Archive pour la catégorie ‘Moi je’

Dé-bizarrifions le protocole TCP/IP

samedi 20 septembre 2008

Il y a quelques jours, alors qu’il est en plein travail sur son ordinateur, un de mes collègues voit d’un coup ses logiciels se quitter et sa session se fermer. La machine a apparemment basculé en mode “prise de contrôle à distance”, et il lui est donc impossible de la débloquer autrement qu’en la redémarrant de force. Tout semble fonctionner à nouveau normalement, mais quelques minutes plus tard, rebelote. Cette fois, plus de hasard possible, il soupçonne ue attaque ou un virus. Réaction logique et saine : il débranche sa machine du réseau.

Pour ma part, jusque-là, j’observais la scène et j’ai tout vu. Il va être temps d’assumer ma casquette d’admin réseau. Comme il est peu probable qu’il s’agisse d’une attaque extérieure à la société (notre réseau est une forteresse dont la DMZ est inattaquable et le coeur insubmersible, toute la Team Rézo vous le dira, hé), nous allons voir ces messieurs de l’administration système, qui sont les principaux utilisateurs du protocole RDP, lequel permet de piloter les équipements sous Windows à distance via le réseau.

L’un d’eux étant précisément en train de pester contre une machine apparemment récalcitrante à toute prise de contrôle, nous lui demandons quelle est d’adresse de cette machine. “10.249.171.35”, nous répond-il. L’adresse du poste de mon collègue étant “10.249.171.29”, ça pourrait bien être une faute de frappe… Pour s’en assurer, mon collègue rebranche son poste et l’admin système tente à nouveau l’expérience : à nouveau c’est 10.249.171.29 qui est touchée et non 10.249.171.35.

Réflexe d’admin réseau, je vérifie les tables ARP (protocole qui permet d’identifier géographiquement une machine sur le réseau à partir de son adresse IP) des deux machines ainsi que des switchs situés entre elles. Sur celle de l’admin système, on y voit clairement l’entrée correspondant à 10.249.171.29, mais pas celle de 10.249.171.35. Conclusion : en “attaquant” l’adresse 10.249.171.35, l’admin touche en réalité 10.249.171.29. Quelle bizarrerie ! Son Windows est-il vérolé au point de perturber le fonctionnement de sa pile TCP/IP ?

Je demande à l’admin de me montrer exactement comment il s’y prend pour lancer sa prise de main à distance. Je le vois alors afficher un tableau Excel qui recense les adresses de tous les serveurs qu’il gère quotidiennement. Il copie l’une d’entre elles, 10.249.171.035, et la colle dans la fenêtre de connexion de Terminal Server. Une fois de plus, c’est la machine 10.249.171.29 qui est touchée, alors que la fenêtre de connexion sur le poste de l’admin affiche bien “10.249.171.035”.

Je commence alors à avoir l’impression d’entendre le thème des X-Files dans ma tête. Mais quand il me dit qu’avant il procédait exactement de la même façon qu’aujourd’hui. Je lui demande alors s’il a apporté des modifications à sa feuille de calcul récemment. Il m’explique que oui, la veille, mais que c’était juste pour ajouter des zéros dans les adresses IP de façon à ce qu’elles aient toutes la même longueur et que ce soit plus joli.

Et là, c’est le déclic. Des souvenirs de l’époque où je découvrais les réseaux IP surgissent dans ma tête, et plus précisément une fois où j’avais essayé de lancer des ping et des traceroute vers des adresses non conventionnelles, c’est-à-dire qui ne respectent pas le schéma des quatre nombres compris entre 0 et 255 séparés par des points. Et à l’époque j’avais constaté que mettre des zéros devant les chiffres provoquaient des comportements erratiques, mais sans chercher à en comprendre les raisons précises.

Je demande à l’admin de coller à nouveau l’adresse qui est encore dans le presse-papiers mais en enlevant le zéro de “035”. Et là, bingo, c’est la bonne machine qui est impactée ! Comme un bon admin réseau ne peut pas partir sans faire un peu la morale, je lui dis qu’il ferait mieux d’enlever ces zéros superflus de son tableau Excel.

De retour à mon bureau, je décide d’investiguer un peu, conscience professionnelle oblige. Première question : est-ce un problème lié à Windows ? Je fais quelques tests sur différentes plates-formes, et constate avec surprise que ce n’est pas le cas :

Sous Windows...

Sous Linux...

Sous Mac OS X...

Comme vous pouvez le voir, l’effet est rigoureusement identique sous Windows, Linux et Mac OS X. Déduction logique : il s’agit du comportement du protocole TCP/IP lui-même. Mais s’agit-il de quelque chose de normal ou d’un disfonctionnement ?

J’ai alors fait quelques tests avec d’autres adresses IP :

192.168.1.01 = 192.168.1.1
192.168.1.02 = 192.168.1.2
...
192.168.1.07 = 192.168.1.7
192.168.1.08 = (adresse non valable)
192.168.1.09 = (adresse non valable)
192.168.1.010 = 192.168.1.8
192.168.1.011 = 192.168.1.9
...
192.168.1.017 = 192.168.1.15
192.168.1.018 = (adresse non valable)
192.168.1.019 = (adresse non valable)
192.168.1.020 = 192.168.1.16
192.168.1.021 = 192.168.1.17
...

Les matheux et informaticiens ont sûrement déjà compris ce qui se passe : dans une adresse IP, faire précéder l’un de ses nombres par un zéro signifie qu’on l’écrit en base octale, c’est-à-dire par un chiffre allant de 0 à 7. Et là, en effet, 192.168.1.035 en base octale signifie bien 192.168.1.29 en base décimale.

En effectuant quelques recherches pour en savoir plus, j’ai également appris que mettre “0x” devant un nombre signifie qu’il est à interpréter en base hexadécimale (16 symboles), dans laquelle 192.168.1.0×35 signifie 192.168.1.53. Sachez également qu’une adresse IP peut également s’écrire en un seul nombre, sans points, en bases décimale, octale et hexadécimale, dans lesquels notre fameux 192.168.1.35 a pour équivalents respectifs 3229614371, 030040000443 et 0xc0800123. Je laisse les sceptiques essayer par eux-mêmes.

Et il ne s’agit là que de quelques exemples parmi une foule de bizarreries qui permettent d’obscurcir allègrement la résolution d’adresses sur des réseaux IP… et donc sur le web. Bon nombre de ces astuces sont notamment utilisées par les mails de fishing, dans le but de faire croire aux internautes qu’ils sont sur le site qu’ils croient alors que ce n’est pas le cas…

De l’efficacité d’un bon referer

mardi 9 septembre 2008

Les quelques éventuelles personnes qui pourraient s’être amusées à rechercher des traces de ma présence sur l’internet auront probablement remarqué que le Celeri se fait globablement très discret sur la blogosphère. La cause en est simple : d’une part je ne lis que relativement peu de blogs, et d’autre part je ne les commente que lorsque j’ai l’impression d’avoir quelque chose d’utile à dire. C’est comme ça, ça fait partie de ma personnalité et de la façon dont j’ai construit ma vision du web.

Cette vision, combinée au fait que j’ai commencé très tôt à publier des écrits sur le net (il y a plus de 10 ans), a un avantage : je ne me sens absolument pas tiraillé par le besoin de recevoir des commentaires. Ceux que je reçois sont toujours les bienvenus, mais leur absence ne déçoit ni ne m’inquiète. De la même façon, je ne consulte que rarement mes statistiques de visite, et m’en sers principalement pour savoir d’où viennent mes lecteurs. Et, en toute logique, j’ai tendance à trouver globalement indélicat l’idée de disserter dessus.

Mais je vais cependant faire une petite entorse à cette règle. Car aujourd’hui, constatant une hausse anormale du nombre de visiteurs, j’ai cherché à en connaître la cause. Et je n’ai pas eu trop de mal à l’identifier :

Referers d\'un jour...

Ce que vous voyez là est un petit extrait de mes “referers” récents, c’est à dire de la page web ayant conduit mes visiteurs jusqu’à ce blog. On y voit clairement, outre le fait que mes lecteurs aiment bien Firefox, une cohorte d’amateurs du blog de kek, qui ont cliqué sur mon nom suite à un commentaire que j’y ai laissé – lequel était pourtant d’un intérêt plus que limité.

Ceci illustre bien une des caractéristiques intéressantes de la blogosphère : les commentaires ne font pas qu’enrichir (ou pourrir, selon les cas) les billets de l’auteur, ils permettent aussi aux autres lecteurs de découvrir de nouveaux blogs. Et en y réfléchissant, je me rends compte que je suis moi-même devenu lecteur régulier de certains blogs suite à un commentaire que j’ai trouvé particulièrement bien placé.

(En passant, petit clin d’oeil à mon referer d’un jour, j’aime bien le tien aussi !)

Sympa, non ?

Boot Camp : astuce de récup’

dimanche 7 septembre 2008

Ce week-end, j’ai changé le disque dur de mon Mac. Bah oui, après tout ça faisait plus d’un an qu’il se traînait ce pauvre petit volume de 200 Go, il était temps de passer à la taille supérieure. Et puis, il me tardait de commencer une période d’infidélité à durée indéterminée à Hitachi. Pourquoi cela ? Eh bien disons qu’en à peine un mois, deux personnes qui avaient un disque de cette marque l’ont vu rendre l’âme… et c’est moi-même qui le leur avait fait acheter. Et aucun des deux n’avait dépassé un an de fonctionnement.

J’ai donc opté pour un Scorpio Black 320 Go de chez Western Digital, un charmant DD pour portable à 7200 tr/min qui dépote bien comme il faut, comme vous pouvez le voir ici :

Vroum !

Reste à espérer que sa durée de vie est aussi impressionnante que ses performances…

A présent, comme le laisse entendre le titre de cette note, ce changement de disque m’a permis de découvrir une petite astuce. Alors que tous le sites sur lesquels j’ai fait des recherches prétendent qu’il n’est pas possible de cloner une partition Boot Camp d’un disque à l’autre, j’ai réussi à trouver un moyen simple de le faire.

Il est en effet inutile de copier les fichiers de l’ancienne partition vers la nouvelle juste après que l’Assistant Boot Camp l’a créée, car le Mac refusera alors de démarrer dessus. En revanche, si vous laissez à l’installeur Windows le temps de boucler la première partie de l’installation, alors ça marche. Concrètement, ça donne ça :

  1. sous Mac OS, lancez l’Assistant Boot Camp et créez une partition à votre convenance
  2. précisez à l’assistant que vous voulez installer Windows tout de suite et insérez le CD adéquat
  3. laissez l’installeur Windows démarrer, formatez votre partition Boot Camp en FAT32 (très important, sinon vous ne pourrez pas la modifier sous Mac OS) et laissez-le copier les fichiers d’installation dessus
  4. juste après le redémarrage initié par l’installeur, gardez la touche “alt” appuyée et choisissez de démarrer sur votre partition Mac OS
  5. une fois dans le Finder, copiez le contenu de votre ancienne partition Boot Camp dans la nouvelle

A partir de maintenant, vous pouvez continuer à utiliser votre installation de Windows telle qu’elle était avant le changement de disque. Deux détails cependant :

– bizarrement, la manip fait perdre l’attribut “caché” aux fichiers “desktop.ini” des dossiers du menu démarrer, ce qui provoque notamment l’ouverture de deux d’entre eux à chaque démarrage : faites le ménage en utilisant la recherche de fichiers dans les répertoires “C:\Documents and Settings\All Users\Menu Démarrer” et “C:\Documents and Settings\(nom d’utilisateur)\Menu Démarrer” et en utilisant la touche “suppr”.

– si vous trouvez que ce Windows met plus de temps à démarrer qu’avant, supprimez le dossier “C:\WINDOWS\Prefetch”, qui contient les fichiers de cache fabriqués par Windows pour accélérer le chargement des applications et qui ont besoin d’être reconstruits car les fichiers ne sont plus disposés de la même façon sur le disque.

Clé 3G Orange : petit add-on pour Macophiles

vendredi 5 septembre 2008

Souvenez-vous, la semaine dernière, je vous parlais de la clé 3G au format USB que l’opérateur Orange distribue depuis quelques temps pour permettre à nos micro-ordinateurs de se connecter à son réseau UMTS. Je vous y décrivais l’intérêt non négligeable de la chose et que la solution proposée remplissait assez bien sa mission… du moins sous Windows, car je n’avais pas de Mac (assez récent) pour tester l’appareil sur la plate-forme d’Apple.

C’est aujourd’hui chose faite, et je suis en mesure de vous annoncer que le résultat est tout aussi convaincant. Mais cette phrase n’est valable que dans le cas où le bon logiciel a été installé, ce qui n’est pas si évident. Pourquoi ? C’est simple, regardez bien. Entre ces trois pages web, laquelle vous paraît la plus digne de foi quant au fichier à télécharger ?

Premier cas, sur le site officiel d’Orange :

Deuxième cas, toujours sur le site d’Orange :

Enfin troisième cas, sur un blog francophone consacré au web 2.0 qui ne se prend pas trop au sérieux :

…Alors ? Imaginez que vous êtes connectés via un petit modem 56k : sur quel lien cliquez-vous en premier ?

Eh bien figurez-vous que seul le troisième aboutit à une application fonctionnelle (Business Everywhere 1.0) ! Le premier pointe sur une autre version du même logiciel (curieusement numérotée 1.0 elle aussi bien que plus ancienne de quelques jours), tandis que le second permet de télécharger “Connection Manager”, qui est beaucoup plus léger, mais ne parvient pas à prendre le contrôle du matériel. C’est ce qu’on peut appeler un “epic fail” du côté d’Orange, qui se voit ici sauvé par un simple blog… c’est aussi ça, le web 2.0 !

J’en profite pour signaler que j’ai eu des problèmes avec la clé très similaires à ceux observés sur le PC : après avoir perdu le PC ou avoir été branché-débranché deux ou trois fois, le bidule n’est plus reconnu par le logiciel et la seule solution est de redémarrer. Ceci me pousse à croire que le problème ne vient pas de Windows mais de la clé elle-même, finalement.

Promenons-nous à Paris (le retour)

dimanche 27 juillet 2008

Un samedi avec du soleil et rien de spécial à faire, un besoin de se dégourdir les jambes atrophiées par l’absence d’activité sportive (il paraît que c’est les vacances scolaires en ce moment) et un beau soleil, voilà qui est largement suffisant pour aller faire une bonne balade à Paris, non ?

Comme vous l’avez peut-être découvert il y a plusieurs mois, j’aime marcher. Et cette fois-ci encore, je n’ai pas lésiné, comme vous pouvez le voir :

Bref, une belle journée… mais quel dommage que j’aie oublié de prendre mon appareil photo en partant. Groumpf.

Petit jeu pour les motivés : quelle distance cela représente-t-il en tout, à votre avis ?

Travail dominical

mercredi 11 juin 2008

Le week-end dernier, j’ai expérimenté mon premier dimanche travaillé. Il existe bon nombre de métiers qui rendent cette pratique régulière, mais en général, l’informatique n’est pas concernée. Pourquoi ? Principalement parce que mettre en place un système de garde ou d’astreinte informatique coûte très cher pour un intérêt limité. Sauf dans le cas du développement d’applications, l’informatique est un service transversal, qui trouve donc sa légitimité au moment où la plupart des utilisateurs sont présents sur le site.

Cela dit, dans des structures de production intensive et commerciale, une coupure du système informatique, aussi courte quelle qu’elle soit, est toujours considérée comme pénalisante. C’est pour cette raison que de nombreuses grosses entreprises n’hésitent pas, malgré les législations sur les horaires de travail, à demander à leurs employés ou prestataires d’attendre la soirée ou le week-end pour faire des tests ou des modification sur le réseau.

Dimanche dernier, donc, j’avais à participer au déménagement d’équipements dits de “coeur de réseau”. Cela signifie que ces équipements assurent l’interconnexion de tous les réseaux mis en place dans la structure, ainsi que la gestion des droits afférents. On y trouve en principe des commutateurs et des routeurs haute performance reliés en liaisons haut débit (Gigabit), ainsi que des firewalls, des serveurs, autres bidules qui s’empilent joyeusement dans des baies. Bilan de l’opération : deux gros swichs à déplacer, et leur cinquantaine de liaisons à brasser, qualifier et documenter, soit 6 heures de coupure presque totale du réseau de données.

La principale remarque qui ressort de ce dimanche au boulot, c’est que je n’avais jamais été aussi productif en une journée. Le fait d’être sur son lieu de travail, avec tous ses outils et ressources techniques, mais sans personne d’autre que les collègues concernés par la même tâche, offre la possibilité de se concentrer à fond sur l’objectif à atteindre, sans presque aucun des parasitages de la vie quotidienne au bureau : discussions dans les couloirs, ragots en tout genre à la machine à café, emails inutiles, réunions interminables, sollicitations diverses, chefs qui vous demandent conseil à propos de leur Freebox en panne, tout ça n’existe plus et il ne reste que les opérationnels partageant la volonté de faire au mieux.

En y réfléchissant à la fin de la journée, j’ai fini par comprendre la signification du mot “upkeep” tel qu’il est utilisé dans le jeu Warcraft III. Pour ceux qui n’y ont pas joué, je précise qu’il s’agit d’une pénalité qui diminue le nombre de ressources engrangées au fur et à mesure de l’augmentation de la taille du campement et du nombre de ses occupants. Le travail collaboratif est par nature beaucoup plus efficace que le travail individuel, mais la structure de locaux partagés, si elle permet le développement des relation sociales, pénalise d’autant la productivité. Vu sous cet angle, il devient plus logique de constater la consonnance des mots “entreprise” et “enthropie”.

Evidemment, travailler un dimanche présente certains inconvénients : personne n’est joignable en cas de besoin de renseignement, un silence de mort plane sur le site, la plupart des portes sont maintenues fermées par les gardiens qui vous questionnent sur le motif de votre présence… et la cantine est fermée.

Crédit à la consommation, idées fausses réhabilitées

samedi 31 mai 2008

Un jour du mois dernier, par égarement d’esprit sans doute, j’ai acquis une carte de crédit dans un grand magasin. Et comme je n’allais tout de même pas repartir sans utiliser cette carte, j’ai fait des achats avec. Oh, pas des folies, hein, je ne suis pas allé jusqu’à acheter un nouvel ordinateur (rhaa, MacBooks Noir, arrêtez de me regarder comme ça…). Non, juste des costumes et des chemises pour donner l’impression à mes nouveaux employeurs que je suis quelqu’un de sérieux.

Et c’est avec l’espoir de bien vite régulariser la situation du compte associé avec cette carte que je suis allé, cette semaine, visiter le site web de l’organisme de crédit émetteur de ladite carte. De moyen de payer, je n’en ai pas trouvé, hélas, mais j’ai fini par tomber sur un truc qui a attiré mon oeil : un “quizz”  à propos des idées reçues concernant le crédit à la consommation. Je mets le mot “quizz” entre guillemets, car vous devinez probablement de quoi il s’agit, à savoir rien de plus qu’un moyen pseudo-ludique de vous faire absorber à votre insu une propagande consumériste bien épaisse à la sauce occidentale. En voici quelques extraits commentés par votre serviteur :

Le crédit à la consommation est la principale source du surendettement des Français.
FAUX ! Les “accidents de la vie” (chômage, séparation/divorce, maladie/accident…) sont à l’origine de 73% des dossiers de surendettement (cette proportion était de 64% en 2001).

Un bien bel exemple du fait qu’on peut faire dire tout et n’importe quoi à des pourcentages. Moi je préfère faire parler les mots : surendettement = état d’endettement irrécupérable = trop de dettes = grmmblgrrr de crédits. Or quels sont les crédits qui sont accordés le plus facilement ? Eh oui, les crédits à la consommation.

En un sens, ils ressemblent aux fameux subprimes dont on parle tant depuis un an : on les octroie sans trop chercher à savoir si le bénéficiaire pourra rembourser, en compensant le risque par des taux d’intérêts à la limite de l’aberrant. Et pour que la pilule passe encore plus facilement, on les déguise en facilités de paiement : “Partez avec aujourd’hui, payez dans 2 mois ! Payez en 10 fois sans frais ! (mais si vous oubliez de payer, on prélève avec 20% d’intérêts !)” C’est ce qu’on appelle le crédit revolver revolving. Vous savez, celui-là même dont le candidat Sarkozy avait vanté les bienfaits en faveur de la consommation des ménages début 2007…

En France, la loi protège mal les détenteurs de crédit à la consommation.
FAUX ! Avec 12 lois en moins de 20 ans, dont 6 ces quatre dernières années, les consommateurs bénéficient en France plus que dans d’autres pays d’une protection renforcée. Cet arsenal juridique fait du crédit à la consommation un des secteurs les plus encadrés en France.

Eh oui, sans rire, vous avez un établissement financier, a priori sérieux, qui voudrait vous faire croire que 12 lois dont 6 en moins de quatre ans sont une preuve indiscutable des protections dont disposent les consommateurs face aux organismes de crédit. Que mon scepticisme exacerbé me soit pardonné, mais personnellement j’y vois surtout une manifestation de ce qu’on appelle la frénésie gesticulatoire parlementaire, c’est à dire l’art de faire des lois au fil de l’actualité médiatique, ce qui se révèle presque toujours contre-productif, car pas assez pensé vers l’intérêt général. Par ailleurs, je pense inutile de vous rappeler qu’une grande quantité de lois n’indique pas forcément la catégorie de personnes que ces dernières visent à protéger.

Lorsqu’on contracte un crédit, il est difficile de s’en sortir.
FAUX ! La première loi Neiertz (du 23 juin 1989), établit la possibilité de remboursement anticipé et la seconde loi Neiertz (du 31 décembre 1989) rend le remboursement par anticipation gratuit.

Idée reçue : “l’alcool, c’est dangereux“. Réponse : “meuh non, le gouvernement a interdit aux gens bourrés de conduire, donc il n’y a rien à craindre !” Hein ? Comment ça, si ? Vous l’aurez compris, j’estime que la réponse ci-dessus ne répond que trop partiellement à la question. Et même pour ce à quoi elle prétend répondre, il y a de quoi redire, comme va vous le montrer la suite de ma petite histoire.

Adoncques, quelques jours après mon acquisition de costards à crédit, en y réfléchissant à tête reposée, je réalise que j’ai fait une chose en désaccord avec un de mes principes, lequel dit “autant que possible, toujours éviter d’utiliser de l’argent qu’on n’a pas”. Et c’est d’autant plus stupide que cet argent, je l’avais, et largement. Je m’étais bêtement laissé endormir par le discours de la vendeuse… et peut-être aussi par les 10% de ristourne sur mes achats dont cette maudite carte allait me faire bénéficier.

Situation inadmissible à réparer, donc. Ça tombe bien, je dois normalement recevoir bientôt le relevé du compte associé à la carte, comme ça je n’ai qu’un simple chèque à remplir et à poster. Mais les jours passent et le courrier n’arrive pas. Vers la mi-mai, je commence à m’inquiéter et appelle l’organisme financier (à plein de centimes d’euros la minute) pour savoir ce qu’il en est. J’apprends que le courrier a bien été envoyé… mais à l’adresse de ma banque. C’est malin. Et la date limite pour rembourser le prêt en échappant à la première mensualité surtaxée se rapproche.

J’attends encore quelques jours et finis par me rendre compte que le mois de mai est en train de s’achever. Et évidemment, toujours rien reçu. Et aujourd’hui, 31 mai, je décide donc de faire ce que le médecin m’a déconseillé de faire lundi dernier après avoir constaté mon entorse à la cheville causée par un smash accompagné d’un saut inutile : me rendre directement au centre commercial d’où provient la carte et rembourser moi-même le compte dont le déficit fait déjà saliver le responsable du prélèvement automatique.

Arrivé sur les lieux du crime, je dois d’abord prendre mon mal en patience derrière une floppée de con-sommateurs qui attendent, sourire béat aux lèvres et des sacs de fringues aux deux mains, qu’on leur accorde “gracieusement” la fameuse carte, celle-là même que j’en suis déjà à rêver de réduire en morceaux à grands coups de sabre katana.

Une fois ce troupeau de moutons bien tondus (ils ne le sentiront pas trop, avec ce qu’ils ont acheté), mon tour arrive. L’hôtesse se montre charmante au début mais perd son sourire au moment où je lui explique le but de ma venue. Elle m’explique que cette démarche est plutôt inhabituelle, que les gens préfèrent laisser la compagnie s’occuper de tout, que je vais perdre des avantages au moment des soldes de juin, etc.

Je lui rétorque en substance le fameux R.A.P. (Rien À Péter, une de nos devises au boulot) et lui intime l’ordre de procéder. La voilà qui clique et tape dans tous les sens sur sa souris et son clavier avant de s’arrêter et me signaler que ça ne va pas être possible, puisque j’ai moi-même demandé à ce que me soit réexpédié le courrier, ce qui équivaut à une démarche volontaire de payer via courier interposé. Là, fait assez rare pour être signalé, mon intuition me sauve : je lui demande à quelle adresse cet envoi a été fait. Bingo, ces andouilles ont encore écrit à ma banque. A ce moment-ci, j’avoue m’être demandé s’ils ne le faisaient pas exprès.

Je signale donc l’erreur et explique pourquoi il va être difficile d’envisager que je puisse payer après réception de la lettre. La madame ne peut qu’opiner. Espérant mettre fin à cette mascarade, j’en profite pour dégainer ostensiblement ma carte VISA. “Désolé monsieur, cette opération ne peut pas se faire par carte bleue !” Le sourire de l’hôtesse est revenu, mais avec la balise “rictus” activée, ce qui a le don de me faire perdre patience. Alors comme ça, l’établissement peut prélever tout seul sur un compte courant mais pas sur la carte bancaire qui lui est directement associée ? C’est décidé, ils le FONT exprès.

Heureusement, j’ai toujours quelques chèques sur moi, et là, elle ne peut rien dire, vu que la procédure de paiement à distance utilise ce moyen. Game over. Il me reste alors une seule chose à faire ici : acheter un pantalon noir, qui manque à mon attirail pour les jours de réunions. Ce que je fais… mais dans un autre magasin. Et par carte bleue, nom de Grunt.

Impôts en ligne, le retour

dimanche 4 mai 2008

Souvenez-vous, il y a tout juste un an, je vous contais mes difficultés à déclarer mes impôts en ligne. Alors que l’opération avait très bien fonctionné en 2006, cette fois-ci un message laconique m’invitait à remplir le formulaire papier classique… et à faire une croix sur la prime de 20 euros offerte aux télédéclarants.

Aujourd’hui, c’est non sans une certaine appréhension que je me suis connecté au site des impôts, m’attendant à recevoir le même avertissement. Après tout, un an, dans la fonction publique, c’est un délai plutôt serré pour corriger un bug de base de données. Mais à mon grand étonnement, mes inquiétudes n’avaient plus lieu d’être : mon accès était rétabli. (il m’arrive d’être un chouïa médisant, parfois)

Bonne nouvelle, donc. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Vous l’avez probablement déjà lu dans la presse, mais cette année, la fameuse prime de 20 euros n’est accordée qu’à ceux qui déclarent leurs revenus en ligne pour la la première fois. Eh bien regardez donc ceci :

Vive la télédéclaration !

Cool ! Même si ce n’est pas ma première télédéclaration mais ma deuxième, j’ai droit à la réduc ! Est-ce ici le résultat d’une touche de compréhension à l’égard de ceux qui, comme moi, ont été rejetés l’an dernier ? Hmm, au vu de la renommée de cette charmante institution, j’émettrais des doutes. Je pense plutôt que l’algorithme utilisé par ses serveurs doit ressembler à ceci :

    SI (teledeclaration(annee_en_cours-1)) == VRAI
      ALORS
        reduction(annee_en_cours) <= FAUX
      SINON
        reduction(annee_en_cours) <= VRAI
    FIN SI

Tadaaa ! Devant vos yeux ébahis, le Celeri a rétro-ingénieré le système d’attribution de la prime aux télédéclarants en vigueur au ministère des finances.

Et économisé 20 euros, aussi.

Le spam qui venait du froid

jeudi 10 avril 2008

Petit mystère que j’ai du mal à élucider ces jours-ci, et dont je vous fais part en image (rhaaa, comme il est trooop bien fait le système d’upload de fichiers de WordPress 2.5…) :

Spam rrrusse

Que se passe-t-il avec le spam russe en ce moment ? Comme vous le voyez, il représente environ la moitié du courrier non sollicité que je reçois quotidiennement. Et, je le jure, je ne suis allé sur aucun site russe, du moins aucun qui demande de saisir une adresse e-mail (et quand bien même c’eût été le cas, j’aurais fait appel à YopMail) !

Avec le spam ricanophone, au moins, on peut savoir ce que ça cherche à vendre, histoire de rigoler un peu devant les promesses de améliorations mirobolants qui se comptent apparemment en montres, en téléphones, en logiciels, en kilos, en centimètres ou en minutes.

Mais avec des machins aussi cryptiques pour le non-initié, y’a vraiment RIEN à en tirer. C’est donc du spam encore plus inutile que ne l’est le spam ordinaire. Ce qui n’est pas peu dire.

En tout cas, maintenant je lirai avec beaucoup plus de circonspection les articles qui prétendent que les plus gros spammeurs du monde sont américains ou chinois…

La dure vie de bloggeur bidouilleur

vendredi 21 mars 2008

Ces derniers jours, j’étais en train de me demander si j’allais appliquer une des recommandations parmi les plus judicieuses à propos du bloggage, à savoir que si on ne poste rien depuis un bout de temps, alors mieux vaut se rattrapper en produisant un contenu solide que de s’aplatir en excuses bidon genre “j’ai pas eu le temps d’écrire car je garde le sac de la demi-soeur de mon chien qui vient d’entrer en hôpital psychiatrique et que ses ondes négatives faisaient planter mon ordinateur”.

La question est donc la suivante : est-ce que je dois vous pondre un super-billet pour me faire pardonner de cette semaine entière sans blogger ? Une semaine, ce n’est pas vraiment très long, il ne faut pas exagérer. Donc pourquoi me prendre la tête pour si peu ? Je ne pense donc pas être tenu à faire l’effort de chercher à être intéressant. Par contre, ça veut dire que je vais quand même avoir besoin d’une mauvaise excuse.

Alors, alors, qu’ai-je sous la main ? Ah oui, tiens, figurez-vous que je viens de mettre à jour WordPress, le logiciel qui me permet de poster toutes ces bêtises dont je vous régale tous les j… euh tous les quelques jours. Et ce n’était pas une petite update de rien du tout, hein, je suis passé de la version 2.0 à la 2.3. Oui, ça a représenté pas mal de boulot. En tout cas plus que je ne l’avais prévu en téléchargeant le logiciel, avant-hier matin. WordPress est-il donc si difficile à installer ? Non. Il est même très facile de le faire fonctionner, et même de le mettre à jour.

Sauf quand on a tendance à tout bidouiller un peu n’importe comment. Mine de rien, ma précédente grosse évolution (de la version 1.5 à la 2.0) remontait à il y a tout juste deux ans, et pendant ce temps j’ai eu l’occasion de changer pas mal de petites choses à mon blog. Même si ces dernières ne sautent pas aux yeux des autres que moi, mes modifications successives ont impacté plusieurs fichiers que je ne suis normalement pas censé modifier, car remplacés lors des mises à jour. Pour conserver mes améliorations personnelles, il fallait donc partir à la pêche aux lignes de code modifiées dans chacun de ces fichiers, afin de les répercuter dans ceux de la nouvelle version. Un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin, sauf que là il s’agit de… plusieurs aiguilles !

Bref, ce fut une petite aventure à elle toute seule, cette upgrade. Mais heureusement, à présent tout fonctionne bien, comme en atteste le tableau de bord intégré du logiciel :

WordPress 2.3

Mission accomplie : la mise à jour est terminée et je peux commencer à explorer les nouvelles capacités de cette version-ci. Je ne vous garantis pas que vous en verrez beaucoup vous-mêmes, étant donné que d’une manière générale je suis contre les effets d’animation, les widgets et autres fanfreluches qui ne font que consommer inutilement des ressources machine. La prétention de ce blog est de vous entretenir un peu sur l’actualité technologique (au milieu de geekeries et autres digressions, il est vrai), pas de servir de vitrine ou de laboratoire d’expérimentation technoïdes.

Voilà précisément ce que j’étais en train de penser en continuant à explorer la page dont est issue l’image ci-dessus, juste avant que ne tombe sur une autre petite zone de texte, sur la gauche :

WordPress 2.5

Aaargh, voilà bien le côté sombre de l’informatique : à peine avez-vous mis en place un logiciel, avec reprise des données et des améliorations personnelles à la clé, que celui-ci est déjà obsolète. Je suis sûr qu’ils ont fait exprès de la sortir pile maintenant, juste pour me faire savourer un peu d’ironie.

Heureusement, en passant de la 2.0 à la 2.3, j’ai eu la bonne idée (ahem) de faire les choses comme il faut. J’ai rassemblé toutes les fonctions que j’avais ajoutées ou altérées dans un nouveau fichier qui restera lui-même ad vitam eternam, rendant les futures updates beaucoup plus faciles. Ce qui ne m’empêchera pas d’attendre un peu avant de passer à la 2.5, soit dit en passant. Entre les “early adopters”, aussi connus sous l’appelation “beta-testeurs bénévoles”, et ceux qui préfèrent voir les autres essuyer les plâtres des nouveaux produits, j’ai choisi mon camp depuis longtemps…