Archive pour la catégorie ‘Moi je’

Un début d’explication (RHUA – part 1)

jeudi 6 décembre 2007

Je devine que ma note de la semaine dernière a dû paraître un peu bizarre à bon nombre de mes lecteurs. J’y présentais en effet quelques vers anglophones sans dire quoi que ce soit de leur contexte, en dehors du fait que j’étais content de les avoiri écrits.

Alors puisque ce blog est le mien et que, finalement, je peux avoir envie d’y présenter des petites choses personnelles, je vais commencer au début. Début qui se passe au printemps 2001…

Vous le savez peut-être déjà, mais je suis un grand amateur de musique de jeux vidéo. Ceci me vaut parfois des regards bizarres quand j’en parle autour de moi, mais j’assume. Beaucoup de gens, et surtout parmi les gens dont la jeunesse n’a été bercée que par le rock et ses dérivés dont la focalisation est portée sur un chanteur, n’imaginent pas les pépites qu’on peut trouver dans ce domaine qui est extrêmement vaste, riche et varié. Ces dernières années, il tend à se développer un peu à la façon de la musique de films, mais les générations précédentes de consoles ont laissé en héritage énormément de réalisations qui n’ont pas à rougir devant ce que les autres genres musicaux peuvent offrir. Bref, la musique de jeux vidéo, c’est un genre qui mérite le respect.

Casque-manette

Au printemps 2001, donc, l’étudiant que je suis, déjà fan (et collectionneur) de VGM, se lance un petit défi : réaliser une sorte de best-of de thèmes de jeux vidéos dont la mission sera d’inciter les gens à découvrir ce genre malgré leurs a-prioris. C’est du moins l’idée initiale.

Mario au saxoUn premier essai rapide me conduit à sélectionner une trentaine de morceaux en fonction de leur qualité intrinsèque, c’est à dire la présence d’un thème simple et bien identifié, accompagné par une instrumentation convaincante. Bref, des bons “hits” potentiels. Je me rends assez vite compte que c’est un échec : peu de jeux sont représentés et ce ne sont que des “classiques”. D’autre part, je me retrouve avec un mal fou à choisir un ordonnancement à l’ensemble. Sans vraiment m’en rendre compte, j’ai déjà abandonné l’idée d’un simple “best of”, et je veux aller plus loin.

Pour mon deuxième essai, je me décide à donner un poids beaucoup plus fort à l’expressivité des morceaux, c’est à dire à l’atmosphère qu’ils dégagent, mais en restant vigilant à la réalisation et à la présence d’un thème. Je ne veux pas faire un album d’ambiance. Cela me fait exclure, à regret, d’excellentes bandes originales comme Myst et sa suite Riven, mais c’est ainsi. J’élimine aussi les musiques de consoles “old school”, c’est à dire de la génération avant la PlayStation, car je constate clairement que même s’il y a énormément de vieux jeux dont j’adore les musiques, elles ne se mélangent pas bien du tout avec les bandes son plus récentes, dont les limites ont été considérablement repoussées avec l’arrivée du CD-ROM. Et mon but restant d’inciter des non-connaisseurs à s’intéresser à la musique de jeux vidéo, je préfère mettre en avant des morceaux plus “modernes”.

Link et son ocarinaAprès une sélection laborieuse avec de longues séances d’écoute les yeux fermés en laissant vagabonder mon imagination, j’arrive ainsi à une bonne soixantaines de thèmes. La plupart sont plus courts qu’un morceau “normal” de 4 minutes, mais c’est tout de même trop pour un album que je veux ne voir occuper qu’un seul CD. D’où re-sélection nécessaire. Et pour y arriver, il faut que j’ajoute un nouveau critère. Et c’est en cherchant ce critère que commence à germer l’idée de tenter de raconter une histoire grâce à la musique. Après toutes ce temps passer à rêvasser en écoutant de la VGM en boucle, quelques petits bouts de scénario sont apparus ça et là dans ma tête et je suis en mesure de leur associer un ou plusieurs des thèmes que j’ai retenus.

Je me lance alors dans la confection d’une petite salade musicale avec ces ingrédients oniriques et, motivation aidant, j’arrive finalement à quelque chose qui me satisfait. Il y a au total 40 titres dont l’enchaînement suggère une petite histoire. Celle-ci n’est pas très élaborée, mais c’est ce qui me permet d’arriver à la “suivre” avec les musiques que je mixe afin qu’elle s’enchaînent bien. Afin de ne pas rendre l’ensemble trop lourd, je ménage tout de même des pauses silencieuses qui marquent des changements d’étape, qui deviendront plus tard des chapitres.

Mon éditeur de fichiers audio, à l’époque SoundEffects sous Mac OS 9, tourne à plein régime, et pas uniquement pour faire le mixage : quelques morceaux, trop longs, sont amputés de parties répétitives, alors que d’autres, trop courts, se voient rallongés via des copier-coller à la milliseconde près. De ce point de vue-là, je n’en suis pas à mes débuts, je bricolais déjà des boucles sonores depuis plusieurs années déjà… Enfin, j’arrive à un master définitif qui tient sur 79 minutes et 45 secondes et dont je suis assez content.

C’est à ce moment-là que je prends conscience que vouloir faire connaître la musique de jeux vidéo avec un CD audio, c’est bien, mais il faut tout de même un minimum de packaging. Je commence donc à réaliser une jaquette assez brute : un fond assez clair, et les titres des thèmes avec leur auteur respectif et le jeu dont ils sont issus… pour 40 morceaux ? Hum, en effet, il va falloir faire ça sur plusieurs pages pour que ce soit lisible. L’idée me vient alors de partager les titres non pas mathématiquement, mais selon les mêmes étapes que sur le disque.

C’est donc dans la réalisation de pas moins de 10 pages, formant ainsi un petit livret, que je me lance. Je donne un titre aux chapitres et change également ceux des thèmes, afin de leur donner une signification plus proche de l’histoire que je veux conter. Mon éditeur de jaquettes se révèle vite trop limité pour ce que je veux faire, je fais donc appel à Photoshop, que je ne maîtrise à l’époque pas du tout. Ce projet sera l’occasion de prendre un premier contact, très instructif, avec le fameux leader de l’édition bitmap. J’apprends ainsi les bases des couches superposables, du détourage, de l’incrustation, ainsi que l’intérêt d’outils comme le tampon et le doigt. Au bout de trois semaines environ, j’ai enfin des visuels que j’estime corrects et adaptés à mon contenu. Je profite de mes derniers jours de stage pour en imprimer une bonne floppée sur l’imprimante laser couleur du bureau.

Voici quelques extraits de ce que ça donne :

RHUA - page de garde

RHUA - chapitre 3

RHUA - chapitre 6

Ce projet a été l’occasion pour moi de découvrir un des grands principes du fait de créer quelque chose à partie d’éléments pré-existants, et qui a été tout aussi vrai pour la partie audio que pour la partie design : les opérations de retouche qui se révèlent les plus difficiles et les plus chronophages sont très souvent celles qui servent justement à ce que le profane ne remarquent pas leur présence. Cela peut contribuer à rendre ce type de création a priori un peu frustrante, mais c’est en partageant le plus possible le résultat final avec d’autres personnes et en les entendant dire que le tout forme quelque chose de cohérent et d’intéressant qu’on goûte à la satisfaction.

Voilà, c’était la première partie de l’explication de la note de l’autre jour. La suite viendra prochainement, si ça vous intéresse et que vous êtes sages. En attendant, vous pouvez toujours essayer de reconnaître d’où proviennent les différents éléments graphiques…

J’en profite pour répondre à la question qu’on me pose toujours : pourquoi est-ce que j’ai choisi l’anglais comme langue ? Tout simplement parce qu’ayant appris à aimer les jeux vidéo à une époque où les traductions en français étaient inexistantes, c’est devenu la langue naturelle de tout ce qui concerne ce vaste domaine. Je n’ai même pas imaginé un instant réaliser ce projet en utilisant la langue française, que Molière et Maître Capello me pardonnent !

L’opérateur historique et la mauvaise foi

mercredi 5 décembre 2007

Figurez-vous que j’étais en perte de connexion au net depuis mi-novembre. D’un seul coup, sans aucun signe avant-coureur, ma freeboîte n’arrivait plus à se synchroniser. Après quelques tests à la portée de l’humble bidouilleur que je suis, j’en arrive à la conclusion que ma ligne est coupée.

Je signale bien sûr le problème à la hotline de Free le soir même, qui me fait faire sa batterie de tests habituels : OUI la freebox est bien sous tention, OUI le câble téléphonique est bien branché à la prise murale, OUI j’ai essayé de la redémarrer, etc. Je signale au passage que j’ai déjà essayé un autre modem et une autre prise téléphonique. Le technicien finit par admettre qu’il faut contrôler ma ligne et lance sa procédure en trois temps :
1 : Free vérifie ses installations
2 : si échec, un technicien vient vérifier le signal sur mes prises
3 : si re-échec, on prévient l’ “opérateur historique” (France Telecom, pour ceux qui ne connaissent pas cette appellation)

Au bout d’une semaine, je reçois la confirmation que Free n’a rien décelé sur ses équipements, et donc décide d’envoyer quelqu’un chez moi… mais pas avant 2 semaines. Cool. Heureusement, je ne suis pas très occupé ces temps-ci, donc je peux être là. Il débarque donc hier après-midi, avec ses équipements de test, et son verdict est sans appel : ligne totalement coupée, rien ne circule dessus. 3 semaines pour en arriver là…

Le lendemain matin, ce matin donc, je reçois confirmation qu’un ticket pour incident a été envoyé à FT pour qu’ils vérifient ma ligne. Je me dis que bon, on doit être parti pour attendre une bonne semaine avant d’avoir des nouvelles… Mais à peine le temps de mettre un peu le nez dehors dans l’après-midi, je constate que le signal est revenu ! Je teste mon accès au net, le téléphone, la télévision, tout marche. Youpi. C’est bien la première fois que je vois FT réagir aussi rapidement au signalement d’un incident. Même lorsque j’avais affaire à leur “Business Service”, autrement dit les accès professionnels, il arrivait souvent que ça prenne plus de temps que ça.

Mais rassurez-vous, on parle bien de France Telecom, là, et il fallait bien que quelque chose cloche (huhuhu). Je vous rassure, la ligne fonctionne toujours bien… mais je viens de recevoir le retour qu’a reçu Free de son ouverture de ticket chez FT : STT. Kézako STT ?

STT pour “Signalisation Transmise à Tort”, signifiant que l’opérateur historique n’a detecté aucun défaut sur leurs équipements.

Trop fort, France Telecom… on leur signale un problème, ils le corrigent en un clin d’oeil (ce qui signifie que ce ne devait pas être très grave, sans doute un débrassage involontaire) et répond “non non, y’a pas de problème !”. Circulez, y’a rien à voir !

Ca sent la bidouille faite à l’arrache dans l’espoir de ne pas avoir à payer de pénalités, ça. Et le pire, c’est qu’ils s’imaginent que tout le monde va gober ça… Moi je m’en fiche un peu, dans la mesure où Free me remboursera quoi qu’il arrive mes 3 semaines sans accès. Mais j’ose espérer qu’ils ne se laisseront pas embobiner par l’ “opérateur historique”…

Rendons Hommage à l’Utile et à l’Action

mercredi 28 novembre 2007

Hear my despair, guardians of wisdom and courage,
The land you saved from the Great Curse calls you again.
Alas, the balance you restored may get defiled !
We met much time ago and parted near as soon.
Yet, time is like sea’s tide – history will repeat.
Fate can sometimes be an occult ruler indeed…
Once again, spread your wings, hop aboard, come to me.
Darkness will watch your step, but I shall be waiting…

Ces quelques lignes n’évoqueront rien à la plupart de mes lecteurs (pour ne pas dire (presque) tous), mais elles sont très importantes à mes yeux. Le fait qu’elles se soient matérialisées dans ma tête aujourd’hui-même m’apporte une confirmation dont j’avais grand besoin. Celle-ci postule qu’on peut tirer parti d’une situation où on a l’impression d’être dans le noir, et avec seulement une petite bougie, pour se concentrer sur les petites choses qu’on a délaissées depuis longtemps et qui sommeillent dans nos poches en attendant leur aboutissement.

Quelqu’un de cher m’a dit un jour qu’il n’y a qu’en arrivant au bout du tunnel qu’on peut en apercevoir la sortie, surtout s’il fait des virages. C’est fichtrement vrai… Et en attendant, il faut se trouver de quoi avancer malgré tout. Et ça fait un bien fou de se rendre compte qu’on y arrive, au moins de temps en temps.

Pour finir, une petite image, qui n’est théoriquement pas là pour faire joli, mais votre ignorance de mes activités créatives passées vous pardonne. Et puis bon, elle est quand même jolie, après tout.

Gravure

Quand le fisc joue à faire peur

dimanche 25 novembre 2007

Parmi mes lecteurs, je suis certain que ceux qui payent des impôts seront d’accord avec moi : recevoir une lettre marquée “Trésor Public”, ça provoque toujours une sensation désagréable. Une sorte de frisson qui part de la gorge et qui descend progressivement vers l’estomac. Car oui, le fisc n’envoit jamais de lettre pour savoir comment ça va, ou pour souhaiter de joyeuses fêtes. Il écrit pour réclamer des sous… ou alors pour annoncer que devant votre lenteur presque aussi grande que la sienne propre, il va venir les chercher lui-même.

Bref, recevoir une lettre des impôts, ça fait toujours un peu peur, et c’est bien logique. Cependant, cet effet peut se trouver amplifié par d’autres facteurs, comme par exemple la date de réception. Les trois tiers de l’impôt sur le revenu arrivent généralement en janvier, mai et septembre, tandis que la taxe d’habitation débarque début octobre. En novembre, alors qu’on est bien à sec, en général on n’entend plus parler du fisc et on essaye de mettre un peu de côté pour Noël.

Eh bien figurez-vous que cette semaine, j’ai reçu une lettre du Trésor. Mi-novembre… pas bon signe, ça. Bon, tant pis, j’ouvre la lettre, au risque de me mettre en retard et louper mon train. Et voilà ce devant quoi je me retrouve :

Lettre du Trésor Public (pliée)

GASP !! “DEVAIENT être payées” ? Tout contribuable normalement consitué a une terreur enfouie qui rejaillit à chaque courrier des impôts : celle de l’impayé, qui fait tout de suite penser au redressement. Là, ce n’est plus un frisson qui me parcourt, mais carrément un noeud qui se propage. Urkgh !

Et puis, les mains tremblantes, je finis de déplier la lettre. Et voici la suite du fameux document :

Lettre du Trésor Public (dépliée)

Pfffiouh. Ce n’était donc qu’une publicité. Zen, Celeri. Keep cool. Respire un bon coup. Tu es encore un bon citoyen qui a honoré son devoir de contribuable. Et réciproquement.

N’empêche que bon, il y a de quoi se demander si la mise en page du document et notamment l’emplacement du pli ne sont pas innocents. Le fisc sait qu’il fait peur, et il n’est pas impossible qu’il cherche parfois à s’en amuser ?

Recette de cuisine physiologique

mardi 20 novembre 2007

Chez un sujet humain masculin pas très athlétique mais bien portant, aux tendances un peu pessimistes mais plein de bonne volonté :

– instaurez la pratique régulière d’un sport exigeant en terme de souffle, d’appuis sur les genoux et de mouvements du bras qui tient la raquette ;

– distillez un gros nuage de peur de l’avenir, inspirée par la disparition subite d’un cadre de vie sentimentale qui avait fait de l’âme du sujet un hâvre trompeur de tranquillité et d’insouciance ;

– faites s’évaporer une bonne poignée de confiance en soi, et faites planer l’ombre du retour d’une maladresse humiliante qui appartenait au passé ;

– insufflez la sensation d’un besoin insatiable de prendre l’air, de marcher, et de parler, y compris à soi-même si les contingences interlocutoires n’offrent pas mieux ;

– installez une bonne crève dont la toux qu’elle engendre prendra pas moins de deux semaines avant de s’en aller ;

– faites goutter l’équivalent de plusieurs dizaines de récipients d’eau fuyant d’un tuyau vers le plancher pour faire apprécier au sujet le bonheur de devoir gérer un dégât des eaux auprès de son propriétaire et de son assureur, et ce bien sûr pile poil où il est en vacances pour la semaine à 500km de là ;

– immobilisez des millions de bits en rendant sa ligne téléphonique subitement défectueuse, le privant de sa connexion au net et l’obligeant à recourir à l’aide de ses voisins du dessus pour partager leur accès, en attendant que des techniciens acceptent de se bouger les fesses ;

– décidez de la nécessité d’une formation professionnelle dont les moyens sont ridicules, les pré-requis largement sous-évalués par rapport au temps d’apprentissage et l’examen final de “certification” une vaste blague ;

– mettez en évidence le côté précaire de la vie de consultant informatique en rendant aléatoire la gestion des budgets servant à confier des missions aux prestataires dont on dit pourtant grand bien de leur travail ;

– provoquez des jours entiers de grêve des transports empêchant le sujet d’aller réaliser les travaux qu’on lui demande en attendant une hypothétique mission de longue durée ;

– enfin, encouragez l’estomac maître de céans à se faire tout petit.

Bilan (entre deux visites médicales mi-septembre et mi-novembre) : 13 kg envolés, sans sensation de faim ni baisse apparente de forme physique. L’esprit a un peu plus de mal, mais il s’accroche et arrive à rester positif.

Moralité : pour la ligne, le frein c’est bon, rongez-en.

Chopper la grève en allant à Paris

mercredi 14 novembre 2007

Dites, dites, vous étiez au courant, vous, qu’aujourd’hui c’était la grève dans les transports ? … ah ouais, c’était prévu ? Vous êtes sûr ? … en même temps, moi je n’ai plus de connexion internet chez moi depuis hier matin, donc je n’ai pas pu lire les infos hier soir, voilà. Bon, d’accord, ça en parlait un peu ça et là, de ces histoires de régimes spéciaux qu’il faut faire plier le gouvernement sinon ça y est on va perdre nos privi… euh les acquis sociaux. Mais pas au point de prévoir des gros blocages, si ?

Allez, trève de naïveté, aujourd’hui, c’était jour de prise en otage des voyageurs. Et comme votre serviteur travaille en ce moment en une banlieue particulièrement mal desservie, l’annonce du trafic nul sur le RER B lui a donné une raison de ne pas y aller. On pourrait donc croire qu’il allait rester tranquillement chez lui comme un légume. Que nenni ! La journée étant belle et l’envie de se promener se faisant pressante, il décida d’aller à Paris après un détour par le parc de Saint Cloud.

“On tombera bien sur un bus sur la route, ou au pire on ira jusqu’au métro”, se disait-il. Mais même devant l’absence totale de bus 171 et de métro 9 à rapporter, il ne se laissa pas abattre. C’est à ce moment qu’il élucubra sa devise de la journée : “on emmerde les grévistes !” et prit pour objectif d’atteindre Champ de Mars. Pourquoi cet endroit ? Parce qu’il est assez facile de ne pas le perdre de vue : il suffit de suivre la grande antenne métallique triangulaire posée dessus.

Arrivé là, il pensa qu’il était peut-être temps de prendre le chemin du retour. Mais comme il est d’une nature assez paresseuse et réchignait à faire le même trajet en sens inverse, il opta pour prendre un hypothétique train à Montparnasse, lequel lui fut apparemment accordé bien volontiers par le destin, sans doute séduit par l’effort fourni pour en arriver là.

Voici donc l’itinéraire suivi par le légume le plus vagabond de tous les temps (ne prêtez pas attention aux points blancs) :

Comment ça marche, un celeri ?

Pour ceux qui se posent la question, d’après Google Maps, ce trajet représente un peu plus de 18 km et m’a demandé en tout environ 4 heures, avec 3 courtes pauses d’une dizaine de minutes chacune. Ce n’est pas la première fois que je m’étonne de la vitesse à laquelle je marche quand je me promène tout seul.

Pour finir, quelques remarques sur cette sympathique journée :

– rubrique “trouvons des effets bénéfiques à la grève” : par rapport à un jour normal, étrangement peu de voitures dans la capitale, mais un nombre très élevé de vélos. Ca fait plaisir à voir.

– rubrique “maintien de la propreté de la Seine” : j’ai transmis aux autorités municipales le signalement du touriste à casquette rouge qui a balancé un sac plastique au-dessus de la rembarde du bâteau-mouche qui est passé devant la Maison de la Radio à 15h41 précises. Faut pas déconner, quand même.

– rubrique “insécurité en ville” : faisez gaffe aux pigeons du Champ de Mars. Si vous avez le malheur de vous balader avec quelque chose à manger, ils n’hésiteront pas à vous sauter dessus pour vous racketter !

– rubrique “je le savais bien” : les restos japonais ont poussé comme des champignons en quelques années… tout au long de mon chemin, j’en ai repéré une bonne quinzaine !

– rubrique “le bon sens, tu connais ?” : quand on marche trop et trop vite, ça fait mal aux jambes.

– rubrique “oui, je connais, merci” : quand on dort, on se repose.

Formationnez-vous, il en restera toujours quelque chose !

jeudi 8 novembre 2007

A mes (rares zé éventuels) lecteurs qui se demanderaient pourquoi je n’ai plus posté depuis deux semaines alors que j’étais sur une lancée qui pouvait laisser croire que je faisais enfin de mon blog un vrai blog…

Rassurez-vous, le Celeri-râleur-chronique n’est ni mort, ni boudeur, ni en panne d’ordinateur. Et il n’est pas en vacances non plus. En fait, il n’est PLUS en vacances. Nuance. Mais en fait, ce n’étaient même pas vraiment des vacances, puisque j’étais à un endroit, certes un peu cambroussard, mais avec quand même l’ADSL, un routeur WiFi, et quatre ordinateurs. Bref, pas vraiment d’excuses, mais ce n’est pas grave, hein ?

Venons-en à ce que je fais en ce moment. Car même si je suis de retour, je travaille sans être productif : je suis en formation pour devenir “senior engineer” d’une certaine marque d’équipements réseau. Les connaisseurs savent que ce genre de cursus réserve toujours des surprises. Que ce soit le sujet du cours qui est traité d’une façon inattendue (commerciale pour un ingénieur, par exemple), le niveau qui diffère de celui qu’on veut préparer, le formateur qui ne parle que l’indo-sino-japonanglais, les supports de cours qui ont l’air de parler du cours de la salle d’à côté, on est toujours étonné. La surprise fait partie de la routine, en quelque sorte.

Mais là, je dois avouer que cette semaine, j’ai été saisi par le côté… hum… vraiment original de la formation que j’ai reçue. Par exemple, je suis sûr que quand on vous parle de “salle de formation informatique”, vous pensez à quelque chose comme ça :

Salle de formation (théorique)

Eh bien voilà une photo de ce à quoi votre serviteur a eu droit :

Salle de formation (pratique)

Avouez que la nuance a de quoi saisir. Admirez la disposition des équipements à interconnecter et configurer… et l’agencement des outils de travail des pauvres habitués au luxe que nous sommes, nous les occidentaux. Mais le pire n’était pas tant la place qui manquait, mais les câbles réseau qui étaient prévus en quantité ridicule. Dès le premier TP, il s’est révélé indispensable d’aller piller l’armoire de brassage du bureau (car c’en était un, vous l’aurez deviné). Et le lendemain, un participant, habitant non loin de son bureau, avait eu l’idée salvatrice d’aller y en chercher une bonne vingtaine.

Concernant le formateur, qui est chinois et parle anglais avec un accent assez difficile, il s’avère être quelqu’un de très compétent et de patient. Et c’est heureux car, autre curiosité, la formation en question, en Chine, dure 12 jours (10 de formation, 2 d’examens). Pour nous français, elle a été ramenée à… 5 jours (4+1) ! Inutile de vous dire qu’avec un tel timing, les slides défilent à la vitesse grand V, quand ce ne sont pas des chapitres entiers qui sont purement et simplement “oubliés”. Pour vous donner une idée, on doit passer au plus 1 ou 2 minutes sur des trucs comme ça :

Schéma réseau 1

Schéma réseau 2

Heureusement, il y a tout de même une bonne nouvelle, dans cette histoire. A ce que j’ai pu comprendre, dans un souci d’égalité des chances (et aussi une apparente nécessité de disposer d’ingénieurs certifiés en France malgré une pénurie évidente de moyens), les examens de certification de demain seront à la hauteur de la formation. Je n’ai pas pu obtenir de détails malgré mes questions, mais j’en ai retenu un assez évocateur “don’t worry, don’t worry”.

Je vous tiendrai au courant des résultats en commentaire si ça vous intéresse. En attendant, j’hésite entre réviser et aller au dodo.

Sondage pour les lecteurs de ce blog

mercredi 30 mai 2007

Cela n’aura échappé à personne, je travaille dans l’informatique. Pour être plus précis, je suis dans les réseaux informatiques, leur design, leur déploiement et leur gestion. Avec les jours, je me rends compte que je lis des documentations techniques comme du petit lait, alors quand je retombe dans une publication “grand public”, il m’arrive souvent d’avoir l’impression d’être face à quelque chose de trop approximatif, voire trompeur par excès de simplicité. Mais je sais aussi que la déformation professionnelle, ça existe, et que ça a des effets dont on ne saisit que difficilement l’ampleur.

C’est en lisant cette page du site web d’Orange que j’ai commencé à réfléchir à un projet pour ce blog. J’encourage mes lecteurs à la parcourir en 5 ou 10 minutes, et à me dire ce qu’ils en ont compris et ce qu’ils en ont pensé. Les mots sont-ils bien choisis ? Les idées sont-elles claires ? Etes-vous capables de les restituer après lecture ?

Le projet que j’esquisse est le suivant : devrais-je parler de mon domaine d’activité sur ce blog, afin de faire autre chose que commenter l’actualité et, dans une certaine mesure, instruire ceux qui seraient intéressés par ce domaine ? Il va de soi que ce serait sous une forme vulgarisée, sympathique et terre-à-terre. Enfin autant que possible, bien sûr.

Essayer de rendre les notions d’adressage, de switching ou de routage un peu moins nébuleuses, est-ce une idée bien sérieux pour un blog perso ?

Cas d’école à l’usage de l’internaute crédule

dimanche 27 mai 2007

Ce n’est pas la première fois que je vois ce genre de truc sur un site web, mais j’ai eu envie de faire cette note pour jouer les gentils cyber-éducateurs quelques minutes. Figurez-vous que ce matin, je surfe tranquillement quand voilà-t-y pas que d’un coup mon brave Firefox m’affiche une page étrange avec une barre qui se remplit. A peine le temps d’essayer de lire ce qui y est écrit que la fenêtre suivante s’incruste :

Le résultat tant attendu


Ah, que voilà une délicieuse fenêtre à la sauce du thème par défaut de Windows XP… Déjà plus amusé qu’inquiet, je recharge la page en question afin d’y regarder de plus près. Voici une petite capture :

Analyse en cours...


Alors comme ça, monsieur le programme en ligne prétend s’aventurer dans les tréfonds de mon disque dur ? Dommage qu’au moment où ce “test” se lance je sois sur un Mac, dont le système d’exploitation n’utilise bien entendu aucun dossier “C:\WINDOWS” ! Pour la crédibilité, on repassera.

Inutile de vous dire que peu importait qu’on clique sur “oui” ou sur “non”, on tombe sur la page de téléchargement du fameux DriveCleaner, qui, bien évidemment, n’est autre qu’un vulgaire spyware. Et quand bien même ce n’en aurait pas été un, il faut garder à l’esprit qu’un site web ne doit pas avoir accès à votre disque dur, et donc pouvoir en inspecter le contenu, et pour de multiples raisons, sécurité et vie privée notamment. Si jamais un site web arrivait à faire cela, ça voudrait dire que votre navigateur est une véritable passoire !

Pour en revenir au procédé mis en évidence dans cette note, je n’apprends peut-être pas grand-chose à mes lecteurs en leur disant que tous ces sites qui affichent ce genre de publicité déguisée ne font en réalité rien sinon abuser de la naïveté des gens peu expérimentés. Cela fait longtemps que la politique et le commerce sont pilotés par l’exploitation de la peur, il est logique que l’informatique y ait droit et c’est être sur la bonne voie que de s’en rendre compte.

Cela dit, il ya une raison pour laquelle je m’inquiète un peu quand même, c’est qu’en informatique, les gens sont généralement ENCORE PLUS crédules que dans les autres domaines. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir les ravages causés par le social engineering dans les entreprises, considérés depuis peu comme la menace la plus constante et la plus sévère vis-à-vis des systèmes d’information.

On ne le dira jamais assez : sur le web, il ne faut faire confiance à personne. Et encore moins à un logiciel.

La photo officielle

mercredi 23 mai 2007

Soyons francs, je ne suis pas expert en photo et ne le serai jamais. Je dois même avouer que quand j’entends un spécialiste parler de photo, en général c’est souvent presque comme écouter un créateur d’art moderne : des phrases qu’on a l’impression de voir formées à la volée pour impressionner. Mais je ne me permettrai pas de renier que ce soit un métier… après tout, l’informatique provoque souvent le même effet auprès du vulgum.

Cela dit, même en tant qu’amateur, j’ai parfois envie de faire des remarques sur les clichés, même “pro”. Parce que la façon dont on perçoit le message d’une photo, après tout, c’est subjectif. Et surtout quand la photo s’adresse à un peuple tout entier.

Ce qui m’amène dans le vif du sujet. Vous l’avez sûrement tous déjà vue, la fameuse photo de notre nouveau Président. Si si, même ceux qui ont débarqué de la lune cette nuit. Il est donc a priori inutile que je vous la montre à mon tour, si ce n’est que j’ai envie d’en faire quelques commentaires. Donc je la montre quand même :

Sarkozy Président

Alors ce qui me vient à l’esprit, comme ça, en vrac :
– l’effet de lumière centrée donne vraiment l’impression qu’un spot a été directement projeté sur le sujet, ce qui est tout sauf naturel ;
– notre président n’est pas grand, et la taille des drapeaux semble s’amuser à nous le rappeler ;
– le cadrage supérieur fait qu’on se demande si les drapeaux ne sont pas accrochés au plafond ;
– je ne sais pas si c’est l’ampleur du costume ou la manière dont la lumière se reflète dessus (ou l’unique bouton fermé), mais notre président donne l’impression d’avoir pris 20 kilos depuis le week-end dernier…

Après, reste la question de savoir jusqu’où le photographe a pu soutenir sa vision des choses, ce qui est une raison supplémentaire pour ne pas crier à l’amateurisme. Mais avouez quand même qu’il y a certains choix qui peuvent laisser dubitatif.