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Chopper la grève en allant à Paris

mercredi 14 novembre 2007

Dites, dites, vous étiez au courant, vous, qu’aujourd’hui c’était la grève dans les transports ? … ah ouais, c’était prévu ? Vous êtes sûr ? … en même temps, moi je n’ai plus de connexion internet chez moi depuis hier matin, donc je n’ai pas pu lire les infos hier soir, voilà. Bon, d’accord, ça en parlait un peu ça et là, de ces histoires de régimes spéciaux qu’il faut faire plier le gouvernement sinon ça y est on va perdre nos privi… euh les acquis sociaux. Mais pas au point de prévoir des gros blocages, si ?

Allez, trève de naïveté, aujourd’hui, c’était jour de prise en otage des voyageurs. Et comme votre serviteur travaille en ce moment en une banlieue particulièrement mal desservie, l’annonce du trafic nul sur le RER B lui a donné une raison de ne pas y aller. On pourrait donc croire qu’il allait rester tranquillement chez lui comme un légume. Que nenni ! La journée étant belle et l’envie de se promener se faisant pressante, il décida d’aller à Paris après un détour par le parc de Saint Cloud.

“On tombera bien sur un bus sur la route, ou au pire on ira jusqu’au métro”, se disait-il. Mais même devant l’absence totale de bus 171 et de métro 9 à rapporter, il ne se laissa pas abattre. C’est à ce moment qu’il élucubra sa devise de la journée : “on emmerde les grévistes !” et prit pour objectif d’atteindre Champ de Mars. Pourquoi cet endroit ? Parce qu’il est assez facile de ne pas le perdre de vue : il suffit de suivre la grande antenne métallique triangulaire posée dessus.

Arrivé là, il pensa qu’il était peut-être temps de prendre le chemin du retour. Mais comme il est d’une nature assez paresseuse et réchignait à faire le même trajet en sens inverse, il opta pour prendre un hypothétique train à Montparnasse, lequel lui fut apparemment accordé bien volontiers par le destin, sans doute séduit par l’effort fourni pour en arriver là.

Voici donc l’itinéraire suivi par le légume le plus vagabond de tous les temps (ne prêtez pas attention aux points blancs) :

Comment ça marche, un celeri ?

Pour ceux qui se posent la question, d’après Google Maps, ce trajet représente un peu plus de 18 km et m’a demandé en tout environ 4 heures, avec 3 courtes pauses d’une dizaine de minutes chacune. Ce n’est pas la première fois que je m’étonne de la vitesse à laquelle je marche quand je me promène tout seul.

Pour finir, quelques remarques sur cette sympathique journée :

– rubrique “trouvons des effets bénéfiques à la grève” : par rapport à un jour normal, étrangement peu de voitures dans la capitale, mais un nombre très élevé de vélos. Ca fait plaisir à voir.

– rubrique “maintien de la propreté de la Seine” : j’ai transmis aux autorités municipales le signalement du touriste à casquette rouge qui a balancé un sac plastique au-dessus de la rembarde du bâteau-mouche qui est passé devant la Maison de la Radio à 15h41 précises. Faut pas déconner, quand même.

– rubrique “insécurité en ville” : faisez gaffe aux pigeons du Champ de Mars. Si vous avez le malheur de vous balader avec quelque chose à manger, ils n’hésiteront pas à vous sauter dessus pour vous racketter !

– rubrique “je le savais bien” : les restos japonais ont poussé comme des champignons en quelques années… tout au long de mon chemin, j’en ai repéré une bonne quinzaine !

– rubrique “le bon sens, tu connais ?” : quand on marche trop et trop vite, ça fait mal aux jambes.

– rubrique “oui, je connais, merci” : quand on dort, on se repose.