Flattr, l’avenir de la musique en ligne ?
samedi 13 février 2010Connaissez-vous Peter Sunde ? Même si ce nom ne vous dit rien, vous en avez sûrement déjà entendu parler. Il est principalement connu pour avoir été le porte-parole de The Pirate Bay, le plus célèbre serveur/tracker BitTorrent. Depuis quelques mois, il avait abandonné cette fonction et on se doutait que ce n’était pas uniquement suite au procès intenté au site : il préparait quelque chose, et on attendait de voir.
Aujourd’hui, le mystère commence à se dissiper. Le personnage au franc-parler légendaire pense détenir ni plus ni moins que la solution d’avenir pour assurer la rémunération des auteurs par leurs fans sur l’internet. On savait déjà que Peter Sunde, alias “brokep”, avait une aversion particulière à l’encontre des éditeurs aux pratiques formatisantes et des structures de collecte des taxes à répartition opaque. Son idée propose donc de faire sauter ces deux types d’acteurs et de rendre la rémunération des auteurs simple, équitable et reflétant réellement l’engoûement des internautes.
Le concept est le suivant. Ces derniers ont vu se révéler le succès de certaines offres de consommation de musique par abonnement : payez une somme forfaitaire à l’année, et vous pouvez écouter tout ce que vous voulez. Flattr, puisque c’est comme ça qu’a été baptisé le concept, se base donc sur cette idée de somme fixe et régulière, tout en permettant à l’internaute de se partager celle-ci équitablement entre les auteurs de son choix.
Prenons un exemple simple : un internaute choisit de verser 5 euros par mois pour financer la musique qu’il aime écouter. Au cours de ses écoutes (libres et illimitées, il va de soi), il peut à tout moment cliquer sur un bouton pour incrémenter le compteur associé à l’auteur du morceau lu à ce moment-là. À la fin du mois, la contribution de l’internaute est alors partagée entre tous les artistes qu’il a choisi de supporter. Ainsi, s’il a cliqué sur 100 compteurs, chacun des artistes recevra 5 centimes de sa part.
Il est encore trop tôt pour dire si ce système aura du succès auprès du grand public et s’il saura résister à la pression des majors qui, on peut s’y attendre, feront tout pour le discréditer. Mais faisons confiance à Peter Sunde pour ne pas se laisser faire facilement. Et reconnaissons qu’il s’agit d’une initiative qui a le mérite d’être originale et plutôt audacieuse.
En tout cas, compte tenu de sa création par ce trublion de l’internet si souvent décrié par les ayant-droits, avouez que son succès, le cas échéant, ne manquerait pas d’ironie…