Nos députés vont passer aux logiciels libres
jeudi 23 novembre 2006Intéressante décision, quoique logique, qui nous arrive aujourd’hui du Parlement : les postes de travail des députés français, utilisant actuellement Windows et autres logiciels propriétaires, vont passer aux logiciels libres. Le système d’exploitation sera un Linux, la bureautique sera assurée par OpenOffice, la navigation web par Firefox, et une solution libre pas encore désignée est prévue pour la messagerie et l’agenda électronique. D’autre part, OpenDocument (alias ODF), le format ouvert d’échange de données entre applications bureautiques, sera le format de référence pour les fichiers – en parallèle avec le PDF, très probablement. Tout cela devra être opérationnel pour le début de la prochaine législature, dans six mois.
Bien sûr, c’est une bonne nouvelle pour tous ceux qui croient à la légitimité du logicie libre. Mais elle est, je crois, à tempérer. Car ce qui a motivé cette décision n’est rien d’autre qu’un argument pécuniaire : “Les solutions libres [..] permettront de réaliser de substantielles économies en dépit de certains coûts de mise en oeuvre et de formation”. Non pas que l’argument ne soit pas recevable, quoiqu’il ne faut pas non plus négliger les fameux coûts de mise en oeuvre et de formation… mais quel dommage que l’indépendance de nos institutions vis-à-vis des entreprises privées, que le côté solidaire du développement open-source ou que les possibilités de personnalisation des logiciels n’aient même pas été évoqués !
Néanmoins, ne boudons pas notre satisfaction : c’est déjà un pas supplémentaire vers la reconnaissance du modèle de développement communautaire. Un pas dans la bonne direction, donc.