Wikipedia : le test !
jeudi 15 décembre 2005Comme pour répondre en écho à la “controverse Seigenthaler”, l’AFP rapporte que le très réputé magazine Nature a testé le sérieux de Wikipedia. Pour ce faire, ils ont soumis en aveugle 42 paires d’articles divers (celui de Wikipedia et celui de la coûteuse Britannica) à des experts indépendants afin de comptabiliser les erreurs contenues à l’intérieur et voir s’ils pouvaient en distinguer la provenance.
Verdict : impossible de savoir qui venait d’où, ce qui témoigne en faveur de Wikipedia pour l’impression globale de sérieux dégagé par ses articles. Pour ce qui est des défauts respectifs, ont été relevées environ 30% d’erreurs factuelles de plus pour Wikipedia (162 contre 123), mais le même nombre d’erreurs graves (4 de chaque côté). “L’avantage de Britannica pourrait ne pas être grand” conclut l’article, qui estime que les principaux défauts de l’encyclopédie libre sont “la construction contestable de ses articles et l’importance excessive qu’elle donne à des théories controversées”. Pour ces dernières, notons que Wikipedia dispose d’un système d’alerte informant le lecteur si l’article qu’il parcourt est présentement soumis à une polémique, s’il est reconnu comme ne respecant la charte d’impartialité (“Neurtal Point Of View”), ou s’il ne s’agit que d’une ébauche à étoffer avant d’être réellement utilisable.
Wikipedia n’est donc probablement pas tout à fait au niveau d’une encyclopédie “pro” mais dispose plus que jamais de sérieux atouts, à commencer par sa constante évolution, sa réactivité par rapport à l’actualité, la qualité du travail (bénévole, ne l’oublions pas) de ses rédacteurs et correcteurs, et ses dispositifs d’information sur les éventuels défauts de ses articles (ce qu’aucune autre encyclopédie n’ose offrir à ma connaissance). En plus de constituer un admirable effort de partage du savoir, elle reste donc un très bon point de départ pour la majeure partie des travaux de recherche.