Archive pour la catégorie ‘Digressions’

Pourquoi la presse online commence à m’énerver

jeudi 3 juillet 2008

Il y a quelques années, quand j’ai commencé à délaisser l’information télévisuelle en faveur de la presse online, ma principale motivation était que je pouvais enfin faire le tri entre les nouvelles comme je l’entendais. Je commençais à en avoir un peu marre de la façon dont étaient organisés les bulletins télévisés, avec cette tendance à noyer ce qui est important ou intéressant entre des couches épaisses de sensationnalisme. Sans parler des “éditions spéciales” en cas de gros événements ou d’élections, particulièrement lourdes et indigestes pour quiconque souhaite avant tout avoir une vision d’ensemble du monde, et non une (fausse) impression d’expertise sur ce qui se passe autour de la raie de ses fesses.

Et puis, c’est aussi cette gouvernance par la peur, qui est de plus en plus évidente, qui m’a fait fuir ces grandes messes de 13 et de 20 heures. Et là, je ne parle pas que de TF1, mais de toutes les chaînes, moyennes ou grandes, spécialisées ou non. Tout est fait pour que la peur s’installe dans le cerveau de chaque spectateur, de façon à le rendre bien réceptif et malléable. Et comme ce sont de vrais professionnels qui s’occupent de ça, on peut leur faire confiance pour se laisser glisser dès qu’on arrête d’être vigilant. Autant prendre de la distance, donc.

Le Web présente l’immense avantage de ne pas être obligé de suivre le flux imposé par ces chaînes, mais de se faire un aperçu rapide des articles, en choisissant ce qu’on veut approfondir. La banalisation des flux RSS et Atom a donné un coup de fouet à cette façon de faire, se révélant ultimement efficace sur des sites-portails personnalisables comme Google IG ou Netvibes.

Hélas, trois fois hélas, même sur le net on assiste maintenant au retour de ces fichues “éditions spéciales” qui rétrécissent notre champ de vision. Voyez vous-même cette capture d’il y a quelques minutes :

Presse unanime... et uniforme

Heureusement, il y a quand même bon nombre de sites informatifs qui savent éviter cet écueil. Et même s’ils se font généralement “récupérer” par cette uniformatisation, d’autres naissent pour les remplacer. L’internet est une machine en constante évolution, et une mise à jour constante de ses souces d’information est le prix à payer pour ne pas se faire rattraper par le mainstream.

Et sinon, vous êtes au courant qu’Ingrid Betancourt a été libérée ?

“non” irlandais, quelques commentaires

samedi 14 juin 2008

Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus parlé politique dans ce blog. Il y a pourtant bon nombre d’événements qui soulèvent bien des questions, comme par exemple la renaissance de l’ORTF sur le volcan en éruption nommé TF1, mais je ne me sens plus vraiment l’envie de politiser sur mon blog. Ce billet fait donc figure d’exception car le sujet n’est pas lié à qu’à la France et qu’il touche aux notions les plus fondamentales du pouvoir, à savoir les institutions constitutionnelles.

Le peuple irlandais a donc, avant-hier, rejeté le traité de Lisbonne. Un “non” assez franc, puisque représentant plus de 53% des voix. Le traité de Lisbonne, initié par Nicolas Sarkozy peu après son élection à la présidence de la république française, était une sorte de “plan B” improvisé a posteriori pour sauver le traité constitutionnel enterré deux ans plus tôt après avoir été pareillement rejeté par la France et les Pays-Bas. Bref, retour à la case Crise pour l’Union Européenne, et déjà les grandes phrases pleuvent de tous côtés. Et notre cher Président doit tout d’un coup sentir sa proche prise de fonction à la tête de l’Union comme un sacerdoce, lui qui espérait incarner le renouveau de l’Europe.

Que retenir de ce nouvel échec ? A mon avis, principalement que les dirigeants européens ont bien du mal à comprendre comment fonctionnent les gens. D’abord, tous les peuples de l’Union se voient invités à accepter une “constitution”, en réalité une compilation des traités déjà existants, bouillie juridique absolument imbitable pour qui n’a pas au moins un Master en politique communautaire, à laquelle on ajoute une partie constitutionnelle à peine moins difficile à comprendre pour le commun des mortels. La plupart des pays l’acceptent, car les partis politiques majoritaires sont formels : votez “oui”, sinon ce sera le chaos (je caricature à peine).

Puis, coup sur coup, deux pays mettent brusquement fin au processus-fleuve. C’est la crise. Ah bon ? Qu’ont vu les gens, à part des politiciens gesticuler en annonçant les pires présages ? Eh bien… toujours la même Europe, finalement, et qui continue même de s’agrandir. Et puis ils ont vu leurs dirigeants, qui autrefois leur disaient combien l’adhésion populaire était importante, d’un seul coup ressortir la constitution du congélateur, changer son nom et en retirer ce qui faisait déjà partie des traités déjà ratifiés. Ils les ont vus commencer à faire la promotion de ce “nouveau” texte, en allant même jusqu’à le qualifier de “simplifié”, avant de le faire ratifier par les parlements, acquis d’avance, plutôt que par le peuple. Bref, la même chose que la première fois, mais dont seul le processus de ratification était effectivement simplifié.

En mettant de côté tout argument concernant la qualité objective des articles contenus dans le traité de Lisbonne, comment s’étonner de voir que le seul peuple appelé au référendum le rejette ? Impliqué dans un scénario comme celui évoqué plus haut, un tel refus était largement prévisible. Il est parfaitement évident que le “non” irlandais n’est pas un refus du texte, mais une conséquence des manoeuvres maladroites, voire intellectuellement malhonnêtes, des décideurs européens. En tant que responsable politique, il est toujours risqué de faire quelque chose qui puisse donner l’impression à un peuple qu’on se moque de lui. Même s’il n’a pas vraiment conscience de tout ce qu’implique la démocratie, il en retient néanmoins qu’on lui demande son avis, et peut se braquer facilement en cas de crise de confiance.

Je suis convaincu que l’ensemble des peuples européens ne retiendront globalement qu’une chose du traité de Lisbonne : il n’était là que pour faire passer le TCE par un chemin détourné. Puisque le peuple n’est pas capable de voter correctement, dispensons-le de cette lourde tâche. Un peu comme les épinards que les enfants refusent de manger et qu’on leur ressert en gratin le lendemain. Plus un peuple est riche et éduqué, et plus il aura tendance à regarder les manoeuvres de ses dirigeants avec circonspection. C’est même à ça qu’on reconnaît les gouvernements conservateurs : ils s’évertuent à endormir la contestation en apauvrissant et en abêtissant les masses.

Les personnes à la tête de l’Europe, face à cette nouvelle crise, ne peuvent s’en prendre qu’à elles-mêmes. Elles récoltent ce qu’elles ont semé de par leur manque de clairvoyance et de tact. Suite à l’échec du TCE, il aurait fallu faire les choses dans la plus totale transparence, à savoir dissocier le texte en deux morceaux : un traité commercial, par essence très complexe, ratifié par les parlements, et une vraie constitution, claire et concise, écrite par une assemblée constituante élue par les peuples.

Ce second texte n’aurait contenu que les articles régissant le fontionnement des institutions, sans aucune coloration politique, et dans un langage compréhensible. Car rien n’est plus facile à caricaturer qu’un texte illisible. Eh oui. Mais manque de bol, tenir compte de cela aurait nécessité une sévère remise en question et énormément de travail de la part des écriveurs de lois, habitués à travailler avec les élites républicaines et les lobbyistes bien identifiés. Et l’ego des technocrates européen étant ce qu’il est, il ne fallait pas se faire d’illusions.

J’insiste sur le fait que, dans cette note, je ne m’intéresse pas au contenu du traité, car il s’agit du même que celui du TCE et que de toutes les façons, presque personne ne l’a lu. Mon but est simplement d’attirer l’attention de mes lecteurs sur le fait que, même si dans les jours à venir le peuple irlandais va se faire traiter d’égoïste, d’anti-européen, voire de xénophobe, les politiques ont largement leur part de responsabilité dans ce nouveau fiasco.

Mais vont-ils seulement l’admettre ? Personnellement, je me permets d’en douter. Nous verrons bien ce qui va se passer dans les mois à venir, mais pour moi le scénario est tout écrit. L’Irlande va se retrouver menacée d’être mise au banc de l’Union Européenne, peut-être même d’en être exclue, à moins de corriger le tir. Et pour arriver à ça, puisque la constitution de ce pays oblige tout traité européen à être ratifié par référendum, l’Irlande sera cordialement invitée à modifier sa constitution. Le TCE version 1.1 (milestone “Lisbonne”) pourra ainsi se qualifier pour la phase finale au prix d’une simple prolongation parlementaire. Game over.

Inutile de vous dire que les partis extrêmes ne se priveront pas une seconde de cette miraculeuse occasion de mettre en évidence le complot des élites au détriment du peuple… Et le gouvernement irlandais peut déjà se préparer à une belle raclée au prochaines élections. Qu’espèrent donc Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en annonçant “Nous espérons que les autres Etats membres poursuivront le processus de ratification” à part mettre en colère un peuple en lui faisant comprendre que son avis n’a aucun intérêt ?

Bien sûr, le référendum est un outil politique à manier avec beaucoup de précautions, beaucoup de citoyens ayant tendance à comprendre à chaque fois la question “voulez-vous que le gouvernement actuel reste au pouvoir ?”. Mais quand on consulte le peuple et qu’on agit en dépit de la réponse obtenue tout en espérant qu’il n’en tiendra pas compte, il ne faut pas s’étonner que ça crée un malaise.

Mariage annulé : retour vers le futur

mardi 3 juin 2008

Scène imaginaire à la sortie d’un tribunal de localisation non spécifiée. Un journaliste plus zêlé que les autres parvient à approcher les deux protagonistes de l’affaire, Monsieur X et Madame Y.

Le journaliste – Monsieur X et Madame Y, vous sortez à l’instant du tribunal car le Ministère Public a fait appel, il y a de cela quelques semaines, du jugement rendu le en avril dernier, jugement qui confirmait l’annulation du mariage que vous aviez demandée quelques mois plus tôt. Comment vous sentez-vous ?

Monsieur X – Franchement ? Pas très bien. Je n’imaginais pas que cette histoire provoquerait un tel remous médiatique et que ça aurait pour conséquence que le parquet fasse appel.

Madame Y – D’ailleurs tout était normal pendant deux mois, avant que cette affaire ne soit reprise par les médias fin mai ! Est-ce que les gens qui se permettent de donner leur avis sur notre “affaire” aimeraient qu’on commente leurs histoires de couple de la sorte, d’après vous ?

J – C’est très compréhensible. Mais votre histoire a lancé un débat de société sur le rôle de la virginité et du mensonge dans le mariage, ce qui est tout de même un sujet important !

X – Peut-être, mais je ne vois pas pourquoi ce débat continue de se baser sur notre cas.

J – Mais parce que c’est justement le fond de votre affaire ! Vous avez bel et bien souhaité annuler le mariage car votre épouse vous avait menti à propos de sa virginité, non ?

Y – C’est exact, mais vous semblez oublier que cette annulation a été demandée de façon conjointe. Ce n’est pas parce que le tribunal appelait mon époux “le demandeur” et moi “la défenderesse” que nous étions l’un contre l’autre ! Nous avions des discussions très sérieuses à propos de cette histoire et il était hors de question pour moi de refuser la demande de mon mari.

J – J’entends bien votre argument, mais dans ce cas, comment expliquez-vous l’arrêt de la cour d’appel de rendre un avis différent du tribunal de grande instance ?

X – Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris tout ce qu’a dit le juge, je vais consulter mon nouvel avocat sur la question. Il semblait avoir parfaitement compris les raisons du jugement initial et s’est beaucoup impliqué dans l’affaire. J’espère qu’il pourra m’éclairer. Mais si vous voulez mon avis, je pense que le fameux “débat de société” dont vous parlez a largement influencé le dénouement.

Y – Personnellement, j’ai vraiment du mal à avaler la façon dont l’Etat a décidé de faire appel du premier jugement alors qu’il avait déclaré s’en remettre à la sagesse de la cour, autrement dit n’avait pas exprimé la moindre réserve quant à notre demande. En deux jours, la ministre de la justice a complètement changé d’avis !

X – Et voilà qu’en plus maintenant un projet de loi avec dieu sait combien d’amendements de tous côtés est programmé pour la rentrée… jusqu’où tout cela va-t-il aller ?

J – Comptez sur nous pour vous tenir au courant. Mais concrètement, comment va se traduire ce nouveau jugement pour vous ? Allez-vous vous remettre ensemble ?

Y – Quelle idée ! Evidemment, nous ne vivrons pas ensemble et nous n’aurons pas de contact de type de ceux qu’on des époux. En fait, tout est parfaitement clair entre nous deux, alors qu’il y a toute une partie de la société qui semble vouloir absolument nous forcer à rester mariés, simplement pour justifier leur besoin d’affirmer leur propre signification de la virginité, de l’importance du mensonge dans le couple, de la protection de la femme, que sais-je encore.

X – Jusqu’à nouvel avis, nous serons toujours époux aux yeux de l’Etat et de la justice et de ceux qui se sentiront satisfaits de sa décision, mais c’est tout.

J – “Jusqu’à nouvel avis”, dites-vous… Cela signifie-t-il que vous allez demander un pourvoi en cassation ?

X – Non. Nous allons divorcer.

C’est la seule façon que j’ai pu trouver d’exprimer sans devenir grossier le navrement qui est le mien devant un tel festival de mièvrerie et de récupération politique d’une affaire de moeurs qui ne concerne pourtant que deux personnes. Ce triste spectacle, en lequel tant de personnalités semblent voir une bonne opportunité d’exhiber une misandrie de circonstance, ne m’inspire qu’un profond sentiment de pitié.

Je suis prêt à parier qu’une écrasante majorité des gens seraient prêts à faire autant que le mari s’ils s’apercevaient que leur mariage tout neuf est basé sur un mensonge concernant un domaine qui leur est intimement cher. Le problème ici est qu’un débat totalement hors-sujet s’est invité sur la place publique, et que malheureusement pour ces deux personnes, les français ont toujours besoin de porte-étendards pour fixer leurs idées vacillantes.

On peut penser ce qu’on veut de la position d’un homme quant à la virginité de celle qu’il désire épouser, il n’empêche que ça n’engage que lui. Tant qu’il assume sa position et ne cherche pas à l’imposer à autrui, et tant que la dame en question en sera bien tenue informée au moment de dire “oui”, il n’y aura pas lieu de montrer ces deux personnes du doigt.

Bref, que le débat soit lancé ne me pose pas de problème à priori, mais qu’on arrête de faire référence à cette affaire-ci comme si elle pouvait en servir d’illustration.

Live A Live : le jeu aux 9 vies

dimanche 6 avril 2008

Je n’en reviens toujours pas : je viens de passer une grande partie de mes heures libres de ces dernières journées sur un jeu vidéo. La dernière fois que ça m’était arrivé, c’était il y a bien 5 ou 6 ans, lorsqu’un ami m’avait fait découvrir Valkryrie Profile, sur lequel j’avais passé des soirées entières à faire le geek devant ma télé. Depuis, bien sûr que je continue à jouer régulièrement, mais moins souvent et surtout moins longtemps. D’une manière générale, une heure ou deux heures suffisent pour me donner envie de faire autre chose, même si le jeu est captivant. Ca peut paraître frustrant comme ça, mais croyez-moi, ça ne l’est pas. Au contraire, en ne me forçant pas, je suis sûr d’apprécier un maximum ces courtes parties.

Mais là, je suis bien obligé de reconnaître qu’un jeu m’a possédé, l’espace d’une bonne semaine, moi qui croyais avoir définitivement perdu cette partie de moi capable de rester des heures durant avec une manette à la main. Quel est donc ce jeu au fantastique pouvoir accrocheur, vous demandez-vous sûrement… Eh bien ce n’est pas du tout un jeu récent, bien au contraire. Live A Live est un jeu qui est sorti en 1994 sur Super NES. Ca y est, à tous les coups vous vous dites que c’est juste mon côté nostalgique – bien réel, j’en conviens – qui s’est réveillé. Il y a sûrement un peu de ça, mais ce n’est pas tout. Et le but de cette note est de (tenter de) vous expliquer pourquoi.

Live A Live, un jeu qu'il est très bien

Tout d’abord, situons la façon dont j’ai découvert ce jeu. En fait, c’est grâce à sa bande son, que je connais depuis quelques années, et que j’écoute de temps en temps. Mais il y a quelques jours, un des thèmes s’est mis à m’interpeler de façon inhabituelle. Une musique pourtant assez simple, avec un orgue très synthétique et quelques effets sonores évoquant un champ de ruines mélancolique… Son nom : Armageddon. Allez savoir pourquoi, j’ai décidé de mettre la main sur ce jeu et dénicher le moment auquel on entend ce morceau-ci. Et aujourd’hui, avec le recul, je ne suis pas déçu du voyage.

Passons ensuite à une présentation de ce jeu, que dis-je de cette oeuvre d’art. Live A Live est un jeu réalisé par SquareSoft, connu depuis de longues années principalement pour ses RPG, souvent considérés comme faisant partie des plus riches et réussis, à défaut d’être les plus originaux. Il est vrai que, chez Square, on aime bien récupérer jusqu’à épuisement certains codes bien établis puis greffer dessus des scénarios de plus en plus complexes et des personnages de plus en plus cosmétiquement attrayants. Mais, chez Square, on est aussi capable de pondre des jeux qui ressemblent à la fois à tout et à rien de ce qui existe déjà. Et Live A Live fait définitivement partie de ceux-là.

Seulement voilà : ce jeu, vous ne le connaissez très probablement pas. Car un de ses rares défauts (outre ses sprites ridiculement petits), c’est de n’avoir eu aucune existence officielle ailleurs qu’au Japon, à l’instar d’autres bons jeux comme Seiken Densetsu 3 (qui se serait probablement appelé Secret Of Mana 2) ou le premier volet de la série Star Ocean. Heureusement que la communauté des hackers est là pour bidouiller et publier patchs de traduction pour les ROMs !

Alors, de quoi retourne-t-il dans Live A Live ? La première grande originalité de ce jeu est qu’il n’a pas UN scénario mais NEUF ! Au lancement, il vous propose en effet de choisir une histoire parmi sept différentes, chacune mettant en scène un héros dans son contexte géographique et temporel précis. On apprend ainsi à connaître Pogo l’homme des cavernes, Shinsan-ken le maître de Kung-Fu de la Chine ancienne, Oboro le ninja du Japon à l’époque du Bakumatsu, Sunset Kid le hors-la-loi du Far West, Masaru le lutteur contemporain qui veut devenir le plus fort du monde, Akira le garçon aux pouvoirs psychiques surnaturels et Cube un petit robot qui découvre la vie à bord d’un vaisseau spatial du futur.

Chacune de ces histoires est indépendante des autres et l’ordre dans lequel le joueur choisit de les découvrir n’a aucune incidence. Qui plus est, même si le genre de base reste du RPG avec des combats à la sauce “tactical” (mais assez simples), certaines ont une coloration particulière. L’épisode du Far West, par exemple, repose sur un énorme puzzle de management où il faut trouver des objets et confier des rôles à des personnages ; celui du robot Cube ne contient ni combat (sauf contre le boss final) ni objets à collecter, mais met en scène une trame poignante qui arrive à tenir en haleine ; celui du lutteur ressemble à un jeu de baston façon Street Fighter, où on choisit son adversaire l’un après l’autre avant d’arriver au boss ; Oboro, pour sa part, sera différemment récompensé selon qu’il jouera en mode “assassin” (objectif : 100 morts sur les 100 habitants de la maison à infiltrer) ou en mode furtif (objectif : zéro mort).

Une fois que toutes les aventures ont été menées à leur terme, une huitième devient accessible et met en scène le jeune aventurier Orsted dans un contexte d’heroic fantasy. Celui-ci, suite à un enchaînement d’événements tragiques lui arrachant une à une toutes ses raisons de croire en l’humanité, finit par devenir Odio, le roi des démons, et va se retrouver confronté aux sept autres héros, dans un neuvième et ultime scénario.

Et le truc génial, c’est que le joueur peut choisir d’effectuer ce scénario-là avec le personnage de son choix. S’il s’agit d’un des sept “gentils”, il devra alors se mettre en quête des six autres avant d’aller latter le méchant Odio. Mais si le joueur décide de glisser dans la peau du démon ayant décidé de donner une bonne leçon à tous les humains, il aura alors pour objectif d’aller traquer et éliminer les sept héros l’un après l’autre, chacun dans sa propre époque. Bien entendu, toutes ces possibilités de choix font que de multiples fins sont possibles. Et je ne résiste pas à vous présenter l’une d’elles, qui est pour le moins inhabituelle dans un jeu vidéo :

Ça ne saute peut-être pas aux yeux, mais je vous confirme qu’ici le joueur CHOISIT de détruire le monde. BAOUM ! Il existe bon nombre de jeux vidéo où une “bad ending” présente un monde détruit, mais vous conviendrez qu’il est beaucoup plus rare que ce soit à l’initiative du joueur… et qui plus est, dans Live A Live, Odio le fait de manière particulièrement soignée : il détruit tout et tout le monde, et à toutes les époques ! Une destruction totale en quatre dimensions, en quelque sorte. Vraiment savoureux. J’en suis resté scotché devant mon écran, les yeux ébahis et sans pouvoir faire un geste pendant que défilaient les crédits, après avoir découvert cette fin par pur hasard.

Et vous savez quoi ? La musique qu’on entend pendant cette séquence… eh bien c’est précisément elle qui m’avait incité à essayer ce jeu. Quand je vous dis que parfois les musiques peuvent nous “appeler”, vous me croyez maintenant, hein ?

Même la nature a ses bugs…

mercredi 12 décembre 2007

Je vous fais part aujourd’hui d’une photo prise vendredi dernier, c’est à dire le 7 décembre 2007 :

Fleur hivernale

La partie rationnelle de mon cerveau ne peut voir, dans ce micro-phénomène, autre chose qu’un “bug” de la nature, même si c’est un bug très mignon… mais aussi sans doute très éphémère.

Toujours est-il que j’aime beaucoup cette photo : mon système limbique, lui qui est du genre à voir des signes dans les petites curiosités de tous les jours, a été séduit par cet étonnant combat, surtout quand on considère le temps froid, venteux et pluvieux qu’il a fait toute la semaine dernière.

Cela ferait presque penser à ces récits tragiques dont les personnages luttent désespérément contre un destin qui fait tout son possible pour les rattraper…

Les USA veulent faire casquer l’Iran

jeudi 13 septembre 2007

Un juge américain vient de “condamner” l’Iran à payer un dédommagement de plus de 2,6 milliards de dollars pour l’attaque d’une caserne de marines en 1983. Il satifsfait ainsi les demandes insistantes des membres des familles des victimes.

Bon.

Déjà, je sens que la réaction du gouvernement iranien risque d’être amusante.

Ensuite, ce n’est peut-être pas très malin de la part du juge de venir se vanter qu’il s’agit de la plus grosse peine infligée par les USA à une nation étrangère, façon “ha, vous avez vu comme on est puissants, on va vous racketter aux yeux du monde entier !”

Je passe sur la légitimité plus que douteuse de juger ce qui se passe sur un territoire aussi éloigné et complexe que l’Iran. Ce que je constate, c’est que la justice américaine évalue l’un de ses marines à 11 millions de dollars environ. Imaginons une minute que l’Irak, une fois son indépendance retrouvée, décide de faire de même avec les dizaines de milliers de civils victimes d’une guerre engagée sur un faux prétexte ?

Et si le Japon faisait de même à propos d’Hiroshima et Nagasaki, qui ont provoqué la mort de 150 000 civils ?

Bien sûr j’exagère en émettant des idées (un poil) farfelues… mais après tout, c’est pas moi qui ai commencé !

De Robien mon amour

mercredi 22 août 2007

L’attente aura été longue. C’est hier soir, dans l’émission “C dans l’air” sur France 5 (qui a dit “maso” ?) que j’ai entendu de baisse “probable” du marché immobilier dans la bouche d’une personnalité reconnue comme “experte” en économie.

Est-ce là le résultat d’un salutaire, bien que lent, retour à la raison devant la réalité sur le terrain ? Nenni. Il aura fallu cette crise du “subprime” pour qu’enfin les langues se délient. Il aura fallu attendre que la baisse du marché immobilier américain, commencée il y a deux ans maintenant, fasse s’écrouler un pan du marché des crédits US, et provoque un début de crise financière mondiale pour qu’enfin on s’inquiète des prix de l’immobilier en France qui ont perdu tout contact avec la réalité (plus c’est vieux, plus c’est cher… et ça ne choque pas grand-monde).

Ce matin, en explorant un peu le net à ce sujet, je suis tombé sur cette discussion :

Bonjour, j’ai acheté un logement à Carcassonne dans le cadre de la loi de Robien. Le bien m’a été livré en Avril dernier et depuis toujous pas de locataire. Je possede une assurance absence de locataire qui couvre pour l’instant les frais. Mais je suis en train de me rendre compte que le marché locatif sur la région est saturé. J’ai fais confiance au conseiller et je ne me suis pas preoccupée de ça avant l’achat. De plus le package proposé avait l’air bien entendu très interessant.
J’envisage donc de revendre le bien avant que ce ne soit une catastrophe financière pour moi.

Connaissez-vous les plans “De Robien” ? Pour faire court, il s’agit d’un moyen d’inciter les contribuables à investir dans le logement neuf pour le mettre en location, en échange d’une “substantielle” défiscalisation. Le tout est d’arriver à trouver un locataire dans l’année qui suit l’achat. Le but recherché par l’état est clair : financer le logement social grâce peuple français qui adore l’immobilier (mais aussi un peu trop l’épargne), et qui déteste le fisc.

Les avantages ne manquent pas. D’une, le contribuable accepte de donner son argent. De deux, ça fait moins de patrimoine à gérer, et donc de fonctionnaires à entretenir. De trois, ça permet à des entreprises privées de faire des affaires, et c’est toujours bien de faire des cadeaux, surtout quand on est politicien. Et de quatre, si l’affaire tourne mal, le pigeon ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

Pour que le succès soit total, surtout bien faire passer la loi dans un contexte de bulle immobilière savamment entretenu, notamment avec l’aide des médias : non non, l’immobilier ÇA NE PEUT PAS BAISSER, on vous dit !

De la même façon que certains surnomment le Loto “l’impôt sur l’ignorance des mathématiques” ou le tabac “l’impôt sur le danger consenti”, l’état a inventé “l’impôt sur la haine du fisc”. Si vous n’aimez pas donner des sous à l’état, ce n’est pas grave : donnez-en encore plus à des promoteurs ! Financer le logement social directement par le français moyen en lui faisant croire qu’il va pouvoir s’enrichir sans rien faire : voilà le nouveau visage de la con-tribution !

Ca paraît énorme comme ça, mais en usant de l’effet mystique exercé par l’exonération d’impôts, ça a marché. Et tellement bien qu’en deux ans, les logements neufs ont poussé comme des champignons, surtout dans les endroits paumés (pour inciter les nouveaux “propriétaires” à déléguer la gérance), et de nombreux ménages se retrouvent à louer leur résidence principale tout en étant propriétaire d’un tas de pierre qui n’intéresse personne, voire inexploitable à cause des retards de construction.

Le De Robien, c'est bien !

Maintenant, petite devinette : pensez-vous qu’il existe un rapport entre la crise immobilière US et le million de logements neufs qui n’ont jamais trouvé preneur là-bas ?

Juppé éjecté, Chirac oublié

dimanche 17 juin 2007

Il y a des soirs comme ça où on se demande si les journalistes le font exprès ou semblant. Sur France 2, question à Rachida Dati, grande chouchoute de Sarkozy : “Considérez-vous la défaite d’Alain Juppé comme une défaite de l’UMP et une menace envers la dynamique de votre gouvernement ?”. Qui peut être dupe au point de croire que Sarkozy était heureux d’avoir Juppé, le dernier (et le plus fidèle) chiraquien, en tant que numéro 2 du gouvernement, sans doute comme clause contractuelle à son soutien durant la présidentielle ? En réalité, les électeurs de Bordeaux ont fait un magnifique cadeau au Président, qui n’osait probablement même pas l’espérer : la chiraquie est définitivement enterrée ce soir.

D’autre part, quoiqu’en disent les élus UMP ce soir, je suis certain que beaucoup de sarkozystes (et surtout les battus) regrettent amèrement d’avoir livré une si belle arme de contre-attaque à la gauche avec cette histoire de TVA sociale. Même si le PS en a fait une récupération qui frôle l’escroquerie intellectuelle, il faut toujours réfléchir à ce qu’on dit, surtout en période électorale. Même si elle a la majorité absolue, L’UMP est passée à côté de la cerise sur le gâteau, à savoir une majorité constituante (c’est à dire suffisamment majoritaire pour réformer la constitution à elle toute seule).

Enfin, passons aux petites satisfactions personnelles : félicitations au MoDem d’avoir réussi à faire élire 4 de ses 6 candidats qualifiés au premier tour, l’un d’entre eux ayant remporté la seule triangulaire de ces élections. Les portes du désert ne seront pas si minuscules que ça, finalement. Et puis aussi, tant qu’on y est : bien fait pour les pourris comme Carignon et RDDV ! D’ailleurs j’ai un petit message iconographique à transmettre au souvenir de ce dernier :

Les sauterelles...

Dernière minute : on apprend à l’instant que Ségolène et Hollande se séparent… étonnant, non ?

Sarkozyvre contre le reste du monde

jeudi 14 juin 2007

A votre avis, qu’est-ce que les français retiendront du récent G8 ? Les avancées diplômatiques entre pays riches et égotistes, les éternelles manifestations altermondialistes réprimées par la force, ou l’image d’un président de la France faire sa conférence de presse à moitié bourré ? Et oui, ça y est, la France a SON Boris Yeltsine !

Bon. Revenons un peu sur terre et posons-nous la question : où est le problème exactement ?

– Est-ce le fait qu’un français ait bu de l’alcool ? Etre ivre doit arriver à plus de la moitié du peuple de france chaque année, sans parler des 5 millions d’alcooliques chronique que compte notre beau pays.

– Parce cet homme a toujours affirmé ne jamais boire d’alcool ? Ah bon, vous y croyiez vraiment, vous ? Comment peut-on imaginer une telle ascension en politique française sans une goutte de vin ?

– Parce que ça ait été filmé ? Je suis sûr que beaucoup de français donneraient cher pour passer à la télé, quitte à être bourré comme un coin pour y arriver.

– Parce que c’est le président d’un pays ? A ce que je sache, ce n’est pas la première fois que ça arrive. Certains chefs d’état étaient régulièrement dans un état second, d’autres sont des alcooliques “repentis”, et d’autres encore n’hésitent pas à arpenter les salons en buvant tout ce que leur main peut atteindre… et ça ne choque pas grand-monde, me semble-t-il.

– Parce que c’était le G8 ? Je ne suis pas géopoliticologue, mais il est notoirement connu qu’on ne signe pas d’accords avec la russie sans boire de vodka.

– Tout cela ensemble, alors ? Là je pense qu’on touche au but : cette ivresse tombe au mauvais moment et sur la mauvaise personne, car elle suggère que le président français a conclu des accords en état de faiblesse. Après tout, les premiers sérums de vérité et mélanges euphorisants n’avaient-ils pas comme élément de base l’alcool ? Certains internautes en ont plutôt ri, ce qui n’est pas forcément plus intelligent que de s’en offusquer : la probabilité que les concessions faites dans un tel état soient contraires à l’intérêt du pays n’est pas à négliger.

Mais ce n’est pas tout, il y a un autre facteur largement aggravant : les réactions officielles sont évasives (voire hypocrites) au point d’amplifier le phénomène, et en y ajoutant l’évidente auto-censure de la presse et des médias français qui font tout pour nier l’évidence, l’effet est détonnant. Le net-buzz dans toute sa splendeur.

En tout cas, comme on pouvait le prévoir, ça donne de quoi jaser sur FuckFrance.com :

A new barman in town


UMPDTC

dimanche 10 juin 2007

Vague bleue, Tsunami UMP, assemblée constituante unilatérale, chambre d’enregistrement azur, parlement aux ordres… les expressions imagées ne manquent pas pour illustrer le résultat – fût-il provisoire pour cause de second tour dimanche prochain – des élections législatives d’aujourd’hui. La mécanique de ces élections à 2 tours trouve une huile parfaite dans sa proximité avec la présidentielle qui a lieu le mois précédent, amplifiant ainsi son résultat, bla bla bla.

Mouais, bon, tout ça c’était du dit et du redit. Personne ne s’amuserait à dire le contraire, et puis presque un français sur deux ne s’est même pas déplacé de toute façon. On peut donc dire (en schématisant de façon confortable pour pas se prendre la tête) que 70% du peuple français a choisi de conforter Sarkozy et de lui confier tous les pouvoirs non-locaux. C’est un fait, ou plutôt un choix, ou plutôt beaucoup de choix ensemble, et il n’y a rien à en redire.

Mais pour en revenir aux “expressions imagées” du début, c’est aux MC Warriors du Groland que je dois celle qui me vient naturellement à l’esprit et qui risque de résumer, à plus ou moins long terme, l’état d’esprit du si génial peuple français :