Citation du jour
vendredi 29 août 2008“Au sujet de la crise d’internet, c’est l’industrie musicale qui a été aveugle car ils n’y ont pas cru au départ.”
(rhaaa, trop fort de pouvoir blogger directement depuis un TGV…)
(rhaaa, trop fort de pouvoir blogger directement depuis un TGV…)
Vous le savez sûrement, il existe un moyen d’expression que bon nombre de pays mettent à disposition de leurs citoyens : les plaques minéralogiques customisées. Une joyeuse bonne idée, s’il en est. Après tout, quand on achète (cher) une voiture et qu’on paye (cher aussi) tous les frais récurrents que ça occasionne, on aime pouvoir lui donner une petite touche personnelle…
Sauf qu’en France, ce n’est pas possible : à part quelques chanceux qui arrivent, en usant de quelques relations, à avoir des trucs comme “PSG 75”, difficile de faire grand-chose avec le format imposé par la loi. Encore une bonne raison de ne pas avoir de voiture, tiens.
Que cela ne nous empêche pas, malgré tout, de sourire devant les idées sympathiques que mettent en pratique ceux qui ont la possibilité de le faire. Et aujourd’hui, voici un petit florilège de ce que la geek-attitude peut engendrer sur des véhicules à quatre roues.
Petit exemple que j’aime bien :
(Pour les ceusses qui se demandent ce que signifie le sigle “AFK”, je les renvoie à leurs classiques)
L’avantage de bosser dans une grosse boîte dont les cadres sont du genre gadgetophiles et dont l’équipe en charge du réseau est dynamique et dotée de moyens suffisants, c’est qu’on a l’occasion d’y essayer tout plein de technologies modernes qu’on aurait des scrupules à financer avec ses propres deniers. Surtout quand on est un techno-sceptique comme votre serviteur, dois-je préciser. Ainsi, après avoir vu passer une ribambelle de procédés pour connecter un smartphone au réseau corporate, voici qu’un de mes bien-aimés collègues reçoit une des “clé 3G+” que distribue Orange depuis quelques mois maintenant.
La 3G+, pour faire simple, c’est le successeur de la 3G qu’on n’a pas voulu nommer 4G car c’est plus ou moins ce qu’était censé être la vraie 3G, au lieu de cet UMTS pour le moins foireux dont même les plus créatifs des slogans publicitaires n’ont pas réussi à masquer les cruels défauts de conception. L’opérateur Bouygues, ne s’y est d’ailleurs pas trompé en ne déployant aucun réseau 3G et en passant donc directement de la 2,5G (GPRS et EDGE) à la 3G+.
Avec la 3G+ (chez les commerciaux), alias 3,5G (chez les opérateurs), alias HSDPA (chez les intégrateurs), on peut enfin atteindre des débits dignes d’une liaison ADSL sur un appareil mobile : 1.8 Mbit/s, 3.6 Mbit/s, 7.2 Mbit/s et 14.4 Mbit/s selon la qualité de la couverture et des composants utilisés. C’est complètement indispensable pour regarder les dernières vidéos débiles sur YouTube et ouvrir les énormes photos (en 8 méga-pixels non recompressés après transfert de l’appareil) envoyées par votre belle-mère par e-mail.
La 3G+, techniquement, s’est mise en place chez les opérateurs entre mi-2006 et mi-2007 avec SFR comme pionnier, mais les premières offres réellement intéressantes (comprendre “pas trop hors de prix”) ont attendu les fêtes de fin d’année 2007. Le service que j’ai eu l’occasion de tester est celui d’Orange qui intègre dans une clé USB de taille très modeste les protocoles EDGE, 3G et 3G+. L’installation sous Windows XP est plutôt simple et ne requiert même pas de CD : les distributeurs se sont apparemment arrangés pour glisser une zone de mémoire flash dans l’appareil qui lance automatiquement un installeur dès la première insertion.
Au passage, puisque les spécifications annoncent le bidule comme étant compatible Mac OS, je me suis dépéché de le vérifier, et je suis au regret de vous affirmer que c’est très relatif. En effet, après l’avoir branché au Power Mac se trouvant sur mon lieu de villégiature, rien ne s’est passé. Et après des recherches conséquentes, il semble s’avérer que la chose n’est pas utilisable sur un Mac de 1998 et que les drivers pour Mac OS 9.2 ne sont actuellement même pas à l’étude. Si ce n’est pas de la ségrégation anti-Mac primaire, ça…
Mais revenons-en à notre accès. Est-ce que ça marche bien ? Les débits sont-ils bons ? Y a-t-il beaucoup de coupures ? Est-ce que c’est une bonne idée de cadeau pour mon anniversaire de mariage d’avant-hier ?
Pour être honnête, je dois bien reconnaître que oui, c’est plutôt efficace. Car depuis maintenant 3 jours que je teste ce dispositif, je n’ai pu jusqu’ici que très peu le prendre en défaut. Le plus gros problème que j’ai rencontré ne vient en fait pas du réseau mais du matériel lui-même, la clé noire “ICON 225” : dans les zones mal couvertes en 3G, la connexion Edge échouait quatre fois sur cinq en renvoyant une erreur 628. Quelques recherches et une mise à jour de firmware plus tard, la voilà qui se comporte beaucoup mieux. En revanche, lorsque la connexion est perdue, la clé a tendance à se bloquer et met beaucoup du temps à retrouver l’accès, à tel point parfois qu’un redémarrage s’avère nécessaire. Et attention à bien déconnecter avant de mettre votre ordinateur en veille ! Ici, Windows me semble avoir un certain degré de culpabilité, mais difficile d’en être sûr.
“Business Everywhere” est le nom de l’interface de connexion qui, bien qu’un peu lourde à lancer et à l’esthétique discutable, est pour une fois assez simple sans être trop simpliste. Qu’on s’intéresse un peu ou pas du tout à ce qui se passe sous le capôt, on s’y retrouve :
Une fois la connexion établie, les débits sont pour le moins conformes à ce qu’on pouvait attendre en pratique. En mode EDGE, on obtient entre 20 et 35 ko/s (maximum théorique de 48 ko/s) :
3G/3G+ j’ai couramment autour de 100 ko/s avec pour extrêmes 50 et 150 (maximum théorique de 230 ko/s sur réseau à 1,8 Mbps, les plus courants actuellement) :
Et pour terminer, un petit test encore plus parlant que les précédents et qui devrait convaincre même les plus sceptiques que la 3G+, c’est pas trop du caca :
Bref, que de bons débits… du moins dans une zone bien couverte en 3G, évidemment. Car là est toujours le problème avec les réseaux sans fil. Les tests ci-dessus ont été effectués dans une agglomération moyenne, à savoir une sous-préfecture d’un département d’Aquitaine. A ce que j’ai pu entendre çà et là, en plein milieu de villes comme Paris ou Lyon, on peut largement doubler voire tripler les valeurs ci-dessus. En dehors des villes, vous serez automatiquement commuté en EDGE qui est intrinsèquement plus lent, mais également plus sensible à la saturation du réseau, car utilisant les mêmes fréquences que les communications GSM.
C’est pour me faire une idée de la réactivité de ces commutations et de la bonne tenue de la connectivité que j’ai essayé cette clé dans le TGV Paris-Bordeaux. Et là encore, le résultat était prévisible : connexion stable et rapide près des grandes villes (Paris, Tours, Poitiers, Bordeaux), instable et lente ailleurs. Mais il faut tenir compte du fait que le train se déplace lentement en agglomération et rapidement ailleurs, ce qui a tendance à perturber les signaux. Enfin, il ne faut pas s’imaginer qu’une fois le PC posé dans une zone bien couverte la connexion soit parfaite, au contraire. Les pertes de paquets sont fréquentes, parfois même pendant une bonne dizaine de secondes d’affilée, et les temps de réponse, comme le montrent les mesures ci-dessusse comptent en centaines de millisecondes, ce qui rend les connexions d’autant moins réactives.
Voilà, après vous avoir dit tout le bien et le mal que je pensais de ce produit, je finirai par dire que globalement c’est quand même un moyen de connexion bien pratique et tout à fait convenable, pour peu qu’on ait au moins une bonne couverture en 2,5G. Reste un élément que je n’ai absolument pas évoqué dans toute cette note, et qui est pourtant fondamental : le prix. Et la raison de cette négligence est simple : je ne sais pas du tout ce que ça coûte dans la vraie vie, dans la mesure où les opérateurs comme Orange n’hésitent pas à offrir gracieusement des périodes d’essai à de grandes entreprises, dans l’espoir d’y gagner des marchés futurs. J’en laisse seuls juges ceux de mes lecteurs qui s’intéresseront à cette solution.
Sur ce, je ne vais pas tarder à rendre l’antenne. Car oui, en plus de ne pas connaître le prix de notre offre de test, personne n’a pu me dire quelle est la limite en temps et/ou en quantité de données maximale qui y sont associées…
Je suppose que bon nombre de mes lecteurs regarde les jeux olympiques de Pékin à la télévision, ces jours-ci. Je suppose également qu’une bonne partie n’a pas manqué la cérémonie d’ouverture mise en oeuvre par le comité olympique chinois, et qu’ils ont été émerveillés par les somptueuses images affichées par leur grand écran plat. Car ce fut un beau spectacle, voui.
Du moins apparemment, car vous me voyez dans l’impossibilité d’être catégorique, obligé que je fus de travailler ce jour-là. Même si je ne suis pas d’un naturel très téléphile, j’ai malgré tout fait appel au net pour regarder quelques morceaux choisis et glaner quelques avis sur la question. La plupart étaient tout à fait d’accord pour encenser la chose, à tel point d’ailleurs que ça finissait par devenir d’une banalité ronflante, et ce malgré les diverses polémiques soulevées par l’événement.
Cependant, il y a un happening qui est passé inaperçu chez les humains normaux mais qui a réussi à me faire sourire. Au milieu de tant de perfection esthétique, le timing est tellement énorme que ça laisse sans voix : au moment même où Li Ning “survolait” le stade olympique pour allumer la grande torche, IL est apparu…
En passant, cette image constitue peut-être un bon exemple de test discriminant le geek du non-geek : arriverez-vous à trouver la guest-star que les organisateurs du spectacle auraient sûrement préféré ne pas voir s’inviter ? La réponse doit normalement venir très vite, donc inutile de vous torturer les méninges trop longtemps. On est geek ou on ne l’est pas, après tout.
Pour les uns comme pour les autres, l’histoire nous est rapportée par Gizmodo.
On ne le dira jamais assez, quelle que soient leur nature et leur secteur d’activité, les grosses multinationales sont toutes aussi pourries les unes que les autres. Industrie pétrochimique, produits pharmaceutique, loisirs numériques, voici un bon tiercé gagnant potentiel. Et une des caractéristiques principales d’une industrie pourrie, c’est les coups tordus qui s’échangent à grand renfort de mauvaise foi.
L’exemple du jour nous vient du monde merveilleux des jeux vidéo, domaine en explosion constante depuis plus de vingt ans maintenant. Ubisoft, gros poisson français du paysage vidéo-ludique mondial, vient d’attaquer en justice Charlotte, l’entreprise chargée contractuellement de la duplication des disques optiques d’un de ses gros succès du moment, Assassin’s Creed. L’éditeur l’accuse en effet d’avoir “leaké” le jeu sur l’internet, autrement dit de l’avoir distribué illégalement, ce qui est, soyons honnêtes, tout à fait pas bien du tout.
Sauf que, comme d’habitude, dès qu’on gratte un peu le vernis, on tombe sur le bois pourri. Et c’est là qu’on rit (jaune). Pour étayer son accusation, Ubisoft invoque le fait qu’il a réussi à remonter le filon de la version piratée jusqu’à la copie initiale qui se trouverait être le domicile d’un des employés de Charlotte. Y’a pas à dire, ils ont de très fins limiers chez Ubi, je pense que le FBI et la NSA ne vont pas tarder à venir débaucher chez eux.
Mais plus fort encore : parmi les chefs d’accusation pouvant décider du montant des dommages et intérêts se trouve une curieuse “atteinte à la réputation” de l’éditeur. Et là, accrochez-vous : le porte-parole d’Ubisoft raconte qu’un bug avait été volontairement inséré dans la version non-définitive du jeu, qui a pour effet d’occasionner des plantages, de façon à faire enrager les vilains pirates qui y auraient accès ! Et pas de bol, c’est bien cette version véreuse qui s’est retrouvée sur l’internet, et la “confusion des avis négatifs” due à cette dernière qui aurait jeté le discrédit sur Ubisoft. Ça c’est bête, quand même.
A chacun de se faire sa propre opinion sur cette histoire, évidemment, mais je ne peux pas m’empêcher de faire quelques remarques personnelles. Premièrement, je me demande bien qui a eu l’idée d’avoir recours à un bug critique (avec plantages complets) pour protéger son jeu contre le piratage. Même si l’idée de brider le fonctionnement d’une version préliminaire peut paraître légitime, un tel procédé ternit forcément l’image d’une marque. Car oui, que vous l’ayez piraté ou non, un jeu buggé vous laissera toujours un mauvais souvenir. Au passage, je me demande aussi qui a eu l’autre bonne idée de révéler cette information à la presse, révélant d’un seul coup le peu de scrupules dont s’embarasse Ubisoft à propos de la qualité de ses produits.
Enfin, accuser l’entreprise chargée d’imprimer les copies du jeu d’avoir piraté une version non-définitive du jeu revient à avouer que c’est bien cette version inachevée qui était destinée à être copiée, donc distribuée dans le commerce. Eh oui, vous avez bien lu : Ubisoft s’apprétait à vendre un jeu contenant un bug critique ! Après la mauvaise foi vis-à-vis de son fabricant de disques, ne sentez-vous poindre à l’horizon celle à vis-à-vis du public ?
On ne saura probablement jamais la vérité. Cependant, m’est avis que l’éditeur a voulu profiter du piratage de son jeu pour gommer la découverte d’un bug dont les conséquences auraient été catastrophiques. Et en y récupérant un petit pactole au passage, tant qu’à faire.
Il y a quelques semaines de cela, un collègue m’a fait découvrir une série anglaise : The IT Crowd. Celle-ci met en scène Jen, jeune manager qui se retrouve à diriger le service informatique de la société Reynholm Industries basée à Londres – et dont les activités ne sont pas spécifiées. Cette “promotion” lui est accordée car elle a maquillé son CV en y ajoutant des compétences en informatique alors qu’elle n’en a aucune. C’est donc une femme ambitieuse et fashion victim qui doit prendre en charge Roy et Moss, les techniciens informatiques présentant chacun de nombreux signes d’une nerdose plus ou moins aiguë, doublée d’une flemmingite tenace.
Inutile de le cacher : tout geek qui se respecte DOIT avoir vu les deux saisons de cette série. Mais que les gens normaux se rassurent, ce savoureux mélange de l’humour anglais et de la culture geek peut même être dégusté par toute personne ayant l’occasion de fréquenter des informaticiens. Même si certains clins d’oeil (à commencer par les T-shirts de Roy) leur échapperont, ça ne les empêchera pas de franchement rire devant les aventures de ces trois anti-héros retranché dans leur cave bordélique, en marge des bureaux ultra-modernes des autres employés et dirigés par un patron aussi lunatique que despotique.
Cette série n’a que deux défauts. D’abord, elle est trop courte : deux saisons, 12 épisodes de 20 minutes seulement. Visiblement, il s’agit d’une série au budget limité. Une troisième saison est heureusement en préparation.
Ensuite, sa diffusion est quasi-confidentielle. Programmée par Channel 4 au Royaume-Uni en 2006 et 2007, seuls une dizaine de pays l’ont diffusée depuis, et la France n’en fait pas partie. Il existe bien deux coffrets de DVD, mais ils sont en zone 2 uniquement et sans aucun doublage ni sous-titrage, ce qui en limite a priori considérablement l’impact mondial potentiel. Heureusement pour les geeks friands de rigolade par vidéo interposée, il existe la diffusion parallèle, celle assurée par les communautés des fans de par le monde qui ont fait de la traduction, du sous-titrage et de la mise en ligne de séries marginales leur spécialité.
Comme d’habitude, on trouvera sûrement, et notamment parmi les éditeurs et autres ayant droits, des gens pour se plaindre d’un honteux pillage des oeuvres d’artistes par des voleurs sans la moindre vergogne. Et comme toujours, ils auront en effet la loi avec eux. Mais il est des cas où invoquer les dispositions légales des copyrights frise l’indécence. Lorsque par la discrimination géographique ou linguistique on prive une certaine population de l’accès à un produit culturel, on ne peut pas lui reprocher de vouloir y accéder autrement que par les canaux normaux.
En suivant les débats sur les droits d’auteur qui se multiplient ces dernières années sur la scène internationale, j’en arrive progressivement à penser qu’aucune loi ne saurait être juste si elle ne borne pas son application aux pays où les produits culturels sont diffusés de manière officielle et non-discriminatoire. Il est certes vrai qu’une telle tolérance existe déjà plus ou moins, mais elle demeure vaporeuse et précaire, notamment au vu des dispositifs de filtrage prévus par les récentes initiatives parlementaires de multiples pays.
Bref, The IT Crowd est une série à voir. Et par tous les moyens.