Ni vidéo ni WiFi au ministère de l’internet
mercredi 4 février 2009Pour introduire cette note, je vais vous demander un petit peu d’imagination.
Imaginez une famille où les parents n’auraient pas connaissance aux bulletins de notes de leurs enfants…
Imaginez une école où les profs n’auraient pas le droit de chercher à savoir si certains de ses élèves suivent le cours ou non…
Imaginez le patron d’une entreprise dont certains cadres refuseraient de lui parler de leurs activités…
Imaginez un ministère du travail qui ne disposerait pas d’informations économiques relatives aux grosses entreprises…
Peu crédible ? Bon, maintenant imaginez un ministère des nouvelles technologies dont le grand chef n’aurait pas accès au contenu de la plupart des plus grands sites internet du monde entier…
Aussi étonnant que ça puisse paraître, ce dernier cas est véridique. Et tout près de chez vous, qui plus est ! Le Parisien a récemment appris, de la bouche même de l’intéressée, que Nathalie Kosciusko-Morizet, notre ministre du développement de l’économie numérique, n’a pas accès aux “sites qui ont de l’image”. Tout comme son prédécesseur Eric Besson et même le premier Ministre qui contourne le problème grâce à un iPhone, d’ailleurs. Bref, au ministère de l’internet, exit YouTube, DailyMotion, et consorts. Trop de failles logicielles, semble-t-il…
Les responsables de la sécurité informatique du ministère sont-ils incompétents au point de devoir en arriver à un dispositif si stupide ? Allez, on va les aider avec quelques pistes à creuser :
– n’utiliser que des ordinateurs assemblés en France, tournant sous OS et logiciels maison ou libres ;
– ne relier au réseau que des machines virtuelles faciles à “rollbacker” chaque jour ;
– ne donner accès au net que des machines totalement isolées du réseau du ministère…
Mais ce n’est pas tout : pour des raisons de sécurité, il n’y a pas de WiFi sur le site. De sécurité ? Vous voulez dire que c’est parce qu’un réseau sans fil est facile à pirater et donc qu’un méchant pirate pourrait comettre ses méfait à partir d’un réseau sous la responsabilité d’autrui ? N’est-ce pourtant pas un argument que le gouvernement réfute dans son obstination à vouloir couper les abonnements ayant servi à télécharger des fichiers illégalement ?
Nathalie Kosciusko-Morizet a finalement de la chance : elle peut se rendre compte des effets (filtrage et coupure de l’accès) des lois qu’elle soutient qu’on lui demande de soutenir avant même de les avoir fait voter !