Pourquoi la presse online commence à m’énerver
jeudi 3 juillet 2008Il y a quelques années, quand j’ai commencé à délaisser l’information télévisuelle en faveur de la presse online, ma principale motivation était que je pouvais enfin faire le tri entre les nouvelles comme je l’entendais. Je commençais à en avoir un peu marre de la façon dont étaient organisés les bulletins télévisés, avec cette tendance à noyer ce qui est important ou intéressant entre des couches épaisses de sensationnalisme. Sans parler des “éditions spéciales” en cas de gros événements ou d’élections, particulièrement lourdes et indigestes pour quiconque souhaite avant tout avoir une vision d’ensemble du monde, et non une (fausse) impression d’expertise sur ce qui se passe autour de la raie de ses fesses.
Et puis, c’est aussi cette gouvernance par la peur, qui est de plus en plus évidente, qui m’a fait fuir ces grandes messes de 13 et de 20 heures. Et là, je ne parle pas que de TF1, mais de toutes les chaînes, moyennes ou grandes, spécialisées ou non. Tout est fait pour que la peur s’installe dans le cerveau de chaque spectateur, de façon à le rendre bien réceptif et malléable. Et comme ce sont de vrais professionnels qui s’occupent de ça, on peut leur faire confiance pour se laisser glisser dès qu’on arrête d’être vigilant. Autant prendre de la distance, donc.
Le Web présente l’immense avantage de ne pas être obligé de suivre le flux imposé par ces chaînes, mais de se faire un aperçu rapide des articles, en choisissant ce qu’on veut approfondir. La banalisation des flux RSS et Atom a donné un coup de fouet à cette façon de faire, se révélant ultimement efficace sur des sites-portails personnalisables comme Google IG ou Netvibes.
Hélas, trois fois hélas, même sur le net on assiste maintenant au retour de ces fichues “éditions spéciales” qui rétrécissent notre champ de vision. Voyez vous-même cette capture d’il y a quelques minutes :
Heureusement, il y a quand même bon nombre de sites informatifs qui savent éviter cet écueil. Et même s’ils se font généralement “récupérer” par cette uniformatisation, d’autres naissent pour les remplacer. L’internet est une machine en constante évolution, et une mise à jour constante de ses souces d’information est le prix à payer pour ne pas se faire rattraper par le mainstream.
Et sinon, vous êtes au courant qu’Ingrid Betancourt a été libérée ?