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Comment gérer ses backups ?

vendredi 1 février 2008

Que ce soit dans les articles de news, d’astuces, de pas-à-pas ou de dépannage, les sites web et les magazines qui traitent de près ou de loin de l’informatique font de la sauvegarde de données un sujet récurrent. Et pourtant, pour adapter une blague bien connue, on peut dire que la sauvegarde pour le grand public est aujourd’hui encore comme le sexe chez les adolescents :

    – tout le monde y pense
    – tout le monde en parle
    – tout le monde croit que le voisin le fait
    – presque personne ne le fait
    – ceux qui le font le font mal
    – ils pensent que la prochaine fois ce sera mieux
    – ils ne prennent pas de précautions
    – ils n’osent pas avouer leurs lacunes de peur de paraître niais
    – ils sont fort bruyants quand ils y arrivent

Il y a quinze jours, Apple a annoncé la sortie d’un produit appelé “Time Capsule“. Le concept est le suivant : faire fonctionner ensemble une borne de réseau WiFi et un disque dur pour en faire un volume de stockage externe accessible et partageable afin d’y sauvegarder ses fichiers.

Certes, Apple n’a pas inventé la poudre : les NAS existent depuis de nombreuses années. Mais là où elle innnove, c’est comme souvent dans la façon de mettre un procédé fastidieux à portée des utilisateurs même les moins expérimentés. Time Capsule se base en effet sur Time Machine, logiciel intégré à la dernière version de Mac OS X, de façon à rendre la sauvegarde des fichiers totalement transparente pour l’utilisateur, et la récupération des données aussi intuitive que possible.

Notez que je ne suis pas ici en train de faire de la pub pour Apple : personnellement je n’aime pas l’idée que des choses aussi importantes que la sauvegarde de mes données soient pilotées par un mécanisme dont j’ignore le fonctionnement, et je préfère donc faire mes backups moi-même, grâce à des outils plus basiques mais dont je contrôle beaucoup mieux le comportement. Si je parle ici de Time Capsule, c’est pour illustrer le fait que la sauvegarde devient un enjeu suffisamment important de l’informatique pour qu’on commence à en promouvoir des outils réellement accessibles au grand public.

Cette note a pour objectif rappeler les idées de base et les bonnes pratiques principales à retenir.

Tout d’abord, une vérité qu’on ne répètera jamais assez : si vous ne sauvegardez pas vos données, VOUS LES PERDREZ UN JOUR. Point. Ceci est une assertion aussi vraie que “si vous ne mangez pas, vous aurez faim” ou “un jour, tu auras des poils sous les bras” à un enfant. Croyez-en mes 15 ans d’expérience en bidouillages – pas toujours très prudents – d’ordinateurs : il ne faut pas envisager la chose en terme de “si” mais en terme de “quand“.

Une autre évidence qu’il est bon de rappeler : sauvegarder, c’est bien ; sauvegarder souvent, c’est mieux. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à un instant donné, c’est plutôt les fichiers qu’on a créés ou modifiés récemment dont on a le plus besoin. Quand vous parlez d’informatique, gardez toujours à l’esprit les lois de Murphy. Si vous sauvegardez vos données le premier jour de chaque mois, c’est fatalement à la fin d’un mois que vous aurez votre pépin.

Il faut donc se faire de la sauvegarde une habitude la plus fréquente possible. Mais là est la troisième cruelle réalité de cette opération : c’est une activité peu gratifiante, pour ne pas dire carrément ennuyeuse, surtout quand on n’est pas expérimenté et habitué. De multiples obstacles se dressent en permanence devant toute personne désireuse de faire des backups. Citons pêle-mêle :

    – le manque de temps et de prise de conscience
    – des outils fournis en standard trop basiques
    – des logiciels spécialisés trop chers et trop complexes
    – un choix inadapté de matériels supports vierges

Bon, et une fois les dures réalités du destin des données admises, quel est le meilleur moyen de sauvegarder ses fichiers ? Bien évidemment, il n’y a pas de solution ultime pour tout le monde, mais pour en avoir essayé de multiples, j’en suis personnellement arrivé à adopter le principe du “disque miroir”, qui consiste à faire une copie complète de mon disque dur sur un autre, de la même capacité. Bien sûr, cela suppose d’acheter un second disque dur qui sera dédié à cette tâche, mais ça reste à mon sens le procédé le plus fiable et le moins prise de tête. Et voici pourquoi.

Premièrement, c’est ce qu’il y a de plus rapide. Un disque dur, même à 5400 tours/minutes (voire 4200) en USB2, c’est beaucoup plus performant que la gravure sur CD ou sur DVD, et à plus forte raison car on n’a pas à insérer/éjecter les supports. D’autre part, comme le volume de sauvegarde a la même capacité que l’original, on n’a pas à réfléchir à un tri entre quoi copier et quoi ne pas copier. On gagne ainsi du temps de réflexion, tout en diminuant les oublis.

Deuxièmement, si on se débrouille bien, on peut être très rapidement opérationnel après une panne. Sur Mac, par exemple, en utilisant des outils gratuits comme rsync ou Carbon Copy Cloner, il suffit de remplacer le disque mort par son miroir et zou, tout fonctionne à nouveau comme au moment de la sauvegarde. Sous Windows, qui est un peu moins souple en ce qui concerne le partitionnement et le démarrage, des outils comme Acronis True Image (30$) ou Symantec Ghost sont à envisager. Sous Linux, bon nombre d’outils existent, y compris rsync.

Troisièmement, c’est la méthode la plus tranquille et la plus facile à automatiser. En effet, comme on n’utilise qu’un seul support, on peut la laisser tourner en tâche de fond, voire pendant la nuit, et on peut très bien envisager d’utiliser des scripts ou des logiciels qui vont lancer les copies sans même qu’on ait à y penser soi-même.

Enfin, à cette méthode du disque-miroir, j’y ajoute personnellement un ingrédient : un disque dur externe facile à transporter qui contient les fichiers les plus importants, c’est à dire ceux qu’on ne retrouve pas facilement sur le net ou que j’ai réalisés moi-même. Cela peut paraître inutile a première vue, mais imaginez que vous soyez cambriolé (votre disque dur externe a de bonnes chances de disparaître en même temps que votre ordinateur) ou, pire, que votre maison brûle… Eh oui. Personnellement, j’y ajoute également les installeurs des logiciels que j’utilise couramment, de façon à ne pas avoir à tout re-télécharger. Et puis ça peut toujours servir sur d’autres ordinateurs, à l’occasion.

Pouf, pouf.

Si je devais résumer cette note en quelques mots, voici ce que je pense important de retenir. A moins que la perte de vos données ne vous fasse ni chaud ni froid (pas de possessions = pas de tracas, certaines personnes vivent comme ça), vous devez mettre en place une stratégie de sauvegarde régulière. Et cette stratégie, si elle s’avère trop laborieuse, vous finirez par la négliger et vous retrouver ainsi au point de départ. Et si l’investissement en temps et en argent vous semble trop élevé, posez-vous la question de savoir combien vous seriez prêts à donner pour récupérer vos données si d’un coup vous les perdiez, là, tout de suite… Et considérez que certaines entreprises spécialisées n’hésitent pas à facturer plusieurs milliers d’euros pour la récupération de quelques giga-octets.

Backup

Un peu d’esthétisme visuel dans ma musithèque

jeudi 24 janvier 2008

En ces jours d’hiver sans soleil et où je n’ai décidément rien de mieux à faire de mon temps que de regarder des bêtises, jouer à des futilités, écouter des frivolités, écrire des âneries et me promener n’importe où, j’ai commencé à mettre des images dans ma musithèque. Après tout, c’est la mode, et ça rend mieux dans iTunes et Front Row. Vous ne me croyez pas ? Regardez donc :

iTunes - compilations

Il y a encore quelques mois, que dis-je quelques semaines, si on m’avait suggéré l’idée, j’aurais réagi par un “peuh” moqueur. Après tout, iTunes, c’est pour jouer de la musique, et pas pour regarder des jaquettes, si ? Eh bien finalement, il faut bien avouer qu’en plus d’être joli, c’est sympa. Surtout quand un petit logiciel tiers affiche la jaquette de l’album à côté du nom de chaque morceau qui commence. Miam.

Je suis donc parti à la chasse aux images, en faisant appel aux différents sites que je fréquentais déjà pour renommer et tagger mes fichiers. Hélas, trouver des images de bonne qualité n’est pas si facile, aussi se retrouve-t-on souvent à jongler entre plusieurs sites comme Google Images, Amazon ou Price Minister. Et puis, il faut souvent retoucher les images pour les recadrer ou les redimensionner, de façon à ce qu’elles ne fassent pas trop gonfler la taille des fichiers. Des jaquettes de 400 ou 500 pixels de côtés sont amplement suffisantes pour toutes les utilisations que j’ai pu tester.

En revanche, il y a une catégorie d’albums dont j’ai eu, paradoxalement, beaucoup moins de mal à trouver les jaquettes. Pouvez-vous deviner de quel genre musical je suis en train de parler ?

iTunes - OSTs

iTunes - Remixes

Eh oui, je parlais des albums de musiques de jeux vidéo. Etonnant, non ? Eh bien figurez-vous que quelques sites ont un contenu géré avec beaucoup de rigueur, et y glaner des belles couvertures est une partie de plaisir. En tout cas pour les jeux dont la bande originale a été publiée… mais quid du reste, à savoir les jeux dont les sonorités font beaucoup trop vieilles pour que quiconque ose en faire des albums ? Très simple : lancez vos émulateurs et faites chauffer la touche Impr. Ecran (pomme, shift et 4, en réalité, mais bon) !

iTunes - SNES

iTunes - NES

Le pire c’est que ça rend bien, ça aussi. Ah, nostalgie et coquetterie, quand vous nous tenez…

NetVibes hacké ?

lundi 21 janvier 2008

Ce matin, comme la plupart des matins, lorsque je lance Firefox, je commence par visiter ma page NetVibes. (Pour ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit, disons que c’est un site qui permet à chacun de faire son propre portail avec les derniers articles d’autres sites, ainsi que quelques gadgets plus ou moins utiles).

Mais ce matin, chose beaucoup moins habituelle, voici ce que j’y vois :

NetVibes hacké ?

Je ne sais pas exactement ce qui a pu se passer durant la nuit, mais il me semble assez peu probable que je sois somnambule au point d’allumer mon Mac et aller renommer mes onglets en “HACKED”.

La question est maintenant de savoir si c’est juste mon compte qui a été cassé, ou si c’est un hack plus global. Le fait qu’aucune info concernant ce problème n’ait été publiée sur le blog officiel n’est pas forcément un indice : les aveux de failles de sécurité ne sont souvent faits qu’une fois la brèche comblée.

En passant, je vous donne quelques conseils si cela vous arrive, que ce soit sur NetVibes ou tout autre site dans lequel vos données personnelles sont stockées (iGoogle, FaceBook, MySpace, etc.) :
– changez immédiatement votre mot de passe (le hack peut l’avoir percé à jour et pas simplement contourné) ;
– dé-loggez tous les widgets qui se connectent à d’autres sites avec vos mots de passe et changez ces derniers (autant limiter les dégâts) ;
– récupérez toutes les données laissées sur le site que vous pouvez (le pirate, ou un autre, peut revenir avec des intentions plus mauvaises encore) ;
– prévenez le service technique du site en décrivant le problème avec le plus de détails possible (vous faites peut-être partie des victimes de test avant une opération à grande échelle) ;

Le head-tracking en image

jeudi 17 janvier 2008

Je me souviens avoir découvert le concept de “head-tracking” il y a plusieurs années, lorsque mon père, en tant que grand amateur de simulateurs de vol, avait acheté un curieux petit accessoire qui se plaçait au sommet de l’écran. Dedans, une petite caméra rudimentaire analysait les mouvements de tête du joueur et permettait d’exécuter des commandes simple comme regarder dans une certaine direction. C’était franchement basique et ne justifiait pas vraiment le prix du joujou.

Par contre, je viens juste de découvrir ce que du VRAI head-tracking permet d’envisager en matière d’immersion pour le joueur. Et le plus fort, c’est que cette vidéo de démonstration a été réalisée par un amateur qui a réalisé deux petits programmes spécialement pour illustrer les possibilités envisageables pour un jeu vidéo. C’est vraiment très impressionnant, surtout sur un grand écran :

Il faut reconnaître en tout cas que la nouvelle console de Nintendo, en plus de bien se vendre grâce à son côté “tout le monde peut jouer”, déchaîne la communauté de bidouilleurs qui n’hésitent pas à détourner cette sympathique Wiimote de ses usages initialement prévus et introduire de nouvelles idées. Nul doute que les développeurs de jeux en général (et Nintendo en particulier) ne se privent pas de prendre des notes…

La hotline Microsoft en retard de 10 ans

mardi 15 janvier 2008

Vous vous souvenez du bug de l’an 2000, celui dont le péquin moyen est convaincu qu’il n’a jamais existé (alors que justement d’énomes moyens ont été mis en oeuvre pour le corriger avant la date fatidique, mais bon) ? Oui oui, celui qui provenait du fait que dans la plupart des ordinateurs personnels, les années étaient stockées sur 2 chiffres, l’an 2000 devenant alors “00” et donc 1900. Certes, la catastrophe planétaire avait été évitée, mais sachez qu’un peu partout on en trouve régulièrement des artéfacts, heureusement faciles à corriger.

Et justement, dimanche dernier, un bloggeur a raconté une histoire qui n’est pas vraiment un effet du fameux “Y2K”, mais une erreur humaine qui y ressemble beaucoup. Si l’on en croit son récit, le monsieur a reçu un appel de la hotline de Microsoft le 8 janvier dernier, avec au bout du fil un technicien désireux de savoir où en était le problème qu’il avait signalé.

Jusqu’ici, rien de bien palpitant… sauf que le client en question n’avait pas signalé de problème. Croyant d’abord à une erreur sur la personne, il se demande pourquoi l’appel était arrivé dans la maison de ses parents, chez qui il ne vivait plus depuis un bon moment… Et là, il se souvient alors avoir appelé la hotline plusieurs années auparavant, et sans avoir reçu à l’époque le rappel promis. Et c’était le… 7 janvier 1998 ! Eh oui, l’agent qui avait pris en charge sa demande a tout simplement tapé “rappeler le client le 08/01/98” mais en faisant une petite erreur de saisie (08 au lieu de 98). Et voilà comment le technicien se retrouve à prendre contact avec un client pour un problème signalé 10 ans auparant…

Outre la boulette et le côté un peu cocasse de la situation, il est à constater qu’apparemment, chez Microsoft, on ne plaisante pas avec le suivi des clients. En effet, garder ouverts des tickets d’intervention 10 ans sans les perdre, c’est une performance dont peu de services clients peuvent se targuer.

Ah, il ne l’aurait pas cru, notre cher bloggeur, si à l’époque on lui avait dit l’expression de dédramatisation bien connue : “Boah, ton problème informatique, dans dix ans, tu en riras !”.

Comment lire un disque vinyle sans platine

vendredi 11 janvier 2008

Les sites de social bookmarking sont l’objet de nombreuses critiques. On les accuse notamment de contribuer à l’uniformisation des goûts et de la culture, de regorger d’utilisateurs activistes qui cherchent à défendre des dogmes (technologiques, politiques, morales et religieuses, notamment) plus que la pertinence de l’information, ainsi que de permettre à certains petits malins de mettre en avant leur propre site web pour augmenter leur trafic et donc leurs revenus. Tout ceci est loin d’être faux, comme on finit par le constater avec un peu d’habitude.

Cela dit, ces sites présentent tout de même des intérêts non négligeables, à commencer par le pouvoir d’exhumer des sites qu’on avait déjà visité et apprécié, mais dont on a fini par perdre la trace. Et aujourd’hui c’est à Digg que je dois d’avoir retrouvé la page d’un internaute aux tendances un (gros) poil geek, que l’autre site communautaire Slashdot avait déjà linké dès sa parution en 2002. N’ayant pas de blog à l’époque, je n’avais rien écrit à se sujet, ce que sa résurgence m’invite à faire aujourd’hui.

Alors, qu’avons-nous donc sur cette page ? Figurez-vous qu’un brave bidouilleur qui ne savait pas quoi faire d’autre de ses vieux disques vinyle et de son temps libre avait imaginé un moyen plutôt original d’extraire la musique sans platine adéquate : utiliser son scanner à résolution maximale pour numériser les microsillons et en interpréter grahiquement le contenu sonore. C’est un peu le même concept que la lecture sur les lèvres appliquée au disque, pour vous donner un image.

Sillons numérisés

Les détails techniques sur le procédé utilisé pour la conversion sont plutôt chiches, et c’est bien dommage. Mais heureusement, on trouve en fin de page des extraits sonores qui présentent les résultats obtenus. La plupart ne sont guère convaincants, à l’exception de quelques-uns tout de même encourageants, jugez plutôt :

Ecoutez bien cet extrait, faites marcher votre mémoire auditive et je suis sûr que vous reconnaîtrez de quelle oeuvre il provient. Si vous donnez votre langue au chat, sélectionnez cette parenthèse avec votre souris : (Les Quatre Saisons de Vivaldi – l’Été, pourtant facile non ?)

Bon, d’accord, ce n’est définitivement pas une méthode très satisfaisante pour récupérer ses vieux disques, et il vaut nettement mieux faire l’investissement d’une petite de ces platines USB qui commencent à innonder le marché. Reste le côté futé et original de la manoeuvre, qui cumule deux des caractéristiques du geek bidouilleur : l’art de se débrouiller malgré le manque d’un équipement nécessaire et celui de pousser l’utilisation d’un appareil très au-delà de son usage initialement prévu.

Plans

Petit test rapide et gratuit pour tous les lecteurs de cette note : si vous trouvez cette idée stupide, c’est que vous n’êtes pas un geek. Si vous la trouvez géniale… lisez SlashDot !

Le coffre aux trésors du gamer nostalgique

dimanche 6 janvier 2008

A tous ceux qui ont suivi avec attention l’aventure RHUA que je vous ai contée l’année dernière (bah oui, c’était en décembre 2007), je voudrais dire ceci : vous en savez beaucoup, mais vous ne savez pas tout. Ha ! Eh oui, il a eu autre chose. Quelque chose AVANT. Oui, avant RHUA2, et même avant RHUA1. Encore un an auparavant, il y eut… The Old Gamer’s Treasure Chest. Qu’est-ce donc que cela ?

L’histoire remonte à octobre 2000. Je voulais offrir un cadeau à une personne qui était (encore) chère à mes yeux. J’avais obtenu, quelques mois plus tôt, de me faire offrir un graveur de CD (ce qui coûtait encore cher, à l’époque), en échange de m’occuper des diverses tâches de gravure pour toute la famille. Je me rappelle m’être suggéré de faire une petite compilation de musiques et de chansons spécialement pour cette personne. Voilà une idée qu’elle était bonne ! J’ai donc commencé à passer en revue mes divers CD et MP3 téléchargés (bouhhh, pas bien Napster !) et me suis mis au travail.

Dans ma sélection, j’avais commencé à butiner un peu partout, dans tous les styles, y compris… de la musique de jeux vidéo. J’en étais déjà un grand amateur et avais commencé à enregistrer les thèmes d’un certain nombre de jeux directement depuis mes consoles. Souvenirs, souvenirs… Fort bien, mais en l’an 2000, les musiques de jeux vidéo étaient encore plus méprisées qu’aujourd’hui, et qui plus est les thèmes dont je disposais provenaient presque tous de jeux assez vieux, et donc au sonorités marquées au fer rouge du “bip bip bip”. Et hop, voilà le doute qui commençait à s’installer… allais-je oser mélanger ces vieilleries parmi des morceaux “normaux” ? Au début, j’étais déterminé. Puis, j’ai commencé à vouloir les mettre à la fin de la compilation. Et finalement, je me suis retrouvé à faire deux disques séparés, en cherchant à me convaincre qu’au moins je pourrais inclure plus de morceaux. Mauvaise foi 1, Celeri zéro.

Toujours est-il que j’ai fini par me retrouver avec deux disques intéressants, chacun à leur façon. Sauf qu’au dernier moment, bougre d’éternel hésitant que je suis, je me suis dégonflé… J’ai fini par décider d’offrir le disque de musique “normale” mais pas celui avec les musiques de jeux vidéo. J’avoue, j’assumais mal ma nature de geek, en ce temps-là. J’ai donc fait une jolie jaquette et expédié la première compilation, intitulée au passage The Lonely Dreamer’s Starry Night, ainsi qu’une lettre dont le contenu était parfaitement inintéressant, la faute à mon incapacité de l’époque à faire la part des choses et à m’exprimer simplement.

Mais, en voulant être pragmatique, qu’allais-je donc faire de cette seconde compilation dont j’avais brusquement retiré la raison de vivre ? Eh bien je l’ai gardée pour moi. Je l’ai recueillie, je l’ai rassurée, je lui ai expliqué pourquoi elle ne pouvait pas encore sortir toute seule dans le monde extérieur, qu’il fallait qu’elle grandisse… et que les gens mûrissent un peu, aussi. Elle a paru ne pas trop m’en vouloir, ou du moins elle ne m’a rien reproché directement. Pour lui montrer combien je tenais à elle, je lui ai même donné un très joli nom : The Old Gamer’s Treasure Chest.

Et puis, à ma grande honte, je l’ai oubliée. A peine le temps de me consacrer un peu à autre chose pendant quelques mois que je me lançais ensuite dans le projet RHUA, avec les aléas que l’on sait…

Il y a quelques semaines, peu après avoir enfin mené à bout ce projet dont j’ai assez parlé durant tout le mois dernier, je suis retombé par hasard sur cette compil qui attendait toujours que je me consacre à nouveau à elle. M’a-t-elle appelé, comme l’avait fait RHUA2 ? Etait-ce le destin ? Je ne sais… En tout cas je me suis senti très bête, tout d’un coup, et je me suis promis de rendre hommage à cette pauvre petite compil qui dormait là, discrètement, avec l’espoir que son heure viendrait. Elle a même suivi mon déménagement fin 2005 sans se manifester, c’est vous dire.

Pour me faire pardonner, j’ai donc décidé de la remasteriser entièrement, en mettant à jour les musiques dont j’avais de meilleurs enregistrements depuis l’époque de sa création, en ajoutant des bruitages de transition et des effets pour donner plus de cohérence et de velouté à l’ensemble. Et puis, pour faire vraiment les choses bien, de plancher sur une chouette jaquette. Je ne la voulais pas simplement jolie, je la voulais sympa et exprimant l’essence de cette compilation. Après quelques bricolages au hasard, j’ai fini par avoir une idée qui m’a amusé tout en me donnant pas mal de travail.

Une fois que j’ai eu tout fini, j’ai procédé à la renaissance officielle de la petite compil, via mon graveur et mon imprimante. Je lui ai fait écouter et regarder l’ensemble et elle a beaucoup aimé. Elle m’a dit qu’elle me pardonnait mon indélicatesse et qu’elle était heureuse de ce qu’elle était devenue de par son “upgrade”. Enfin, pour marquer le coup, j’en parle aujourd’hui sur ce blog. Son existence aura désormais sa place dans l’histoire.

Voilà. C’était l’histoire de la petite compil qui dormit pendant 7 ans avant d’être achevée. Encore plus poignant que celle de RHUA II, en un sens… et pour un résultat graphique que je vous laisse juger à votre guise :

devant-devant

devant-derrière

derrière

J’en profite pour préciser qu’une certaine culture de geek, voire de “old gamer” est un plus indiscutable pour pouvoir vraiment savourer cette oeuv… euh cette création. Si elle ne vous fait pas sourire, ce n’est pas grave, c’est juste que nous n’avons pas le même background. :)

Faire-part de décès : R.I.P. DRM

vendredi 4 janvier 2008

Enfin, ça y est ! Sony BMG vient d’annoncer la mise en vente en ligne des morceaux non protégés contre la copie. Cela ne pourrait être qu’une transition vers le no-DRM comme il y en a déjà eu plusieurs en 2007, s’il ne s’agissait, cette fois-ci, du dernier grand éditeur de musique à ne pas l’avoir faite.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi la chronique de cette mort annoncée, en voici une brève rétrospective :
– le 2 avril 2007, Apple annonce la mise en vente de fichiers non protégés correspondant à ses morceaux du catalogue d’EMI ;
– le 9 août 2007, Universal annonce qu’elle vendra elle aussi des fichiers non-DRMisés (mais pas via iTunes) ;
– le 27 décembre 2007 (il y a une semaine), Amazon annonce la disponibilité de morceaux de Warner au format MP3 ;
– aujourd’hui, c’est Sony BMG prend le train parti sans elle et qui commençait à prendre beaucoup de vitesse.

En parallèle, on apprenait également aujourd’hui qu’aux Etats Unis, les ventes de CD ont chuté de 9% en 2007, alors que celles des boutiques en ligne ont augmenté de 45%. Autant que je me souvienne, la tendance n’est pas nouvelle, mais il s’agit des coefficients les plus forts jamais enregistrés. Le mouvement de dématérialisation de la musique est clairement en marche, et il y a fort à parier que l’abandon progressif des DRM a contribué à l’amplifier. Une belle leçon pour les maquignons du disque qui montre que le consommateurs, même s’il peut parfois en douter, dispose encore d’un certain pouvoir.

Reste un étrangeté : les majors du disque ont, à l’avis général, très mal pris la mutation numérique de la musique, comme en témoigne leur renoncement aux DRM. Et pendant ce temps-là, les éditeurs de films et de séries donnent l’impression de vouloir suivre exactement le même chemin : très grande timidité à ouvrir leur catalogue à la vente en ligne, sur-protection paranoïaque des fichiers (cf. les verrous multiples des Blu-Ray et HD-DVD) et comportement agressif vis-à-vis des consommateurs demandant plus de libertés dans l’utilisation de ce qu’ils ont acheté. And you’d think they’d ever learn…

Je profite de cette note pour souhaiter, sans grandiloquence ni emphase surdimentionnée, une bonne année 2008 à mes lecteurs.

Réminiscences conceptionnelles (RHUA – fin)

mercredi 26 décembre 2007

Et voilà, nous en arrivons au dernier épisode de cette petite petite chronique retraçant les principales étapes des projets frères RHUA 1&2. Dans quelques instants, vous saurez enfin tout sur cette sympathique saga qui constitue un des efforts de création les plus intenses et stimulants de ma vie en tant qu’humain d’un naturel, je dois le reconnaître, assez peu créatif. Ceux qui ont bien tout suivi jusqu’ici savent que nous en étions restés au début du mois d’avril 2004, lorsque je pensais tenir en main une version quasi-finale du contenu de RHUA2. Par “quasi-finale du contenu”, j’entends que la partie audio ne devait plus subir que des modifications mineures comme des corrections de mixage ou des améliorations d’effets. Mais hors de question de modifier le choix ou l’ordre des 79 morceaux (40 par disque, dont le premier est commun). Et pourtant…

Eh bien, je n’ai pas pu résister. Car si, durant les semaines qui ont suivi, j’ai bel et bien consacré du temps et de l’énergie à apporter des modifications légères au rendu final, il y a malgré tout eu quelques thèmes qui ont changé. Deux, pour être précis. Et dans les deux cas, ç’a été la découverte d’un nouveau morceau qui m’a poussé à faire une changement aussi lourd. Vous pouvez me croire, une telle décision n’est pas facile à prendre. Toutes proportions gardées naturellement, je pense que beaucoup d’artistes doivent éprouver cette douleur qui se manifeste lorsqu’on a subitement une idée pour améliorer une oeuvre qu’on considère comme déjà achevée. Et lorsqu’on cède à cette tentation, on le ressent comme un aveu de faiblesse difficile à assumer, et ce même si cette nouvelle idée semble très bonne. Qui plus est, ça inspire le doute quant à la capacité qu’on a de réellement clore un projet, et ce n’est pas réconfortant.

Bref, entre début avril et fin juillet 2004, au milieu de divers perfectionnements, deux thèmes changèrent, et ce fut dans un certain tiraillement de douleur. Au soir du 31 juillet, je décidai ENFIN de déclarer le projet RHUA2 terminé pour ce qui était du fond. Ouf ! Mais pour en faire quelque chose d’abouti, il allait falloir maintenant s’attaquer au design, c’est à dire trouver des titres pour les thèmes habiller le tout avec de jolies images. Et c’est alors qu’une véritable guerre des tranchées commença…

Ah, le design de RHUA2, c’est vraiment toute une histoire. Déjà, concernant les titres, ce fut très laborieux. En effet, l’album étant composé de thèmes allant par paires, fallait-il les réunir avec un seul titre ou, au contraire, les différencier ? Rien que mon indécision sur cette question-ci a provoqué un nombre difficile à évaluer de “bon, on efface tout et on recommence”. Ajoutez à cela que les efforts demandés par la partie sonore m’avaient pas mal “vidé” intérieurement, de telle sorte que j’en redoutais de me replonger dans mon petit univers. J’avais toujours les idées claires en écoutant les musiques, mais dès que je cherchais à leur donner un nom, leur sens semblaient m’échapper… Vexant.

Mais ce n’est pas tout, loin s’en faut. Pour l’emballage graphique, ce fut pire encore, dans la mesure où je n’arrivais pas à me sentir capable de dépasser ce que j’avais déjà fait pour RHUA1. J’avais déjà une certaine expérience en retouche et en édition bitmap, et j’avais appris un peu à manier Photoshop, mais je sentais l’inspiration se moquer ouvertement de moi. Je souhaitais faire mieux que les images simplistes du premier épisode, mais je ne savais pas du tout par quoi commencer. Je me souviens avoir essayé quelques petites choses, mais leur banalité m’a semblé à chaque fois plus affligeante et j’ai assez vite repoussé cet objectif aux calendes grecques, lesquelles j’euphémisais alors par “quand j’aurai trouvé les titres”.

Je ne croyais pas si bien dire en prévoyant que mettre au point le design de RHUA2 allait demander du temps. En pratique, il m’aura demandé… 3 ans et demi. Car oui, vous l’aviez probablement déjà deviné, mais si je me suis mis à raconter ces histoires qui ne regardent (presque) que moi, c’est bel et bien parce que le projet RHUA2 vient d’être bouclé tout récemment. Il y a de cela un peu plus de deux semaines, en fait. Et que j’en suis ma foi assez content. Est-ce le fruit d’un travail permanent ? Honnêtement non, et heureusement, sinon il y aurait de quoi désespérer ! Mais on peut en revanche dire que ce fut un cycle perpétuel alternant les “bon, je m’y remets” et les “zut, tant pis, on verra plus tard”. Cruelle procrastination alimentée par un manque d’idées… mais aussi de réelle volonté.

La volonté défaillante : voilà l’autre réelle cause de mon incapacité à tout mettre en oeuvre pour achever ce projet. RHUA1 avait reçu un accueil très favorable et avait permis à plusieurs personnes de (re)découvrir la musique de jeux vidéo sous un jour nouveau et divertissant, c’est indéniable. Mais j’ai bien été obligé de reconnaître que le message créatif que j’avais voulu insuffler dedans n’a pas vraiment dépassé les limites de ma propre perception. Pour être plus clair, mon scénario avec son intrigue, ses lieux et ses personnages, n’étaient pas bien retranscrits dedans. Devant cet échec, je me suis assez vite dit que j’avais cherché l’impossible. C’est en prenant conscience de cela que j’ai fini par arrêter de diffuser activement RHUA1 et que je me préparais inconsciemment à ne jamais le faire pour RHUA2.

J’ai consacré infiniment plus d’énergie et de ma personne dans ce second volet, mais la crainte de connaître à nouveau l’échec a tout fait pour me dissuader de parler de lui autour de moi. Aussi fièrement que j’ai exhibé RHUA1, j’ai piteusement caché l’existence de son successeur, alors qu’au fond, j’aurais voulu faire connaître. Hélas, une partie de moi, ce fantôme qui existe au plus profond de mon âme depuis mon adolescence et qui cherche continuellement à ronger toute confiance que je pourrais avoir en moi-même, en avait décidé autrement. Ce syndrôme, que j’appelle parfois celui de “l’inversé du ciboulot” (en référence à un manga dont je me suis identifié au héros il fut un temps), est certainement ce qui a le plus favorisé mes hésitations à définitivement valider mon choix de morceaux (un morceau changé pour chacun des deux CD… comme par hasard). C’est également lui qui, par la suite, a fait vaciller mon inspiration pour trouver des titres et annihilé ma motivation à réaliser le livret. Sa logique était simple et diablement efficace : cet album, sans une jaquette décente, ne pouvait rester que confidentiel. Eh oui. Pour gagner une bataille, visez en priorité le chef… et le porte-étendard.

Confidentiel, il l’est effectivement resté, pendant ces trois trois ans et demi. Jusqu’à cette fin 2007 où, pour des raisons que mes plus fidèles lecteurs ont entr’aperçu récemment dans cette rubrique “Moi je”, cet indécrottable démon intérieur, qui devait jusqu’à présent se contenter de petits os à ronger car je menais une vie ma foi plutôt agréable et tranquille, a fini par trouver beaucoup de grain à moudre ces derniers mois. Et d’un coup, pour inspirer la peur de l’avenir et de soi-même, il s’est retrouvé avec de bien meilleurs outils que l’étouffement d’un pauvre petit projet créatif personnel et a donc laissé RHUA2 tranquille. C’est ainsi que, dans un océan de doutes et de temps libre, j’ai fini par voir en ce projet, que je croyais depuis longtemps condamné à ne jamais véritablement voir le jour, une sorte de petite île où je pourrais me reposer et soigner mon âme en errance.

Le petit texte anglophone que j’ai publié ici-même il y a presque un mois a agi comme un appel de cette île. Peut-être un peu comme le héros de RHUA1, pourrait-on penser… Cette pensée me fait sourire. Toujours est-il qu’une fois cette île atteinte, j’ai réussi à y trouver la motivation nécessaire pour faire en quelques jours ce dont j’avais été incapable pendant plus de 40 mois. Oh, ça n’a pas été simple, et j’ai dû recourir à de longues séances de réécoute intensive ainsi que de nombreuses balades en ville ou en forêt pour atteindre mon but… mais mes doutes avaient disparu, je savais où j’allais. Mon ciel, certes toujours plombé de nuages gris plus ou moins sombres, comportait désormais un petit trou de ciel bleu d’où filtraient quelques rayons de soleil venus illuminer mon île.

Fort de cette inspiration inespérée, “RHUA II ~ Forever Twinned Destinies” naquit le 9 décembre dernier sous la forme de deux disques fraîchement gravés et de cinq feuilles imprimées, que je me dépéchai de découper et d’assembler fébrilement. L’instant final où tout se mit en place fut presque magique. Quelques heures plus tard, pour fêter ça, j’en présentai un teaser dans ma note concernant RHUA1, publiée dans la soirée.

Voilà. Presque quatre ans pour l’ensemble, c’est sans doute ce qu’on peut qualifier de gestation longue et difficile pour un projet personnel, lequel a cependant fini par obtenir la conclusion qu’il méritait. Ce n’est certes pas une énorme victoire compte tenu de la taille et de la puissance de l’ennemi toujours dressé devant moi, mais c’est définitivement, je le crois, un pas dans la bonne direction.

Il suffit. Voici maintenant ce que vous attendez impatiemment depuis des semaines (ah, qu’il est doux de rêver…) :

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Le ministre japonais et les OVNIs

samedi 22 décembre 2007

Ah, ces japonais… En plus d’être un peuple aux moeurs pas toujours compréhensibles pour nous occidentaux (et vice-versa, d’ailleurs), ils ont aussi des représentants politiques qui n’hésitent pas à se démarquer du reste du monde. Cette fois-ci, c’est rien moins que le ministre de la défense de l’archipel qui n’hésite pas annoncer que l’existence des ovnis est plausible et que l’armée devrait se préparer à l’éventuelle invasion du pays par des extra-terrestres. Il fallait oser, quand même !

Bon, certains esprits forts iront chercher on-ne-sait-où que ce n’est probablement rien d’autre qu’une nouvelle provocation dont l’intention sous-jascente est de continuer à la faire progresser, petit à petit, l’opinion publique vers une nouvelle constitution moins pacifiste… Mais ce ne sont là que des rumeurs sans AUCUN fondement, hein, bien évidemment.

En attendant, Shigeru Ishiba aurait néanmoins pu attendre quelques jours avant de proférer de tels propos… Parce que si les hommes placés sous sa responsabilité descendent le Père Noël, je connais des pays consuméristes qui vont gueuler.