Flashback créatif (RHUA – part 2)
dimanche 9 décembre 2007Comme promis, voici la suite de la séquence “souvenirs” qui servira d’introduction à la prochaine note qui sera consacrée à… eh ben vous verrez bien (le suspense est énorme, hein) !
Nous en étions restés à l’aboutissement de l’activité créative du projet “RHUA”. Le 19 mai 2001, je tiens enfin entre mes mains la version finale de mon album musical comprenant 40 morceaux de musiques extraits de bandes originales de jeux vidéo et des illustrations réalisées spécialement pour lui. Le master, c’est-à-dire la copie initiale du CD, sort tout juste du graveur et a trouvé sa place dans la boîte. Quant au livret, qui vient d’être découpé et agrafé pendant la gravure, il glisse dans la partie supérieure de celle-ci. Instant de satisfaction personnelle, qui vient clôturer un bon nombre de soirées passées à plancher sur un projet qui me tenait à coeur.
Allez, pour les curieux qui veulent une idée un peu plus concrète de ce que ça rend à l’oreille, voici une sélection de 5 thèmes avec leurs références. N’hésitez pas à acquérir les albums correspondants si vous aimez ce que vous entendez… après tout, c’était le but initial de ce projet !
Astoria Island / It Happened One Evening Legend Of Mana : Title Theme (Yoko Shimomura) |
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Unfamiliar Seashore / A Blessing To Wake You Up Chrono Cross : Radical Dreamers (Yasunori Mitsuda) |
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Lakeside Cemetery / Wandering Souls To Listen To Valkyrie Profile : Tomorrow (Motoi Sakuraba) |
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Heading For The Dark Castle / A Determinate Team Genso Suikden Gaiden : Gothic Neclord (Konami Kukeiha Club) |
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In Front Of The Last Door / The Darkest Hour The Legend Of Zelda ~ Majora’s Mask : Last End (Koji Kondo) |
Tant que j’y suis, voici toutes les pages du petit livret accompagnant le disque. Vous remarquerez que la mise en forme suit un schéma assez simple du début à la fin, et que les techniques mises en oeuvre sont pour le moins rudimentaires. Mais comme je l’ai expliqué il y a quelques jours, ce sont là mes premiers pas sous Photoshop, et à l’époque j’en étais assez fier.
Maintenant que vous avez un assez bon aperçu du projet “RHUA” (acronyme du titre de l’album, pour ceux qui ne l’auraient pas encore remarqué), j’en viens à la phase post-réalisation. Vous le savez déjà, le premier objectif que je m’étais fixé en réalisant cette chose était de pouvoir faire découvrir, et si possible apprécier, la musique de jeux vidéo aux gens qui ne la connaissent pas (ou mal). Mais il y en a un deuxième qui a fait son apparition après que j’eus décidé de ne pas faire un simple “best of” mais un album qui tente de raconter une histoire. Et ce deuxième but, j’imagine que vous le voyez venir : savoir si l’idée de scénario que se feraient mes cobayes serait proche de la mienne ou pas, et ainsi savoir si j’ai effectivement réussi à suggérer des idées grâce à des choix musicaux.
Et alors, ces résultats ? Eh bien je me dois de reconnaître que si le premier objectif a été plutôt bien atteint, le second l’a été beaucoup moins, pour ne pas dire quasiment pas. Concernant l’initiation à la musique de jeux vidéo, je n’ai trouvé personne pour me dire que les morceaux retenus étaient globalement mauvais ou pas intéressants, et j’ai vraiment ressenti un grand respect face à ces thèmes, fûssent-ils pour la plupart purement instrumentaux. L’enchaînement des titres a plutôt convaincu, lui aussi, pour ce que j’ai pu en apprendre. Enfin, plusieurs personnes ont connu cet album presque par coeur à un moment ou à un autre, ce qui témoigne d’une écoute plusieurs fois renouvelée. Sur ce point-là, j’ai été très content : j’a dû distribuer une petite vingtaine de copies de cet album et il a toujours été bien accueilli.
En revanche, pour ce qui est de l’interprétation de l’histoire, là c’est nettement plus décevant. Il y a eu globalement trois types de réaction : les personnes qui n’y ont rien vu du tout, celles qui ont eu de vagues idées mais pour le moins différentes de ce que je voulais suggérer, et celles qui y ont perçu quelque chose de cohérent avec moi… le problème étant que ces dernières personnes-là se sont, la plupart du temps, beaucoup plus appuyées sur les titres que j’avais choisis que sur les thèmes eux-mêmes ! Au fil des témoignages, je me suis rendu compte qu’il est vraiment très difficile de raconter une histoire, avec sa trame, ses lieux et ses personnages, rien qu’avec de la musique… et à plus forte raison lorsqu’on n’a pas composé cette musique.
Donc voilà le bilan de ce projet “RHUA” : un succès et un échec. Pour ceux qui se poseraient la question, oui je peux sans problème faire découvrir cet album à qui le souhaitera. Je considère que la musique de jeux vidéo mérite bien un effort permanent pour la faire connaître. Cela dit, je n’inciterai personne à me faire part de son appréciation de la chose ou la façon dont le fond a été perçu. Je considère mes résultats comme assez fiables. Cela dit, tout témoignage sera bien évidemment lu avec beaucoup de bienveillance.
Enfin, pour clore cette note et introduire la quatrième et dernière de la série, voici un petit teaser exclusif :