Archive pour 2007

Débat : hécatombe royale

mercredi 2 mai 2007

Je ne vais pas chercher à comprendre pourquoi j’ai choisi de regarder ce débat. Aucun des deux candidats ne me donne envie, chacun pour ses raisons, de voter pour lui. Mais finalement je l’ai fait. Et je ne pensais pas qu’on arriverait à… ça.

Le résultat était prévisible, mais pas à un tel niveau. Car oui, ça fait plus d’une heure qu’on le voit en direct : un Sarkozy parfaitement préparé, aussi bien sur les arguments que sur l’attitude, et en face une Ségolène qui mélange tout et interrompt son interlocuteur en permanence. Elle a même osé LE truc impensable, lui ressortir le “tout devient possible, surtout le pire” des guignols et de Groland. Je ne l’aurais pas vu de mes yeux que je ne l’aurais pas cru.

Je ne vais pas m’éterniser sur le débat. Je me contenterai juste de persister et signer dans ce que j’ai déjà annoncé : dès demain, et encore plus dimanche soir, les socialistes vont regretter amèrement d’avoir éliminé Bayrou au premier tour.

Réhabilitez le vote blanc !

jeudi 26 avril 2007

Voici une petite citation récente, provenant d’une personnalité politique influente (je tairai son nom puisqu’il n’a pas d’importance, le sujet étant universel) :

Quand j’entends des consignes de non-participation au vote ou de vote blanc, je dis aux électeurs : ne vous abstenez pas, ne votez pas blanc, prenez vos responsabilités, c’est vous qui devez décider, ne vous laissez pas faire par les injonctions. Votez pour qui vous voulez, en toute liberté.

Voilà bien un des maux de notre république : le vote blanc y a perdu toute valeur. Dans une démocratie sérieuse, logique et honnête, le bulletin blanc devrait être considéré avec au moins autant de sérieux qu’un vote dit “exprimé”.

Avant de nous lancer dans ma vision personnelle des choses, voyons les différentes états théoriques possibles d’un vote inscrit après le scrutin.

vote exprimé : l’enveloppe est dans l’urne et contient un bulletin conforme en faveur d’un candidat officiel ;
vote blanc : l’enveloppe est dans l’urne mais contient une bulletin entièrement neutre, n’exprimant pas de choix en faveur d’un candidat en particulier ;
vote nul : l’enveloppe est dans l’urne mais contient un bulletin non conforme aux règles du processus d’élection ;
abstenu : l’enveloppe n’est pas dans l’urne, quel que soit son contenu.

En ce qui me concerne, voici la vision que j’ai des différentes façons d’exprimer son opinion politique au moment d’une élection :

– vote exprimé = “je soutiens un candidat qui me paraît plus à même que les autres d’exercer des responsabilités” ;
– vote blanc = “je vais voter, mais j’exprime mon mécontentement car aucun des candidats ne me satisfait” ;
– vote nul = “je suis allé voter mais je m’y suis pris comme un pied” ;
– abstention = “je n’ai pas envie d’accomplir mon devoir de citoyen”.

Voici maintenant la vision que je ressens parfois être celle de la conscience populaire française :

– vote exprimé : “je vote pour un candidat en espérant barrer la route à un autre” ;
– vote blanc = “je ne suis pas satisfait des candidats qui me sont proposés” ou bien “je ne sais pas pour qui voter” ;
– abstention = “je ne suis pas satisfait des candidats qui me sont proposés” ou bien “je ne sais pas pour qui voter” ou bien “je n’ai pas le temps d’aller voter” ou bien “rien à f… de la politique” ou encore “à bas la démocratie”.

Ne voyez-vous pas poindre un problème, et même plusieurs, là ? Eh oui, le mécontent et l’hésitant se retrouvent avec deux façons de réagir, très différentes, mais ayant le même résultat. Pire encore : à la télé, à la radio et dans les journaux, quand on veut parler du mécontentement du peuple, fait-on plus référence à l’abstention ou aux bulletins blancs ? Et dans ces circonstances, entre se bouger les fesses et aller à la pêche, lequel aura le plus de succès, d’après vous ?

La vérité est que le vote blanc est de plus en plus négligé à chaque élection, alors que l’abstention, elle, trouve un écho grandissant. Et dire qu’il y a encore des personnalités pour dire “je ne comprends pas que tant de gens pratiquent l’abstention” !

Soyons honnêtes intellectuellement : la façon dont les résultats sont révélés par le ministère de l’intérieur contribuent activement à ces dangereux mélanges. Notre république actuelle, en effet, se plaît à confondre le vote “blanc” et le vote “nul”. Autrement dit, celui qui veut exprimer son mécontentement devant le choix proposé est mis au même niveau que celui qui oublie de remplir son enveloppe ou que celui qui y glisse un bulletin plein de graffitis.

Résultat logique : même celui qui veut exprimer son insatisfaction tout en ayant un comportement citoyen sont encouragés à ne pas voter. Je suis convaincu qu’il doit même y avoir des gens qui se sont déplacés jusqu’au bureau de vote mais n’y ont pas déposé de bulletin, de façon à être en accord à la fois avec leurs consciences respectives de citoyen et d’électeur déçu.

Pour en revenir à la citation au début de cet article, j’ai envie de répondre à la personne dont elle provient, mais également à tous les autres candidats actuels et futurs, que s’il est tout à fait légitime d’appeler les citoyens à faire l’effort de voter, je trouve parfaitement inconvenant de chercher à les dissuader de voter blanc. Ce n’est pas parce qu’il faut qu’il y ait un gagnant à la fin qu’il est nécessaire à tout le monde d’exprimer un choix, surtout aussi tranché que celui d’un deuxième tour de présidentielle. Vous pouvez toujours essayer de nous faire le coup de Charybde ou Scylla, la peste ou le choléra, la bourse ou la vie, la gourde ou la gourdin, etc., mais ça ne prend pas. Assumez plutôt vos responsabilités et reconnaissez d’abord, d’une part, que vos grandiloquences peuvent laisser de marbre des honnêtes gens et, d’autre part, que la lente agonie du vote blanc vous arrange plus qu’autre chose, même quand vous prônez la refonte de nos institutions !

Afin d’être constructif, voici quelques propositions que j’estime devoir faire partie des urgences en matière de démocratie :
– expliquer clairement la signification de chaque type de bulletin dans la constitution ;
– dissocier le vote blanc du vote nul en mettant à disposition des bulletins blancs au milieu des autres ;
– intégrer le nombre de bulletins blancs au taux de suffrages dits “exprimés” ;
– accorder à ces bulletins blancs la même importance que pour chaque autre candidat et contraindre le ministère de l’intérieur et les médias d’en révéler le nombre à chaque communication des résultats ;
– au cas où les bulletins blancs seraient en majorité simple, reporter les élections à une date ultérieure ;
– au cas où les bulletins blancs seraient en majorité absolue, déclarer l’élection nulle et en organiser une nouvelle avec d’autres candidats.

The day after

lundi 23 avril 2007

Ca y est, le premier tour des présidentielles est passé ! Globalement, on peut en retenir trois clés, à savoir une mobilisation record, un retour au bon vieux duel droite-gauche et une confirmation de la percée du centre, cet apparent paradoxe étant permis par le net recul des extrêmes. De ce dernier point, je ne vais point me plaindre : je suis de ceux qui pensent que l’extrémisme ne peut mener qu’à de gros ennuis et qu’on gagne toujours à nuancer ses idées (et ses propos).

Que va-t-il donc se passer dans les prochains jours ? En tout cas les appels au rassemblement et à l’ “ouverture” en direction des électeurs du centre fusent de tous les côtés. Aucun suspense du côté des voix du FN et du MPF qui resteront, sur ordre ou pas, massivement à droite. Pas plus du côté gauche où tout le monde s’est dépêché de vendre les quelques meubles ayant pu être sauvés. Nicolas et Ségolène vont donc devoir faire la cour aux centristes, et pour cause : ils n’ont pas le choix. L’écart entre les deux est trois fois plus ténu que la réserve de voix que représente le troisième homme.

D’où la grande question : qui remportera le gros morceau du milieu ? Le leader orange donnera-t-il une indication de vote ? Va-t-on assister à une alliance ? Je prends les paris que non. L’objectif de Bayrou n’est plus un gouvernement, mais un parti qui fera pression le plus fort possible afin d’affirmer son existence. Le troisième homme sait très bien que certains iront vers la gauche, que d’autres vers la droite, et que certains puristes voteront blanc, et il ne prendra pas le risque d’en désavouer autant d’un coup et de renier sa “rebellitude” en choisissant officiellement un camp, surtout à l’approche des législatives. Bayrou est tout sauf à la recherche de sa seule carrière personnelle et il fera tout pour favoriser son groupe de fidèles. Fidèles qui ont, ne l’oublions pas, réussi à maintenir à flot – et avec quel résultat – l’UDF malgré la gigantesque OPA lancée par Chirac en 2002 avec la création de l’UMP.

La position de François Bayrou sera claire : votez en accord avec votre conscience le 6 mai, et en attendant, laissez-vous courtiser mais sans vous vendre. Faites-vous désirer, mais restez vous-mêmes : il n’y aura pas de meilleure victoire que celle d’arriver à ce que les deux candidats se rapprochent d’eux-mêmes du centre ! Bayrou et ses fidèles auront tout à gagner en respectant la préférence de leurs électeurs tout en décalant habilement la bataille sur le front parlementaire.

Pour en revenir à l’élection en cours, son issue ne fait gère de doute dans mon esprit : Sarkozy gagnera, car il bénéficie de son avance du premier tour, paraît moins hésitant et mieux organisé. De plus, sa vision est plus nette, même si elle peut facilement faire peur. Ségolène, en-dehors de la gauche, dispose d’un faible capital de sympathie, notamment à cause de son comportement quelque peu “girouettique” et de son ton pour le moins soporifique, voire irritant. Et au cours du débat prochain, à moins d’un miracle, elle risque de souffrir beaucoup. Enfin, que la gauche le veuille ou non, la France, tout comme la majeure partie des pays d’Europe, se droitise progressivement. La faute à ce que devient le monde, sans doute… mais la réalité est là.

Je ne suis pas en train de soutenir le Kärcherisator, notez bien, je n’émets là que mon pronostic personnel. Mais je dois avouer un malin plaisir à imaginer tous ces socialistes qui, en croyant dur comme fer à cette véritable escroquerie intellectuelle de “vote utile”, finiront par réaliser qu’ils n’ont fait, en réalité, que marquer contre leur camp en éliminant le seul et unique rempart qui aurait pu empêcher Nicolas Sarkozy de devenir Président.

Nanard fait son sarkoming-out

mardi 10 avril 2007

Personne n’aura manqué, la presse leur faisant largement écho, les récents propos de Bernard Tapie, ancien ministre et élu PS :

Ségolène Royal n’a pas l’expérience. Tout le monde le sent bien. Et en privé, la plupart des responsables socialistes ou radicaux le reconnaissent. […] Qu’on l’aime ou pas, Sarkozy est – de très loin – le plus compétent pour diriger le pays.

Je ne sais pas ce qu’en pense intimement Nicolas Sarkozy, mais voilà bien un soutien dont je pense qu’il se serait bien passé. Déjà que le candidat UMP a du mal à se défaire de son image de “copains des patrons” qui rime immanquablement avec “copains des filous”, voilà un trophée de chasse bien encombrant. Jugez plutôt : multiples fraudes fiscales, corruption active, abus de biens sociaux et dettes impayées…

Qu’est-ce qui peut donc pousser Tapie à soutenir le candidat de la droite, malgré le fait qu’il se dise “toujours de gauche” ? En plus d’être donné largement favori, Nicolas Sarkozy concentre entre ses mains de nombreux pouvoirs et influences dans la politique et les médias… tout ce qu’il faut à Bernard, avec ses talents d’acteurs que l’on sait, pour briller à nouveau. Sarkozy regrettait que les français ne soient pas assez endettés, voilà un bel exemple à suivre : l’homme qui devait un milliard !

Maintenant, avait-il réellement besoin de poignarder sa famille politique comme ça ? Bien sûr que oui : l’antagonisme entre les deux camps est plus fort que jamais et il ne fera qu’augmenter si Sarkozy devient président. Qui plus est, l’autoritarisme quasi-consensuel de Ségolène Royal peut la desservir dans son image, mais il a sans doute le mérite de constituer un rempart efficace contre les affairistes tels que M. Tapie. Et ça, les affairistes, ils n’aiment pas. Pris d’une hargne farouche, l’écume aux lèvres, ils montrent les dents.

L’ennui, c’est que ce que je vous raconte là, (presque) tout le monde le sait et (presque) personne ne se fait avoir. Et donc, il faut tout de même (essayer de) faire bonne figure. Alors ils disent quelque chose comme :

Pour moi la politique c’est fini. Je ne me présenterai plus jamais à une élection. Je n’ai donc rien à espérer, ni à craindre.

(pssst, un petit rappel qui ne fait pas de mal : les postes au gouvernement ne sont pas électifs.)

Et évidemment, il y aura forcément des gens pour croire à ce genre de belle parole… un peu comme il y avait des gens – heureusement peu nombreux – pour regarder sérieusement Nanard le filou incarner un commissaire de police pour le petit écran. J’en ris encore.

Agrégateurs RSS : petit test de 3 pointures

lundi 9 avril 2007

Connaissez-vous les agrégateurs de flux en ligne ? Purs produits du web 2.0, il est possible que certains d’entre vous n’en aient pour l’instant que vaguement entendu parler, sans les utiliser. Mais ça ne saurait tarder : le succès de ces portails personnels croît exponentiellement, tout comme leurs possibilités.

Pour ma part, j’ai découvert le concept le jour où Google a lancé Google IG, son moteur de pages personnalisées. Simple, sobre, voire spartiate, je m’en suis très bien contenté pendant près d’une année. Au début limité aux seuls flux RSS, Atom fut assez vite implémenté, puis on a vu arriver les premiers gadgets comme Google Maps ainsi que les inévitables calendriers, dictionnaires, traducteurs ou jeux de sudoku. C’est lorsque les onglets ont été implémentés, en octobre dernier, que j’ai réellement commencé à m’organiser un portail personnel et à en faire ma page de démarrage et à en tripoter le code CSS pour le rendre plus agréable à regarder.

Google IG

Et puis à la fin du mois dernier, j’ai découvert Netvibes grâce à une blog qui a toute ma confiance et qui en parlait. Pour résumer, c’était Google IG en mieux à tous les points de vue : bien plus joli, plus de possibilités et de réglages, des gadgets plus puissants et une communauté francophone existante. En un tournemain, je me crée un compte (un modèle de rapidité que cette opération sur ce site-là !) et me crée une page au contenu presque identique à mon portail Google d’alors. Puis vint le moment du choix : Netvibes était très tentant mais j’aimais beaucoup IG… ce qui m’a convaincu fut le module affichant les perturbations de la RATP et de la SNCF : utilisateur régulier des transports parisiens, il s’est vite révélé indispensable.

Netvibes (Coriander)

Puis, au bout de quelques jours, je me suis rendu compte d’un gros défaut de Netvibes : sa consommation mémoire. En effet, sur mon Mac, le fait d’afficher ma page (et ses 6 onglets, certes) affectaient d’office 100 Mo de RAM supplémentaires à Firefox ! Qui plus est, une fuite de mémoire (qui faisaient encore augmenter la taille occupée par Firefox) était également observable. En quelques heures, Firefox arrivait facilement à 250 Mo à lui tout seul… Ouille ! D’accord j’ai 2 Go de mémoire en tout, mais ce n’est pas une raison pour laisser mes programmes en faire n’importe quoi.

C’est ainsi que, dépité, je me suis demandé s’il fallait revenir à mon bon vieux IG, qui faisait pour moi partie du passé. Un peu comme revenir à Mac OS 9 après mes quatre ans sous Mac OS X, en quelque sorte. Je suis donc parti en chasse d’un remplaçant à Netvibes qui serait basé sur le même concept mais en plus léger. Après avoir visité plusieurs autres agrégateurs qui organisaient l’affichage d’une façon qui ne me convenait pas, j’ai fini par débarquer sur Pageflakes, qui semblait bien être ce que je cherchais. On y trouve en effet plein de points communs avec Netvibes, comme la création de compte ultra-rapide, les manipulations identiques ou les réglages possibles sur chaque module (ici nommés “flakes”).

Pageflakes

C’était il y a une semaine environ et Pageflakes m’a vite séduit : j’étais dans mon élément et même si mon module RATP-SNCF me manquait (triple argh), au moins mon Firefox restait raisonnablement gourmand. Jusqu’à aujourd’hui où je suis tombé sur une note de blog qui parlait des ressources consommées par différents agrégateurs et dont un document m’a interpellé :

Consommation des agrégateurs

On y voit clairement que Netvibes est moins gourmand que Pageflakes, et à peine plus que Google IG. Et les tests ont été menés sur un Powerbook très proche de la configuration de mon Mac : 2 Go de RAM, OS X 10.4, Firefox 2.0… qu’en penser ? Intrigué, je charge mes pages Google IG, Netvibes et Pageflakes au moyen d’un PC sous Windows et que je regarde la consommation mémoire de Firefox qui en résulte :

Google IG : 33 Mo
Netvibes : 35 Mo
Pageflakes : 40 Mo

Voilà qui confirme les valeurs obtenues par le site. Mais que ce soit sur mon Mac ou un autre, malgré toutes sortes de bidouilles (élimination des extensions, création d’un profil tout neuf, etc.), j’ai invariablement quelque chose qui ressemble à ceci :

Google IG : 70 Mo
Netvibes :
173 Mo
Pageflakes : 77 Mo

Autre détail important : le problème ne se manifeste qu’avec Firefox ; Safari, Opera, Camino sont, pour leur part, épargnés. On a donc ici un bug qui semble définitivement lié à la plate-forme Mac. Mais l’auteur du graphique ne semble pas être affecté, lui… Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Je regarde alors la date de l’article : décembre 2006. Entre cette date et aujourd’hui, Netvibes a un peu évolué : quelques options supplémentaires et un nouveau thème, nommé “Coriander”, activé par défaut. Hmm… l’intuition me suggère d’essayer de revenir au thème classique, puisque c’est faisable (et facilement, en quelques clics). Et là, miracle : Firefox revient à 72 Mo de mémoire consommés après avoir chargé ma page complète !

Voilà comment je suis en mesure d’affirmer aujourd’hui que cette sur-consommation de RAM occasionée par Netvibes a trois origines qui doivent être concomitantes :
– être sous Mac OS X
– utiliser Firefox
– avoir activé le thème “Coriander”

J’ai bien évidemment envoyé un rapport au staff de Netvibes, en espérant qu’il ne sera pas de ceux à répondre en substance “bonjour, la plate-forme Mac représente moins de 5% du marché, donc on s’en cogne…” En tout cas, en cet instant précis, je pense que je vais donc refaire de Netvibes ma page de démarrage : il est un peu moins joli qu’avant mais j’ai réussi à contourner ce qui semblait être son principal défaut. Et au moins, je retrouve mon module RATP-SNCF ! ;)

Netvibes (classic)

L’iPod qui se prenait pour un gilet pare-balles

vendredi 6 avril 2007

Après l’iPod meurtrier, l’iPod sauveur ?

Kevin Garrad est un jeune soldat de la 3ème division d’infanterie américaine en Irak. Au cours d’une opération contre des insurgés à Tikrit, il se retrouve face à face avec l’un d’eux. Chacun a mis l’autre en joue et tire au même moment. Tous deux sont touchés, mais l’américain s’en sort indemne : c’est l’iPod, qui était dans sa poche intérieure, qui a morflé. Bien sûr, il ne l’a pas arrêté à lui tout seul, mais peut-être a-t-il facilité le travail de l’armure que porte le soldat, ce dernier ne s’étant même pas rendu compte qu’il avait été touché.

iPod sauveur

Bilan des courses : un iPod mort et un homme intact. Ca me fait penser à MacGyver : dans un épisode de la série du même nom, la mort par balle lui est épargnée de la même façon par son plus fidèle allié (un canif).

L’histoire, depuis sa popularité via Digg, serait paraît-il remontée jusqu’à chez Apple, qui aurait décidé de remplacer le défunt par un nouveau. Ca tombe bien, comme ça il pourra repartir très vite sur le champ de bataille, puisqu’apparemment c’est un objectif essentiel de cette division.

Paris-New York pour les nuls

vendredi 30 mars 2007

Le blog Totalement Crétins vient de trouver une jolie perle. Selon vous quel est le meilleur moyen de rallier Paris à New York ?

Paris-New York

L’avion ? Trop cher et polluant, voyons ! Le bateau ? Trop monotone et y’a le mal de mer… Les aventuriers fauchés et écolos que nous sommes devraient plutôt faire confiance à moteur d’itinéraires de Google Maps :

Paris-New York

Il n’y a pas à dire, c’est d’une pertinence surpuissante. Mais où donc Google va-t-il chercher tout ça ? Selon sa propre foire aux questions :

Google Maps (beta) en France compile des informations provenant de nombreuses sources afin d’effectuer une recherche locale la plus performante qui soit. Nos fiches contiennent des informations provenant des recherches sur le Web, de données fournies par les dirigeants d’entreprises et de sources telles que les annuaires Infobel accessibles au public.

OK, on ne saura pas facilement d’où vient ce scoop de l’atlantique à la nage recommandé pour tout public… du dirigeant d’Arena, qui vient de délocaliser sa production de maillots de bains en Europe de l’est, peut-être ?

Notez qu’on sait enfin pourquoi le site fait référence à “Google Maps (beta)” et non “Google Maps” tout court, partout dans ses réponses. Mais quand bien même, je conseillerais à Google Maps (beta) d’ajouter une mention légale du type “nous déclinons toute responsabilité quant à la fiabilité et à la sécurité des parcours conseillés”. On n’est jamais trop prudent.

Parti Saoulant

dimanche 25 mars 2007

Sachez que je n’aime pas afficher mes convictions politiques là où elles ne sont pas utiles ou pas les bienvenues. Cela fait longtemps que je sais que le coefficient d’écoute des gens a une nette tendance à diminuer quand on cherche à exposer ses idées, même sans intention particulière de convaincre, simplement pour débattre, voire seulement discuter.

Sachez aussi que je m’étais promis de ne pas en faire état sur mon blog puisque, même si elles n’y sont pas malvenues car j’y suis chez moi, je ne pense pas qu’elles soient bien utiles vu le sujet de base auquel ce blog se rattache.

Mais depuis quelques temps, je bouillonne devant la pitoyable équipée à laquelle on assiste tous les jours et à toute heure. Je ne sais pas si c’est parce que c’est la première campagne présidentielle à laquelle je m’intéresse vraiment, mais elle me semble porter tout ce qu’on peut redouter en termes d’approximation et de bassesse.

Et à ce petit jeu, j’accorderai volontiers la palme au PS. Je ne pense pas être un grand libéral, j’ai toujours été pour la protection des faibles, dans la mesure où on cherche à leur donner ce qu’il faut pour en sortir et non simplement de survivre, ce qu’une vraie politique se voulant sociale devrait toujours chercher à faire selon moi. Je vois le libéralisme comme favorisant la responsabilité individuelle, en plus d’être acutuellement incontournable, mais avec des effets pervers à maîtriser. Je ne sais pas s’il s’agit d’une utopie, mais je crois à une forme raisonnée de libéralisme qui implique une solide éducation de chaque individu pour lui permettre d’être libre et indépendant. Une position plutôt centriste, à ce qu’il paraît. Mais sachez bien je n’ai rien a priori contre un “parti socialiste” et suis même de l’avis que ce courant doit exister pour alimenter le débat.

Le problème est que le PS, dans son état actuel, n’est à mes yeux qu’un ramassis de croûtons qui s’accrochent à l’idée du pouvoir par pure ambition personnelle et revanchardise. Ce qui me fait tout particulièrement exploser aujourd’hui est une phrase lancée par Lionel Jospin , mais c’est parce qu’elle sert d’exemple à toute une série de . Je cite :

[François Bayrou] n’est pas une solution, il est un problème. Il créerait d’ailleurs sans majorité un véritable problème, une crise politique, et de toute façon, il vient de la droite, il n’y a aucune raison qu’il soit au second tour.

Mesdames et messieurs, en une seule phrase vous avez là réunis tous les faux arguments développés par la gauche, dans toute leur splendeur fallacieuse et dans sa prétention de tout savoir. Et ne parlons pas de cette référence au passé d’un homme politique qui, venant d’une personnalité au passé disons “trouble” comme Jospin, prête à sourire.

Sans plus aucun état d’âme, je me dois aujourd’hui d’annoncer que l’attitude du PS et de ses dirigeants me donne envie de vomir. D’une part parce qu’ils portent avec eux une candidate qui, je pense, n’est pas capable de faire autre chose que la girouette à période oscillatoire approchant parfois les deux ou trois jours. Et d’autre part parce que, et là je constate, tout leur argumentaire contre les autres candidats n’est qu’un ramassis d’approximations irritantes et d’attaques personnelles écoeurantes.

Je n’ai pas envie de me lancer dans un contre-argumentaire point par point, mais plutôt de dire pourquoi je suis très inquiet pour la France à l’aube de cette nouvelle présidence : qui, parmi les français et les politiciens, comprend encore réellement le rôle d’une élection présidentielle ?

Arrêtez-moi si je me trompe, mais si j’ai bien compris l’esprit originel de la cinquième République, l’élection de son Président est avant tout celle d’un homme (ou une femme) auquel le peuple offre un mandat pour représenter la France et mettre en place sa gouvernance. Les mots sont importants : on élit une personne, pas un groupe, pas une équipe. Le peuple doit voter en faveur d’une vision, une stratégie pour le pays, pas des programmes élaborés par des collectifs au doigt mouillé, en fonction des sondages. Et il ne doit pas non plus voter pour le candidat représentant son parti, par principe. Justement parce que les parti n’ont rien à voir là-dedans.

Et puis, rien de plus contraire à l’esprit républicain que cette idée de “vote contestataire” que prônent certains, même si c’est une position qu’on peut comprendre étant donné que le vote blanc n’est toujours pas considéré comme autre chose qu’un vote nul. Un bel exemple de changement facile à opérer et qui pourrait apporter beaucoup à l’intérêt général, mais qui ne trouve jamais sa place dans les débats électoraux… On a les institutions qu’on mérite.

Naïf, le Celeri, croyez-vous ? Cela fait longtemps que je me le demande moi-même et que je réfléchis à ce qu’ont voulu les fondateurs de la république. Et je pense que les programmes et les promesses ont bien voix au débat, mais au moment des législatives. C’est à cette occasion que les français doivent donner véritablement une couleur à leurs avis, chaque point de programme ayant un écho différent selon la géographie. Mais l’autorité et la vision du Président, une fois désignée, ne doit pas être débattue. Un candidat, avec sa vision de la France, est amené au pouvoir (ou en est écarté) par un peuple qui fait confiance (ou pas) à sa stratégie, et le peuple doit assumer son choix.

Comment donc réagir autrement que par l’indignation devant l’importance apparemment transcendante des programmes électoraux, alors que les présidentielles sont avant tout une occasion d’exprimer un goût, une confiance, une invitation à représenter le pays ? Comment ne pas se sentir insulté, en tant que citoyen, quand les seules choses que sont capables de répéter des politiciens, qui ont pour la plupart largement contribué à l’avénement des crises actuelles, ne sont que promesses en l’air et dénigrement des autres ?

Monsieur Jospin et autres politicons qui avancez ce minable argument de crise politique à venir, n’avez-vous donc pas compris que c’est le peuple qui décide, et que s’il exige que tout le monde travaille ensemble, vous serez bien obligé de respecter cette volonté ? La seule chose vraie dans ce que vous dites est qu’il y aura toujours une majorité et une opposition : dans le cas d’une coalition nationale, ça serait une majorité de volontaires et une opposition de réfractaires à l’effort. Considérant votre côté obtus clairement exprimé par votre lapidaire “la droite et la gauche ne pourront jamais travailler ensemble”, je vous vois très bien dans cette une telle opposition. Mais mon côté optimiste me dit que vos positions changeraient bien vite si ça devait arriver… tout le monde connait la puissance de l’appel des postes haut placés.

Cette note, vous l’aurez compris, n’a pas pour but de défendre un candidat particulier, mais de pointer du doigt les errements d’un grand nombre de figures politiques qui n’hésitent pas à dénaturer l’esprit de la République pour masquer le manque d’arguments tangibles en faveur du candidat qu’ils défendent. Et dans le style, à l’heure actuelle c’est le PS qui est champion.

Langage SMS : Bouygues en veut dans les romans

dimanche 25 mars 2007

La fondation Bouygues Telecom et Calman-Levy sont fières d’annoncer la création d’un prix spécial pour romans intégrant efficacement le style SMS dans ses pages. 10 000 euros sont à gagner, ainsi qu’une publication du machin bouquin lauréat.

Les directives sont les suivantes : “Intégrer le langage des SMS et des messageries instantanées dans la trame du récit” et “rester dans le style romanesque”.

Sans vouloir forcément jeter la pierre à un livre qui n’existe pas encore et trouvera peut-être (on peut rêver) un moyen habile de mettre en scène ce type de langage, on ne peut s’empêcher d’être quand même inquiet, dans la mesure où les caractères de ce dernier sont essentiellement basés sur les raccourcis de l’écrit pour ressembler à l’oral. Et ce n’est pas vraiment avec de tels principes qu’on fait avancer la langue écrite.

Qui plus est, la présence de Bouygues Telecom dans l’initiative ne laisse guère planer le doute sur les intentions derrière l’initiative : tenter de donner au langage SMS une légitimité comme celle du verlan, et profiter de l’engouement qui en résulterait sous forme de SMS plus nombreux. Considérant le prix toujours aussi (scandaleusement) élevé de ces petits paquets de 140 octets, ça vaut bien un nouveau coup de canif, fût-il numérique, dans la langue française.

PS3 : lancée hier… ah bon ?

vendredi 23 mars 2007

Hey, pour ceux qui chercheraient à acheter une PlayStation 3, j’ai un super-tuyau… Il leur suffit d’aller dans un magasin de jeux vidéo !

Car oui, la PS3 a bel et bien connu cette nuit, en France, le plus minable lancement pour une console depuis des années, sinon le pire de toute l’histoire du jeu vidéo. Deux événements avaient lieu en simultané à minuit sur Paris : un à la Fnac des Champs-Elysées, et un sur une péniche spécialement louée par Sony à hauteur du quai Branly.

Bilan : sur plus de 1000 consoles disponibles, à peine une cinquantaine de vendues. Les journalistes étaient presque aussi nombreux que les acheteurs, et tout a été remballé au bout d’un quart d’heure, dans la hâte et la honte, considérant la façon dont la soirée était censée se passer. L’affront suprême a sans doute été le moment où une autre péniche, celle-ci aux couleurs de Microsoft et de sa Xbox 360, est passée au même endroit.

Et apparemment, ce n’était guère mieux dans les autres pays d’Europe. En Angleterre, par exemple. Certains sites auront beau avancer que les réservations de consoles, qui ont bien fonctionné, expliquent peut-être cela, il reste que ce lancement a été un échec rententissant, un non-événement total. Après tout, à la sortie de la Wii le 8 décembre dernier, et malgré les réservations, les clients faisaient déjà la queue à 16h et, vers minuit, les files d’attente du Virgin et de la Fnac des Champs Elysées se rejoignaient…

Qu’a-t-il bien pu se passer pour cette PS3, que beaucoup de gens attendaient comme le messie ? Est-ce le prix de la console qui a dégoûté tant de gens ? Les retards successifs de la sortie ont-ils fini par lasser même les plus patients ? L’événement n’a-t-il pas été bien préparé ? Ou alors les clients potentiels se sont-ils rappelés les conditions calamiteuses dans lesquelles s’était déroulé le lancement de la PS2 il y a cinq ans ? Sans doute un peu de tout cela en même temps.

Petit aparté pour ceux qui n’en auraient pas eu connaissance à l’époque : la PlayStation fut lancée le 24 novembre 2000 à minuit. Le principal événement organisé pour l’occasion se passa au Virgin des Champs Elysées mais se révéla être une apocalypse due à une organisation ayant tout fait pour attiser l’impatience tout en n’offrant – sciemment – qu’une console pour 20 personnes présentes environ. Résultat : bousculades, bagarres et saccages des rayons. Je cite ici un article rédigé à l’époque par OverGame (introuvable en ligne aujourd’hui, uploadé ici) :

00h00
L’hystérie et les cris sont à leur maximum quand le dôme se soulève. Une énorme maquette de Playstation 2 en position verticale surplombe deux étals de jeux et surtout deux de boîtes bleues contenant le fameux trésor. Visiblement désemparés par le peu de consoles présentes, les premiers rangs exercent alors une pression irrésistible et inévitable. Le barrage du service d’ordre, formé en cercle autour de la marchandise ne peut plus résister. Tout se déroule alors très vite. En moins de deux secondes, la ruée est immédiate et sauvage. Les employés du Virgin sont impitoyablement balayés, éparpillés parmi la foule obsédée par un but capital à cet instant précis : attraper coûte que coûte une console. La bousculade est violente, les premières personnes servies sont obligées de se réfugier sur le socle de l’étalage, autour de la PS2 géante. Toute sortie paraît alors impossible, car le risque de se prendre des coups et se faire arracher la console est réellement présent. Malgré les tentatives quasi désespérées du speaker, appelant au calme, les boites de jeux commencent à voler dans tous les sens. Certains agents de sécurité essayent tant bien que mal de protéger les plus faibles de cette mêlée violente, mais la loi du plus fort l’emporte sur toute forme de civilité. Un deuxième point de vente au premier étage, plus petit, est également pris d’assaut par des clients prêts à se battre pour être parmi les premiers à s’essayer aux “soi-disantes” nouvelles sensations ludiques.

00h10
Les possesseurs de console, en sueur, rejoignent au fur à mesure les caisses, bien heureux d’avoir échappés indemnes à la cohue, et plutôt fiers de leur(s) coup(s). Une fois, toutes les consoles écoulées, le service d’ordre parvient à reprendre le dessus et à reformer le cercle de sécurité. Le vide ainsi laissé nous permet de contempler des piles de jeux dévastés et éparpillés partout sur le sol. Ce n’était pas qu’une impression, le chaos a bien eu lieu. Pendant ce temps, les acheteurs qui avait réservé leur console, et qui n’ont pas eu à participer à cette guérilla, allaient retirer leur PS2, effarés par ce spectacle, inélégamment offert aux yeux de tous. Pourquoi les autres ne l’ont-ils pas réservés, s’ils tenaient tellement à l’acquérir ?

00h30
Le calme est revenu dans l’enceinte du Virgin Megastore. Les acheteurs quittent le magasin, entourés jusqu’à la sortie par les agents de sécurité. Au dehors, la police est également là pour prévenir d’éventuelles agressions. Et ces précautions ne semblent pas superflues, tant le nombre de déçus, repartant les mains vides est important. Le speaker promet d’autres consoles le lendemain matin, mais l’écoeurement l’emporte sur tout le reste. La morale qu’ils retiendront ce soir est que pour avoir la chance de dépenser 2990 F et aller s’amuser chez soi dans la foulée, il fallait être bagarreurs, voleurs ou très chanceux. Finalement, le prix à payer pour posséder une Playstation 2 ce soir-là s’est révélé être encore plus élevé que prévu.

On ne peut qu’être étonné d’une différence aussi radicale avec l’événement d’hier, non ? D’aucuns y voient déjà la confirmation que l’outrageuse domination de Sony est terminée. Les chiffres de ventes des consoles mettent en effet Sony bon dernier sur les deux marchés “new gen” et portables (respectivement 3ème et 2ème)…

Préférant ne pas être autant alarmiste pour Sony, je suis tenté d’y voir plutôt une sorte de retour à la raison. Sony avait triomphé avec sa PlayStation première du nom après que Nintendo avait littéralement écrasé toute concurrence et engrangé un trésor de guerre considérable pendant plus de 10 ans. Aujourd’hui, beaucoup de gens se sont rendus compte que la suprématie de Sony a eu pour conséquence une uniformisation des jeux et une tendance certaine à traire la vache à lait au moyens de suites de séries à succès.

Les mois à venir vont être très intéressants à suivre : la guerre des nouvelles consoles aura bel et bien lieu et tous vont devoir se remuer vu que les favoris semblent défavorisés et que l’apparent leader a pris l’audacieux – mais difficile – chemin de l’innovation permanente.