Archive pour la catégorie ‘Curiosités’

La voiture pour ceux qui veulent jouer aux voitures

jeudi 29 décembre 2005

Nissan et Microsoft viennent d’annoncer une création commune : la Nissan URGE. La particularité de ce modèle est d’intégrer une console Xbox 360 de Microsoft et du “Project Gotham Racing 3”.

Le fonctionnement a l’air simple : quand le conducteur est à l’arrêt, il peut alors faire glisser verticalement un écran LCD de 17 pouces, lancer le jeu et le piloter à l’aide des éléments de contrôle de la voiture. L’article ne précise pas si le tableau de bord devient interactif lui aussi.

Sans chercher à faire dans la caricature facile tournant autour du mot “(se) planter” (pourtant suggérée dans le sous-titre de cette note, désolé, la tentation était trop grande), on peut légitimement se demander d’une part si un tel système présente un intérêt justifiant réellement l’achat de ce véhicule plutôt qu’un autre : un jeu vidéo est un jeu vidéo, avec ses limites et sa durée de vie, et l’acheteur finira forcément par se lasser d’un tel accessoire, surtout s’il ne peut rien faire d’autre avec cet écran sous les yeux. Le constructeur affirme que la URGE répond à une demande du marché… il me semblait pourtant que la mode était à la multiplication des applications dans les dispositifs, comme le montre le succès des téléphones-baladeurs-organiseurs mobiles.

Et puis, dans un registre plus sécuritaire, est-il bien raisonnable de vouloir ainsi réunir les deux activités très différentes que celle de piloter une voiture de course pour s’amuser et conduire sa voiture pour se déplacer ? Le débat sur l’hypothétique mauvaise influence des jeux vidéo n’a certes toujours pas été tranché, mais on sait déjà que certaines personnes sont mortes des suites indirectes de jeux vidéo. Dans l’attente d’une réponse probante, le mieux n’est-il pas d’essayer de dissocier un maximum ces deux façons de conduire ? Le fait d’utiliser le même habitâcle-cockpit me paraît être une méchante entorse à cette mesure de précaution.

Pertes de données : 10 histoires

mardi 6 décembre 2005

Les classements d’histoires pittoresques commencent à devenir à la mode dans le monde de la technologie. Presque autant que ces émissions télé qui n’ont plus rien à inventer et sont donc obligées d’aller piller les archives françaises de l’audiovisuel.

Aujourd’hui c’est OnTrack, éditeur du célèbre EasyRecovery (testé et approuvé par votre serviteur) qui y va de ses ancedotes pour illustrer la diversité des situations ayant nécessité ses services. Nous y est ainsi raconté l’histoire d’un homme menacé de divorce pour avoir perdu les photos de son nouveau-né, d’un pitbull ayant à moitié dévoré une clé USB et de l’ordinateur d’un écrivain criblé de coups de marteau…

La lecture, quoique courte et manquant de détails croustillants, vaut le coup, ne serait-ce que pour se faire une petite piqûre de rappel de cet adage trop souvent passé outre : “ça n’arrive pas qu’aux autres”. En pratique, on peut même dire que la probabilité de perte des données augmente avec le le temps passé depuis la dernière sauvegarde (un corrolaire bien connu de la loi de Murphy).

A noter que pour le coup de la clé USB, pas besoin d’un pitbull. Je suis en mesure de vous affirmer, après essai (involontaire) qu’un simple petit terrier de quelques mois peut faire encore mieux : une clé USB 256 Mo de chez PQI (avec bien sûr un rapport de projet à rendre une semaine plus tard) n’a pas survécu aux jeunes dents d’une fougueuse cairnette qui m’est proche, il y a de cela presque deux ans. Heureusement, la dernière sauvegarde n’était pas loin : plus de mal (au porte-monnaie) que de peur…

Tristes fêtes pour les photocopieurs

vendredi 25 novembre 2005

C’est bien connu, le bonheur des uns fait souvent le malheur des autres. Et avec l’approche des fêtes de fin d’année, l’amusement de certaines personnes peut devenir le cauchemar de certaines machines. Silicon.com nous fait part d’un article qui en fera rire jaune plus d’un salarié.

Canon a décidé de mettre en garde ses clients contre les maltraitances sur ses photocopieurs à l’approche de Noël : l’ambiance festive engendrerait chaque année une augmentation de quelque 25% des appels pour panne d’un appareil ayant pour origine une utilisation… disons guère professionnelle. Tim Andrews, un employé de Canon à Londres n’y va pas par quatre chemins : “nous remplaçons toujours beaucoup de vitres de photocopieurs après le nouvel an à cause des gens qui se photocopient le derrière”.

La firme aurait d’ailleurs récemment augmenté l’épaisseur de ses vitres d’un millimètre, probablement en raison (au moins en partie) de cette tendance. Tant qu’à faire de la prévention, peut-être devraient-ils aussi livrer des produits nettoyants avec leurs photocopieurs ?

Ordinateurs piratés : un bon signe ?

vendredi 25 novembre 2005

Les infections de type “botnet” consistent à installer à distance – et à l’insu de l’utilisateur, bien sûr – un logiciel servant à relayer du spam ou lancer des attaques par saturation de requêtes vers des sites au moment jugé opportun par les pirates. Une fois le parasite distillé à grande échelle, ceux-ci se retrouvent à la tête de véritables armées d’ordinateurs-zombies, capables de mettre à genoux les serveurs de géants tels Microsoft ou Google.

Symantec, l’éditeur bien connu de logiciels de sécurité, a récemment publié une étude démontrant que l’Angleterre contient plus de ces PC infectés que n’importe quel pays au monde. C’est suite à la question logique du “qu’allez-vous faire pour y remédier ?” au cours d’une conférence que Nigel Hickson, représentant officiel du département du commerce et de l’industrie anglais, a osé sortir ça : “Nous devrions nous féliciter d’être le pays numéro 1 en termes d’infections [par botnet]. Cela donne un indice de notre importance et de l’intérêt suscité par nos ordinateurs.”

Eh bien, j’ai quelques mauvaises nouvelles pour Nigel Hickson : cette place de premier peut et doit être considérée comme un bonnet d’âne. Et pour cause, il pourrait y avoir bien d’autres choses que l’importance du pays pour en faire une réalité, comme par exemple un laisser-aller au niveau politique de la part du gouvernement et au niveau judiciaire de la part des peines encourues pour de tels délits, ou bien un défaut d’information de la part de fournisseurs d’accès pressés de faire exploser le haut débit en dépit de tout bon sens, ou encore un désintérêt de la part des internautes eux-mêmes aux problèmes de sécurité. Rappelons que l’angleterre est un des pays d’Europe où Internet Explorer reste le plus utilisé (plus de 90% des internautes), et donc que ses failles, nombreuses et connues, concernent beaucoup plus de monde (à noter que la France ne vaut pas beaucoup mieux sur ce point-là).

Cette affirmation rappelle furieusement la fameuse tirade qu’on prête à Bill Gates : it’s not a bug, it’s a feature, non ? Il y a des fois où on se retrouve dans la situation de devoir faire à mauvais sort joli visage, mais là, sérieusement, il fallait oser. On retiendra d’ailleurs la réaction perspicace d’une des personnes qui assistaient à la conférence, qui a dit qu’il n’aimerait pas que la place de numéro 1 du pays en infections soit aussi valable concernant la grippe aviaire…

Bugs historiques

mercredi 9 novembre 2005

Article intéressant et pittoresque chez Wired : les 10 bugs les plus terribles de toute l’histoire du logiciel.

Le tout premier “bug” a été découvert et consigné en 1947 : il s’agissait à l’époque d’un insecte qui s’était retrouvé dans les circuits du Mark-1, l’ordinateur de Harvard. Par la suite, le terme a été conservé mais pour désigner plus généralement un disfonctionnement dans un logiciel, généralement dû à une une erreur de programmation.

Problème avec la technologie moderne : le logiciel a pris sa place partout, y compris dans les éléments les plus critiques de nos sociétés, comme la santé, l’énergie, les transports, etc. Certains bugs ont donc, logiquement, eu des répercussions énormes en temps, en argent, voire en vies humaines.

Dans cet article, on apprend par exemple comment de tels bugs ont fait rater le premier décollage d’Ariane 5 (1996), fait exploser – volontairement par les services de contre-espionnage américains – un gazoduc russe (1982), et fait mourir une vingtaine de patients en thérapie anticancéreuse par radiations (2000).

Il nous est également racontée l’histoire du plus fameux bug de tous les temps, celui du premier Pentium, qui malgré ses répercussions quasi-négligeables, aura coûté presque 500 millions de dollars à Intel en 1993. Souvenirs, souvenirs… “Savez-vous pourquoi il s’appelle Pentium et non 586 ? Parce qu’avec lui, 486+100 a donné 585,996484 !

La Google touch’

vendredi 4 novembre 2005

Amusant selon certains, méchant selon d’autres : allez sur Google, tapez “failure” (“échec” anglophonement parlant) et cliquez “j’ai de la chance”… admirez le résultat, en gardant à l’esprit que vous êtes sur un site tout à fait officiel !

C’était la petite récréation du vendredi soir… bon week-end à tous !

Note : au cas où ça viendrait à changer, voilà le site sur lequel on se retrouve au jour d’aujourd’hui.

[MàJ] Selon le blog officiel de Google, il s’agit là d’une manipulation de type “googlebombing” : lorsqu’un nombre assez important de personnes mettent un lien dont le descriptif contient le un certain mot, le moteur de recherche associe ce mot au site. On s’y attendait un peu, quand même.

Maintenant que Google a annoncé officiellement ne pas vouloir intervenir sur ce résultat, attendons de voir ce que va faire la Maison Blanche…

Le premier virus légal !

jeudi 20 octobre 2005

Début octobre, la Finlande a transposé à sa façon la directive européenne EUCD (protection des oeuvres copyrightées). Rappellons que ce texte vise à empêcher le piratage en rendant légales les protections matérielles et logicielles et en interdisant la diffusion d’outils ou de renseignement visant à contourner ces protections. Le texte est d’ailleurs à l’ordre du jour en France avec le DADVSI (vous n’en entendez pas parler ? c’est normal).

Afin de montrer les défauts de cette loi, ‘Muzzy‘, un membre de l’université de Helsinki, a mis au point un virus un peu particulier, puisque son but est de protéger ses oeuvres. Il n’est pas infectieux car il ne se propage pas : détruisez le document et le virus disparaîtra en même temps.

Ce qu’il y a de si spécial, c’est que du coup, l’auteur a créé le premier virus au monde à être protégé par un texte de loi ! Et qui plus est, il pourrait bien rendre illégal tout moteur anti-virus qui voudrait l’éradiquer… maintenant imaginez qu’un petit malin récupère l’idée et en ponde une version nettement plus méchante (avec destruction de fichiers de l’utilisateur, par exemple) : vous voyez venir l’horrible monstre protégé par la loi ?

En plus des problèmes déjà connus de ce texte (notamment celui du double paiement de l’oeuvre, et de la taxe sur les supports vierges alors qu’on ne pourra plus les copier), voici une illustration de ce qui peut arriver quand une loi passe sans réelle réflexion, pour satisfaire les industriels qui défendent leurs intérêts mercantiles : un texte difficilement ou pas applicable, voire dangereuse. Il faut espérer que de telles initiatives pertinentes se multiplient pour espérer voir ce texte abusif complètement repensé.

Parlons mieux, parlons gentiment

vendredi 12 août 2005

Ne vous êtes-vous jamais demandé la façon dont vos interlocuteurs ressentent votre façon de téléphoner ? Pensent-ils de vous que vous êtes tchatcheur, amorphe ou désagréable ? Si oui, sachez que des chercheurs du MIT viennent de mettre au point un dispositif d’analyse comportementale adapté aux conversations téléphoniques.

Vous parlez, l’appareil effectue une batterie de calculs mathématiques, et vous retourne un pourcentage d’ “engagement dans la conversation”. L’idée semble tenir du gadget à première vue, mais ses créateurs ont des arguments, à commencer par celui du fait que nous sommes souvent inconscients de nos défauts d’attention et de sympathie au téléphone. Le fait d’être monitoré permettrait de nous rendre compte de nos moments de faiblesse et, ainsi, d’éviter certaines disputes au téléphone, tant il est vrai que cet appareil ne véhicule qu’un langage très estropié, sujet à nombreux malentendus.

Des tests subjectifs ont été menés afin d’éprouver l’acuité de l’objet, et ils lui ont crédité une fiabilité de l’ordre de 80%. L’auto-adaptation de l’analyse au langage est assurée par le fait qu’elle ne tient pas uniquement compte des mots utilisés mais également des indices non-linguistiques comme le débit de paroles, de la variation de tonalités, ou même la position adoptée pour parler.

Le dispositif ne semble pour l’instant adapté qu’à une utilisation sur soi-même, mais nul doute qu’il ne serait pas bien compliqué de le rendre capable d’évaluer l’attention de son interlocuteur à court terme… Imaginez un avertissement du type “imbécile déctecté, vous devriez raccrocher” ou “possible coup facile… mémoriser le numéro ?”

Tête à claques

vendredi 5 août 2005

Nous sommes vendredi soir, c’est le début du week-end et peut-être des vacances pour certains… Je vous invite donc à lire un article drôle. Vraiment drôle. C’est même tellement énorme que je me demande si ce n’est pas un gros troll écrit pour se poiler un bon coup.

Morceaux choisis (et traduits) :

“Aucun système n’a jamais pu s’approcher de la facilité d’utilisation de Windows”

“Sur Mac, c’était plus joli mais ça coûtait plus que les yeux de la tête”

“Linux est à des années-lumière de Windows”

“Attaquer en justice Microsoft doit être devenu un business model pour des compagnies comme Sun ou Oracle quand elles sont dans le rouge”

“Microsoft a créé à elle toute seule le marché des ordinateurs personnel”

Une vraie pièce d’anthologie du web dans la catégorie “je suis une bonne grosse tête à claques” qui a au moins le mérite (dont je me demande toujours s’il est volontaire) de faire rigoler celui qui connait un peu l’histoire de la micro-informatique.

Open mousse

vendredi 22 juillet 2005

Certaines personnes aimant la vulgarisation comparent souvent la programmation d’un logiciel à une recette de cuisine : rassembler les ingrédients (variables, données…) et les cuisiner de façon logique (formules, algorithmes…). Cette métaphorisation vient aujourd’hui de trouver une étonnante concrétisation : un groupe d’étudiants danois de l’université de Copenhague vient d’inventer une bière en open source.

Pour décrire brièvement l’open source, il s’agit d’une façon de distribuer le logiciel qui serait l’équivalent de distribuer un album de musique avec ses partitions : en plus du logiciel sous forme utilisable (binaire), vous disposez de son code source. Vous pouvez dès lors le modifier pour l’adapter à vos besoins puis le distribuer à votre tour. Tout ce qui vous est alors demandé est que votre création soit soumise rigoureusement à la même licence, afin que d’autres puissent faire de même avec votre propre version.

“Vores Øl” (“notre bière”), puisque c’est son nom, est donc une bière placée sous licence libre Creative Commons : n’importe qui peut donc en produire, en vendre et en produire un dérivé, à condition de mentionner ses sources et d’expliquer les changements qu’il y a apporté. L’idée est ainsi d’arriver progressivement à de multiples recettes élaborées et pouvant répondre aux goûts de tout un chacun, faisant ainsi bénéficier tout le monde de la valeur ajoutée individuelle.

Ce n’est pas une idée qui va bouleverser le monde de la bière, bien sûr, les cadors du houblon n’étant sûrement pas disposés à révéler leurs secrets. Mais il est toujours agréable de voir qu’en parallèle de ce monde sur-marchandisé, l’effort solidaire continue d’être soutenu par des initiatives volontaires. Et puis, comme je le disais en introduction, c’est une sympathique façon d’illustrer la nature et les avantages du logiciel libre.

J’en profite pour vous faire part d’une autre fort jolie métaphore de l’open source, racontée par Tristant Nitot, fondateur du pendant européen de la fondation Mozilla.