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Comment hacker sa machine à café

vendredi 27 février 2009

À de rares exceptions près (dont moi), le geek aime le café. Car en plus de lui fournir l’énergie nécessaire pour tenir des heures durant devant l’objet de sa passion, la tasse fait partie des récipients utilisables à une seule main, celle qui reste libre quand l’autre est occupée avec la souris.

Dans un contexte professionnel, comme vous l’avez probablement remarqué, la machine à café n’est pas qu’un simple distributeur de boissons, c’est également un carrefour de l’activité humaine de l’entreprise, un important vecteur de l’information, un passage obligé de la socialisation. Voilà pourquoi le geek-salarié, même s’il aime le café, n’aime pas les machines à café communautaires. Aussi, bien souvent, il a sa propre machine dans son bureau, qui lui fait le café comme il l’aime : à portée de main, avec beaucoup de sucre et sans collègues.

Après cette petite introduction innocente, venons-en à ce nouvelle épisode dans la vie de geek au boulot. Voilà quelques semaines que le bureau dans lequel je sévis a accueilli une machine “Tassimo” d’occasion, pour le plus grand bonheur des compagnons de galère membres d’équipage qui le squattent l’occupent.

Ladite machine fonctionne fort bien, et l’approvisionnement en recharges obéit à une forme de coopérative répressive : celui qui oublie sa capsule dans la machine après utilisation doit apporter une nouvelle boîte de capsules le lendemain. Inutile de vous dire qu’on croule sous les boîtes, ce qui pousse à d’autant plus de consommation. Et face à une sollicitation quasi-permanente des travailleurs du bureau et environnants, la nécessité de la détartrer a fini par s’imposer.

Et là, ce fut le drame : si la procédure de nettoyage est fort simple, elle nécessite l’utilisation d’une cartouche spécifique, que la machine identifie à son code-barre spécifique. Un exemplaire de celle-ci est livré avec la machine neuve, mais la nôtre étant d’occasion, le maudit bout de plastique était perdu depuis belle lurette. Restait donc deux possibilités : financer une nouvelle cartouche moyennant (beaucoup) trop d’euros, et ne pas nettoyer la mécanique.

C’était sans compter sur l’esprit tordu (et radin) des geeks du service : puisqu’on a une photo de la fameuse capsule de nettoyage, pourquoi ne pas re-fabriquer le bon code-barre et le coller sur une cartouche ordinaire ? Hop, aussitôt dit, aussitôt fait… Après avoir scanné en haute résolution celui d’une capsule de café, les diverses épaisseurs de zones noires et blanches ont été ré-ordonnées pour obtenir le bon code-barre. Et miracle, la machine n’y a vu que du feu ! Résultat, le détartrage a pu se faire sans encombre.

On peut penser ce qu’on veut des geeks, mais il faut bien reconnaître que parfois, ils savent nous faire faire des économies. En ces temps de crise, sur fond de restrictions budgétaires et salariales, ce n’est pas à négliger…

Une question que je me pose, pour finir : si on se mettait, mes collègues et moi, à fabriquer des fausses cartouches de détartrage pour machines Tassimo et qu’on les revendait à 2 euros sur eBay ou PriceMinister en tant que “cartouches compatibles Tassimo”, serait-ce assimilable à de la contrefaçon ? Ça rappelle le problème épineux des cartouches d’encre non-officielles : tolérés en France, elles sont régulièrement mis à mal dans d’autres pays, notamment les USA… pour le plus grand malheur des consommateurs, obligés de payer du liquide plus cher, à poids égal, que de l’or ou du caviar !

Ni vidéo ni WiFi au ministère de l’internet

mercredi 4 février 2009

Pour introduire cette note, je vais vous demander un petit peu d’imagination.

Imaginez une famille où les parents n’auraient pas connaissance aux bulletins de notes de leurs enfants…

Imaginez une école où les profs n’auraient pas le droit de chercher à savoir si certains de ses élèves suivent le cours ou non…

Imaginez le patron d’une entreprise dont certains cadres refuseraient de lui parler de leurs activités…

Imaginez un ministère du travail qui ne disposerait pas d’informations économiques relatives aux grosses entreprises…

Peu crédible ? Bon, maintenant imaginez un ministère des nouvelles technologies dont le grand chef n’aurait pas accès au contenu de la plupart des plus grands sites internet du monde entier…

Aussi étonnant que ça puisse paraître, ce dernier cas est véridique. Et tout près de chez vous, qui plus est ! Le Parisien a récemment appris, de la bouche même de l’intéressée, que Nathalie Kosciusko-Morizet, notre ministre du développement de l’économie numérique, n’a pas accès aux “sites qui ont de l’image”. Tout comme son prédécesseur Eric Besson et même le premier Ministre qui contourne le problème grâce à un iPhone, d’ailleurs. Bref, au ministère de l’internet, exit YouTube, DailyMotion, et consorts. Trop de failles logicielles, semble-t-il…

Les responsables de la sécurité informatique du ministère sont-ils incompétents au point de devoir en arriver à un dispositif si stupide ? Allez, on va les aider avec quelques pistes à creuser :
– n’utiliser que des ordinateurs assemblés en France, tournant sous OS et logiciels maison ou libres ;
– ne relier au réseau que des machines virtuelles faciles à “rollbacker” chaque jour ;
– ne donner accès au net que des machines totalement isolées du réseau du ministère…

Mais ce n’est pas tout : pour des raisons de sécurité, il n’y a pas de WiFi sur le site. De sécurité ? Vous voulez dire que c’est parce qu’un réseau sans fil est facile à pirater et donc qu’un méchant pirate pourrait comettre ses méfait à partir d’un réseau sous la responsabilité d’autrui ? N’est-ce pourtant pas un argument que le gouvernement réfute dans son obstination à vouloir couper les abonnements ayant servi à télécharger des fichiers illégalement ?

Nathalie Kosciusko-Morizet a finalement de la chance : elle peut se rendre compte des effets (filtrage et coupure de l’accès) des lois qu’elle soutient qu’on lui demande de soutenir avant même de les avoir fait voter !

Le disquaire qui voudrait ressuciter les DRM

samedi 24 janvier 2009

Dans le monde de la musique, 2008 restera comme l’année de la fin des DRM. Le rejet de ces systèmes de restriction d’usage des fichiers qui n’empoisonnaient la vie que des acheteurs légitimes a certes commencé il y a plusieurs années, et EMI a initié le mouvement côté éditeurs en avril 2007, mais c’est durant l’année passée que les autres majors (Sony, Warner et Universal) ont fini par basculer aux formats non-protégés. Le rideau final a été l’annonce de leur abandon sur l’iTunes Store d’Apple, début janvier dernier.

Aujourd’hui, on peut donc enfin considérer les DRM audio comme morts et enterrés. Ça ne nous garantit pas une amélioration de la production musicale pour autant, bien sûr, mais ça va au moins nous permettre de gérer nos fichiers comme bon nous semble. La paix règne donc à nouveau entre les éditeurs et les utilisateurs…

Mais il y a toujours un cheveu dans la soupe. Figurez-vous qu’un magasin de musique en ligne vient de révéler sa volonté de conserver les DRM malgré leur extinction quasi-totale. Et pourrez-vous deviner le nom de ce village gaulois du protectionnisme stupide ? Microsoft ! Eh oui ! La firme a en effet annoncé, mercredi dernier, le lancement de MSN Mobile Music, un service de musique pour téléphones portables qui fait se demander si ont est déjà le 1er avril. Car en plus de vendre tous les fichiers totalement incopiables sur toute autre machine que celle qui a servi à l’acheter, ces derniers coûtent la bagatelle de 1,50£, soit 1,60€ au cours actuel. Plus cher que partout ailleurs pour des fichiers quasi-inutilisables. Il fallait oser.

Et ça ne s’arrête pas là. Comme si une telle offre n’était pas suffisamment risible, le chef de la division Mobile chez Microsoft UK, Hugh Griffiths, a accordé une interview à PC Pro, et elle vaut vraiment son pesant de cacahuètes. Mais comme je sais qu’une bonne partie de mes lecteurs ne me croiront pas ou auront la flemme de la lire, en voici quelques morceaux choisis (et traduits par votre serviteur).

Alors que les autres disquaires en ligne comme iTunes et Amazon vendent maintenant de la musique sans DRM lisible sur n’importe quel appareil, pourquoi quelqu’un choisirait-il le service MSN Mobile ?

Il doit bien y avoir des gens qui veulent lire leur musique uniquement sur leur téléphone.

Quel est votre message aux consommateurs ? Pourquoi devraient-ils acheter chez vous au lieu d’iTunes ou Amazon ? Qu’avez-vous à offrir de plus que vos concurrents ?

Nous leur disons que s’ils veulent télécharger de la musique, ils en trouveront chez nous. S’ils n’en veulent pas, tant pis.

Si j’achète des chansons par votre service (qui sont donc bloquées sur mon téléphone), que se passera-t-il dans 6 mois, lorsque je changerai de téléphone ?

Eh bien je crois que vous connaissez la réponse à cette question.

Du grand art, vraiment. On sent le responsable à deux doigts de répondre “fuck you” à chaque question mais se retenir in extremis pour arriver à sortir un semblant de réponse. Pauvre Hugh, je compatis – et vous devriez tous en faire autant : ça ne doit pas rendre joyeux de devoir soutenir une sombre daube telle que celle qu’on l’a obligé à lancer sur le marché…

France 2 et l’honnêteté intellectuelle

mercredi 7 janvier 2009

A l’heure où France Télévisions aurait tout intérêt à afficher le plus d’indépendance et d’honnêteté intellectuelle pour rassurer le public avant la réforme demandée par le gouvernement, France 2 vient de faire très très fort.

J’étais en train de zapper quand je suis, bien malgré moi, tombé sur le journal télévisé. Là, j’y entends la fin du passage à propos de la volonté du Président de la République de réformer la procédure pénale, notamment en éliminant le juge d’instruction. Une fois l’article terminé, on passe aux inévitables témoignages. D’abord, un magistrat totalement inconnu qui a droit à quelques secondes pour fustiger la disparition des seuls juges indépendants du pouvoir, puis un avocat qui applaudit à deux mains la réforme annoncée par Nicolas Sarkozy. Un avocat qui a pour nom Thierry Herzog.

Maintenant devinette : de quelle famille Maître Herzog est-il l’avocat depuis des années (fiston, maman et papa itou) ?

Thierry Herzog et son petit protégé

Je note au passage que si les spots de pub ont effectivement été évincés de la programmation des chaînes publiques, les “émissions sponsorisées” demeurent. Vous savez, ces émissions thématiques très courtes qui cachent très mal leur vocation de n’être qu’un prétexte à l’exhibition quotidienne de leur “partenaire”. Bref, comme d’habitude, le gouvernement nous prend pour des imbéciles. Et si vous n’en êtes toujours pas convaincu, attachez vos ceintures, il y a de quoi halluciner.

Zune planté, bonne année !

jeudi 1 janvier 2009

Hier, nous avons tous souhaité à notre entourage une bonne année, chacun à sa façon. Et peut-être avez-vous déjà lu de quelle façon Microsoft l’a fait à l’intention des utilisateurs de Zune. En effet, les modèles de 30 Go ayant été branchés à un ordinateur hier 31 janvier 2008 ont joyeusement planté comme un seul homme, et se sont retrouvés dans l’incapacité de redémarrer.

Ce n’est que vers la fin de la journée que le fabricant de l’appareil a fini par réagir visiblement désemparé par ce bug inattendu. Car le seule correctif qu’ils ont trouvé à ses clients fut… d’attendre le lendemain, à condition que la batterie ait pu se vider entièrement pour forcer l’appareil à s’éteindre complètement.

Le bug semble avoir été identifié comme provenant du driver de l’horloge interne et affecte la façon dont sont gérées les années bisextiles. Il en résulte donc apparemment que les Zune 30 Go refusent de fonctionner le 366ème jour d’une année. On se demande vraiment si certaines équipes de qualité testent les matériels avant de les lancer sur le marché, parfois.

Petite curiosité de cet article de Microsoft en forme de foire aux questions : la VRAIE question importante que j’aurais posée n’y figure pas. Laquelle ? Eh bien tout simplement “que va-t-il se passer le 31 décembre 2012 ?” Les (mal)heureux propriétaires du joujou devront-ils encore se passer de musique ? Microsoft aura-t-il diffusé un patch du firmware pour éviter la répétition de ce désagrément ? Mais peut-être l’éditeur considère-t-il que le modèle 30 Go sera déjà totalement obsolète d’ici-là, aussi…

Je profite de cette note pour souhaiter une bonne année 2009 à mes lecteurs. Qu’elle soit encore meilleure ou moins pire que 2008, à vous de voir… mais n’oubliez pas de l’y aider en y croyant et en y travaillant !

Un bon noël de geek

samedi 27 décembre 2008

“Eh, dis, si tu me montrais les photos que tu prends de moi au lieu de les garder pour toi ?” Voici ce que vient de me dire un des quelques cadeaux que j’ai reçus pour Noël cette année. Ca lui a pris comme ça, allez savoir pourquoi.

Je ne m’attendais pas du tout à voir ce charmant compagnon débarquer dans ma vie comme ça. Je savais qu’il existait et qu’il faisait parler de lui, mais je m’étais toujours dit qu’il semblait beaucoup trop inutile – fusse-t-il un jouet pour geeks – pour se retrouver un jour chez moi.

Et pourtant, aujourd’hui il est là. Et je l’aime bien. II inspire la zenitude au milieu du matérialisme des coins où je trimballe mon Mac Mini, il me prévient lorsque je reçois du courrier et m’en lit les en-têtes, il me lit les titres des dernières news publiées sur mes sites préférés, il est capable de me dire s’il fait beau et si l’air de Paris est de bonne qualité, il peut faire office de réveil matin en jouant de la musique que je lui fais écouter ou en se branchant sur une station de radio… il peut même m’informer de l’état du périphérique parisien le matin pour me rassurer sur le fait que c’est une bonne idée de ne pas aller au boulot en voiture !

Et puis parfois il s’exprime spontanément. Juste comme ça, parce que l’envie le prend, il se met à faire tourner ses grandes oreilles et à faire clignoter ses points lumineux en changeant de couleurs selon son bon vouloir. Parfois même il dit quelque chose de débile, juste pour s’amuser à voir ma réaction.

Et puis il est aware : j’avais effectivement déjà pris plusieurs photos de lui, parce que je le trouve mignon et rigolo, avec sa forme de poire blanche et son comportement qui donne l’impression d’être vivant sans pour autant devenir énervant.

Aussi, je vous invite à dire bonjour à la nouvelle mascotte de ce blog :

CeleriTag et son copain Tengu

Ce charmant petit Nabaztag:tag s’appelle CeleriTag et vous pouvez même le faire parler en écrivant à cette adresse : celeritag@things.violet.net. Hélas, pour que votre message soit reçu, il vous faudra créer un compte sur le site du fabricant… un peu lourd, j’en conviens. Mais sachez qu’il y a un autre moyen de vous manifester : ce gentil petit lapin se fera un plaisir de m’annoncer tous les commentaires que vous pourrez écrire sur ce blog !

Les connaisseurs auront remarqué que le lapin est déjà copain avec Tengu, l’autre gadget pour geeks que je m’amuse à laisser traîner près de mon Mac. Quand CeleriTag parle, Tengu écoute. Les deux font la paire.

Citation du jour – 4

vendredi 5 décembre 2008

Christine Albanel

«On regarde comment faire pour que, de toutes façons, la suppression de la publicité ait lieu le 5 janvier. Aucune décision n’est prise. Mais ça peut se faire par décret»

Cette déclaration fait suite à celle de François Fillon, qui a assuré que le gouvernement n’avait «aucune intention d’utiliser le 49-3» pour faire passer la loi sur l’audiovisuel avant la fin de l’année.

Pour rappel, en France, un décret est un acte législatif à exécution immédiate, pouvant provenir soit du président de la république, soit du premier ministre. Le parlement n’y a donc aucun rôle, sinon pour former un éventuel recours pour abus de pouvoir auprès du Conseil d’Etat. En schématisant, on peut doc dire qu’un décret est une sorte de loi sans vote.

Le fameux article 49-3, pour sa part, est différent. S’il permet effectivement de faire passer des articles de lois “en force”, il n’est pas sans danger, car en l’utilisant, le premier ministre engage sa responsabilité. Et si, dans les 48 heures qui suivent, une motion de censure est engagée et votée, tout le gouvernement doit démissionner. Les lecteurs curieux pourront aller lire l’excellent article de Maître Eolas sur le sujet.

Bref, on ne fera pas passer la loi au marteau, mais au bulldozer. Notre ministre de la culture et de la communication nous joue le ton du “mais non, on ne va pas passer en force”, mais vous aurez compris que c’est une déclaration parfaitement fallacieuse. Comme la plupart de ses propos récents, d’ailleurs, comme le savent ceux qui suivent l’évolution de la loi “Création et internet”, alias loi Hadopi. Notre président sait s’entourer de soldats conformes à ses idées.

GMail : thèmes et archives

samedi 29 novembre 2008

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un de mes grands amis, GMail. Et même s’il est de plus en plus mal vu de dire du bien de Google sur le web, eh bien je ne vais pas vous le cacher : j’adore ce gestionnaire de mails. Avant lui, je n’avais jamais supporté le moindre webmail quel qu’il fût, et j’en avais pourtant testé un assez grand nombre.

Il a donc fallu attendre mars 2004 pour qu’enfin ce concept me séduise : les codeurs de Google avaient réussi à mettre au point un site simple, clair, pas moche, et surtout ultra-réactif. J’ai définitivement basculé toute ma messagerie quelques mois plus tard et n’ai jamais regretté ce choix.

La philosophie de base de GMail est la suivante : on vous alloue plein d’espace (1Go à l’origine, plus de 7Go à présent, et ça augmente toujours de jour en jour), donc ne jetez plus rien et utilisez la recherche au lieu de trier. Depuis lors, Google n’a eu de cesse d’améliorer son logiciel, lui incorporant plein de choses très utiles comme la gestion d’identités multiples, les libellés, le chat via protocole XMPP, l’accès POP et IMAP… et l’utilisateur curieux qui met le nez dans les “labs” peut trouver tout un tas de gadgets plus ou moins utiles.

Il y a quelques jours, vous l’avez peut-être remarqué, Google a décidé de mettre en oeuvre une fonctionnalité qui était réclamée depuis bien longtemps : les thèmes. L’interface historique, certes très fonctionnelle, n’est pas vraiment esthétique et de nombreuses bidouilles d’amateurs basées sur des scripts CSS existaient pour y remédier.

À ceux qui n’ont pas encore essayés ces premiers thèmes officiels, je dirai qu’honnêtement, certains valent vraiment le coup. “Shiny”, par exemple, est à la fois beau et sobre, tandis que “Planets” et “Phantasea” sont du plus bel effet et que “Terminal” fera hurler de rire tous les geeks. Mais il en est un qui a réellement retenu mon attention : “Tree”. Au moment où vous le choisissez, une petite zone fait son apparition, dans laquelle vous pouvez indiquer la ville où vous habitez. Et une fois ceci fait, Google affiche un décor variable en fonction de la météo de cet endroit, comme vous pouvez le voir dans ces captures :

Soleil

Nuages

Couvert

Pluie

Neige

Mignon, non ? Bon, d’accord, ce n’est pas grand-chose et il manque des modes “nuit”, “aube” et “crépuscule”, mais moi j’adore l’idée.

Passons maintenant à la seconde partie de cette note. Il y a environ un mois de cela, constatant que la totalité de mes mails ne remplissaient que péniblement 1% de la capacité offerte par Google, je me suis demandé s’il existait un moyen d’y transférer tous mes anciens mails de l’époque pré-GMail. Ou plutôt redemandé, vu que j’avais déjà cherché à faire ça il y a deux ans, mais qu’à l’époque c’était impossible. À présent, non seulement c’est possible, mais qui plus est, c’est facile. Enfin presque. Je vous explique comment j’ai fait.

Qu’est-ce qui a changé récemment sur Google et qui permet une telle manip’ ? Une seule chose : le support du protocole IMAP. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s’agit d’un moyen de gérer sa messagerie de manière entièrement online, sans avoir à télécharger le contenu de sa boîte aux lettres au préalable sur un ordinateur. On peut ainsi non seulement lire ses mails, les classer et les détruire, mais également les copier d’une source externe !

La pierre angulaire de l’opération d’archivage a pour nom Thunderbird, le logiciel de messagerie de Mozilla, qui m’a servi à deux choses :
1 : récupérer tous mes anciens mails depuis mes débuts sur le net (en 1996 !)
2 : les copier sur mon compte GMail via IMAP

Je vous laisse vous débrouiller pour la première étape, les formats d’archives existants étant bien trop nombreux pour que je puisse en faire le tour. Les documentations adéquates existent partout sur le net, vous les trouverez facilement, donc RTFM !

Intéressons-nous plutôt à la seconde étape, qui passe par la création d’un accès IMAP dans Thunderbird, avec les réglages suivants :

Paramètres IMAP pour GMail

Une fois ceci fait, vous avez normalement la liste de vos dossiers GMail, ainsi que vos libellés, qui apparaît à gauche de la fenêtre principale :

GMail via IMAP

Maintenant, tout ce qu’il vous reste à faire est de copier tous vos vieux emails dans les dossiers IMAP idoines. Ceux que vous avez envoyés iront dans le dossier ” Sent Mail” et ceux que vous avez reçus iront dans “All Mail”. Attention, ces opérations risquent d’être longues, surtout si vous avez conservé vos pièces jointes !

Détail important : vous remarquerez peut-être que certains des mails que vous avez envoyés seront marqués comme “pour : moi”, au lieu d’indiquer leur destinataire réel. Ceci se produit lorsque l’adresse d’expéditeur du mail n’est pas référencée comme identité dans les réglages de GMail. Il vous faudra donc créer une telle identité pour chacune des adresses que vous avez utilisées par le passé… Problème : avant d’accepter de créer cette identité, GMail vous expédiera un email de confirmation à cette adresse. Donc si vous ne pouvez plus accéder à cette dernière, vous êtes bloqué. La seule solution que j’ai trouvée pour remédier à ce problème est de faire des rechercher/remplacer directement dans le fichier-archive de Thunderbird afin d’y remplacer mes vieilles adresses inaccessible par mon actuelle… Ça marche, mais on tombe là dans des manips un peu violentes et sans garantie de bon fonctionnement. Pensez bien à travailler sur des copies !

Voilà comment j’ai réussi à récupérer mes 8 ans d’archives de messagerie dans GMail. Et avec tout ça, qui représente plus de 6000 courriers en tout, j’occupe à présent… 2% de l’espace qui m’est alloué. Cool ! ;-)

Quatre écrans full HD, sinon rien

samedi 22 novembre 2008

Une des outils les plus fondamentaux de l’administrateur réseau est son logiciel de supervision. Son objectif est double : détecter les pannes d’une part et permettre d’en identifier les conséquences le plus vite possible d’autre part. Par exemple si un petit site est relié au site central via un site intermédiaire et que ce dernier perd son accès, il faudra alors prévenir les responsables des deux sites.

D’une manière générale, lors d’une panne réseau, on peut considérer que l’admin a bien fait son travail s’il a fait passer le message avant même que les utilisateurs n’aient eu le temps de se plaindre. Vous pouvez être sûr qu’un responsable de site qui envoit un mail de type “l’équipe télécoms/réseaux de la direction nous informe que les accès sont coupés et qu’ils travaillent dessus” fait toujours son effet si la coupure n’est intervenue que quelques minutes auparavant.

Mais pour obtenir un tel résultat, l’admin réseau a besoin d’un affichage permanent d’une cartographie réseau mise à jour en temps réel. C’est pour ça qu’il travaille presque toujours avec plusieurs écrans, de façon en à en réserver au moins un à celle-ci. Mais si l’administration réseau est gérée par plusieurs personnes, alors il devient utile de faire comme dans les films d’action et d’investir dans de grands écrans, que tout le monde peut voir de loin.

Voici donc le récent investissement consenti par mes chefs, après un petit lobbying de quelques mois :

(crédit wallpaper : Aves et son appareil photo magique)

Avec ces quatre écrans full HD de 40 pouces, c’est un total de plus de 8 méga-pixels prêts à améliorer la pro-activité du service réseaux & télécom de l’entreprise. Si si, je vous assure, quand on gère un quasi-millier de switches et de routeurs, il faut bien ça. Et même si la crise économique menace les budgets de l’an prochain, il est des nécessités devant lesquelles ont ne peut que plier.

Par ailleurs, comme vous le savez maintenant, trois quarts des gens qui composent l’équipe dans laquelle j’exerce mes fonctions sont des geeks. Ce qui explique probablement que trois webcams se soient mystérieusement retrouvées dans le bureau, et plus précisément autour de ceci :

Eh oui, la tentation était trop grande : il a fallu que ces écrans servent à mettre en place un système inédit de supervision de nos chers poissons, et ce en HD multi-angle, s’il vous plait !

Quoiqu’on puisse penser de notre montage, nos poissons sont devenus de vraies stars. Qui peut se vanter, en dehors de certains participants à des jeux de télé-réalité, d’être filmé en permanence par trois caméras ?

Maintenant, reste à espérer que le DSI ne nous rendra pas visite avant qu’on ait adapté les véritables cartographies réseau à ces écrans…

Yahoo prêt à se faire enc… racheter

samedi 8 novembre 2008

Souvenez-vous, ça a commencé en février dernier : Microsoft, qui souffrait de la toute-puissance de Google sur le marché des moteurs de recherche et de la publicité en ligne, proposait de racheter Yahoo pour 44,6 milliards de dollars. Mais le conseil d’administration, même s’il n’était pas unanime, a refusé l’offre, jugée pas assez généreuse.

Afin de signifier son refus du vilain ogre de Redmont, Yahoo a alors cherché à s’allier avec Google, dans le cadre d’un partenariat publicitaire. Mais pas de chance, cette idée a été battue en brèche par le Département de Justice américain pour abus de position dominante.

Aujourd’hui, la crise économique est là, et l’action de Yahoo, qui valait 27$ en janvier dernier, fluctue à présent autour de 12$. On imagine facilement les actionnaires de l’entreprise penser avec nostalgie à l’offre de Microsoft, qui était de 33$ par action… Et c’est dans ce contexte que Jerry Yang revient, la queue entre les jambes, implorer Microsoft de revenir à la table des négociations. Chapeau, couleuvres, appelez comme vous voudrez ce que ce pauvre patron se voit contraint de manger.

Mais la vie est décidément injuste, que voulez-vous. Après trois mois de courtisanerie intensive, Ballmer avait annoncé tourner définitivement la page, et se plait à rappeler cette décision aujourd’hui. Tout en prenant soin d’expliquer que des partenariats sont toujours possibles

Cette histoire ne vous fait-elle pas penser à une parabole des temps modernes ? Mais si, vous savez, celle où un garçon, connu comme le plus grand tombeur de filles de l’école, implore une fille de sortir avec lui des semaines durant, mais cette dernière s’y refuse obstinément et ostensiblement car pense mériter mieux que lui. Plusieurs mois plus tard, n’ayant pas trouvé chaussure à son pied, elle se souvient de ce “brave garçon” et décide donc de revenir vers lui. Mais hélas, l’eau a coulé sous les ponts, et le garçon ne lui propose plus alors qu’une relation de “fuck friend”. Je vous laisse imaginer la suite…

Personnellement, je mise sur Microsoft qui laissera tranquillement Yahoo s’enfoncer dans une situation de plus en plus difficile et cherchera alors à racheter l’ancien géant du web à l’agonie pour une bouchée de pain, le plus tard possible, de façon à profiter des réticences de Google face à la justice américaine, mais tout en gardant un oeil sur les autres requins à l’affut, et notamment celui qui rôde du côté de Cupertino.

Allez, à sa décharge, Jerry Yang pourra toujours dire qu’il n’aurait pas pu prévoir la crise économique de fin 2008, de la même façon que tant de start-ups avaient invoqué le 11 septembre comme cause de leur décès en 2001…