Le coffre aux trésors du gamer nostalgique
dimanche 6 janvier 2008A tous ceux qui ont suivi avec attention l’aventure RHUA que je vous ai contée l’année dernière (bah oui, c’était en décembre 2007), je voudrais dire ceci : vous en savez beaucoup, mais vous ne savez pas tout. Ha ! Eh oui, il a eu autre chose. Quelque chose AVANT. Oui, avant RHUA2, et même avant RHUA1. Encore un an auparavant, il y eut… The Old Gamer’s Treasure Chest. Qu’est-ce donc que cela ?
L’histoire remonte à octobre 2000. Je voulais offrir un cadeau à une personne qui était (encore) chère à mes yeux. J’avais obtenu, quelques mois plus tôt, de me faire offrir un graveur de CD (ce qui coûtait encore cher, à l’époque), en échange de m’occuper des diverses tâches de gravure pour toute la famille. Je me rappelle m’être suggéré de faire une petite compilation de musiques et de chansons spécialement pour cette personne. Voilà une idée qu’elle était bonne ! J’ai donc commencé à passer en revue mes divers CD et MP3 téléchargés (bouhhh, pas bien Napster !) et me suis mis au travail.
Dans ma sélection, j’avais commencé à butiner un peu partout, dans tous les styles, y compris… de la musique de jeux vidéo. J’en étais déjà un grand amateur et avais commencé à enregistrer les thèmes d’un certain nombre de jeux directement depuis mes consoles. Souvenirs, souvenirs… Fort bien, mais en l’an 2000, les musiques de jeux vidéo étaient encore plus méprisées qu’aujourd’hui, et qui plus est les thèmes dont je disposais provenaient presque tous de jeux assez vieux, et donc au sonorités marquées au fer rouge du “bip bip bip”. Et hop, voilà le doute qui commençait à s’installer… allais-je oser mélanger ces vieilleries parmi des morceaux “normaux” ? Au début, j’étais déterminé. Puis, j’ai commencé à vouloir les mettre à la fin de la compilation. Et finalement, je me suis retrouvé à faire deux disques séparés, en cherchant à me convaincre qu’au moins je pourrais inclure plus de morceaux. Mauvaise foi 1, Celeri zéro.
Toujours est-il que j’ai fini par me retrouver avec deux disques intéressants, chacun à leur façon. Sauf qu’au dernier moment, bougre d’éternel hésitant que je suis, je me suis dégonflé… J’ai fini par décider d’offrir le disque de musique “normale” mais pas celui avec les musiques de jeux vidéo. J’avoue, j’assumais mal ma nature de geek, en ce temps-là. J’ai donc fait une jolie jaquette et expédié la première compilation, intitulée au passage The Lonely Dreamer’s Starry Night, ainsi qu’une lettre dont le contenu était parfaitement inintéressant, la faute à mon incapacité de l’époque à faire la part des choses et à m’exprimer simplement.
Mais, en voulant être pragmatique, qu’allais-je donc faire de cette seconde compilation dont j’avais brusquement retiré la raison de vivre ? Eh bien je l’ai gardée pour moi. Je l’ai recueillie, je l’ai rassurée, je lui ai expliqué pourquoi elle ne pouvait pas encore sortir toute seule dans le monde extérieur, qu’il fallait qu’elle grandisse… et que les gens mûrissent un peu, aussi. Elle a paru ne pas trop m’en vouloir, ou du moins elle ne m’a rien reproché directement. Pour lui montrer combien je tenais à elle, je lui ai même donné un très joli nom : The Old Gamer’s Treasure Chest.
Et puis, à ma grande honte, je l’ai oubliée. A peine le temps de me consacrer un peu à autre chose pendant quelques mois que je me lançais ensuite dans le projet RHUA, avec les aléas que l’on sait…
Il y a quelques semaines, peu après avoir enfin mené à bout ce projet dont j’ai assez parlé durant tout le mois dernier, je suis retombé par hasard sur cette compil qui attendait toujours que je me consacre à nouveau à elle. M’a-t-elle appelé, comme l’avait fait RHUA2 ? Etait-ce le destin ? Je ne sais… En tout cas je me suis senti très bête, tout d’un coup, et je me suis promis de rendre hommage à cette pauvre petite compil qui dormait là, discrètement, avec l’espoir que son heure viendrait. Elle a même suivi mon déménagement fin 2005 sans se manifester, c’est vous dire.
Pour me faire pardonner, j’ai donc décidé de la remasteriser entièrement, en mettant à jour les musiques dont j’avais de meilleurs enregistrements depuis l’époque de sa création, en ajoutant des bruitages de transition et des effets pour donner plus de cohérence et de velouté à l’ensemble. Et puis, pour faire vraiment les choses bien, de plancher sur une chouette jaquette. Je ne la voulais pas simplement jolie, je la voulais sympa et exprimant l’essence de cette compilation. Après quelques bricolages au hasard, j’ai fini par avoir une idée qui m’a amusé tout en me donnant pas mal de travail.
Une fois que j’ai eu tout fini, j’ai procédé à la renaissance officielle de la petite compil, via mon graveur et mon imprimante. Je lui ai fait écouter et regarder l’ensemble et elle a beaucoup aimé. Elle m’a dit qu’elle me pardonnait mon indélicatesse et qu’elle était heureuse de ce qu’elle était devenue de par son “upgrade”. Enfin, pour marquer le coup, j’en parle aujourd’hui sur ce blog. Son existence aura désormais sa place dans l’histoire.
Voilà. C’était l’histoire de la petite compil qui dormit pendant 7 ans avant d’être achevée. Encore plus poignant que celle de RHUA II, en un sens… et pour un résultat graphique que je vous laisse juger à votre guise :
J’en profite pour préciser qu’une certaine culture de geek, voire de “old gamer” est un plus indiscutable pour pouvoir vraiment savourer cette oeuv… euh cette création. Si elle ne vous fait pas sourire, ce n’est pas grave, c’est juste que nous n’avons pas le même background. :)