Archive pour 2008

Pourquoi la presse online commence à m’énerver

jeudi 3 juillet 2008

Il y a quelques années, quand j’ai commencé à délaisser l’information télévisuelle en faveur de la presse online, ma principale motivation était que je pouvais enfin faire le tri entre les nouvelles comme je l’entendais. Je commençais à en avoir un peu marre de la façon dont étaient organisés les bulletins télévisés, avec cette tendance à noyer ce qui est important ou intéressant entre des couches épaisses de sensationnalisme. Sans parler des “éditions spéciales” en cas de gros événements ou d’élections, particulièrement lourdes et indigestes pour quiconque souhaite avant tout avoir une vision d’ensemble du monde, et non une (fausse) impression d’expertise sur ce qui se passe autour de la raie de ses fesses.

Et puis, c’est aussi cette gouvernance par la peur, qui est de plus en plus évidente, qui m’a fait fuir ces grandes messes de 13 et de 20 heures. Et là, je ne parle pas que de TF1, mais de toutes les chaînes, moyennes ou grandes, spécialisées ou non. Tout est fait pour que la peur s’installe dans le cerveau de chaque spectateur, de façon à le rendre bien réceptif et malléable. Et comme ce sont de vrais professionnels qui s’occupent de ça, on peut leur faire confiance pour se laisser glisser dès qu’on arrête d’être vigilant. Autant prendre de la distance, donc.

Le Web présente l’immense avantage de ne pas être obligé de suivre le flux imposé par ces chaînes, mais de se faire un aperçu rapide des articles, en choisissant ce qu’on veut approfondir. La banalisation des flux RSS et Atom a donné un coup de fouet à cette façon de faire, se révélant ultimement efficace sur des sites-portails personnalisables comme Google IG ou Netvibes.

Hélas, trois fois hélas, même sur le net on assiste maintenant au retour de ces fichues “éditions spéciales” qui rétrécissent notre champ de vision. Voyez vous-même cette capture d’il y a quelques minutes :

Presse unanime... et uniforme

Heureusement, il y a quand même bon nombre de sites informatifs qui savent éviter cet écueil. Et même s’ils se font généralement “récupérer” par cette uniformatisation, d’autres naissent pour les remplacer. L’internet est une machine en constante évolution, et une mise à jour constante de ses souces d’information est le prix à payer pour ne pas se faire rattraper par le mainstream.

Et sinon, vous êtes au courant qu’Ingrid Betancourt a été libérée ?

Microsoft : un gâteau pour Mozilla

vendredi 27 juin 2008

Tout comme l’an dernier à l’occasion de la sortie de Firefox 2, l’équipe de la fondation Mozilla en charge du développement de son navigateur a reçu une expression sucrée de félicitations (jeu de mots sans équivalent français, désolé) de la part de leurs homologues de chez Microsoft pour célébrer la nouvelle mue du panda roux :

Miam !

(A droite sur l’image, vous pouvez voir un morceau du précédent gâteau – conservé comme souvenir ?)

Alors, sincère encouragement, fair-play, provocation ou moquerie ? Le monde de l’informatique a certes depuis longtemps perdu tout angélisme et les concurrents bons joueurs se raréfient d’année en année, mais ils existent encore. Il serait facile d’avancer qu’ils ne s’en trouve sûrement plus chez Microsoft, mais mais gageons que l’équipe de Firefox, qui n’a pas l’air de s’en offusquer, a une meilleure vision que nous de la chose.

En passant, ce gâteau fête aussi, à quelques jours près, le départ de Bill Gates de Microsoft. Ce brave Billou laisse derrière lui une entreprise tentaculaire mais à l’avenir plus que jamais incertain compte tenu de ses succès passés (Windows, Office, Internet Explorer…) et de ses échecs récents (Windows Vista, Office 2007, Internet Explorer 7…). Saluons néanmoins la carrière brillante d’un visionnaire audacieux et très fin tacticien, à défaut de grand stratège.

Je crois que la meilleure description qu’on m’a faite du personnage est la suivante : un marchand de tapis qui est tombé dans l’informatique quand il était petit. Ne voyez pas d’ironie malsaine dans cette métaphore, la vérité sur laquelle elle insiste est que Bill Gates n’est pas informaticien mais un commercial et un manager. Contrairement à beaucoup de croyances, il a bien suivi de hautes études en mathématiques mais n’a presque jamais écrit de code de sa vie. Ce n’était pas son métier, et il a parfaitement su tenir compte des réelles capacités qui étaient les siennes.

Mister Bill tout en sensualité

Aujourd’hui, il entend consacrer l’essentiel de son temps à sa fondation contre les maladies et la pauvreté. Il lui a déjà confié plusieurs milliards de dollars, gérés de manière assez transparente. Quoi que les esprits forts puissent en dire, rares sont les milliardaires qui ont autant donné que lui, et ça suffit à faire un très net contraste avec ses procédés commerciaux souvent décriés à juste titre.

Le spam qui n’a pas froid aux yeux

lundi 23 juin 2008

Reçu aujourd’hui, un spam qui ne manque pas d’audace. En effet, avant même de présenter le(s) produit(s) à vendre, il annonce clairement la couleur :

Le spam qui ose

Ca me rappelle la blague du virus belge qui demande à l’utilisateur de formater lui-même son disque dur…

A quand le spam qui vous demande d’imprimer un tract et d’aller le distribuer dans la rue ?

Avant-première

mardi 17 juin 2008

En faisant un peu de farfouillage, ce jour de grâce du 17 juin 2008, je suis tombé sur une jolie petite chose tenue cachée pour le moment aux yeux du public.

Allez-y, profitez-en, comme ça provient d’un serveur officiel, ça devrait être comptabilisé pour la tentative de record du monde. Rectification : ce n’est pas le cas… mais rien ne vous empêche de la re-télécharger ce soir ;)

Firefox 3 - D-day

Et n’oubliez pas : le panda rouge, c’est bon, mangez-en.

“non” irlandais, quelques commentaires

samedi 14 juin 2008

Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus parlé politique dans ce blog. Il y a pourtant bon nombre d’événements qui soulèvent bien des questions, comme par exemple la renaissance de l’ORTF sur le volcan en éruption nommé TF1, mais je ne me sens plus vraiment l’envie de politiser sur mon blog. Ce billet fait donc figure d’exception car le sujet n’est pas lié à qu’à la France et qu’il touche aux notions les plus fondamentales du pouvoir, à savoir les institutions constitutionnelles.

Le peuple irlandais a donc, avant-hier, rejeté le traité de Lisbonne. Un “non” assez franc, puisque représentant plus de 53% des voix. Le traité de Lisbonne, initié par Nicolas Sarkozy peu après son élection à la présidence de la république française, était une sorte de “plan B” improvisé a posteriori pour sauver le traité constitutionnel enterré deux ans plus tôt après avoir été pareillement rejeté par la France et les Pays-Bas. Bref, retour à la case Crise pour l’Union Européenne, et déjà les grandes phrases pleuvent de tous côtés. Et notre cher Président doit tout d’un coup sentir sa proche prise de fonction à la tête de l’Union comme un sacerdoce, lui qui espérait incarner le renouveau de l’Europe.

Que retenir de ce nouvel échec ? A mon avis, principalement que les dirigeants européens ont bien du mal à comprendre comment fonctionnent les gens. D’abord, tous les peuples de l’Union se voient invités à accepter une “constitution”, en réalité une compilation des traités déjà existants, bouillie juridique absolument imbitable pour qui n’a pas au moins un Master en politique communautaire, à laquelle on ajoute une partie constitutionnelle à peine moins difficile à comprendre pour le commun des mortels. La plupart des pays l’acceptent, car les partis politiques majoritaires sont formels : votez “oui”, sinon ce sera le chaos (je caricature à peine).

Puis, coup sur coup, deux pays mettent brusquement fin au processus-fleuve. C’est la crise. Ah bon ? Qu’ont vu les gens, à part des politiciens gesticuler en annonçant les pires présages ? Eh bien… toujours la même Europe, finalement, et qui continue même de s’agrandir. Et puis ils ont vu leurs dirigeants, qui autrefois leur disaient combien l’adhésion populaire était importante, d’un seul coup ressortir la constitution du congélateur, changer son nom et en retirer ce qui faisait déjà partie des traités déjà ratifiés. Ils les ont vus commencer à faire la promotion de ce “nouveau” texte, en allant même jusqu’à le qualifier de “simplifié”, avant de le faire ratifier par les parlements, acquis d’avance, plutôt que par le peuple. Bref, la même chose que la première fois, mais dont seul le processus de ratification était effectivement simplifié.

En mettant de côté tout argument concernant la qualité objective des articles contenus dans le traité de Lisbonne, comment s’étonner de voir que le seul peuple appelé au référendum le rejette ? Impliqué dans un scénario comme celui évoqué plus haut, un tel refus était largement prévisible. Il est parfaitement évident que le “non” irlandais n’est pas un refus du texte, mais une conséquence des manoeuvres maladroites, voire intellectuellement malhonnêtes, des décideurs européens. En tant que responsable politique, il est toujours risqué de faire quelque chose qui puisse donner l’impression à un peuple qu’on se moque de lui. Même s’il n’a pas vraiment conscience de tout ce qu’implique la démocratie, il en retient néanmoins qu’on lui demande son avis, et peut se braquer facilement en cas de crise de confiance.

Je suis convaincu que l’ensemble des peuples européens ne retiendront globalement qu’une chose du traité de Lisbonne : il n’était là que pour faire passer le TCE par un chemin détourné. Puisque le peuple n’est pas capable de voter correctement, dispensons-le de cette lourde tâche. Un peu comme les épinards que les enfants refusent de manger et qu’on leur ressert en gratin le lendemain. Plus un peuple est riche et éduqué, et plus il aura tendance à regarder les manoeuvres de ses dirigeants avec circonspection. C’est même à ça qu’on reconnaît les gouvernements conservateurs : ils s’évertuent à endormir la contestation en apauvrissant et en abêtissant les masses.

Les personnes à la tête de l’Europe, face à cette nouvelle crise, ne peuvent s’en prendre qu’à elles-mêmes. Elles récoltent ce qu’elles ont semé de par leur manque de clairvoyance et de tact. Suite à l’échec du TCE, il aurait fallu faire les choses dans la plus totale transparence, à savoir dissocier le texte en deux morceaux : un traité commercial, par essence très complexe, ratifié par les parlements, et une vraie constitution, claire et concise, écrite par une assemblée constituante élue par les peuples.

Ce second texte n’aurait contenu que les articles régissant le fontionnement des institutions, sans aucune coloration politique, et dans un langage compréhensible. Car rien n’est plus facile à caricaturer qu’un texte illisible. Eh oui. Mais manque de bol, tenir compte de cela aurait nécessité une sévère remise en question et énormément de travail de la part des écriveurs de lois, habitués à travailler avec les élites républicaines et les lobbyistes bien identifiés. Et l’ego des technocrates européen étant ce qu’il est, il ne fallait pas se faire d’illusions.

J’insiste sur le fait que, dans cette note, je ne m’intéresse pas au contenu du traité, car il s’agit du même que celui du TCE et que de toutes les façons, presque personne ne l’a lu. Mon but est simplement d’attirer l’attention de mes lecteurs sur le fait que, même si dans les jours à venir le peuple irlandais va se faire traiter d’égoïste, d’anti-européen, voire de xénophobe, les politiques ont largement leur part de responsabilité dans ce nouveau fiasco.

Mais vont-ils seulement l’admettre ? Personnellement, je me permets d’en douter. Nous verrons bien ce qui va se passer dans les mois à venir, mais pour moi le scénario est tout écrit. L’Irlande va se retrouver menacée d’être mise au banc de l’Union Européenne, peut-être même d’en être exclue, à moins de corriger le tir. Et pour arriver à ça, puisque la constitution de ce pays oblige tout traité européen à être ratifié par référendum, l’Irlande sera cordialement invitée à modifier sa constitution. Le TCE version 1.1 (milestone “Lisbonne”) pourra ainsi se qualifier pour la phase finale au prix d’une simple prolongation parlementaire. Game over.

Inutile de vous dire que les partis extrêmes ne se priveront pas une seconde de cette miraculeuse occasion de mettre en évidence le complot des élites au détriment du peuple… Et le gouvernement irlandais peut déjà se préparer à une belle raclée au prochaines élections. Qu’espèrent donc Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en annonçant “Nous espérons que les autres Etats membres poursuivront le processus de ratification” à part mettre en colère un peuple en lui faisant comprendre que son avis n’a aucun intérêt ?

Bien sûr, le référendum est un outil politique à manier avec beaucoup de précautions, beaucoup de citoyens ayant tendance à comprendre à chaque fois la question “voulez-vous que le gouvernement actuel reste au pouvoir ?”. Mais quand on consulte le peuple et qu’on agit en dépit de la réponse obtenue tout en espérant qu’il n’en tiendra pas compte, il ne faut pas s’étonner que ça crée un malaise.

Travail dominical

mercredi 11 juin 2008

Le week-end dernier, j’ai expérimenté mon premier dimanche travaillé. Il existe bon nombre de métiers qui rendent cette pratique régulière, mais en général, l’informatique n’est pas concernée. Pourquoi ? Principalement parce que mettre en place un système de garde ou d’astreinte informatique coûte très cher pour un intérêt limité. Sauf dans le cas du développement d’applications, l’informatique est un service transversal, qui trouve donc sa légitimité au moment où la plupart des utilisateurs sont présents sur le site.

Cela dit, dans des structures de production intensive et commerciale, une coupure du système informatique, aussi courte quelle qu’elle soit, est toujours considérée comme pénalisante. C’est pour cette raison que de nombreuses grosses entreprises n’hésitent pas, malgré les législations sur les horaires de travail, à demander à leurs employés ou prestataires d’attendre la soirée ou le week-end pour faire des tests ou des modification sur le réseau.

Dimanche dernier, donc, j’avais à participer au déménagement d’équipements dits de “coeur de réseau”. Cela signifie que ces équipements assurent l’interconnexion de tous les réseaux mis en place dans la structure, ainsi que la gestion des droits afférents. On y trouve en principe des commutateurs et des routeurs haute performance reliés en liaisons haut débit (Gigabit), ainsi que des firewalls, des serveurs, autres bidules qui s’empilent joyeusement dans des baies. Bilan de l’opération : deux gros swichs à déplacer, et leur cinquantaine de liaisons à brasser, qualifier et documenter, soit 6 heures de coupure presque totale du réseau de données.

La principale remarque qui ressort de ce dimanche au boulot, c’est que je n’avais jamais été aussi productif en une journée. Le fait d’être sur son lieu de travail, avec tous ses outils et ressources techniques, mais sans personne d’autre que les collègues concernés par la même tâche, offre la possibilité de se concentrer à fond sur l’objectif à atteindre, sans presque aucun des parasitages de la vie quotidienne au bureau : discussions dans les couloirs, ragots en tout genre à la machine à café, emails inutiles, réunions interminables, sollicitations diverses, chefs qui vous demandent conseil à propos de leur Freebox en panne, tout ça n’existe plus et il ne reste que les opérationnels partageant la volonté de faire au mieux.

En y réfléchissant à la fin de la journée, j’ai fini par comprendre la signification du mot “upkeep” tel qu’il est utilisé dans le jeu Warcraft III. Pour ceux qui n’y ont pas joué, je précise qu’il s’agit d’une pénalité qui diminue le nombre de ressources engrangées au fur et à mesure de l’augmentation de la taille du campement et du nombre de ses occupants. Le travail collaboratif est par nature beaucoup plus efficace que le travail individuel, mais la structure de locaux partagés, si elle permet le développement des relation sociales, pénalise d’autant la productivité. Vu sous cet angle, il devient plus logique de constater la consonnance des mots “entreprise” et “enthropie”.

Evidemment, travailler un dimanche présente certains inconvénients : personne n’est joignable en cas de besoin de renseignement, un silence de mort plane sur le site, la plupart des portes sont maintenues fermées par les gardiens qui vous questionnent sur le motif de votre présence… et la cantine est fermée.

Mariage annulé : retour vers le futur

mardi 3 juin 2008

Scène imaginaire à la sortie d’un tribunal de localisation non spécifiée. Un journaliste plus zêlé que les autres parvient à approcher les deux protagonistes de l’affaire, Monsieur X et Madame Y.

Le journaliste – Monsieur X et Madame Y, vous sortez à l’instant du tribunal car le Ministère Public a fait appel, il y a de cela quelques semaines, du jugement rendu le en avril dernier, jugement qui confirmait l’annulation du mariage que vous aviez demandée quelques mois plus tôt. Comment vous sentez-vous ?

Monsieur X – Franchement ? Pas très bien. Je n’imaginais pas que cette histoire provoquerait un tel remous médiatique et que ça aurait pour conséquence que le parquet fasse appel.

Madame Y – D’ailleurs tout était normal pendant deux mois, avant que cette affaire ne soit reprise par les médias fin mai ! Est-ce que les gens qui se permettent de donner leur avis sur notre “affaire” aimeraient qu’on commente leurs histoires de couple de la sorte, d’après vous ?

J – C’est très compréhensible. Mais votre histoire a lancé un débat de société sur le rôle de la virginité et du mensonge dans le mariage, ce qui est tout de même un sujet important !

X – Peut-être, mais je ne vois pas pourquoi ce débat continue de se baser sur notre cas.

J – Mais parce que c’est justement le fond de votre affaire ! Vous avez bel et bien souhaité annuler le mariage car votre épouse vous avait menti à propos de sa virginité, non ?

Y – C’est exact, mais vous semblez oublier que cette annulation a été demandée de façon conjointe. Ce n’est pas parce que le tribunal appelait mon époux “le demandeur” et moi “la défenderesse” que nous étions l’un contre l’autre ! Nous avions des discussions très sérieuses à propos de cette histoire et il était hors de question pour moi de refuser la demande de mon mari.

J – J’entends bien votre argument, mais dans ce cas, comment expliquez-vous l’arrêt de la cour d’appel de rendre un avis différent du tribunal de grande instance ?

X – Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris tout ce qu’a dit le juge, je vais consulter mon nouvel avocat sur la question. Il semblait avoir parfaitement compris les raisons du jugement initial et s’est beaucoup impliqué dans l’affaire. J’espère qu’il pourra m’éclairer. Mais si vous voulez mon avis, je pense que le fameux “débat de société” dont vous parlez a largement influencé le dénouement.

Y – Personnellement, j’ai vraiment du mal à avaler la façon dont l’Etat a décidé de faire appel du premier jugement alors qu’il avait déclaré s’en remettre à la sagesse de la cour, autrement dit n’avait pas exprimé la moindre réserve quant à notre demande. En deux jours, la ministre de la justice a complètement changé d’avis !

X – Et voilà qu’en plus maintenant un projet de loi avec dieu sait combien d’amendements de tous côtés est programmé pour la rentrée… jusqu’où tout cela va-t-il aller ?

J – Comptez sur nous pour vous tenir au courant. Mais concrètement, comment va se traduire ce nouveau jugement pour vous ? Allez-vous vous remettre ensemble ?

Y – Quelle idée ! Evidemment, nous ne vivrons pas ensemble et nous n’aurons pas de contact de type de ceux qu’on des époux. En fait, tout est parfaitement clair entre nous deux, alors qu’il y a toute une partie de la société qui semble vouloir absolument nous forcer à rester mariés, simplement pour justifier leur besoin d’affirmer leur propre signification de la virginité, de l’importance du mensonge dans le couple, de la protection de la femme, que sais-je encore.

X – Jusqu’à nouvel avis, nous serons toujours époux aux yeux de l’Etat et de la justice et de ceux qui se sentiront satisfaits de sa décision, mais c’est tout.

J – “Jusqu’à nouvel avis”, dites-vous… Cela signifie-t-il que vous allez demander un pourvoi en cassation ?

X – Non. Nous allons divorcer.

C’est la seule façon que j’ai pu trouver d’exprimer sans devenir grossier le navrement qui est le mien devant un tel festival de mièvrerie et de récupération politique d’une affaire de moeurs qui ne concerne pourtant que deux personnes. Ce triste spectacle, en lequel tant de personnalités semblent voir une bonne opportunité d’exhiber une misandrie de circonstance, ne m’inspire qu’un profond sentiment de pitié.

Je suis prêt à parier qu’une écrasante majorité des gens seraient prêts à faire autant que le mari s’ils s’apercevaient que leur mariage tout neuf est basé sur un mensonge concernant un domaine qui leur est intimement cher. Le problème ici est qu’un débat totalement hors-sujet s’est invité sur la place publique, et que malheureusement pour ces deux personnes, les français ont toujours besoin de porte-étendards pour fixer leurs idées vacillantes.

On peut penser ce qu’on veut de la position d’un homme quant à la virginité de celle qu’il désire épouser, il n’empêche que ça n’engage que lui. Tant qu’il assume sa position et ne cherche pas à l’imposer à autrui, et tant que la dame en question en sera bien tenue informée au moment de dire “oui”, il n’y aura pas lieu de montrer ces deux personnes du doigt.

Bref, que le débat soit lancé ne me pose pas de problème à priori, mais qu’on arrête de faire référence à cette affaire-ci comme si elle pouvait en servir d’illustration.

Crédit à la consommation, idées fausses réhabilitées

samedi 31 mai 2008

Un jour du mois dernier, par égarement d’esprit sans doute, j’ai acquis une carte de crédit dans un grand magasin. Et comme je n’allais tout de même pas repartir sans utiliser cette carte, j’ai fait des achats avec. Oh, pas des folies, hein, je ne suis pas allé jusqu’à acheter un nouvel ordinateur (rhaa, MacBooks Noir, arrêtez de me regarder comme ça…). Non, juste des costumes et des chemises pour donner l’impression à mes nouveaux employeurs que je suis quelqu’un de sérieux.

Et c’est avec l’espoir de bien vite régulariser la situation du compte associé avec cette carte que je suis allé, cette semaine, visiter le site web de l’organisme de crédit émetteur de ladite carte. De moyen de payer, je n’en ai pas trouvé, hélas, mais j’ai fini par tomber sur un truc qui a attiré mon oeil : un “quizz”  à propos des idées reçues concernant le crédit à la consommation. Je mets le mot “quizz” entre guillemets, car vous devinez probablement de quoi il s’agit, à savoir rien de plus qu’un moyen pseudo-ludique de vous faire absorber à votre insu une propagande consumériste bien épaisse à la sauce occidentale. En voici quelques extraits commentés par votre serviteur :

Le crédit à la consommation est la principale source du surendettement des Français.
FAUX ! Les “accidents de la vie” (chômage, séparation/divorce, maladie/accident…) sont à l’origine de 73% des dossiers de surendettement (cette proportion était de 64% en 2001).

Un bien bel exemple du fait qu’on peut faire dire tout et n’importe quoi à des pourcentages. Moi je préfère faire parler les mots : surendettement = état d’endettement irrécupérable = trop de dettes = grmmblgrrr de crédits. Or quels sont les crédits qui sont accordés le plus facilement ? Eh oui, les crédits à la consommation.

En un sens, ils ressemblent aux fameux subprimes dont on parle tant depuis un an : on les octroie sans trop chercher à savoir si le bénéficiaire pourra rembourser, en compensant le risque par des taux d’intérêts à la limite de l’aberrant. Et pour que la pilule passe encore plus facilement, on les déguise en facilités de paiement : “Partez avec aujourd’hui, payez dans 2 mois ! Payez en 10 fois sans frais ! (mais si vous oubliez de payer, on prélève avec 20% d’intérêts !)” C’est ce qu’on appelle le crédit revolver revolving. Vous savez, celui-là même dont le candidat Sarkozy avait vanté les bienfaits en faveur de la consommation des ménages début 2007…

En France, la loi protège mal les détenteurs de crédit à la consommation.
FAUX ! Avec 12 lois en moins de 20 ans, dont 6 ces quatre dernières années, les consommateurs bénéficient en France plus que dans d’autres pays d’une protection renforcée. Cet arsenal juridique fait du crédit à la consommation un des secteurs les plus encadrés en France.

Eh oui, sans rire, vous avez un établissement financier, a priori sérieux, qui voudrait vous faire croire que 12 lois dont 6 en moins de quatre ans sont une preuve indiscutable des protections dont disposent les consommateurs face aux organismes de crédit. Que mon scepticisme exacerbé me soit pardonné, mais personnellement j’y vois surtout une manifestation de ce qu’on appelle la frénésie gesticulatoire parlementaire, c’est à dire l’art de faire des lois au fil de l’actualité médiatique, ce qui se révèle presque toujours contre-productif, car pas assez pensé vers l’intérêt général. Par ailleurs, je pense inutile de vous rappeler qu’une grande quantité de lois n’indique pas forcément la catégorie de personnes que ces dernières visent à protéger.

Lorsqu’on contracte un crédit, il est difficile de s’en sortir.
FAUX ! La première loi Neiertz (du 23 juin 1989), établit la possibilité de remboursement anticipé et la seconde loi Neiertz (du 31 décembre 1989) rend le remboursement par anticipation gratuit.

Idée reçue : “l’alcool, c’est dangereux“. Réponse : “meuh non, le gouvernement a interdit aux gens bourrés de conduire, donc il n’y a rien à craindre !” Hein ? Comment ça, si ? Vous l’aurez compris, j’estime que la réponse ci-dessus ne répond que trop partiellement à la question. Et même pour ce à quoi elle prétend répondre, il y a de quoi redire, comme va vous le montrer la suite de ma petite histoire.

Adoncques, quelques jours après mon acquisition de costards à crédit, en y réfléchissant à tête reposée, je réalise que j’ai fait une chose en désaccord avec un de mes principes, lequel dit “autant que possible, toujours éviter d’utiliser de l’argent qu’on n’a pas”. Et c’est d’autant plus stupide que cet argent, je l’avais, et largement. Je m’étais bêtement laissé endormir par le discours de la vendeuse… et peut-être aussi par les 10% de ristourne sur mes achats dont cette maudite carte allait me faire bénéficier.

Situation inadmissible à réparer, donc. Ça tombe bien, je dois normalement recevoir bientôt le relevé du compte associé à la carte, comme ça je n’ai qu’un simple chèque à remplir et à poster. Mais les jours passent et le courrier n’arrive pas. Vers la mi-mai, je commence à m’inquiéter et appelle l’organisme financier (à plein de centimes d’euros la minute) pour savoir ce qu’il en est. J’apprends que le courrier a bien été envoyé… mais à l’adresse de ma banque. C’est malin. Et la date limite pour rembourser le prêt en échappant à la première mensualité surtaxée se rapproche.

J’attends encore quelques jours et finis par me rendre compte que le mois de mai est en train de s’achever. Et évidemment, toujours rien reçu. Et aujourd’hui, 31 mai, je décide donc de faire ce que le médecin m’a déconseillé de faire lundi dernier après avoir constaté mon entorse à la cheville causée par un smash accompagné d’un saut inutile : me rendre directement au centre commercial d’où provient la carte et rembourser moi-même le compte dont le déficit fait déjà saliver le responsable du prélèvement automatique.

Arrivé sur les lieux du crime, je dois d’abord prendre mon mal en patience derrière une floppée de con-sommateurs qui attendent, sourire béat aux lèvres et des sacs de fringues aux deux mains, qu’on leur accorde “gracieusement” la fameuse carte, celle-là même que j’en suis déjà à rêver de réduire en morceaux à grands coups de sabre katana.

Une fois ce troupeau de moutons bien tondus (ils ne le sentiront pas trop, avec ce qu’ils ont acheté), mon tour arrive. L’hôtesse se montre charmante au début mais perd son sourire au moment où je lui explique le but de ma venue. Elle m’explique que cette démarche est plutôt inhabituelle, que les gens préfèrent laisser la compagnie s’occuper de tout, que je vais perdre des avantages au moment des soldes de juin, etc.

Je lui rétorque en substance le fameux R.A.P. (Rien À Péter, une de nos devises au boulot) et lui intime l’ordre de procéder. La voilà qui clique et tape dans tous les sens sur sa souris et son clavier avant de s’arrêter et me signaler que ça ne va pas être possible, puisque j’ai moi-même demandé à ce que me soit réexpédié le courrier, ce qui équivaut à une démarche volontaire de payer via courier interposé. Là, fait assez rare pour être signalé, mon intuition me sauve : je lui demande à quelle adresse cet envoi a été fait. Bingo, ces andouilles ont encore écrit à ma banque. A ce moment-ci, j’avoue m’être demandé s’ils ne le faisaient pas exprès.

Je signale donc l’erreur et explique pourquoi il va être difficile d’envisager que je puisse payer après réception de la lettre. La madame ne peut qu’opiner. Espérant mettre fin à cette mascarade, j’en profite pour dégainer ostensiblement ma carte VISA. “Désolé monsieur, cette opération ne peut pas se faire par carte bleue !” Le sourire de l’hôtesse est revenu, mais avec la balise “rictus” activée, ce qui a le don de me faire perdre patience. Alors comme ça, l’établissement peut prélever tout seul sur un compte courant mais pas sur la carte bancaire qui lui est directement associée ? C’est décidé, ils le FONT exprès.

Heureusement, j’ai toujours quelques chèques sur moi, et là, elle ne peut rien dire, vu que la procédure de paiement à distance utilise ce moyen. Game over. Il me reste alors une seule chose à faire ici : acheter un pantalon noir, qui manque à mon attirail pour les jours de réunions. Ce que je fais… mais dans un autre magasin. Et par carte bleue, nom de Grunt.

Microsoft : l’attentat à l’oeuf piégé

mercredi 21 mai 2008

Les détracteurs de Microsoft sont de plus en plus nombreux au fil des mois, ce n’est pas vraiment une nouvelle. Les coups d’éclats contre cette société, en revanche, ne sont pas fréquents, même s’il faut reconnaître aux responsables de cette dernière une capacité non négligeable de créer l’événement par eux-mêmes. Il y a quand même eu le succès de l’opération commando de Noël Godin, alias l’entarteur, en 1998 à Paris, dont les images avaient fait le tour du monde en un rien de temps.

Avant-hier, dix ans plus tard donc, c’est à l’université de Corvinus à Budapest qu’a eu lieu une sauvage agression sur la personne de Steve Ballmer, actuel chef de Microsoft. Durant une conférence donnée par ce dernier, un des auditeurs a pris la parole pour réclamer à la firme de rendre les milliards de dollars “volés” aux contribuables hongrois avant de lui lancer trois oeufs sans autre forme de procès.

Méééheuuu !

Tous aux abris !

Je me doute que cette histoire, vous l’avez probablement déjà vue passer plusieurs fois sur des sites de news, et je n’en aurais pas fait un billet s’il n’y avait eu cet autre événement : le lendemain, Bill Gates faisait une apparition par projection holographique devant environ 400 personnes.

La protection ultime contre les oeufs

Doit-on en conclure que la leçon de la veille avait été retenue ? En effet, difficile d’atteindre ou même de perturber un hologramme récitant un speech enregistré à l’avance…

Enfin, une petite news à propos de Google, histoire d’équilibrer un peu. Apparemment, la firme au nom extensible vient d’ouvrir une nouvelle application nommée Google Health, qui permet de créer et maintenir un dossier médical en ligne. Le cyber-patient peut alors être mis en relation avec des médecins et autres services de santé aptes à répondre à ses tracas, et ce en toute discrétion, comme le garantissent ses concepteurs.

Google Health, le DMP-killer ?

Ce n’est pas pour jouer les parano (ou si peu), mais compte tenu de ce qu’on connaît de la philosophie de Google et de la dure réalité spamesque de l’internet, je me permets de déconseiller aux futurs utilisateurs de ce service de mentionner des problèmes comme “impuissance”, “hypotrophie pénienne” ou “éjaculation précoce”.

Firefox 3 : on y est presque !

dimanche 18 mai 2008

Bonne nouvelle pour tous ceux qui suivent l’actualité de Firefox, et même pour ceux qui aiment ce navigateur sans en suivre les péripéties (et ils sont de plus en plus nombreux, à en croire les stats mondiales) : Firefox 3.0 n’est plus très loin. En effet, la première version “release candidate” est sortie aujourd’hui, ce qui signifie que l’objectif annoncé par la fondation Mozilla de sortir la version finale à la mi-2008 a de bonnes chances d’être tenu. Et ça, quand on voit comment les délais sont souvent très extensibles dans le milieu du logiciel et surtout dans l’open source, c’est une performance qui fait plaisir à voir.

Avant de parler un peu plus en détail de cette fameuse version 3.0, puisque cela fait plusieurs mois que je la teste et plusieurs semaines qu’elle est devenu mon browser principal, je vais revenir sur ce curieux terme de “release candidate”. Comme vous le savez probablement déjà, la sortie des nouvelles versions des logiciels est le résultat d’un cycle en plusieurs étapes. Bien sûr, les méthodes peuvent varier entre les différents développeurs, mais on distingue globalement cinq stades successifs pour une version donnée :

  • pre-alpha : il s’agit de versions réalisées au fil de l’eau du processus de développement et sont publiées soit après l’implémentation de caractéristiques annoncées (milestone), soit périodiquement (nightly builds). Les nouvelles fonctionnalités y sont ajoutés au fur et à mesure de leur mise au point, avec les risques d’incompatibilté que cela suppose. Ces pre-alpha sont généralement à usage purement interne car trop instables.
  • alpha : cette étape marque la fin des ajouts de nouvelles fonctionnalités (feature-freeze) et le début des procédures de tests. Ces versions sont confiées aux testeurs de l’entreprise ainsi qu’à certains utilisateurs, triés sur le volet selon leur enthousiasme et leur réactivité. Le but est de traquer les bugs critiques, c’est-à-dire les plantages, les corruptions de fichiers et autres pertes de données, etc..
  • beta : diffusées de manière beaucoup plus larges que les versions alpha, les beta ont pour objectif de permettre à un maximum d’utilisateur de tester le logiciel afin d’en découvrir tous les bugs bloquants, autrement dit ceux qui peuvent empêcher la mise en production du logiciel. Le beta-testing peut être ouvert à tout le monde, ce qui est très fréquent dans le monde de l’open-source avec l’aide de l’internet, ou réservé à certains utilisateurs privilégiés, tendance plus caractéristique des gros logiciels commerciaux.
  • release candidate : chacune de ces versions est une version finale potentielle. Normalement, tous les bugs précédemment identifiés ont été corrigés, et on demande aux testeurs de se mettre dans des conditions aussi proches de la réalité que possible afin de valider le plus complètement possible le bon fonctionnement du programme. Certains bugs déjà connus mais considérés comme mineurs peuvent également attendre les premières release candidate pour être corrigés.
  • finale : lorsqu’une release candidate a “tenu” suffisamment de temps sans remontée de bugs et qu’on est convaincu que son niveau de qualité est satisfaisant, elle est alors rebaptisée en version finale, ce qui signifie qu’elle est considérée comme bonne pour la diffusion de masse. Il s’agit d’une décision lourde de conséquence, surtout pour les gros logiciels commerciaux, car cette finalisation signe également le démarrage des processus de support client, dont la (sur)charge sera inversement proportionnelle à la qualité du cycle de développement décrit ci-dessus.

Afin de simplifier un peu tout ça, je vous ai fait un petit schéma récapitulatif :

Cycle de développement software

Pour en revenir à Firefox 3.0, le fait que sa première release candidate soit sortie aujourd’hui signifie que la totalité/majorité des bugs connus ont été corrigés, et que l’équipe responsable de son développement pense que la version finale sera très proche de celle-ci. Vous pouvez donc la télécharger sans trop de craintes pour vous faire une idée, mais pensez tout de même à sauvegarder votre profil avant de l’installer, on ne sait jamais.

A la question “la version 3.0 vaut-elle le coup ?”, je répondrai OUI sans hésiter. Je n’entrerai pas dans les détails de ses nouvelles fonctionnalités (Tristan Nitot, président de Mozilla Europe s’en charge très bien lui-même), mais je dois avouer qu’en ce qui concerne la rapidité d’exécution des pages lourdes, et notamment celles faisant un usage intensif de JavaScript, les améliorations sont impressionnantes. Et elles le sont encore plus si vous êtes sur Macintosh ! Eh oui, la grosse différence de réactivité de Firefox entre les versions Mac et Windows est désormais un mauvais souvenir. Même NetVibes est devenu réactif sur mon Mac, c’est vous dire…

Attention, cependant : la majeure partie des extensions ne sont pas compatibles avec Firefox 3. Certaines sont mises à jour à chaque version beta et devraient logiquement l’être prochainement pour fonctionner avec la RC1, mais une bonne partie des développeurs d’extensions attendront la version finale avant de publier de nouvelles versions. Les impatients désireux de conserver l’usage de leurs extensions peuvent utiliser l’astuce qui consiste à taper “about:config” dans la barre d’adresse, puis d’utiliser le clic droit afin de créer une nouvelle variable de type boolean ayant pour nom extensions.checkCompatibility et pour valeur false, mais sans garantie de bon fonctionnement, cela va de soi.

Pour ce qui est de la gestion de la mémoire, je dirais que ce n’est pas le ciel bleu que Mozilla nous a annoncé, mais que c’est tout de même mieux que Firefox 2 (et donc BEAUCOUP mieux qu’Internet Explorer). Pour faire court : la gourmandise du brouteur, qui fait que le programme s’accapare de plus en plus de mémoire vive au fil du temps, se fait toujours sentir, mais moins fort. Au lancement, il commence par occuper 50 à 60 Mo, pour atteindre les 200-250 Mo à lui tout seul au bout de quelques heures de surf. Mais précisons que les autres navigateurs ont globalement le même défaut.

Pour finir, je tiens à saluer une idée que j’ai énormément apprécié : lorsque vous saisissez vos identifiants pour la première fois sur un site, Firefox vous propose de les sauvegarder pour ne pas à les taper à nouveau par la suite. Jusque-là rien d’extraordinaire, tous les autres brouteurs le font depuis belle lurette, Firefox 2 y compris. Mais Firefox 3, lui, a le bon goût de le faire dans une barre discrète en haut de l’écran, avec possibilité de répondre à la question APRES que la page protégée a eu le temps de se charger. Ainsi, vous pouvez attendre d’être sûr d’avoir tapé le bon login et le bon mot de passe avant de laisser Firefox stocker ces informations. C’est tout bête, mais c’est extrêmement bien vu, et mine de rien, Firefox 3.0 est le seul navigateur à le faire : même les gars de chez Opera, pourtant coutumiers de dénicher les idées qui simplifient la vie, n’y avaient pas encore pensé…