Microsoft : un gâteau pour Mozilla
vendredi 27 juin 2008Tout comme l’an dernier à l’occasion de la sortie de Firefox 2, l’équipe de la fondation Mozilla en charge du développement de son navigateur a reçu une expression sucrée de félicitations (jeu de mots sans équivalent français, désolé) de la part de leurs homologues de chez Microsoft pour célébrer la nouvelle mue du panda roux :
(A droite sur l’image, vous pouvez voir un morceau du précédent gâteau – conservé comme souvenir ?)
Alors, sincère encouragement, fair-play, provocation ou moquerie ? Le monde de l’informatique a certes depuis longtemps perdu tout angélisme et les concurrents bons joueurs se raréfient d’année en année, mais ils existent encore. Il serait facile d’avancer qu’ils ne s’en trouve sûrement plus chez Microsoft, mais mais gageons que l’équipe de Firefox, qui n’a pas l’air de s’en offusquer, a une meilleure vision que nous de la chose.
En passant, ce gâteau fête aussi, à quelques jours près, le départ de Bill Gates de Microsoft. Ce brave Billou laisse derrière lui une entreprise tentaculaire mais à l’avenir plus que jamais incertain compte tenu de ses succès passés (Windows, Office, Internet Explorer…) et de ses échecs récents (Windows Vista, Office 2007, Internet Explorer 7…). Saluons néanmoins la carrière brillante d’un visionnaire audacieux et très fin tacticien, à défaut de grand stratège.
Je crois que la meilleure description qu’on m’a faite du personnage est la suivante : un marchand de tapis qui est tombé dans l’informatique quand il était petit. Ne voyez pas d’ironie malsaine dans cette métaphore, la vérité sur laquelle elle insiste est que Bill Gates n’est pas informaticien mais un commercial et un manager. Contrairement à beaucoup de croyances, il a bien suivi de hautes études en mathématiques mais n’a presque jamais écrit de code de sa vie. Ce n’était pas son métier, et il a parfaitement su tenir compte des réelles capacités qui étaient les siennes.
Aujourd’hui, il entend consacrer l’essentiel de son temps à sa fondation contre les maladies et la pauvreté. Il lui a déjà confié plusieurs milliards de dollars, gérés de manière assez transparente. Quoi que les esprits forts puissent en dire, rares sont les milliardaires qui ont autant donné que lui, et ça suffit à faire un très net contraste avec ses procédés commerciaux souvent décriés à juste titre.