Archive pour 2007

Labels musicaux : l’hémorragie commence

jeudi 11 octobre 2007

En une seule semaine…

Après Radiohead, Nine Inch Nail, Oasis et Jamiroquai, voilà que la mégastar de la pop Madonna vient de larguer sa maison de disque, Warner Bros. Là, ça doit faire vraiment mal, et le stress va commencer à se faire sentir chez les majors.

Il y a certes une différence de taille entre la démarche de Madonna et celle des autres : elle sera toujours sous contrat. Eux ont choisi de publier leurs prochains albums sur un mode direct de l’artiste au public, c’est à dire en mettant leurs fichiers en téléchargement anonyme assorti d’un don laissé à la discrétion de l’internaute. Leur motivation ? En lisant un peu entre les lignes, on comprend en gros : “même si on ne gagne qu’un ou deux euros par album, ça sera à peu près équivalent à la situation actuelle ; et tant qu’à faire, on préfère autant que ce soit sans l’intermédiaire d’un éditeur qui cherche à nous apprendre notre métier”.

Le symbole envoyé par Madonna demeure extrêmement fort, dans la mesure où Live Nations, société à laquelle elle a confié ses droits d’exploitation, n’est pas un label, mais un producteur de concerts.

Who’s next ?

IE7 disponible sans authentification !

samedi 6 octobre 2007

Microsoft a fait une manoeuvre qui ne ressemble guère à ses habitudes, hier : désactiver la proctection anti-pirate (Windows Genuine Advantage) pour l’installation d’un de ses produits, Internet Explorer 7. Bon, d’accord, c’est un logiciel gratuit, donc a priori ils n’y perdent pas trop au change.

Sauf que IE7 est une des pierres angulaires de la stratégie Microsoft, car très lié à Windows d’une manière générale, et à Windows Vista en particulier. Empêcher IE7 de s’installer sur un Windows piraté pouvait laisser croire qu’un certain nombre d’entre ces vilains copieurs seraient convaincus qu’ils feraient mieux d’acheter une licence.

Mais pas de chance pour le géant du logiciel : les pirates ont ou bien installé des patchs officieux pour zapper WGA, ou bien téléchargé des versions d’IE7 dites “portables”, c’est à dire qui se lancent sans aucune installation (sisi, ça existe, même que c’est très pratique sur une clé USB), ou encore… ils se sont mis à Firefox.

Aujourd’hui, IE7 reste à la traine dans les statistiques d’utilisation de la plupart des sites web (entre 20 et 25%, à comparer aux 55-60% de IE6 et aux 90-95% de Windows). Il fallait donc faire quelque chose pour lui donner un coup de pouce.

Cela dit, je suis assez d’accord avec l’avis de Tristant Nitot, plein de positivisme : IE6 était une calamité pour les standards du web, donc si cette nouvelle pouvait signer son arrêt de mort, c’en serait une bonne.

Clin d’oeil perso

mardi 2 octobre 2007

Une petite photo, provenant de l’université de Missouri-Columbia aux USA, qui a un certain charme…

Amphimac

Quand la pomme fait du mauvais esprit

lundi 1 octobre 2007

Pour ceux qui pensent qu’Apple est une société remplie de gens qui ont le coeur vierge de toute ironie et dont les actes sont dépourvus d’arrière-pensées, voici une jolie preuve du contraire.

En effet, dans la dernière version bêta de la prochaine révision majeure de Mac OS X (version 10.5 surnomée “Leopard”), présente une fonction d’exploration du réseau améliorée, car plus visuelle. Et elle sait faire la différence entre les Mac et les PC, comme on peut le voir ici :

Les Mac et les PC selon Mac OS

L’ironie est double : d’une part, les PC sont représentés par un vieux moniteur CRT tout beige et moche, alors que le Mac, lui, a droit à un bel écran LCD en aluminium. Mais plus vicieux encore, regardez ce qu’affichent ces écrans : le Mac exhibe sont éternel papier-peint du bureau, tandis que sur le PC, on distingue clairement… un écran bleu de type Windows 95/98 !

Microsoft a-t-il donc été si peu conciliant avec les droits d’auteur relatifs aux captures d’écran pour qu’Apple décide de se venge de la sorte ? Ou bien est-ce de la méchanceté gratuite ? Ou encore est-ce un nouveau moyen que les communicants ont trouvé pour appuyer le prosélytisme de sa campage “Get a Mac” (vous savez celle avec les deux guignols qui disent invariablement au début de chaque spot : “Bonjour, je suis un mac / Et moi un PC”) ?

Le photographe qui en veut à Creative Commons

jeudi 27 septembre 2007

Curieuse réaction de la part de Justin Ho-Wee Wong, le conseiller d’éducation de la petite Alison Chang. Après avoir publié une photo de cette dernière sur Flickr (avec son autorisation ?), le fameux site de partage d’images, il s’est aperçu que la photo en question avait été récupérée par Virgin Mobile dans le cadre d’une publicité.

La pauvre petite...

Alors, a-t-on ici affaire à une affaire délicate de droit à l’image ? Le site repose sur la licence Creative Commons, laquelle intègre plusieurs modules, notamment la reproduction, la modification, l’utilisation commerciale. Wong, pour sa part, a opté pour la moins restrictive. Virgin était donc dans son droit, à la seule condition de mentionner l’auteur de la photo, ce qu’il n’a d’ailleurs pas fait.

Mais Wong voit plus loin. Et c’est là qu’on tombe dans le burlesque, quand le très perspicace photographe décide de s’en prendre à la fondation Creative Commons pour défaut d’information sur les implications de ses licences. Las ! Le photographe n’a pas réalisé ce que signifiait le fait de cocher la case “permettre une utilisation à des fins commerciales”. Car oui, c’est lui-même qui a choisi cette option, normalement désactivée. Comme toutes les autres d’ailleurs, étant donné que par défaut, le site place toutes les oeuvres publiées sous le régime “tous droits réservés”.

Bref, on ne peut qu’avoir pitié du pauvre Wong qui, à l’instar de la petite vieille qui aurait, selon une légende urbaine, voulu réchauffer son chat grâce à son four à micro-ondes, avant de traîner en justice le fabricant de l’appareil pour… défaut d’information. Sauf que cette fois-ci, l’information était sous les yeux du plaignant, il n’avait qu’à les lire avant de publier la photo d’une personne dont il est responsable. Et puis les comprendre, aussi. Eh oui.

Au fait, pour les incultes qui ne sauraient pas ce que produit le fait de mettre un animal dans un four à micro-ondes, voici un documentaire visuel (à ne pas reproduire chez vous !):



Cat In A Microwave.Click here for this week’s top video clips

Excel 2007 : 1=34466 !

mardi 25 septembre 2007

J’aimerais vous faire part d’un petit exercice mathématique :

Hypothèses :
x-1 = 65 536
2x = 131 070
x+1 = 100 001

Raisonnement :
(x-1) + (x+1) = 65 536 + 100 001
2x = 165 537
131 070 = 165 537
1 = 34 466

Normalement, toute personne disposant d’un simple niveau de mathématiques de début de collège doit me répondre que le raisonnement est juste mais basé sur des hypothèses contradictoires.

Eh bien figurez-vous que de l’autre côté de l’Atlantique, il y a plusieurs dizaines (centaines ?) de d’ingénieurs, de concepteurs et de programmeurs qui vous soutiendront que non, ces hypothèses ne sont pas contradictoires. Et d’afficher clairement leurs idées dans le produit sur lequel ils travaillent, j’ai nommé Excel 2007, le tableur de la suite bureautique du même millésime :

Le bug d'Excel 2007

Comme vous pouvez le constater, selon Office 2007, 850 x 77,1 = 100 000 au lieu de 65 535. Les hypothèses annoncées au début de l’exercices sont en réalité des équations déclarées valides par le logiciel. D’où des résultats vrais ou faux selon l’opération effectuée.

Et il n’y a pas que cette opération précise qui engendre l’erreur : en réalité, toute multiplication de deux nombres dont l’un d’eux contient une virgule et dont le résultat normal est 65 535 permet de reproduire le problème.

Il semblerait bien qu’un bug de conversion entre format binaire et décimal ait trouvé une place bien au chaud parmi les millions de lignes de code d’Excel 2007, les précédentes n’étant pas concernées. Ce n’est pas pour accabler Microsoft, mais une telle erreur de calcul – qui représente tout de même une infinité de combinaisons – est qualifiable de gravissime.

Commise dans un logiciel d’auto-pilotage d’un avion, elle engendrerait des pénalités gigantesques. Mais comme toujours, dans le grand public, elle se contentera de faire sourire et de hâter la publication d’un énième patch à installer par des utilisateurs résignés.

Virgin Digital meurt…

lundi 24 septembre 2007

Tout comme Sony il y a quelques mois, Virgin vient d’officialiser sa défaite dans le domaine de la musique en ligne en annonçant sa fermeture prochaine. Comme quoi, il ne suffit pas d’avoir un nom et un logo connus des djeunz pour venir faire la nique à Apple qui s’y prend redoutablement bien pour conserver son monopole leadership.

Une fois les considérations sentimentales passées, reste l’inévitable question : Virgin ayant embrassé sans l’ombre d’un reproche une technologie de DRM pour protéger ses fichiers contre le piratage, que vont devenir les morceaux que tous les pigeons clients ont docilement civiquement payés ?

Si vous êtes actuellement un membre du service, vous pourrez continuer à l’utiliser jusqu’à votre prochaine échéance de paiement, après quoi il vous sera inaccessible.

C’est tout ? Bah oui. Vous vous attendiez peut-être à une levée en masse du cryptage des fichiers dûment payés ? En fait, on peut raisonnablement penser que Virgin aurait beaucoup aimé pouvoir faire un tel geste, mais que les éditeurs s’y sont opposés. Après tout, qui dit morceaux inutilisables dit rachat prochain d’une bonne partie d’entre eux. Et donc ding-ding tiroir-caisse.

Certains esprits malins pourraient venir raconter des âneries du genre “le dégoût subséquent va surtout faire grossir les rangs des adeptes du téléchargement illégal”, évidemment. Mais non, ne vous inquiétez pas, puisqu’on vous dit que les gens sont stupides compréhensifs : après avoir acheté plein de vinyles, ils ont tout racheté en cassette, puis en CD. Et c’est pareil pour les films : on refait plein pot sa vidéothèque au format DVD, et ensuite on a même le choix entre deux formats dont on ne sait toujours pas lequel s’imposera… et apparemment ça ne choque pas grand-monde, puisque ça se vend. Ne soyons donc pas si pessimistes.

Perles de marketing

vendredi 21 septembre 2007

Aujourd’hui, laissez-moi vous montrer deux petites images destinées à faire la promotion de produits dans des magasins en ligne.

La première vient du site de la Fnac et concerne les disques durs :

Bientôt la taxe !

L’entrée en vigueur des nouveaux tarifs de la taxe sur la copie privée (qui reste encore à l’heure actuelle interdite, rappelons-le) est effectivement prévue pour le 1er octobre. Cela dit, après cette date, n’oubliez pas que vous pourrez toujours acheter détaxé dans les magasins étrangers, notamment allemands. Et si vous devez absolument acheter en France, gardez à l’esprit que seuls les disques durs externes sont concernés : acheter un disque interne et un boîtier pour le mettre dedans vous fait échapper à la taxe… du moins pour l’instant.

Deuxième image, qui provient du site du fabricant coréen Samsung qui lance ses deux nouvelles imprimantes ML-1630 et SCX-450 :

Imprimantes Samsung

Là, ça se passe de commentaires.

SCO, ruiné, accuse Linux

mardi 18 septembre 2007

Vous l’avez probablement déjà lu partout : SCO, le distributeur de Linux qui accusait IBM et Novell d’avoir copié du code d’Unix dans celui de Linux, s’est fait méchamment débouter par la justice le mois dernier, et s’est déclarée en état de banqueroute la semaine dernière.

Aujourd’hui, lorsqu’on demande à Darl McBride, le PDG à qui l’on doit cette audacieuse campagne, ce qu’il pense de la situation, il n’a rien de mieux à dire que “c’est la faute à Linux“. Ben oui : Linux est gratuit et évolue en permanence, alors qu’Unix est vieux, cher, et ses rares évolutions sont essentiellement assumées par quelques grands groupes comme Sun. McBride découvre une réalité de la vie, celle des “disruptive technologies“.

Penses-y, Darl : si IBM investit plus d’un milliard de dollars chaque année en R&D Linux, il y a forcément une raison. Et prends l’exemple des journaux français institutionnels comme Le Monde : ils ont bien senti que l’émergence des quotidiens gratuits serait irrésistible, et au lieu de les combattre, ils ont eux-mêmes investi dans le secteur.

Alors aujourd’hui, si tu sortais un peu la tête d’entre tes fesses (et que tu gagnais au loto, accessoirement), tu pourrais essayer d’annuler ce que tu as fait lorsque tu as pris le pouvoir de Caldera pour en faire ton jouet SCO. Caldera qui avait conçu une distribution Linux professionnelle et performante éponyme. Cette distribution dont tu as préféré te débarasser, en te disant que les procès pour violation de copyrights rapporteraient plus d’argent que le fait de créer quelque chose.

Oui, vous devez l’avoir déjà remarqué, j’aime bien tutoyer les patrons de grandes entreprises. Et pas que les grandes, il est vrai ;)

Microsoft : la sanction de Bruxelles confirmée

lundi 17 septembre 2007

Deux sentences pesaient sur les les épaules de Microsoft depuis 2004 : une amende de quelque 500 millions d’euros pour abus de position dominante, et une obligation de fournir à tous les développeurs des documentations détaillées sur les protocoles utilisés par Windows, afin de favoriser l’interopérabilité. Elles viennent d’être toutes les deux confirmées en appel par la Cour Européenne de Justice.

Laissons de côté la question du fond : Microsoft était probablement coupable, mais intéressons-nous plutôt au résultat. 500 millions d’euros, pour une entreprise qui en fait 40 milliards par an en chiffre d’affaires, et 10 milliars en bénéfices, on voit difficilement l’effet dissuasif. Les stars comme Johnny ou Zidane ont-elles peur des radars ? N’oubliez pas que l’ensemble de la procédure représente presque 10 ans !

Enfin, concernant l’intégration de Media Player dans Windows : l’obligation d’en commercialiser une version expurgée de sa tumeur multimédia n’est pas grand-chose lorsqu’il est possible de la packager de façon peu attrayante aux yeux du consommateur moyen (“Windows sans capacités multimédia ! génial !”) tout en se mettant d’accord avec les magasins pour le planquer au fond des rayons les plus inaccessibles.

Que penser de tout cela ? Qu’il faut rendre hommage au travail effectué, certes, mais avec un impact tellement négligeable à l’arrivée. Microsoft est arrivé à imposer Vista à (presque) tous les assembleurs, et aucune concurrence n’existe (Mac OS X, parce qu’il ne tourne que sur les ordinateurs d’Apple, constitue un cas à part). Bref, Bill et Steve peuvent tranquillement dormir sur leurs 95% de parts de marché encore un bon moment.