Depuis un peu plus d’un an maintenant, j’ai vu bon nombre de personnes “switcher”, c’est à dire abandonner leur PC pour passer au Mac. Sans les forcer ni même les inciter, ça s’est en général fait tout seul, parfois même sans que j’aie connaissance de l’initiative avant sa concrétisation. Un beau jour, comme ça, y’en a marre du Windows qui plante, des logiciels à réinstaller et des virus qui recouvrent l’écran de fenêtres de pub.
Il est assez clair, pour quiconque suit un peu l’actualité informatique, qu’Apple commence à percer dans le grand public. De multiples facteurs (tant marketing que techniques) favorisent cette tendance, mais il en est un qui semble avoir un impact de plus en plus important. Lequel ? Je l’illustre par les propos tenus par mon tout nouveau supérieur hiérarchique qui, ce midi, n’est pas venu déjeuner avec son équipe, et pour cause : il est allé s’acheter un MacBook Pro.
Non, ce n’est pas que mon PC ne marchait plus, mais j’avais besoin d’un portable, et si j’avais acheté un PC, il aurait été sous Vista. Et Vista, franchement, j’ai pas envie de me le traîner.
Et voilà : sans avoir demandé conseil ni même y avoir réfléchi de manière très sérieuse (l’intéressé l’a lui-même reconnu), un fidèle de Windows est passé chez l’ennemi, uniquement parce que la dernière version du système d’exploitation est perçue comme une bouse. Posez-vous la question : vous est-il déjà arrivé de changer de marque de voiture simplement pour une question de tableau de bord ?
Je ne suis pas un éminent spécialiste en marketing, mais je ne pense pas me tromper en affirmant qu’il y a pire qu’un produit qui se vend mal : il y a les produit qui incite à acheter celui du concurrent. Et j’imagine que dans l’industrie, on peut pardonner le premier mais pas le second.
S’il est vrai que le débat sur la violence dans les jeux vidéo est toujours très virulent aux USA, il ne faut pourtant pas s’imaginer que la vision puritaine et moraliste qui caractérise les étasuniens conservateurs triomphe à tous les coups. La preuve la plus flagrante est que les jeux mettant en scène des gerbes de sang et/ou des situations où le joueur est invité à tuer des gens, voire les assassiner de sang froid, sont de plus en plus nombreux, et presque toujours des succès commerciaux. Le studio Rockstar s’en est même fait son fonds de commerce, avec notamment la série des GTA, mais également Manhunt et Bully, chacun ayant défrayé la chronique.
Une requête simple sur Google permet de se rendre compte de l’affrontement perpétuel des idées binaires sur le sujet. Comme souvent, dans ce genre de débat, il y a les imbéciles qui sont pour, et les idiots qui sont contre. Et ceux qui suivent un peu l’actualité vidéo-ludique savent qu’aux US, ça peut même monter très haut : dans plusieurs états comme notamment la Louisiane, le Massachusetts et la Californie de l’impitoyable Gouvernator, les pondeurs de lois se sont cassés les dents face à des juges obstinément cramponnés au fameux article premier de la constitution (“Rien n’est plus important que le droit de dire ce qu’on veut, même si c’est stupide, méchant ou dangereux”). Mais attention à la Cour Suprême en ambuscade…
Bref, tout ce laïus pour en arriver à l’objet de cette note, à savoir un petit sondage totalement non-scientifique effectué par le site WhatTheyPlay il y a de cela quelques jours (je me suis permis de reconstituer la feuille de résultats, car apparemment le site ne donne pas accès aux anciens sondages) :
Voilà qui constitue probablement une piste intéressante pour mieux comprendre la prolifération des jeux violents malgré la controverse houleuse qui perdure. Celle-ci est peut-être tout simplement hors-sujet ! Ce qui fait peur aux parents, dans les jeux vidéo, serait finalement assez proche de ce qu’ils redoutent dans les émissions télé : non pas la violence physique ou verbale, mais tout bêtement la présence de sexe à l’écran. Sujet délicat qui oblige les civilisations à se regarder dans le miroir, ce qu’elles n’aiment pas, quitte à se disputer sans fin sur des sujets moins honteux (exemple au hasard : la violence) afin d’alimenter l’écran de fumée.
On comprend dès lors beaucoup mieux pourquoi l’affaire qui avait le plus menacé l’opus “San Andreas” de GTA n’était pas qu’il fallait y voler des voitures, détruire des bâtiments et tuer des flics, non, mais bien une scène de sexe. Certes, elle est très explicite, mais de qualité graphique honnêment peu aguicheuse et surtout accessible via une manipulation impossible à faire par hasard. Les négociations juridiques ont néanmoins pris plus de deux ans avant d’aboutir.
Petit mystère que j’ai du mal à élucider ces jours-ci, et dont je vous fais part en image (rhaaa, comme il est trooop bien fait le système d’upload de fichiers de WordPress 2.5…) :
Que se passe-t-il avec le spam russe en ce moment ? Comme vous le voyez, il représente environ la moitié du courrier non sollicité que je reçois quotidiennement. Et, je le jure, je ne suis allé sur aucun site russe, du moins aucun qui demande de saisir une adresse e-mail (et quand bien même c’eût été le cas, j’aurais fait appel à YopMail) !
Avec le spam ricanophone, au moins, on peut savoir ce que ça cherche à vendre, histoire de rigoler un peu devant les promesses de améliorations mirobolants qui se comptent apparemment en montres, en téléphones, en logiciels, en kilos, en centimètres ou en minutes.
Mais avec des machins aussi cryptiques pour le non-initié, y’a vraiment RIEN à en tirer. C’est donc du spam encore plus inutile que ne l’est le spam ordinaire. Ce qui n’est pas peu dire.
En tout cas, maintenant je lirai avec beaucoup plus de circonspection les articles qui prétendent que les plus gros spammeurs du monde sont américains ou chinois…
Je n’en reviens toujours pas : je viens de passer une grande partie de mes heures libres de ces dernières journées sur un jeu vidéo. La dernière fois que ça m’était arrivé, c’était il y a bien 5 ou 6 ans, lorsqu’un ami m’avait fait découvrir Valkryrie Profile, sur lequel j’avais passé des soirées entières à faire le geek devant ma télé. Depuis, bien sûr que je continue à jouer régulièrement, mais moins souvent et surtout moins longtemps. D’une manière générale, une heure ou deux heures suffisent pour me donner envie de faire autre chose, même si le jeu est captivant. Ca peut paraître frustrant comme ça, mais croyez-moi, ça ne l’est pas. Au contraire, en ne me forçant pas, je suis sûr d’apprécier un maximum ces courtes parties.
Mais là, je suis bien obligé de reconnaître qu’un jeu m’a possédé, l’espace d’une bonne semaine, moi qui croyais avoir définitivement perdu cette partie de moi capable de rester des heures durant avec une manette à la main. Quel est donc ce jeu au fantastique pouvoir accrocheur, vous demandez-vous sûrement… Eh bien ce n’est pas du tout un jeu récent, bien au contraire. Live A Live est un jeu qui est sorti en 1994 sur Super NES. Ca y est, à tous les coups vous vous dites que c’est juste mon côté nostalgique – bien réel, j’en conviens – qui s’est réveillé. Il y a sûrement un peu de ça, mais ce n’est pas tout. Et le but de cette note est de (tenter de) vous expliquer pourquoi.
Tout d’abord, situons la façon dont j’ai découvert ce jeu. En fait, c’est grâce à sa bande son, que je connais depuis quelques années, et que j’écoute de temps en temps. Mais il y a quelques jours, un des thèmes s’est mis à m’interpeler de façon inhabituelle. Une musique pourtant assez simple, avec un orgue très synthétique et quelques effets sonores évoquant un champ de ruines mélancolique… Son nom : Armageddon. Allez savoir pourquoi, j’ai décidé de mettre la main sur ce jeu et dénicher le moment auquel on entend ce morceau-ci. Et aujourd’hui, avec le recul, je ne suis pas déçu du voyage.
Passons ensuite à une présentation de ce jeu, que dis-je de cette oeuvre d’art. Live A Live est un jeu réalisé par SquareSoft, connu depuis de longues années principalement pour ses RPG, souvent considérés comme faisant partie des plus riches et réussis, à défaut d’être les plus originaux. Il est vrai que, chez Square, on aime bien récupérer jusqu’à épuisement certains codes bien établis puis greffer dessus des scénarios de plus en plus complexes et des personnages de plus en plus cosmétiquement attrayants. Mais, chez Square, on est aussi capable de pondre des jeux qui ressemblent à la fois à tout et à rien de ce qui existe déjà. Et Live A Live fait définitivement partie de ceux-là.
Seulement voilà : ce jeu, vous ne le connaissez très probablement pas. Car un de ses rares défauts (outre ses sprites ridiculement petits), c’est de n’avoir eu aucune existence officielle ailleurs qu’au Japon, à l’instar d’autres bons jeux comme Seiken Densetsu 3 (qui se serait probablement appelé Secret Of Mana 2) ou le premier volet de la série Star Ocean. Heureusement que la communauté des hackers est là pour bidouiller et publier patchs de traduction pour les ROMs !
Alors, de quoi retourne-t-il dans Live A Live ? La première grande originalité de ce jeu est qu’il n’a pas UN scénario mais NEUF ! Au lancement, il vous propose en effet de choisir une histoire parmi sept différentes, chacune mettant en scène un héros dans son contexte géographique et temporel précis. On apprend ainsi à connaître Pogo l’homme des cavernes, Shinsan-ken le maître de Kung-Fu de la Chine ancienne, Oboro le ninja du Japon à l’époque du Bakumatsu, Sunset Kid le hors-la-loi du Far West, Masaru le lutteur contemporain qui veut devenir le plus fort du monde, Akira le garçon aux pouvoirs psychiques surnaturels et Cube un petit robot qui découvre la vie à bord d’un vaisseau spatial du futur.
Chacune de ces histoires est indépendante des autres et l’ordre dans lequel le joueur choisit de les découvrir n’a aucune incidence. Qui plus est, même si le genre de base reste du RPG avec des combats à la sauce “tactical” (mais assez simples), certaines ont une coloration particulière. L’épisode du Far West, par exemple, repose sur un énorme puzzle de management où il faut trouver des objets et confier des rôles à des personnages ; celui du robot Cube ne contient ni combat (sauf contre le boss final) ni objets à collecter, mais met en scène une trame poignante qui arrive à tenir en haleine ; celui du lutteur ressemble à un jeu de baston façon Street Fighter, où on choisit son adversaire l’un après l’autre avant d’arriver au boss ; Oboro, pour sa part, sera différemment récompensé selon qu’il jouera en mode “assassin” (objectif : 100 morts sur les 100 habitants de la maison à infiltrer) ou en mode furtif (objectif : zéro mort).
Une fois que toutes les aventures ont été menées à leur terme, une huitième devient accessible et met en scène le jeune aventurier Orsted dans un contexte d’heroic fantasy. Celui-ci, suite à un enchaînement d’événements tragiques lui arrachant une à une toutes ses raisons de croire en l’humanité, finit par devenir Odio, le roi des démons, et va se retrouver confronté aux sept autres héros, dans un neuvième et ultime scénario.
Et le truc génial, c’est que le joueur peut choisir d’effectuer ce scénario-là avec le personnage de son choix. S’il s’agit d’un des sept “gentils”, il devra alors se mettre en quête des six autres avant d’aller latter le méchant Odio. Mais si le joueur décide de glisser dans la peau du démon ayant décidé de donner une bonne leçon à tous les humains, il aura alors pour objectif d’aller traquer et éliminer les sept héros l’un après l’autre, chacun dans sa propre époque. Bien entendu, toutes ces possibilités de choix font que de multiples fins sont possibles. Et je ne résiste pas à vous présenter l’une d’elles, qui est pour le moins inhabituelle dans un jeu vidéo :
Ça ne saute peut-être pas aux yeux, mais je vous confirme qu’ici le joueur CHOISIT de détruire le monde. BAOUM ! Il existe bon nombre de jeux vidéo où une “bad ending” présente un monde détruit, mais vous conviendrez qu’il est beaucoup plus rare que ce soit à l’initiative du joueur… et qui plus est, dans Live A Live, Odio le fait de manière particulièrement soignée : il détruit tout et tout le monde, et à toutes les époques ! Une destruction totale en quatre dimensions, en quelque sorte. Vraiment savoureux. J’en suis resté scotché devant mon écran, les yeux ébahis et sans pouvoir faire un geste pendant que défilaient les crédits, après avoir découvert cette fin par pur hasard.
Et vous savez quoi ? La musique qu’on entend pendant cette séquence… eh bien c’est précisément elle qui m’avait incité à essayer ce jeu. Quand je vous dis que parfois les musiques peuvent nous “appeler”, vous me croyez maintenant, hein ?
Aujourd’hui, j’ai découvert un documentaire en deux parties (en attendant une future troisième qui ne devrait apparemment pas tarder) traitant du phénomène du partage de fichiers et du peer to peer. Son nom ? “Steal this film” !
Comme son nom laisse supposer, il s’agit d’un documentaire engagé, c’est à dire qu’il prend position et sa vision est claire : le P2P n’est pas qu’un simple outil de piratage de fichiers, mais le fondement technologique d’une nouvelle révolution culturelle, dont l’ampleur serait au moins aussi grande que celle des premiers livres imprimés et des premiers enregistreurs de bandes magnétiques pour grand public.
Le premier épisode s’intéresse plus particulièrement au site internet The Pirate Bay, qui est devenu en quelques mois le plus gros tracker de fichiers BitTorrent et a provoqué l’ire du gouvernement américain qui est allé jusqu’à exercer des pressions sur le gouvernement suédois via l’OMC, avec l’objectif d’obtenir la fermeture du site. Femeture qui a effectivement eu lieu, mais qui fut pour le moins éphémère (quelques jours seulement). Le parti politique officiellement pro-piratage suédois Piratbyran nous est également présenté, par le témoignage d’un de ses responsables.
Le second épisode, pour sa part, examine l’impact culturel des échanges de fichiers, en dressant notamment des parallèles entre cette technique et l’émergence de l’imprimerie en Europe et en Amérique au cours du XVIème siècle, et en mettant en évidence la futilité des efforts destinés à contrer ce qui est déjà largement devenu une habitude de masse.
Je conseille vivement ces deux films à tous ceux qui s’intéressent un peu aux impacts sociaux engendrés par les évolutions technologiques, mais aussi à ceux qui utilisent parfois le P2P. Même s’il faut garder à l’esprit que ce document est plutôt “orienté” en faveur des pirates, certains arguments soulevés sont pertinents. Si je devais retenir une phrase concernant les pirates et la réaction des majors, ce serait le proverbe chinois “quand le vent se lève, certains construisent des abris, d’autres des moulins”.
Rendez-vous sur le site officiel du documentaire pour le télécharger (le premier épisode est disponible via un lien BitTorrent, au bas de la page).
…
Au passage, je profite de cette note pour vous raconter en image ce que j’ai fait de mon après-midi dominicale :
Eh oui, comme quoi, on peut parfois renoncer à ses principes… En l’occurrence, j’avais envie de savoir si cette nouvelle mise à jour serait plus facile que la précédente grâce à mes aménagements. Verdict : clairement oui ! :)
Encore une note qui commence par un flash-back, afin d’aborder une news dans la même veine que celle d’hier. Cette fois-ci je vous invite à vous replonger dans le monde tel qu’il était en janvier 2007, lorsque le magazine en ligne Ars Technica avait profité du CES pour sonder Dell sur sa tendance à remplir ses ordinateurs de logiciels inutiles et/ou en version démo quasi-impossibles à désinstaller, ce que les initiés appellent crapware ou encore merdiciels. Sur un ton à moitié sérieux, le représentant du fabricant avait avancé l’idée de faire payer aux clients la somme de 60$ pour leur épargner un tel fléau sur leur machine toute neuve.
L’anecdote n’avait pas fait beaucoup jaser car rien de concret n’en avait découlé, jusqu’à cette semaine où un constructeur a osé franchir la ligne jaune : Sony. Vendredi dernier, PC World titrait innocemment sur une nouvelle idée du géant de l’électronique. “Fresh start”, puisque c’est son nom, était alors une option payante disponible pour certains portables de la gamme Vaio et qui garantissait une machine vierge de tout logiciel superflu, comme l’indique le savoureux tas de jolies périphrases ci-dessous (ctrl-molette pour les utlisateurs de Mac, JMMPP pour les autres) :
Pas de chance pour Sony, la nouvelle a généré un buzz immédiat et gigantesque, incarné par le titre “Sony hates you” de Engadget. En quelques heures, les sites sociaux et blogs de geeks sont envahis de protestations véhémentes pointant du doigt l’aveu de culpabilité des constructeurs concernant l’installation des merdiciels et revendiquant leur disparition, mais gratuite s’il-vous-plaît-merci-bande-d’escrocs.
Le tsunami est tel qu’à peine quelques heures plus tard, l’option “Fresh start” est retirée du catalogue. Un porte-parole de Sony explique alors que cette fonctionnalité sera maintenant gratuite. Oui mais en y regardant de plus près, on constate qu’elle est réservée à une certaine gamme d’ordinateurs et aux clients ayant payé pour la version Business de Windows Vista… laquelle représente tout de même un surcoût de 100 dollars. Chacun se fera sa propre idée quant à la “gratuité” de la chose.
Cette histoire illustre parfaitement le fait que les crapware sont un sujet à évoquer avec beaucoup de précautions. En effet, il sont l’objet d’un double tirement de couverture entre les éditeurs qui sponsorisent leur installation d’office et les clients passablement énervés qui aimeraient bien s’en débarasser. Faire payer pour leur retrait donne immédiatement à l’acheteur l’impression d’être considéré comme un le dindon de la farce, un pion au milieu d’une entente commerciale douteuse.
Dommage pour Sony, le consommateur est suffisamment ingrat pour ne pas apprécier et risquer de faire ses achats ailleurs. Le client est décidément un roi bien chiant, hein Ken ?
On se souvient encore de la polémique de l’été 2006 : Microsoft avait annoncé vouloir distribuer Internet Explorer 7 en tant que mise à jour critique de Windows XP, via le logiciel Windows Update. Même si Firefox avait déjà réussi à se faire une jolie place sur le marché des navigateurs web, les cicatrices de la guerre Microsoft-Netscape étaient encore loin d’être refermées. Ce procédé, qu’il fût perfide ou maladroit, ne montrait que trop bien l’inutilité des sanctions subies par Microsoft suite à au procès pour abus de position dominante. Le gouvernement américain l’avait lancé en pointant précisément du doigt l’intégration d’Internet Explorer au système d’exploitation Windows, lui assurant de facto l’adoption d’une énorme partie des utilisateurs de PC.
Apple, qui développe sur son propre navigateur Safari depuis plusieurs années, a l’an dernier décidé d’en faire profiter les utilisateurs de Windows. Jusqu’à maintenant, le logiciel étant en phase de beta-test, il fallait le télécharger et l’installer soi-même. Mais Apple a profité de la finalisation de la version 3.1, mardi dernier, pour en proposer l’installation aux les utilisateurs ayant activé le maintien à jour automatique d’iTunes :
Comme vous pouvez le voir, Safari y est présenté comme le navigateur le plus rapide et le plus facile à utiliser. On croirait presque entendre un speech de Steve Jobs. Personne ne s’attendait à une manoeuvre aussi audacieuse, qui ne manquera pas de faire des remous (qui ont déjà commencé du côté de Mozilla).
Il faut reconnaître que Safari pour Windows, depuis sa naissance, est un produit ambigu. Apple fait-elle de ce produit une fin en soi afin d’augmenter sa visibilité sur le marché des brouteurs, comme pour QuickTime, ou compte-t-elle sur lui pour amener plus d’utilisateurs vers le Mac, à la façon d’iTunes et de l’iPod ? Quoi qu’il en soit, au fil des mois et des annonces, Apple semble se déshiniber de plus en plus vis-à-vis du monde PC. Après les attaques publicitaires directes, voici que la pomme de Cupertino se met à vouloir retourner les procédés du géant de Redmont contre lui-même.
Reste que le procédé en question est, en effet, très discutable. Apple Software Update, comme son nom l’indique, est un outil de mise à jour, et non de distribution de nouveaux logiciels. Bien sûr, vouloir faire connaître d’autres produits à ses utilisateurs n’est pas un mal en soi, mais alors il faut éviter d’en provoquer l’installation par défaut, autrement dit que sa case ne soit pas déjà cochée. Je suis personnellement de ceux qui pestent régulièrement contre ces petits logiciels qui essayent, au moment de leur installation, de vous fourguer au passage leur toolbar ou autre gadget inutile en exigeant de vous une démarche active pour que ce ne soit pas le cas. J’ai tendance à rapprocher ce genre de manoeuvre des celles utiilisées par les sites web qui profitent de la crédulité des utilisateurs imprudents pour installer des malwares à leur insu.
Le summum de la malveillance aurait été que l’installeur en question fasse de Safari le navigateur par défaut, ce qui semble pas être le cas. Le pire est donc évité, mais il n’empêche qu’Apple prend ici un risque, surtout en ces temps où la paranoïa gagne peu à peu du terrain dans le monde troublé du PC sous Windows.
Ceci m’offre d’ailleurs une jolie transition vers une autre news, dont je vous ferai part demain.
Ces derniers jours, j’étais en train de me demander si j’allais appliquer une des recommandations parmi les plus judicieuses à propos du bloggage, à savoir que si on ne poste rien depuis un bout de temps, alors mieux vaut se rattrapper en produisant un contenu solide que de s’aplatir en excuses bidon genre “j’ai pas eu le temps d’écrire car je garde le sac de la demi-soeur de mon chien qui vient d’entrer en hôpital psychiatrique et que ses ondes négatives faisaient planter mon ordinateur”.
La question est donc la suivante : est-ce que je dois vous pondre un super-billet pour me faire pardonner de cette semaine entière sans blogger ? Une semaine, ce n’est pas vraiment très long, il ne faut pas exagérer. Donc pourquoi me prendre la tête pour si peu ? Je ne pense donc pas être tenu à faire l’effort de chercher à être intéressant. Par contre, ça veut dire que je vais quand même avoir besoin d’une mauvaise excuse.
Alors, alors, qu’ai-je sous la main ? Ah oui, tiens, figurez-vous que je viens de mettre à jour WordPress, le logiciel qui me permet de poster toutes ces bêtises dont je vous régale tous les j… euh tous les quelques jours. Et ce n’était pas une petite update de rien du tout, hein, je suis passé de la version 2.0 à la 2.3. Oui, ça a représenté pas mal de boulot. En tout cas plus que je ne l’avais prévu en téléchargeant le logiciel, avant-hier matin. WordPress est-il donc si difficile à installer ? Non. Il est même très facile de le faire fonctionner, et même de le mettre à jour.
Sauf quand on a tendance à tout bidouiller un peu n’importe comment. Mine de rien, ma précédente grosse évolution (de la version 1.5 à la 2.0) remontait à il y a tout juste deux ans, et pendant ce temps j’ai eu l’occasion de changer pas mal de petites choses à mon blog. Même si ces dernières ne sautent pas aux yeux des autres que moi, mes modifications successives ont impacté plusieurs fichiers que je ne suis normalement pas censé modifier, car remplacés lors des mises à jour. Pour conserver mes améliorations personnelles, il fallait donc partir à la pêche aux lignes de code modifiées dans chacun de ces fichiers, afin de les répercuter dans ceux de la nouvelle version. Un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin, sauf que là il s’agit de… plusieurs aiguilles !
Bref, ce fut une petite aventure à elle toute seule, cette upgrade. Mais heureusement, à présent tout fonctionne bien, comme en atteste le tableau de bord intégré du logiciel :
Mission accomplie : la mise à jour est terminée et je peux commencer à explorer les nouvelles capacités de cette version-ci. Je ne vous garantis pas que vous en verrez beaucoup vous-mêmes, étant donné que d’une manière générale je suis contre les effets d’animation, les widgets et autres fanfreluches qui ne font que consommer inutilement des ressources machine. La prétention de ce blog est de vous entretenir un peu sur l’actualité technologique (au milieu de geekeries et autres digressions, il est vrai), pas de servir de vitrine ou de laboratoire d’expérimentation technoïdes.
Voilà précisément ce que j’étais en train de penser en continuant à explorer la page dont est issue l’image ci-dessus, juste avant que ne tombe sur une autre petite zone de texte, sur la gauche :
Aaargh, voilà bien le côté sombre de l’informatique : à peine avez-vous mis en place un logiciel, avec reprise des données et des améliorations personnelles à la clé, que celui-ci est déjà obsolète. Je suis sûr qu’ils ont fait exprès de la sortir pile maintenant, juste pour me faire savourer un peu d’ironie.
Heureusement, en passant de la 2.0 à la 2.3, j’ai eu la bonne idée (ahem) de faire les choses comme il faut. J’ai rassemblé toutes les fonctions que j’avais ajoutées ou altérées dans un nouveau fichier qui restera lui-même ad vitam eternam, rendant les futures updates beaucoup plus faciles. Ce qui ne m’empêchera pas d’attendre un peu avant de passer à la 2.5, soit dit en passant. Entre les “early adopters”, aussi connus sous l’appelation “beta-testeurs bénévoles”, et ceux qui préfèrent voir les autres essuyer les plâtres des nouveaux produits, j’ai choisi mon camp depuis longtemps…
Il y a un peu plus de trois ans (déjà !), dans la chronique bi-mensuelle que je tenais sur mon site web, je profitais de la sortie de la version 10.4 de Mac OS X pour parler à mes lecteurs de l’intérêt de ce qu’on appelle “métadonnées”. J’encourage vivement quiconque ne sachant pas de quoi il s’agit à lire ce petit texte (ou alors l’article de Wikipédia, nettement plus complet), car c’est une technique qui a vraiment le vent en poupe.
Dans ma chronique, j’en exposais les avantages mais également le principal inconvénient : la combinaison de l’indexage des métadonnées et du moteur de recherche idoine permet certes de retrouver très rapidement des fichiers par leur contenu, mais inocule la tendance à ne plus organiser ses fichiers, et donc à laisser son disque dur en désordre.
Cette note n’a pas pour ambition de revenir dans le détail sur ce problème, mais juste vous faire part d’une image que j’ai trouvée sur Flickr et qui en est une bonne illustration par l’extrême :
Gardez à l’esprit que les métadonnées sont un excellent outil, mais pas une solution à elles toutes seules !
Aujourd’hui, j’ai découvert un truc de chez Microsoft que j’ai instantanément qualifié de bonne idée. Non non, je ne plaisante pas. De quoi s’agit-il donc ? Vous savez probablement déjà que le pisseur de code producteur de logiciels édite et maintient également une encyclopédie, qui répond au nom d’Encarta. Eh bien chez Microsoft, ils ont réalisé un robot-tchatteur qui permet d’interroger cette base de connaissances via MSN Messenger !
Très simple d’utilisation, il suffit de l’ajouter à votre liste de contacts et lui poser des questions, comme à un copain. N’hésitez pas à l’essayer, l’adresse à utiliser étant encarta@botmetro.net pour la version US et fr.encarta@botmetro.net pour les francophones.
Sérieusement, voilà une utilisation originale et intéressante d’un logiciel de messagerie instantanée. D’accord l’encyclopédie est disponible gratuitement sur le net, d’accord le tchat c’est limité au texte alors qu’un site web est multimédia, d’accord une recherche par mots-clés bien choisis est plus efficace qu’une question syntaxiquement correcte, mais bon, je trouve quand même l’idée sympa, surtout si on a un petit truc tout simple à trouver.
J’ai déjà eu l’occasion d’essayer quelques “chatbots” ces dernières années (mon préféré restant AliceBot), et force est de constater que celui made in Billou est fonctionnel, bien qu’un peu limité :
Celeri : test
Encarta : I'm right here.
Celeri : hello
Encarta : Oh hi! How's it going?
Celeri : well, fine, and you ?
Encarta : I'm doing great, thanks!
Celeri : so you are a robot ?
Encarta : Correct. I am a robot.
I hate to ask but I'm curious... Are you male or female?
Celeri : does it really matter ?
Encarta : Let's try looking in Encarta. =>
Celeri : haha.
Encarta : What's so funny? :-D
Celeri : your answer
Encarta : I don't understand this fully enough to say anything smart about it...
Celeri : maybe you need an upgrade...?
Encarta : I don't know how to answer that.
Celeri : so here is your limit, it seems.
Encarta : That's interesting that you should say that, but I don't think I can answer.
Celeri : do you have another question to ask me ?
Encarta : Here are some questions you can ask me:
* What is the population of South Korea?
* Where was Leonardo da Vinci born?
* What is a cello?
Celeri : how old is Bill Gates ?
Encarta : Bill Gates is 53 years old (born in 1955).
I can't show you the results since you don't have the Encarta application open. Type "Invite me" to open it.
Celeri : what is the difference between a pigeon ?
Encarta : I am sorry, I couldn't find any definition or article relevant to this subject. Please try asking me another way, or type "?" to see examples of questions I can answer.
Un peu plus tard, par contre, la machine m’a vraiment bluffé. J’avais continué à lui débiter tout plein de questions stupides ou inutiles quand, à court d’idées, je lui ai écrit ce qui était marqué sur mon T-shirt de geek :
Celeri : all your base are belong to us
Encarta : Someone set up us the bomb.
Celeri : ... what you say !
Encarta : You have no chance to survive make your time.
HA HA HA HA...
Celeri : I think I love you.
Encarta : Hey, I love you too!
I do enjoy the conversation, but what I'm really here for is to help you learn new things. If you ever wondered how old Albert Einstein would be today, I can answer that!
Je pense que ceux qui connaissent le fameux “All your base” auront souri devant ce passage. Les autres pourront toujours aller compléter leur culture, mais ne riront sans doute pas cette fois-ci. En tout cas la preuve est faite : chez Microsoft, il y a bel et bien des geeks.
Par contre, quel dommage que ma seconde allusion n’ait pas fait tilter les octets de cette encyclopédie robotisée :
Celeri : how much wood would a woodchuck chuck if a woodchuck could chuck wood ?
Encarta : I don't know how to answer that.
Celeri : maybe you could get an advice from Guybrush Threepwood ?
Encarta : I don't think I know Guybrush Threepwood. Let's try an Encarta search. =>
I can't show you the results since you don't have the Encarta application open. Type "Invite me" to open it.
Celeri : oh, shut up.
Encarta : That's not very nice...
Celeri : au revoir.
Voilà : non seulement elle n’a pas compris, mais en plus elle fait la gueule. Si si, je vous jure, elle n’a même pas répondu à mes sincères salutations. Peuh. Allez, encore un peu moins de logique et de responsabilités, et elle sera prête à s’inscrire sur Meetic.
Verdict : Encarta est une encyclopédie prometteuse mais encore perfectible. Parole de geek.