intérêt général, mais qui ne trouve jamais sa place dans les débats électoraux… On a les institutions qu’on mérite.

Naïf, le Celeri, croyez-vous ? Cela fait longtemps que je me le demande moi-même et que je réfléchis à ce qu’ont voulu les fondateurs de la république. Et je pense que les programmes et les promesses ont bien voix au débat, mais au moment des législatives. C’est à cette occasion que les français doivent donner véritablement une couleur à leurs avis, chaque point de programme ayant un écho différent selon la géographie. Mais l’autorité et la vision du Président, une fois désignée, ne doit pas être débattue. Un candidat, avec sa vision de la France, est amené au pouvoir (ou en est écarté) par un peuple qui fait confiance (ou pas) à sa stratégie, et le peuple doit assumer son choix.

Comment donc réagir autrement que par l’indignation devant l’importance apparemment transcendante des programmes électoraux, alors que les présidentielles sont avant tout une occasion d’exprimer un goût, une confiance, une invitation à représenter le pays ? Comment ne pas se sentir insulté, en tant que citoyen, quand les seules choses que sont capables de répéter des politiciens, qui ont pour la plupart largement contribué à l’avénement des crises actuelles, ne sont que promesses en l’air et dénigrement des autres ?

Monsieur Jospin et autres politicons qui avancez ce minable argument de crise politique à venir, n’avez-vous donc pas compris que c’est le peuple qui décide, et que s’il exige que tout le monde travaille ensemble, vous serez bien obligé de respecter cette volonté ? La seule chose vraie dans ce que vous dites est qu’il y aura toujours une majorité et une opposition : dans le cas d’une coalition nationale, ça serait une majorité de volontaires et une opposition de réfractaires à l’effort. Considérant votre côté obtus clairement exprimé par votre lapidaire “la droite et la gauche ne pourront jamais travailler ensemble”, je vous vois très bien dans cette une telle opposition. Mais mon côté optimiste me dit que vos positions changeraient bien vite si ça devait arriver… tout le monde connait la puissance de l’appel des postes haut placés.

Cette note, vous l’aurez compris, n’a pas pour but de défendre un candidat particulier, mais de pointer du doigt les errements d’un grand nombre de figures politiques qui n’hésitent pas à dénaturer l’esprit de la République pour masquer le manque d’arguments tangibles en faveur du candidat qu’ils défendent. Et dans le style, à l’heure actuelle c’est le PS qui est champion.

Papon et sa médaille…

mardi 20 février 2007

Une polémique un peu stupide fait rage en ce moment : Maurice Papon peut-il être enterré avec sa médaille de la légion d’honneur, reçue en 1950 et retirée en 1998 suite à son procès pour complicité de crime contre l’humanité ? Quelques-uns pensent que oui, beaucoup pensent que non, et la médiatisation de l’affaire contribue à faire réussir la dernière provocation du bonhomme envers son pays. Et pourtant la réponse à apporter me paraît simple…

Je ne suis pas un expert en droit, mais si j’ai bien compris, les décorations suivent le même droit que les diplômes et autres papiers officiels : le fait de ne pas les posséder légitimement vous interdit de les porter en public et d’en faire usage officiellement. Et même si un cimetière est un lieu public, je doute qu’une tombe le soit. En conséquence, j’ai du mal à croire qu’on puisse empêcher sa médaille de suivre Papon en sa dernière demeure.

Venons-en maintenant à ce que j’ai envie de répondre à cette affaire. Puisque la médaille de l’ancien préfet de Paris a été invalidée par la justice, elle n’a désormais pas plus de valeur que le matériau qui la compose. Et c’est sur ce point qu’il faudrait insister : Papon veut être enterré avec un morceau de métal, et ça s’arrête là. Rien de plus significatif que ceux qui demandent à mis en terre avec leur montre de poche, leur gourmette ou leurs bottes en croco.

La polémique prend sa source dans la dramatisation. Pourquoi faire comme si cette médaille représente encore quelque chose, alors que ce n’est plus le cas ? Vouloir empêcher que Papon emmène sa médaille avec lui revient à reconnaitre qu’elle a encore toute sa valeur. Tout le monde tombe dans le piège et la dernière provocation envoyée par Papon à la république, en complicité avec son avocat, fonctionne à merveille.

Autosatisfaction photographique

dimanche 6 août 2006

Il est assez rare que j’aie l’impression de vraiment apprécier une photo que j’ai prise moi-même, aussi j’ai décidé de partager celle-ci avec mes lecteurs :

Mignon, non ?

C’est-y pas mignon ?

Elle n’a pas été facile à prendre car utiliser un flash aurait fait outrageusement saturer le plancher, déjà bien éclairé par la lampe de jardin. Obtenir une photo assez nette n’a dès lors pas été facile. Le boîtier était posé sur le sol mais sa base n’étant pas plate (hélas, voyez les aberrations auxquelles nous amènent le fait de vouloir faire un design plus cool qu’efficace), il a tout de même fallu rester sans bouger pendant quelques secondes. Heureusement que le modèle, lui, excellait dans cet art ;)

10 ans de web : rétrospective par Celeri

lundi 12 juin 2006

Club-Sénat, Think Tank dédié aux nouvelles technologies, vient d’ouvrir un dossier consacré aux 10 ans de l’internet en France. Il ne s’agit pas d’un anniversaire officiel, mais d’un anniversaire pragmatique. C’est en effet en 1996 que les premières offres grand public d’accès au net ont fait leur apparition en France. L’association a fait appel à 10 experts en leur demandant quelles sont selon eux les 10 principales choses que l’internet a changé pour eux.

Je ne fais pas partie desdits experts (faut pas rêver), mais je consacrerai tout de même une note au même objectif. Car oui, cela fait 10 ans que j’utilise l’internet de façon personnelle. Ma toute première connexion date de février 1996, un jour où avec mon meilleur ami je mis les pieds dans un cyber-café sis à Grenoble. A l’époque, la quantité de sites internet était négligeable comparé à celle d’aujourd’hui, mais on trouvait tout de même quelques sites créés par des amateurs (très majoritairement américains), référencés par quelques rares moteurs de recherche, le plus puissant d’entre eux à l’époque étant AltaVista, créé par la société Digital. Et Yahoo n’était qu’un portail, c’est-à-dire un site qui référençait un certain nombre d’autres sites, et non un moteur de recherche.

Ce premier pied sur la toile mondiale ne fut pourtant pas ma toute première connexion à un système informatique distant. J’avais déjà éprouvé le service télématique CompuServe (devenu depuis un simple fournisseur d’accès au net) ainsi que son extension graphiques aux avatars animés “WorldsAway”). CompuServe avait comme particularité de lier entre eux de nombreux sites thématiques mais aux rubriques normalisées : espaces de téléchargement, d’aide, de news, de forum, de tchat… pour une centaine de francs mensuels et le prix des communications locales (remboursées à 65% entre 22h et 6h), on avait ainsi accès à beaucoup de choses. Avant CompuServe, je m’étais également essayé à des serveurs dits “BBS”, basés sur des interfaces comme FirstClass ou CalvaCom (auxquels on pouvait se connecter en reliant son ordinateur à un minitel si on n’avait pas de modem… tout une époque !). Les souvenirs sont plus flous, mais je dirais que ces premières connexions datent de 1992. Et très vite, les factures de téléphone infligées à mes parents se sont avérées salées.

J’ai eu la chance de bénéficier d’un abonnement d’accès à l’internet quelques mois après ma visite au cyber-café. Via un tout jeune fournisseur d’accès nommé Alpes-Networks. Je me rappellerai longtemps de la phase d’installation, qui n’avait rien à voir avec la façon dont ça se passe aujourd’hui. Physiquement, tout le monde était éligible, puisqu’il suffisait d’avoir une ligne téléphonique. Le problème ne venait donc pas, comme avec l’ADSL, de longueur d’ouverture de ligne. La vraie difficulté était l’installation logicielle. En ces temps, mon domicile comptait (déjà !) deux micro-ordinateurs : un Macintosh (modèle 7100 de la première série “PowerPC) et un PC (Pentium 133), chacun disposant d’un modem sachant exploiter une vitesse respective de 9600 et 14400 bits par seconde. On disposait donc de débits entre 30 et 50 fois plus faibles qu’un accès ADSL de base d’aujourd’hui, mais la gêne n’était pas proportionnelle, les données à transférer étant beaucoup moins nombreuses.

Sur le Mac, installer l’accès au net était moyennement compliqué : on copiait quelques fichiers dans le dossier système, on redémarrait, on saisissait quelques champs de texte pour paramétrer le script de connexion PPP, et c’était bon. Sur PC, il fallait installer le protocole TCP/IP qui se trouvait au fin fond du CD de Windows 95, redémarrer et saisir les paramètres IP dans une fenêtre de dialogue. La gestion du script de connexion n’était pas possible (ou du moins je n’y étais pas arrivé) et donc il fallait saisir ses identifiants à chaque connexion dans une fenêtre de terminal.

Le kit de connexion livré par Alpes-Networks installait le navigateur Mosaic, le pionnier du WWW, mais la première étape une fois connecté consistait invariablement à aller télécharger Netscape Navigator, alors déjà en version 2.0. On pouvait dès lors accéder à des sites gérant des technologies très avancées comme les frames, le JavaScript ou les cookies. Je me souviens du tout premier site commercial officiel que j’ai visité (et croyez-le ou non, les “.com” étaient VRAIMENT rares), il s’agissait de www.7up.com. Ce n’était pas que je fûsse particulièrement fan de cette boisson, mais ce site s’était donné un rôle de vitrine technologique. Par la suite, c’est un des premiers à exploiter la technologie Flash, en fin 1997.

Voilà pour les quelques souvenirs qui me viennent en premier lieu quand je repense à cette période de naissance de l’internet en France. Je connais assez peu de personnes qui ont pu être témoin des mêmes choses dans mon entourage direct, ce qui rend le sujet intéressant à raconter. Une hypothétique prochaine note tentera de dresser ma rétrospective à proprement parler, à savoir ce qui m’a marqué au fil des ans.