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Nanard fait son sarkoming-out

mardi 10 avril 2007

Personne n’aura manqué, la presse leur faisant largement écho, les récents propos de Bernard Tapie, ancien ministre et élu PS :

Ségolène Royal n’a pas l’expérience. Tout le monde le sent bien. Et en privé, la plupart des responsables socialistes ou radicaux le reconnaissent. […] Qu’on l’aime ou pas, Sarkozy est – de très loin – le plus compétent pour diriger le pays.

Je ne sais pas ce qu’en pense intimement Nicolas Sarkozy, mais voilà bien un soutien dont je pense qu’il se serait bien passé. Déjà que le candidat UMP a du mal à se défaire de son image de “copains des patrons” qui rime immanquablement avec “copains des filous”, voilà un trophée de chasse bien encombrant. Jugez plutôt : multiples fraudes fiscales, corruption active, abus de biens sociaux et dettes impayées…

Qu’est-ce qui peut donc pousser Tapie à soutenir le candidat de la droite, malgré le fait qu’il se dise “toujours de gauche” ? En plus d’être donné largement favori, Nicolas Sarkozy concentre entre ses mains de nombreux pouvoirs et influences dans la politique et les médias… tout ce qu’il faut à Bernard, avec ses talents d’acteurs que l’on sait, pour briller à nouveau. Sarkozy regrettait que les français ne soient pas assez endettés, voilà un bel exemple à suivre : l’homme qui devait un milliard !

Maintenant, avait-il réellement besoin de poignarder sa famille politique comme ça ? Bien sûr que oui : l’antagonisme entre les deux camps est plus fort que jamais et il ne fera qu’augmenter si Sarkozy devient président. Qui plus est, l’autoritarisme quasi-consensuel de Ségolène Royal peut la desservir dans son image, mais il a sans doute le mérite de constituer un rempart efficace contre les affairistes tels que M. Tapie. Et ça, les affairistes, ils n’aiment pas. Pris d’une hargne farouche, l’écume aux lèvres, ils montrent les dents.

L’ennui, c’est que ce que je vous raconte là, (presque) tout le monde le sait et (presque) personne ne se fait avoir. Et donc, il faut tout de même (essayer de) faire bonne figure. Alors ils disent quelque chose comme :

Pour moi la politique c’est fini. Je ne me présenterai plus jamais à une élection. Je n’ai donc rien à espérer, ni à craindre.

(pssst, un petit rappel qui ne fait pas de mal : les postes au gouvernement ne sont pas électifs.)

Et évidemment, il y aura forcément des gens pour croire à ce genre de belle parole… un peu comme il y avait des gens – heureusement peu nombreux – pour regarder sérieusement Nanard le filou incarner un commissaire de police pour le petit écran. J’en ris encore.